PROCESSU UNIVERSITATIS A PRIMA CAUSA
CAUSARUM ORDINE
A. Plan détaillé
Nous proposons ici un plan détaillé du De fluxu causatorum a
causa prima et causarum ordine dont nous fournirons le texte et la
traduction dans le chapitre suivant. Ce plan détaillé88 a pour finalité de souligner les principales thèses et articulations du texte.
Cap. 1. Quid sit fluere rem a re
Fluer ne signifie pas causer. p. 42, l. 35-63 p. 137, l. 3- p. 138, l.14 Fluer ne signifie pas principier. p. 42, l. 64-74 p. 138, l. 15-
p. 139, l. 8 Fluer ne signifie pas constituer à partir
d’éléments.
p. 42, l. 75-80 p. 139, l. 9-12 Le flux est une simple émanation de
forme.
p. 43, l. 1-25 p. 139, l. 13- p. 141, l. 9 L’émanation se définit comme
l’émission d’un flux provenant de la
88 La première pagination renvoie au texte de l’édition critique de Cologne (t. XVII, 2), la seconde pagination renvoie à notre traduction dans ce présent volume.
première source et de sa bonté surabondante. Par le flux, la première source « éduque » (educat) de la puissance à l’acte.
p. 43, l. 26-37 p. 141, l. 10- p. 142, l. 4
Le flux est toujours dans le devenir (in
fieri) et quelques fois dans le fait d’être
(in factum esse). L’intellect émet les formes de manière continue.
p. 43, l. 38-47 p. 142, l. 5-12
Là où le premier principe flue sans déficience (indeficienter), l’intellect universellement agent émet indéfiniment (indesinenter) les intelligences.
p. 43, l. 48 - p. 44, l. 3
p. 142, l. 14- p. 144, l. 2
Cap. 2. Quid sit influere
Influer c’est émettre un flux dans un réceptacle :
p. 44, l. 5-6 p. 145, l. 3-4 a) à la manière de la forme fluante que
possède le flux dans le premier principe ; forme qui constituera d’autres intelligences en les illuminant.
p. 44, l. 7-13 p. 145, l. 5-10
b) comme l’ombre de la lumière fluante, en ce qu’elle est éloignée de la limpidité de la première source.
p. 44, l. 14-19 p. 145, l. 11- 15
c) comme la chute (casus) de la lumière intellectuelle sur le corporel vient réaliser celui-ci.
p. 44, l. 20-25 p. 146, l. 1-5 d) comme lorsque la lumière
ténèbres.
Influer s’explique par le préfixe « in- ». p. 44, l. 37-50 p. 146, l. 19- p. 147, l. 9 La suite d’une série de causes ne reflue
pas dans le Premier (primum) parce qu’une suite causale est toujours fondée dans ce qui l’a précède et lui est premier (in priori).
p. 44, l. 51-57 p. 147, l. 10- p. 148, l. 4
Seul le Premier flue universellement : les autres êtres d’une série causale fluent moins universellement parce qu’ils sont distants du Premier.
p. 44, l. 58-66 p. 148, l. 5-12
Toute possibilité de réception (possibilitas receptionis) du flux qui cherche à déterminer la matière provient, soit de la matière, soit du caractère possible de cette matière : elle ne provient assurément pas d’une composition hylémorphique comme le soutenait Avicebron.
p. 44, l. 67-78 p. 148, l. 13- p. 149, l. 3
L’influx est simple, noble et vrai. p. 45, l. 1-21 p. 149, l. 5- p. 150, l. 8
Cap. 3. De modo fluxus et influxus
Le mode du flux et de l’influx selon Hermès Trismégiste.
p. 45, l. 23-43 p. 151, l. 3- p. 152, l. 5 Le mode du flux et de l’influx selon le
Le mode du flux et de l’influx selon les Péripatéticiens.
p. 45, l. 49-51 p. 153, l. 6-8 L’opinion des Anciens sur ce sujet est
une erreur car elle annihile tous degrés d’étant.
p. 45, l. 52-58 p. 154, l. 1-6 Le Premier ne peut être pluriel, ni
associé, co-participant ou encore contraire.
p. 45, l. 59-65 p. 154, l. 7-11 Chez les Anciens, la forme donne l’être
de n’importe quelle manière.
p. 45, l. 66 - p. 46, l. 6 p. 154, l. 12- p. 155, l. 3 Critique d’Avicebron. p. 46, l. 7-30 p. 155, l. 4- l. 25 Le flux consiste en un mode de
communicabilité du Premier Bien : celui-ci est communicable par nature et s’étend toujours en communication par extension intellectuelle.
p. 46, l. 31-67 p. 156, l. 1- p. 157, l. 7
Cap. 4. Quid in quid fluit
Le fluant ne flue pas par quelque chose autre que lui-même, mais par sa propre communicabilité ; car, en effet, rien ne flue de ce qui est susceptible d’action ou de passion.
