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1. Histoire des écrivains novateurs

1.14. Parvîn Etessâmî

Parvîn Etessâmî de son vrai prénom Rakhchandeh (1907-1941) est considérée sans doute comme la poétesse la plus populaire d’Iran. Elle naquit au vingtième siècle, quelques années plus tard par rapport à ses contemporains. Cependant elle a vécu à l’époque de Machrouteh et des évolutions politiques et littéraires en Iran. Elle est l’une des figures illustres de la poésie persane du XXe siècle. Elle n’intervient pas directement comme ses camarades dans les activités politiques de son époque. Elle ne prétend pas faire une révolution dans la poésie persane. Malgré cela, il semble injuste qu’on ne mentionne pas ici cette poétesse connue et influente. Parvîn est née à Tabriz au sein d’une famille cultivée. Elle a 6 ans lorsque sa famille s’installe à Téhéran. C’est la raison pour laquelle elle s’initie dès son enfance aux évolutions politiques de Machrouteh et côtoie les plus grandes personnalités politiques et littéraires de son temps qui fréquentent son père dont Dehkhodâ, Bahâr, Nafissi et Abass Eghbal Achtiyani.

Ils sont en même temps les maîtres et le public de Parvîn qui l’applaudissent et l’encouragent à continuer la poésie. Parvîn termine avec succès ses études secondaires, elle fut une étudiante brillante du lycée américain Iran Bethel. Elle y enseigne plus tard pendant quelque temps la langue et la littérature anglaise. En 1926, elle est sollicitée par la cour des Pahlavi pour prendre en charge l’éducation des princes, offre qu’elle décline sans doute en raison de son idéologie.

Le rôle de son père Youssef1 dans la formation et l’éducation de Parvîn fut évidemment essentiel. Durant son enfance, elle apprend les langues persane, arabe et anglaise auprès de son père. Elle commence sa carrière à l’âge de 7 ans en composant des poèmes grâce aux

1 Youssef Etessamî (Etessam-ol Molk-e Achtiyani) (1874-1938) fut homme cultivé, éditeur, écrivain et un traducteur très actif avec une quarantaine d’ouvrages traduits, ainsi que le fondateur et le rédacteur du magazine littéraire Bahâr (Le Printemps). Il fut aussi député au Parlement.

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88 Saeideh Shakoori

Le rocher sur la poitrine, si lourd Vois ce lit tires-en la leçon

celui qui possède des yeux qui voient la vérité Qui que tu sois et où que tu arrives ici est la dernière maison de l’univers

L’homme aussi riche soit-il quand il atteint à ce point est pauvre

Où attaque le destin

le remède est l’abandon et la politesse la soumission Naître et tuer et cacher

C’est la coutume ancienne du ciel Dans cette maison du chagrin

heureux celui qui soulage la douleur d’un affligé.

Peu de temps après la mort précoce de Parvîn, son frère fait paraître une seconde édition qui comprend 238 pièces de poèmes, avec un total de 5606 vers. Parvîn est la première femme poète iranienne qui publia elle-même le recueil de ses poèmes. En réaction contre la société machiste de son époque, elle bouleverse les tabous, brise les normes d’une société intolérante.

En effet, sa poésie est composée suivant les consignes classiques. Malgré tout, l’originalité de la publication de ses poèmes sous la forme d’un livre montre que Parvîn n’est guère comme on l’a décrite réservée. En réalité, elle s’apprête à lutter dans sa vie artistique aussi bien que dans sa vie sociale. À cet égard, n’oublions pas qu’elle bénéficia non seulement du soutien de son père mais aussi de celui de quelques autres hommes cultivés comme Bahâr qui cherchaient à soutenir la modernité dans tous ses sens. Cette première expérience réussie qui continua avec son frère montre que l’union des hommes d’une société avec une seule femme motivée et résolue, peut influer sur l’ignorance culturelle et traditionnelle d’une société. En d’autres termes, les critiques qui ont sous-estimé l’importance de Parvîn, ont sans nul doute oublié les difficultés qu’une femme cultivée devait affronter. Parvîn n’est pas seulement timide et traditionaliste, mais elle est aussi une femme audacieuse et courageuse, son livre est le reflet d’une remarquable modernité. Parvîn ne lutte pas comme les hommes au Machrouteh, mais sa plume est redoutable. Troublée parfois par sa vie conjugale l’empêchant

