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PROCESSU UNIVERSITATIS A PRIMA CAUSA

UNIVERSITATIS A PRIMA CAUSA

C. L’auteur du Liber de causis selon Albert le Grand

L’attribution du Liber de causis par Albert pourrait, en première lecture, s’avérer décevante pour l’exégète contemporain et même déjà pour l’exégète post-thomasien28. Albert attribue en effet le Liber à un certain David le Juif29 qui aurait ordonnancé le Liber à la manière des théorèmes d’Euclide :

28 A. de Libera résume en ces quelques lignes le portrait stéréotypé d’Albert le Grand : « Encyclopédique et confus, théologien fasciné par la philosophie, mais philosophe peu original, expert en digressions qui noient le propos d’ensemble et retardent le moment de la pensée, prodigue en analyses là où l’on voudrait une synthèse, inutile et incertain quand on voudrait une réponse claire, Albert serait plus historien que penseur, s’embarrassant dans les contradictions pour le plaisir du détail, se perdant dans l’anecdote pour la seule raison d’être complet, capable de citer mille curiosités et opinions diverses mais incapable de retrouver son propre fil dans un écheveau de doctrines accumulées pêle-mêle, au hasard des trouvailles et des nouveautés. Maître de l’énoncé rapporté plutôt que « Docteur universel », Albert le Grand serait ainsi au mieux le saint patron de la lecture, au pis un répétiteur brouillon rassemblant, par masses volumineuses, les notes d’une leçon qui n’eut jamais lieu. Dans tous les cas, cette longue existence n’aurait qu’une justification : Albert fut le maître de Thomas d’Aquin. La chose est connue, mais on ne s’en lasse pas. C’est qu’on tient là le modèle du précurseur, l’archétype d’un auteur dont la grandeur se mesure seulement à l’aune de ceux qui l’ont suivi ».(Cf. A. DE LIBERA, Albert le Grand et la

philosophie, « À la recherche de la vérité », Vrin, Paris, 1990, p.7-8). Nous pourrions

également ajouter les mots d’Emile Bréhier : « Extrême diversité et extrême étendue qui, dans la joie où il est de faire l’inventaire des richesses contenues dans l’encyclopédie d’Aristote et d’ajouter même à ces richesses, lui masquent la plupart du temps le peu de cohérence de sa pensée. […] Aussi est-ce un jeu d’opposer Albert à lui-même et son augustinisme à son péripatétisme. Parfois, il se contente de juxtaposer. » (Cf. É. BREHIER,

Histoire de la philosophie, I. Antiquité et Moyen Âge, Quadrige PUF, Paris, 1991, p.582-

583).

29 Ce David le Juif pourrait être identifié à Avendauth, nom qui serait la traduction latine d’Ibn Daoud dont Albert parle dans son De caelo et mundo, lib. I, tr. III, c. 8, éd. Col. t. V, 1, p. 73, l. 30-31 : secundum doctrinam Avendaud in libro de causis. Le Père Saffrey a signalé sur ce point l’importance de la tradition manuscrite dans cette attribution du Liber

de causis à Avendauth : « On a retrouvé à la Boldeian Library d’Oxford [scil. Oxford,

Accipiemus igitur ab antiquis, quaecumque bene dicta sunt ab ipsis, quae ante nos DAVID

IUDAEUS quidam ex dictis Aristotelis, Avicennae,

Algazelis, Alfarabii congregavit, per modum theorematum ordinans ea quorum commentum ipsemet adhibuit, sicut et Euclides in Geometricis fecisse videtur. Sicut enim in Euclidis commento probatur theorema quodcumque ponitur, ita et David commentum adhibuit, quod nihil aliud est nisi theorematis propositi probatio30.

Et il ajoute à la fin de son chapitre, après avoir passé en revue les variantes de titres que ses prédécesseurs ont donnés au Liber de causis :

David autem, sicut iam ante diximus, hunc librum collegit ex quadam ARISTOTELIS epistula, quam de

titre : Metaphysica Avendauth (transcription d’Ibn Daoud), et un titre analogue se trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque Nationale à Paris [scil. Paris, B. N. lat. 14719]. On a trouvé sans nombre des manuscrits qui portent l’inscription cum commento Alpharabi. C’est dans des gloses de ce genre, croyons-nous, que saint Albert aura puisé ses informations ». Cf. Thomas d’Aquin, Super Librum de causis expositio, H.-D. SAFFREY, « Textes philosophiques du Moyen Âge », XXI, Vrin, Paris, 2002, p. XXIII.