p. 46, l. 69-83 p. 158, l. 3-16
La termination ou limite du flux p. 46, l. 84-93 p. 158, l. 17- p. 159, l. 4 Dans le genre de la cause efficiente, le
puissance des efficients. Le second n’influe que dans ce qui lui est inférieur. Dans les causes formelles, l’étant flue sans limite.
p. 47, l. 6-8 p. 159, l. 9-11 Dans les causes finales, l’étant flue sans
limite.
p. 47, l. 9-13 p. 159, l. 12- 16
La matière n’a pas de flux en soi, elle n’a qu’un flux.
p. 47, l. 14-20 p. 159, l. 17- 22
Le Premier, n’étant communicable qu’en soi, tient également son flux de lui-même et non d’un autre.
p. 47, l. 21-30 p. 160, l. 1-9 Le Premier est mouvant (movens),
mouvement mouvant (motum movens) et mouvement ultime (motum ultimo).
p. 47, l.31-47
p. 160, 10- p. 160, l. 24 Toute puissance du flux est du Premier. p. 47, l. 48-61 p. 160, l. 25-
p. 161, l. 10 L’accident flue-t-il de quelque chose du
genre du Principe ?
p. 47, l. 62-73 p. 161, l. 11- 19
Critique d’Avicebron sur la substance et l’accident.
p. 47, l. 74 – p. 48, l. 15.
p. 161, l. 20- p. 163, l. 4 Conception boécienne de la substance et
de l’accident.
p. 48, l. 16-37 p. 163, l. 5- p. 164, l. 2
Cap. 5. De ordine fluentium a primo
Le flux et la graduation des étants.
L’exemple d’Isaac Israëli. p. 48, l. 39-79
p. 165, l. 3- p. 167, l. 2 Principe de différenciation des degrés
d’étant par la distinction esse/quod et.
p. 48, l. 80 – p. 49, l. 13
Critique du panthéisme hermétique qui
annihile la graduation des étants. p. 49, l. 14-64
p. 167, l. 20- p. 170, l. 16
Cap. 6. De ordine causarum eiusdem generis, per quas est fluxus de primo usque ad ultimum
Univocité du flux. p. 49, l. 68 – p. 50, l. 11.
p. 171, l. 4- p. 172, l. 2 Selon les Péripatéticiens, le flux est une
puissance formative qui forme la matière à l’espèce.
p. 50, l. 12-21 p. 172, l. 3-12 L’ordre a trois caractéristiques selon
Aristote : le toujours (semper), le
fréquent (frequenter) et le rare (rarum).
p. 50, l. 22-70
p. 172, l. 13- p. 175, l. 2 Ces trois caractéristiques, Hermès
Trismégiste les appelle l’Heimarménè, la Nécessité et l’Ordre.
p. 50, l. 71 – p. 51, l. 18
p. 175, l. 3- p. 176, l. 11 Apulée, quant à lui, développe ces trois
caractéristiques par le mythe des trois Parques (Lachésis, Atropos et Clotho).
p. 51, l. 19-39
p. 176, l. 12- p. 177, l. 3 D’autres divisent l’ordre des causes en
dix points.
p. 51, l. 40 – p. 52, l. 5
p. 177, l. 4- p. 178, l. 16 Tous ces points de vue des Anciens
peuvent se réduire aux dits d’Aristote, bien que des doutes (dubitationes) subsistent chez eux au sujet des âmes des cieux.
Cap. 7. De quaestione, utrum caelum movetur ab anima Vel a natura val ab intellgentia
Le ciel n’est pas mû par la nature seule :
cela pour cinq raisons. p. 52, l. 19-20 p. 180, l. 4-9 a) Le mouvement du ciel n’est
aucunement déterminé si ce n’est par lui-même.
p. 52, l. 21-25 p. 180, l. 10- 14
b) Le mouvement naturel local se fait à partir d’un moteur qui génère un tel mouvement, or le ciel en soi est totalement inengendrable.
p. 52, l. 26-29. p. 180, l. 15- p. 181, l. 2 c) Aucun mouvement n’est mû
naturellement en son lieu, mais hors du lieu existant.
p. 52, l. 30-37 p. 181, l. 4-9 d) Le mouvement local, en ce qu’il est
mû par la nature, n’est que de l’existant en puissance vers la forme substantielle. Or, le mouvement du ciel n’est pas en puissance.
p. 52, l. 38-43 p. 181, l. 10- 14
e) Le mouvement local qui est par la nature, n’est ni uniforme ni régulier. Or le mouvement du ciel est uniforme et régulier.
p. 52, l. 44-74 p. 181, l. 15- p. 183, l. 3 Critique des Epicuriens et de leur
atomisme.
p. 52, l. 75 –
p. 53, l. 2. p. 183, l. 4-7 Les Péripatéticiens, quant à eux,
l’âme : cela pour quatre raisons. p. 184, l. 4 a) Le ciel mouvant est imaginatif et
électif en fonction de ses positions particulières et déterminées.