Les résonnances rimbaldiennes dans la poésie objective et élémentaire de Nîmâ Youchîdj 89 d’écrire, elle n’hésite pas à quitter son mari pour retourner à Téhéran. Cette décision traduit son audace et souligne un de ses traits de caractère, son indépendance et une certaine forme de marginalité qui en font, une femme exemplaire. Les vers qu’elle compose pour ses consœurs indiquent qu’elle se préoccupe de l’ignorance et de l’illettrisme des femmes qui ne connaissent pas leurs droits. Bien que la poésie de Parvîn suive la poésie classique dans sa forme, elle est novatrice du fait qu’elle crée de nouveaux contenus. Elle présente son propre style qui ne ressemble pas à ceux de ses camarades Echghî et Aref. La lutte socio-politique de ce poète se manifeste dans ses vers. Elle n’est pas la première dans la révolution littéraire de son époque mais, elle a pris à sa charge d’éclairer la société et de dépasser les clichés. Elle fut un élément moteur de cette modernité en publiant ses poèmes manifestant son courage et son indépendance au sein d’une société marquée par l’ostracisme. Malgré le chagrin qu’elle subissait dans sa vie privée, elle a consacré la plupart de son Divân aux thèmes socio-politiques. Leçons de morales, lutte contre la tyrannie, l’ignorance et la discrimination font partie des thèmes présentés dans sa poésie. Ainsi, sa poésie cherche la vérité, la justice, la liberté et la paix. Bahâr dans la préface du recueil des poèmes de Parvîn, explique son style :

Ce Divân se compose de deux styles rhétoriques et thématiques mêlés à un style indépendant : l’un est du style Khorassani, surtout de Nasser Khosro Ghobadyâni et l’autre du style Éraghi, notamment de Saadi. Du point de vue du contenu, il est entre les pensées des philosophes et des mystiques. Dans son ensemble, il est composé avec un style autonome propre à notre époque contemporaine, c’est-à-dire celui qui suit la concrétisation des significations et l’atteinte à la vérité. Il présente un style novateur et à la fois sage.1

Parmi les deux grands styles de Parvîn qui se trouvent dans son Divân, les dialogues et les débats ou les récits qui racontent une histoire à l’instar des Fables de La Fontaine acquièrent une grande notoriété. Ainsi l’originalité de l’œuvre de Parvîn est de renvoyer à travers les fables, les anecdotes, les allégories qu’elle a créées, à des dialogues polémiques très attirants entre les éléments naturels, les plantes, les animaux, les objets quotidiens, les êtres humains, et même les concepts abstraits. Elle a donc choisi un langage satirique qui s’entend par les paroles des autres êtres vivants ou morts. Ces débats se forment à travers des vers fluides et éloquents. Son langage est aussi simple, savoureux et sincère. Parvîn révèle son idéologie humaine et profonde et sa perception face aux questions fondamentales de la vie et de la mort, la cosmologie, l’éthique, le savoir, les droits sociaux et individuels. En effet, les figures qu’elle invente expriment symboliquement les pensées pures de ce poète qui ne pensait qu’au salut de l’homme. Parvîn ne continua pas les Ghazals d’amour, ni les poèmes lyriques. Elle

1 Etessamî Parvîn, Divân des poèmes, Téhéran, Ghatreh, 1377 ( 1998).

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Les résonnances rimbaldiennes dans la poésie objective et élémentaire de Nîmâ Youchîdj 91

Un jour, un roi traversait l’un passage, le cri de joie se leva de tous côtés

Parmi eux, un orphelin demande

qu’est-ce que c’est ce qui brille sur la couronne du roi Un autre répondit, on ne sait pas ce qu’il est

il est clair qu’il est précieux

Une vieille femme bossue s’approcha et dit il est les larmes de mon œil et le sang de votre cœur 1

Il nous a trompés avec ses habits en berger Ce loup connaît depuis longtemps ce troupeau

Un pieux qui achète des terres est un voleur Un roi qui s’empare des biens du peuple est un mendiant

Regarde les gouttes de larmes des orphelins Tu vois d’où brille l’éclair de cette gemme

Parvîn ! Parler avec les déviants de la sincérité sert à quoi Où se trouve celui qui ne souffre pas des paroles justes.