30 A

LBERTLE GRAND, De causis et processu universitatis a prima causa, lib. II, tr. I, c. 1, éd. Col., t. XVII, 2, p. 59, l. 9-18. Il faut néanmoins signaler que l’attribution du Liber de

causis à David le Juif n’est pas unanime si l’on considère les autres œuvres d’Albert. Cf.

ALBERTLE GRAND, De homine, q. 80, a. 1, éd. BORGNET, t. XXXV, p. 649b : In libro De

causis dicit Philosophus […] Si forte aliquis dicat, quod auctoritas prima non est vera eo quod sunt qui illum librum non attribuunt Aristoteli […] ; ibid., De IV coaequaevis, tr. II, q.

3, a. 1, éd. BORGNET, t. XXXIV, p. 339a : Avicenna in commento super librum de causis ;

ibid., De homine, q. 60, éd. BORGNET, t. XXXV, p. 517a : Substantiae separatae, quas

principio universi esse composuit, multa adiungens de dictis Avicennae et Alfarabii sumpta31.

Nous pourrions douter de l’intérêt d’un auteur qui, visiblement, se leurre sur l’attribution du Liber : ainsi, l’historien sera tenté de porter un jugement dévalorisant sur le commentaire albertinien en le comparant à celui de Thomas d’Aquin par exemple. Le premier est hésitant, le second, débusque la filiation proclusienne. Une telle analyse est vraie, mais elle demande à être complétée. Ce passage revêt un autre intérêt, comme a su si bien l’analyser le P. H.-D. Saffrey32 : si l’on considère l’emploi des verbes utilisés par Albert (congregavit, collegit, ordinans, adhibuit commentum), nous prendrons alors soin de noter que le Colonais ne considérait pas exactement Ibn Daoud comme l’auctor du De causis, mais plutôt comme son compilator. La différence est de taille, puisque, dès lors, nous comprenons qu’Albert avait eu conscience du caractère collectif du De

causis ainsi que ses sources gréco-arabes —qui seront par conséquent les

sources mêmes d’Albert— et son genre littéraire théorématique. Il reviendra à Thomas d’Aquin, quelques années plus tard en 127233 —après la traduction de l’Elementatio par Guillaume de Moerbeke— de déterminer avec plus d’exactitude la source proclusienne du Liber34.

31 A

LBERTLE GRAND, De causis et processu universitatis a prima causa, lib. II, tr. I, c. 1, éd. Col., t. XVII, 2, p. 61, l. 65-68.

32 H.-D. S

AFFREY, op. cit., p. XXII-XXIII. 33 Ibid., p. XXXIII-XXXVI.

34 Ibid, Prooemium, p. 3 : Et in graeco quidem invenitur sic traditus liber PROCLI

PLATONICI, continens ccxi propositiones qui intitulatur Elementatio theologica ; in arabico vero invenitur hic liber qui apud Latinos De causis dicitur, quem constat de arabico esse translatum et in graeco penitus non haberi : unde videtur ab aliquo philosophorum arabum ex praedicto libro PROCLI excerptus, praesertim quia omnia quae in hoc libro continentur, multo plenius et diffusius continentur in illo.

Par ailleurs, la question de la mystérieuse Epistola de principio

universi esse attribuée par Albert à Aristote, et qui aurait une parenté avec le Liber de causis, ne peut nous laisser de marbre. Selon le Père Saffrey, il

semble que cette épître ait été « une traduction ancienne ou déjà un épitomé du traité de Proclus »35 au sujet des Eléments de théologie. Certes, les dernières recherches concernant les sources, notamment arabisantes, du

Liber de causis sont unanimes sur ce point : elles rejettent la position

albertinienne au sujet de l’origine du Liber de causis. Pour autant, la question de l’Epistola, quant à elle, ne semble pas avoir été résolue. Selon F. Hudry36, l’Epistola en question serait en réalité un extrait du troisième livre du De philosophia d’Aristote, traité aujourd’hui perdu. En outre, l’Epistola aurait été commentée par Alexandre d’Aphrodise. Par conséquent, la position d’Albert relatif à la provenance du Liber de causis mérite plus de « considération qu’il n’en a reçue de la part des arabisants, dès lors que l’on connaît mieux la source indiquée, le De philosophia parvenu jusqu’à lui sous le titre de Lettre sur le principe de l’univers »37. Nous comprendrions alors pourquoi Albert a à certains moments attribué le Liber de causis directement à Aristote et à d’autres, au résultat d’une collection de certains éléments de l’Epistola de principio universi esse compilés par Ibn Daoud. Selon Alain de Libera38 l’Epistola, commentée par Alexandre d’Aphrodise,

35 H.-D. S

AFFREY, op. cit., p. XXIII. 36 F. H

UDRY, Le Livre des XXIV Philosophes. Trad. F. HUDRY. Postface M. RICHIR, Krisis, Grenoble, 1989, p. 59-62 ; 73.