p. 53, l. 10-17 p. 184, l. 5-11 b) Seule l’âme est mue par les opposés
imaginatifs et affectifs. Donc le ciel est mû par l’âme.
p. 53, l. 18-25 p. 184, l. 12- 19
c) Le mouvement du ciel est par l’âme parce que celle-ci le détermine, là où l’intelligence est indéterminée.
p. 53, l. 26-35 p. 184, l. 20- p. 185, l. 2 d) Le mouvement des corps nécessite ce
qui est efficient à partir de ce qu’est l’acte du corps. Or, l’intelligence n’est l’acte d’aucun corps. Donc le mouvement du ciel est à partir de l’âme, qui est l’entéléchie du corps.
p. 53, l. 36-42 p. 185, l. 3-8
Le ciel est mû par l’âme car l’âme
perçoit la forme du désirable. p. 53, l. 43-67
p. 185, l. 9- p. 186, l. 3 Averroës, Maïmonide et beaucoup
d’Arabes étaient contre cette opinion pour cinq raisons.
p. 53, l. 68-70 p. 186, l. 4-6 a) L’intelligence se tient toujours et
partout d’une seule manière : elle est à ce titre une cause là où l’âme est imaginative et élective. Donc le ciel sera davantage mû par l’intelligence que par l’âme.
p. 54, l. 1-7 p. 186, l. 7- p. 187, l. 4
b) L’âme, par l’imagination et l’élection, est mue vers quelque chose (ad aliquid).
Or aucun mouvement du ciel ne demeure dans quelque chose de précis. Donc le ciel n’est pas mû par l’âme.
p. 54, l. 8-12 p. 187, l. 5-9
c) Le mouvement du ciel est supérieur à la puissance de l’âme.
p. 54, l. 12-26 p. 187, l. 10- 22
d) Le mouvement universel est avant le mouvement particulier comme la cause avant l’effet, or le moteur universel n’est pas l’âme mais l’intelligence.
p. 54, l. 27-34 p. 187, l. 23- p. 188, l. 4 e) Si le mouvement du ciel était à partir
de l’âme imaginative et élective, le mouvement du ciel serait alors univoque tant par rapport à l’imagination et l’élection, que par rapport au moteur et à son mobile : ce qui est impossible.
p. 54, l. 35-41 p. 188, l. 5-10
Conjonction du moteur à son mobile par
l’illumination de l’intelligence séparée. p.54, l. 42-87
p. 188, l. 11- p. 189, l. 26 L’astrologie d’Al-Pétrage. p. 54, l. 88 – p. 55, l. 55 p. 190, l. 1- p. 191, l. 28 Entre l’intelligence et le ciel, il y a
quelque chose ou de l’âme ou de la nature que le ciel fait participer aux bontés en soi de l’intelligence défluante.
Cap. 8. De ordine eorum quae fluunt a primo principio, secundum omnem gradum entium universorum
De l’Un simple ne peut venir, dans l’immédiat, que l’un selon l’ordre de la nature. Critique d’Avicebron.
p. 55, l. 65-88 p. 193, l. 4- p.194, l. 2 Trois comparaisons nous aident afin de
comprendre la dépendance de l’inteligence par le Premier : elle dépend du premier intellect, par lequel elle est et par lequel elle est un être à soi-même ; elle dépend du Premier dès lors qu’elle se considère en soi selon le « id quod
est » qu’elle détient du Premier ; enfin
elle dépend du Premier dès lors qu’elle se considère comme en puissance c’est- à-dire à partir de rien (ex nihilo est).
p. 55, l. 89 – p. 56, l. 27
p. 194, l. 3- p. 195, l. 2
Exemple de l’art. p. 56, l. 28-37 p. 195, l. 3-10 Constitution du premier orbe ou du
premier ciel. p. 56, l. 38-43 p. 195, l. 11- 15 Constitution du deuxième et du troisième ciel. p. 56, l. 44-62 p. 195, l. 16- p. 196, l. 6 Constitution des mobiles. p. 56, l. 63-83 p. 196, l. 7-
p. 196, l. 23 L’intelligence, qui illustre la sphère des
actifs et des passifs, illustre les âmes humaines.
p. 57, l. 3-9 p. 196, l. 24- p. 197, l. 12 Les différentes positions des corps
sphériques et les différents mouvements. p. 57, l. 10-64
p. 197, l. 13- p. 200, l. 5
Critique de l’hylémorphisme binaire d’Avicebron : l’Un est matière et forme.
p. 57, l. 65 –
p. 58, l. 4 p. 200, l. 6- p. 201, l. 6 L’intelligence qui est une est selon la
substance et l’être. Elle s’intellige en tant que dépendant du premier ; elle s’intellige selon le « id quod est » ; et elle s’intellige selon ce qu’elle est en puissance.
p. 58, l. 5-18 p. 201, l. 7-17
Critique de Maïmonide, d’Isaac Israëli et d’Avicenne: les ordres des intelligences ne sont pas les ordres des anges.
p.58, l. 19-29 p. 201, l. 17- p. 202, l. 8