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Généraliser la diffusion de bonnes pratiques
Ce guide de l’accompagnement éducatif se conçoit véritablement comme une première pierre à un édifice appelé à se développer au fil des années. À ce titre, il apparaît primordial de pro- longer le travail débuté ici de recensement et diffusion des bonnes pratiques mises en place à l’étranger (soutien par les pairs, projet parents-relais), représentant autant de sources d’inspiration et d’innovation pour les acteurs de l’accompagnement français.
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Travailler sur les périodes charnières
Il est important que l’accompagnement puisse débuter aussi rapidement que possible après l’arrivée de l’enfant sur le territoire, afin que celui-ci se sente accueilli.
En outre, les besoins des enfants nouvellement arrivés ne disparaissent pas au moment du départ en vacances, période reconnue comme charnière pour tout enfant en difficulté. Favoriser la mise en place d’actions pendant les vacances scolaires permettrait de réduire le sentiment de solitude que ressentent les enfants nouvellement arrivés et les aiderait dans leur ouverture à la langue et à la société françaises avant la rentrée scolaire. Enfin, un travail d’accompagnement devrait être mené auprès des enfants et jeunes en sortie de dispositifs d’accueil qui, comme le souligne Claude Beaudoin, peuvent vivre difficilement la transition.
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Développer des actions d’accompagnement
pour les classes d’âge critiques
L’analyse des projets met en évidence que les actions d’accompagnement se concentrent majoritairement sur les jeunes scolarisés en CLIN à l’école primaire et en CLA au collège. Les 16-20 ans nouvellement arrivés en France apparaissent à ce titre très isolés : l’accès à l’édu- cation est compliqué par le fait qu’ils ont dépassé l’âge de scolarisation. En outre, ce n’est qu’avec beaucoup de difficultés qu’ils parviennent à accéder à des formations professionnali- santes, nécessitant un titre de séjour, comme l’explique Angélina Étiemble. Le fait que, depuis 2006, le contrat d’accueil et d’intégration (CAI) s’adresse également aux 16-18 ans est une évolution positive. Il semble toutefois important de concevoir des actions d’accompagnement axées sur l’aide à l’insertion et/ou l’orientation scolaire et professionnelle, ce que le CAI ne propose pas. De même, des actions d’accompagnement pourraient être menées auprès d’en- fants de moins de 6 ans (âge de scolarisation obligatoire), ce qui pourrait faciliter leur par- cours en école primaire.
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Mettre l’accent sur l’évaluation
L’évaluation doit être considérée comme part entière des projets mis en œuvre. Il serait sou- haitable que les projets soient conçus sur le principe de « recherche-action ». Ainsi, lors de la conception de l’action, il est important qu’un travail d’analyse des besoins soit effectué en amont. Cela est particulièrement vrai pour des projets d’accompagnement d’enfants nouvel- lement arrivés qui, malgré une remarquable amélioration des connaissances générales en la matière, peuvent représenter un défi pour les acteurs locaux.
Durant et à l’issue du projet, il s’agit d’évaluer la qualité de l’action mise en œuvre. À ce titre, l’évaluation ne doit pas seulement tenir compte de l’avis des partenaires, mais également de l’avis des jeunes impliqués et de leurs parents.