37 Ibid., p. 73. 38 A.

DE LIBERA, Albert le Grand et la philosophie, « À la recherche de la vérité », Vrin, Paris, 1990, pp. 55-72. Voir aussi du même auteur et sur le même sujet, Métaphysique et

noétique. Albert le Grand, « Problèmes et controverses », Vrin, Paris, 2005, p. 74-87. Voir

également sur le même sujet : E. ALARCON, « S. Alberto Magno y la Epistola Aristotelis de principio universi esse. Una nota histórica sobre el alcance y límites del conocimiento racional de Dios en el pensamiento medieval », in Actas del I Congresso Nacional de

ne serait qu’un seul et unique texte de ce dernier et non d’Aristote lui- même : le kitāb mabādi’ al-kull édité et traduit en français par A. Badawi sous le titre Epître d’Alexandre d’Aphrodise. Des principes du tout selon

l’opinion d’Aristote le Philosophe39. Si effectivement Albert se dupe au sujet de l’origine aristotélicienne de l’Epistola, il n’en demeure par moins que l’Epistola reste teintée des Eléments de théologie de Proclus. Alain de Libera invoque, en ce sens, pour témoin un autre texte d’Albert où il est fait mention de l’Epistola : le De intellectu et intelligibili. Après avoir montré que tout cognitivum doit, de proche en proche, être rapporté au Primum et

perfectum cognitivum, Albert tient à souligner l’origine de cette thèse qui

serait extraite de l’Epistola :

Haec autem disputatio tota trahitur ex epistola quadam Aristotelis quam scripsit De universitatis

principio, cuius mentionem in Metaphysica facit

Avicenna40.

Le cognitivum dont parle Albert correspondrait, selon Alain de Libera, au al-‘ālim du Proclus arabus : « la thèse que discute Albert est effectivement troublante, puisqu’elle repose, semble-t-il, sur la proposition

Epistola Aristotelis de principio universi esse. Los orígenes históricos de la reducción al ser y el aristotelismo panteísta », Tópicos, 3, 1992, p. 77-95.

39 Cf. A. B

ADAWI, Aristū cinda ’l- cArab, Le Caire, 1947, p. 253-277 ; pour la traduction,

voir A. BADAWI, La transmission de la philosophie grecque au monde arabe. Cours

professé à la Sorbonne en 1967, « Études de philosophie médiévale », LVI, Vrin, Paris,

1987, p. 135-153. Plus récemment voir l’édition critique avec traduction anglaise, CH. GENEQUAND, Alexander of Aphrodisias on the Cosmos, « Text and Studies », XLIV, Brill, Leiden-Boston-Cologne, 2001.

40 A

LBERTLE GRAND, De intellectu et intelligibili, I, 1, 2, éd. BORGNET, t. IX, p. 479b. En Summa theologiae, II, 1, 4, 5, 1, éd. BORGNET, t. IX, p. 97a, Albert attribue l’Epistola à Al-Farabi : […] in epistola De principio universitatis, ubi probat, sicut dicit Alpharabius,

102 des Eléments de théologie de Proclus (…omnia cognitiva cognitionem

participant propter intellectum primum) où l’Intellect est bel et bien défini

comme prime cognitivum »41. Il s’en est fallu de peu pour qu’Albert souligne la parenté proclusienne du Liber de causis via la parenté proclusienne de l’Epistola de principio universi esse, elle-même faussement attribuée à Aristote.

IV.

S

TRUCTURE

Le De causis et processu universitatis a prima causa se divise en deux livres (liber), eux-mêmes divisés en traités (tractatus) qui sont à leur tour subdivisés en chapitres (capitulum). Le premier livre est principalement doxographique et commente en partie la Métaphysique d’Al-Ghazali au sujet du Premier Principe ; ce n’est qu’au second livre qu’Albert commente le Liber à proprement parler.