1 Sang du cœur est une expression en persan pour faire allusion à la souffrance grave. Ici, le poète utilisa les larmes et le sang pour symboliser les gemmes et le rubis comme les pierres précieuses. C’est la raison pour laquelle, j’ai préféré d’utiliser cette expression elle pour traduire ce vers.

92 Saeideh Shakoori

Conclusion

Il vaut mieux résumer brièvement certains éléments socio-politiques, culturels et humains qui ont réorienté la poésie persane vers la voie de la modernité parcourue par Nîmâ. Comme nous l’avons vu, le rôle des langues étrangères notamment la langue française semble essentiel. À cette époque-là, les poètes apprennent les langues étrangères. Cette connaissance leur apporte l’initiation à la littérature étrangère. Grâce à cette connaissance, ils lisent les ouvrages des autres cultures et certains d’entre eux tentent de les traduire. Le premier rôle dans l’apprentissage des langues étrangères est joué par les écoles étrangères. Ces dernières avaient été fondées à tous les niveaux surtout à Téhéran. Parmi elles, les écoles françaises telles que l’Alliance française participaient à propager la langue et la littérature françaises dans les cercles littéraires1. Les écrivains et les poètes ont été amenés à découvrir les autres littératures, et la connaissance d’une langue étrangère les a encouragés à voyager et parfois à habiter quelque temps dans un pays étranger dont la France. À cette tendance, s’ajoutaient l’exil, la fuite sous la pression des situations politiques intérieures voire les voyages pour le traitement d’une maladie. Communiquer avec les pays européens, notamment la France qui était considérée comme le pôle de l’Europe par les Iraniens qui admiraient la littérature française suscite le développement de la langue française en Iran. À cette époque, les Iraniens parlent le français plus que les autres langues étrangères (cela n’est plus le cas). L’évolution de la littérature en France, en particulier l’apparition des vers libres et de poètes plus modernes jouent sans doute un rôle dans les innovations dont la littérature persane témoigne.

Les poètes ont expérimenté des évolutions en contenu et à la suite en forme de la poésie persane, mais ces efforts ne progressèrent pas durant cette période grave de la vie politique iranienne. Nous pouvons dire que les intellectuels patriotes désiraient pour l’Iran la modernité dans tous les sens dont la révolution littéraire. À ce sujet, n’oublions pas la place des quotidiens en Iran notamment les journaux bilingues afin d’initier leurs lecteurs à la littérature moderne de ce temps-là.

1 Au contraire de l’Angleterre et la Russie soviétique, la France en Iran jouait un rôle plutôt culturel. Puisque le sujet des écoles françaises en Iran et le rôle important du français dans la modernisation de la littérature française sont bien abordés dans certaines thèses et que l’explication des rapports entre Iran et France demande une recherche particulière, nous nous contentons de mentionner ici le rôle des écoles françaises et de la langue française et vous proposons de consulter s’il vous intéresse d’approfondir votre connaissance sur ce sujet, quelques-unes des thèses. Bien évidemment, il y a des ouvrages importants sur ce sujet, mais à nos connaissances, ces travaux de recherche méritent une lecture, voir Taraneh Vafai : Influence de la poésie du XIXe siècle français sur la poésie de Nîmâ Youshij, Paris, INALCO, 2003 ; Tahereh Shamsi Bidrouni : L’évolution de la littérature socio-politique de l’Iran sous l’influence de la langue et de la littérature françaises (1900-1935), Université de Lorraine, 2012 et enfin Amr Taher Ahmed : La « Révolution littéraire », Paris III, 2009.