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Faire de l’accueil et de l’hospitalité une priorité
Murielle Maffessoli a attiré notre attention sur le fait que l’accueil des personnes nouvellement arrivées est devenu au cours des dernières années une priorité pour les institutions. Au-delà de la mise en place d’un « service public de l’accueil », il revient à tous les acteurs associa- tifs, travailleurs sociaux, enseignants, en somme à tous les « accueillants » professionnels ou bénévoles, de développer leurs capacités d’accueil et d’empathie en portant notamment un regard valorisant sur enfants et familles nouvellement arrivés et en reconnaissant leurs savoirs et compétences. Ainsi que l’analyse des pratiques l’a montré, un positionnement posi- tif de la part des accompagnateurs aide les enfants nouvellement arrivés à considérer leur expérience non comme une souffrance mais comme une véritable richesse dont ils peuvent être fiers. L’accueil des nouveaux arrivants a lieu au quotidien : sourire, saluer, prendre le temps d’écouter celui ou celle qui s’exprime avec difficulté, se montrer réellement curieux de l’autre (et ne pas l’assigner à son origine) : ce sont autant de signes simples d’hospitalité et de bienveillance ayant des effets très positifs pour des personnes nouvellement arrivées, qui, comme nous l’avons vu, peuvent se trouver en situation de vulnérabilité et d’isolement. Les notions d’empathie et de solidarité sont consubstantielles de celles de l’accueil et de l’accompagnement. De la même manière qu’il est demandé aux nouveaux arrivants d’intégrer les codes de la société d’accueil, les accueillants doivent également accepter de faire tomber leurs présupposés et faire preuve d’ouverture, patience et souplesse dans la considération de l’autre. Pour autant, l’empathie ne doit pas tourner en compassion. Au contraire, elle doit s’exprimer dans la reconnaissance du « droit de cité » des nouveaux résidents, devant être
accueillis dignement dans une égalité de traitement. Ainsi, la notion d’accueil revêt une dimen- sion de veille face à tout traitement discriminant ou dégradant. Ceci implique également de reconnaître le pluralisme culturel et la contribution de toute personne migrante au dévelop- pement de la société d’accueil.
Pour finir, il est important de mesurer à quel point l’accueil d’enfants nouvellement arrivés, outre ses enjeux pour notre avenir commun, est une chance pour tous les acteurs de l’ac- compagnement éducatif. Éduquer, c’est étymologiquement transformer, conduire ailleurs, « altérer ». L’accompagnement éducatif nous place au cœur de la mission éducative qui est de rencontrer, mais aussi de « produire de l’autre ».
Bibliographie
■ « Enfants sans frontières »,
Hommes et migrations, septembre-octobre 2004, no1251.
■ GOIC.,
Des élèves venus d’ailleurs,
SCEREN-CRDP, coll. « Les cahiers de VEI », Orléans-Tours, 2005.
■ L’intégration des nouveaux arrivants : quelle mission pour l’école ?,
SCEREN-CRDP, coll. « Les actes de la DESCO », Versailles, 2005. ■ MOROM. R.,
Enfants d’ici venus d’ailleurs : naître et grandir en France,
Syros-La Découverte, Paris, 2002/Hachette, coll. « Pluriel », Paris, 2004.
■ NOIRIELG.,
Le Creuset français : histoire de l’immigration XIXe-XXesiècle, Le Seuil, coll. « Points histoire », Paris, 2006 (1re édition : 1988).
Sitographie
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www.cndp.fr/vei/
Ville-École-Intégration : site proposant un espace « Accueil et scolarisation des enfants nouvellement arrivés en France » ; outils et méthodes pédagogiques, évaluations et listes de tous les CASNAV de France.
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cefisem.scola.ac-paris.fr/
Site du CASNAV de Paris.■
www.approches.fr/
Approches, cultures et territoires : site ressources sélectionnées sur les questions ouver- tes par la pluralité culturelle dans la société ; outils de travail.
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www.histoire-immigration.fr/
Cité nationale de l’histoire de l’immigration : site consacré au nouveau musée national de l’immigration, centre de ressources et de mémoire de l’immigration, articulant un réseau d’acteurs en région et à l’étranger ; outil d’aide au développement et à la diffusion de projets. ■
www.lacse.fr/dispatch.do
ACSE (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances) : établissement public contribuant à des actions en faveur des personnes rencontrant des difficultés d’in- sertion sociale ou professionnelle, en particulier les populations immigrées et issues de l’immigration en France.
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www.francparler.org/
Site de l’Organisation internationale de la francophonie, dédié à la communauté des pro- fesseurs de français : ressources pédagogiques, informations pratiques, formation pro- fessionnelle.
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www.social.gouv.fr/article.php3?id_article=967
Le site du Centre de documentation de la Direction de la population et des migrations : des informations, des ressources.