Dans le premier livre —De proprietatibus causae primae et eorum

quae a causa prima procedunt—, Albert reprend, corrige, complète les

opinions de ses prédécesseurs, les Épicuriens, les Stoïciens et le Fons vitae d’Avicebron —Ibn Gebirol— (tr. I, c. 1-6). Après cette partie doxographique, Albert développe une partie systématique au sujet du Premier Principe en commentant, sans mentionner explicitement le texte, la

41 A.

DE LIBERA, Albert le Grand et la philosophie, « À la recherche de la vérité », Vrin, Paris, 1990, p. 58. Pour la citation de Proclus, Cf. PROCLOS, Eléments de théologie, trad. J. TROUILLARD, Aubier, Paris, 1965, p. 121 : « …tous les êtres capables de connaître reçoivent de l’esprit premier participation à la connaissance ».

Métaphysique d’Al-Ghazali42 : il s’agit d’une véritable théologie naturelle délibérant du statut du Premier Principe, la condition de possibilité de le connaître, ainsi que sa nécessité, son caractère causal et ordonnateur, sa liberté, sa volonté et son omnipotence (tr. I, c. 7-tr. 3).

Le quatrième traité —De fluxu causatorum a causa prima et

causarum ordine— se trouve être le point d’articulation entre le premier et

le second livre. Il s’agit d’une théorie de l’émanation reprise aux néoplatoniciens gréco-arabes. Les quatre premiers chapitres définissent le flux et l’influx ; le flux y est compris comme « procession » ou « émnation » ; l’influx, c’est le flux considéré à partir de son réceptacle. Après cette section, vient une autre section où Albert confronte cette définition du flux à la fonction ordonnatrice du Premier Principe, ainsi qu’à la série causale qui en découle (c. 5-6). Enfin, le traité se termine par deux chapitres confrontant les données précédentes au champ de la cosmologie43 : par quelle hypostase le ciel est-il mû ? L’âme, la nature ou bien l’intelligence ? Puis vient enfin la question de la gradualité d’étance du flux

42 Ainsi le l. 1, tr. 1, c. 10 De proprietatibus eius quod necesse est esse du De causis et

processu universitatis a prima causa, est un véritable commentaire de la Métaphysique

d’Al-Ghazali (pars 1, tr. 2 in Algazel’s Metaphysics, éd. by J. T. MUCKLE, St Michael’s Mediaeval Studies, Torronto, 1933, p.52-61). L’édition critique de Cologne met directement le texte d’Al-Ghazali en marge inférieure du commentaire d’Albert (Cf. De

causis et processu univeritatis a prima causa, éd. Col., t. XVII, 1, p. 18-24). Les références

à Al-Ghazali sont nombreuses dans la suite du commentaire, nous nous reporterons à A. DE

LIBERA, Albert le Grand et Thomas d’Aquin, interprètes du Liber de Causis, R.S.P.T., 74, Vrin, Paris, 1990, p. 364-365, article dans lequel le médiéviste donne notamment une

tabula de correspondance entre le texte d’Albert et celui d’Al-Ghazali.

43 Sur la cosmologie d’Albert, lire l’excellent exposé de P. D

UHEM, Le système du monde : histoire des doctrines cosmologiques de Platon à Copernic, t. IX, Hermann, Paris, 1958, notamment, p. 113-124, ainsi que TH. LITT, Les corps célestes dans l’univers de

Saint Thomas d’Aquin, « Philosophes médiévaux », VII, Publications universitaires

à partir du Premier Principe : y’a-t-il hiérarchie ontologique ou monisme ontologique dans l’ordre des causés ? (c. 7- 8).

Le deuxième livre —De determinatione causarum primarium— se consacre davantage au commentaire du Liber de causis. Ainsi pouvons-nous indiquer dans quels chapitres Albert commente les différentes propositions du Liber de causis44 :

44 La première colonne indique le numéro de la proposition du Liber de causis, la deuxième colonne indique les occurrences des propositions dans le livre II du commentaire albertinien, enfin, la troisième colonne indique le passage du commentarium à proprement parler de chaque proposition.

Propositions du Liber de causis Occurrences des propositions dans le De causis et processu universitatis a prima

causa (liber II).

Commentarium

Tractatus primus : De potentiis et virtutibus causarum primarium

I l. II, tr. 1, c. 5-6 l. II, tr. 1, c. 6 II l. II, tr. 1, c. 7-10 l. II, tr. 1, c. 10 III l. II, tr. 1, c. 11-16 l. II, tr. 1, c. 16 IV (V) l. II, tr. 1, c. 17-23 l. II, tr. 1, c. 19, c.