Les résonnances rimbaldiennes dans la poésie objective et élémentaire de Nîmâ Youchîdj 93 En effet, l’ensemble des éléments politiques que nous avons évoqués au début et au cours de ce chapitre ainsi que les influences du parti communiste et les événements intérieurs notamment la révolution constitutionnaliste ont jeté un nouveau regard dans la poésie persane.

Donc, les poètes de cette période historique ont tenté plus ou moins de faire évoluer la poésie.

Durant cette époque, la poésie lyrique et mystique a été remplacée par les vers satiriques et la poésie ironique, et la poésie persane, disons pour la première fois, expérimenta de nouveaux contenus. Les poètes plus vigilants ont osé dépasser les normes anciennes. Cette innovation couvrit le choix des mots et des expressions que les poètes utilisaient pour la première fois dans la poésie persane. La langue populaire, la langue humoristique et l’admiration des classes ouvrières ont remplacé la langue aristocratique du panégyrique des rois. Les poètes,

« dans le Ghazal, à la place des bien-aimées traditionnelles, ont utilisé « la mère de la patrie » et dans la Ghassideh, à la place de la description des chevaux et des mules, ont admiré l’avion et le train. »1 Ce changement est considéré comme une « révolution » dans la poésie persane.

Celle-ci témoigne des nouveaux examens plus graves de la part des poètes qui s’aperçoivent de la nécessité de nouvelles formes. Effleurer les formes plus modernes, briser les rimes et les rythmes, raccourcir et rallonger les vers. Ces pratiques estimées précieuses restent dans un cercle fermé. Il n’y a pas une unité entre elles. Chaque poète essaie de réformer, de modifier ou de détourner quelques éléments. La politique et les événements amers de la société ne permettent pas que la poésie respirât. En effet, chaque réforme littéraire exige une pause pour se retrouver elle-même. L’ambiance politique pesante en Iran ainsi que la préoccupation politique des intellectuels pour le salut du pays et du peuple en détresse, les débats politiques très forts et surtout les combats militaires pèsent sur la littérature. La mort précoce, le meurtre, le suicide, la prison, la pression, la violence sont d’une façon ou d’une autre, inscrits dans le destin des écrivains et des poètes de cette époque. Pour certains, la maladie, le chômage, l’isolement, la pauvreté même la détresse s’y ajoutent. Dans cette situation, il semble que chaque poète essaie par la force métallique de sa plume, de pénétrer dans le palais solide de la littérature traditionnelle. Si les fougues de Machrouteh empêchent certains poètes comme Aref, Echghî d’expérimenter suffisamment les nouvelles frontières dans la forme, en revanche, les poètes, que nous avons mentionnés plus haut, tels que Lahoutî, Rafat, Khameneî, Kasmaî ont aussi tenté des innovations dans la forme. À ce sujet, Yahagui précise :

1 Yahagui Mohammad Jafar, Chon sabou-ye techneh, (Comme une cruche assoiffée), Téhéran, Djâmi, 1374 (1995), p. 78.

94 Saeideh Shakoori

Au cours des années proches de Machrouteh, les nouveaux thèmes politiques et les débats sociaux n’ont pas donné une occasion pour que la forme de la poésie témoignât des changements profonds et fondamentaux autant que son contenu. Mais, dès que l’émotion et la ferveur de la révolution (Machrouteh) s’éteignirent, les modernistes, parallèlement aux évolutions sociales et culturelles de l’époque moderne, eurent du temps pour réfléchir à une issue pour la poésie et les critères qui la dominaient.1

Certes, personne ne peut nier le rôle réformateur et éclaireur que les poètes prédécesseurs de Nîmâ assumèrent dans la modernité littéraire. Cependant, on consacre le titre définitif honorifique du « père de la poésie nouvelle persane » à Nîmâ, celui qui a consciemment orienté cette poésie persane et donné une nouvelle âme à notre histoire littéraire. Dans cette recherche, en analysant les caractéristiques de la poésie de Nîmâ, nous essaierons dans les pages suivantes de mettre en évidence la priorité de son initiative par rapport aux poètes novateurs qui l’ont précédé.

1 Ibid., p. 79.

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