23

V (VI) l. II, tr. 1, c. 24-25 l. II, tr. 1, c. 25

Tractatus secundus : De intelligentis

VI (VII) l. II, tr. 2, c. 2-8 l. II, tr. 2, c. 8 VII (VIII) l. II, tr. 2, c. 9-13 l. II, tr. 2, c. 13 VIII (IX) l. II, tr. 2, c. 14-19 l. II, tr. 2, c. 19 IX (X) l. II, tr. 2, c. 21-24 l. II, tr. 2, c. 24 X (XI) l. II, tr. 2, c. 25-27 l. II, tr. 2, c. 27 XI (XII) l. II, tr. 2, c. 28-30 l. II, tr. 2, c. 30 XII (XIII) l. II, tr. 2, c. 31-34 l. II, tr. 2, c. 34 XIII (XIV) l. II, tr. 2, c. 35-41 l. II, tr. 2, c. 41 XIV (XV) l. II, tr. 2, c. 42-45 l. II, tr. 2, c. 45

Tractatus tertius : Qualiter substantiae separatae quae intelligentiae vocantur sunt causa motus infiniti

XV (XVI) l. II, tr. 3, c. 3-6 l. II, tr. 3, c. 6 XVI (XVII) l. II, tr. 3, c. 7-9 l. II, tr. 3, c. 9 XVII (XVIII) l. II, tr. 3, c. 10-14 l. II, tr. 3, c. 14

XVIII (XIX) l. II, tr. 3, c. 15-18 l. II, tr. 3, c. 18

Tractatus quartus : De regimine universorum a causa prima

XIX (XX) l. II, tr. 4, c. 1-4 l. II, tr. 4, c. 4 XX (XXI) l. II, tr. 4, c. 5-6 l. II, tr. 4, c. 6 XXI (XXII) l. II, tr. 4, c. 7-8 l. II, tr. 4, c. 8 XXII (XXIII) l. II, tr. 4, c. 9-10 l. II, tr. 4, c. 10 XXIII (XXIV) l. II, tr. 4, c. 11-13 l. II, tr. 4, c. 13

Tractatus quintus : De principiorum primorum incorruptibilitate

XXIV (XXV) l. II, tr. 5, c. 1-4 l. II, tr. 5, c. 4 XXV (XXVI) l. II, tr. 5, c. 5-7 l. II, tr. 5, c. 7 XXVI (XXVII) l. II, tr. 5, c. 8-11 l. II, tr. 5, c. 11 XXVII (XXVIII) l. II, tr. 5, c. 12-14 l. II, tr. 5, c. 14 XXVIII (XXIX) l. II, tr. 5, c. 15-16 l. II, tr. 5, c. 16 XXIX (XXX) l. II, tr. 5, c. 18-20 l. II, tr. 5, c. 20 XXX (XXXI) l. II, tr. 5, c. 21-22 l. II, tr. 5, c. 22 XXXI (XXXII) l. II, tr. 5, c. 23-24 l. II, tr. 5, c. 24

À travers ce tableau, nous pouvons constater qu’Albert commente de façon linéaire le Liber de causis. Il a, en ce sens, élaboré une véritable

diviso textus, d’une méthode originale et d’une éminente régularité. Ainsi

pouvons-nous observer45 que chaque commentarium est régulièrement précédé d’un ou plusieurs chapitres introductif(s) ayant une valeur doxographique et terminologique, vient ensuite le commentarium du textus. Albert a donc eu le souci de resituer sa doxographie face aux problèmes ou aux différentes options doctrinales que présentait le textus du Liber de

45 Voir le tableau ci-dessus ainsi que la sommaire du De causis et processu universitatis

causis. Là encore, Albert le Grand se présente comme l’introducteur de

l’histoire des idées au sein du commentaire philosophique du textus. Le commentaire philosophique d’Albert le Grand est donc loin de se limiter à l’analyse littérale du textus, mais il englobe également l’histoire des concepts et de leurs définitions et ce, précisément dans le but de rendre le

textus davantage intelligible. Avec Albert le Grand, le commentaire

philosophique joint la lettre à l’esprit.

De la situation générale du De causis et processu universitatis a

prima causa, passons, dès à présent, à la situation particulière du quatrième

traité du premier livre du commentaire albertinien : le De fluxu causatorum

a causa prima et causarum ordine.

V.

Q

UELQUES SOURCES DU

D

E FLUXU CAUSATORUM A

CAUSA PRIMA ET CAUSARUM ORDINE

(

TRACTATUS