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La Symbolique des Mythes, la symbolique religieuse

CHAPITRE III : La légende de Nîmâ Youchîdj

1. Le Signe et le Symbole

1.3. Le Symbole selon Jung

1.3.2. La Symbolique des Mythes, la symbolique religieuse

Le mythe est une partie inséparable de la vie des primitifs. Pour trouver des réponses à leurs questions, les hommes ont créé les mythes. Les dieux, les démons, les anges, et les contes invraisemblables sont des archétypes pour que les hommes s’expriment d’une manière symbolique. D’après Jung, notre savoir sur le symbolisme des mythes est plus grand que celui des générations précédentes « en réalité, les hommes d’autrefois ne réfléchissaient pas sur leurs symboles. Ils vivaient et étaient inconsciemment animés par leur signalisation. »3

Il faut signaler que devant un mythe ancestral, l’homme moderne ne réagit pas comme les primitifs qui vivaient avec : il n’est parfois pas capable de le comprendre directement et la

1 Ibid., p. 66.

2 Ibid., p. 90.

3 Ibid., p. 81.

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plupart des hommes contemporains, sans une analyse, n’arrivent pas à communiquer avec les mythes d’autrefois. Malgré son ignorance, l’homme moderne reproduit ces mythes à sa manière. Autrement dit, bien que l’homme d’aujourd’hui ne connaisse pas assez bien les mythes d’hier, il les recrée inconsciemment dans ses rêves et aussi dans ses œuvres.

Les analogies entre les anciens mythes et les histoires qui apparaissent dans les rêves de l’homme moderne ne sont ni dues au hasard, ni dénuées d’importance. Elles existent parce que l’inconscient de l’homme moderne a conservé cette faculté de produire des symboles, qui s’exprimait autrefois dans les croyances et les rites des primitifs.1

De nos jours, l’archéologie s’occupe davantage de tout ce qui révèle les croyances des hommes d’autrefois que de leur histoire. Cette vérité montre qu’aujourd’hui, l’homme cherche à communiquer avec les croyances du passé. Il y a des réalités qui reviennent du fond de l’être humain, et qui contribuent aux associations d’idées et de croyances des hommes des siècles précédents. Ce qui renvoie à l’idée de l’inconscient collectif de Jung. Les découvertes effectuées par l’archéologie insistent de plus en plus sur le fait qu’il y a une communauté entre les humains et un symbolisme commun qui remonte à la naissance de l’homme et qui se multiplie, même s’il prend des formes différentes.

On trouve encore les mêmes formes symboliques dans les rites ou les mythes de petites sociétés tribales survivant aux frontières de notre civilisation, sans avoir subi de changement pendant des siècles. Toutes ces recherches ont beaucoup contribué à corriger l’attitude bornée de ceux qui affirment que de tels symboles sont le propre des peuples antiques, ou de tribus contemporaines « arriérées », et ne sauraient donc avoir de rapport avec les complexités de la vie moderne.2

C’est pourquoi, l’homme moderne, héritier de la symbolique ancienne des statues, des langages, des dessins et des rites de ses prédécesseurs, essaie de la reproduire dans le labyrinthe de sa vie. C’est selon le même principe que Jung trouve la source de certains rites religieux comme « le rite de l’œuf ou du lapin de Pâques ». Il analyse cet exemple selon les influences des traditions pré-chrétiennes sur les premiers chrétiens dans le symbolisme de l’œuf et du lapin. Je pense que l’on peut trouver dans toutes les traditions religieuses, des exemples symboliques comme « le lapin de Pâques ».

Avec ces déclarations, on peut conclure que le symbole a une nature créative, et sa fonction est créatrice, il se recrée non seulement d’une époque à l’autre, mais aussi durant tous les cycles de la vie humaine, l’enfance, l’adolescence, la jeunesse et la vieillesse.

1 Ibid., p. 107.

2 Ibid., p. 106.

Les résonnances rimbaldiennes dans la poésie objective et élémentaire de Nîmâ Youchîdj 119 La question sur le rapport entre le symbole et le mythe peut se poser. En effet, pourquoi, lorsque l’on parle des symboles, et en particulier des symboles religieux, entendons-nous parler des mythes ? Pour répondre à cette question, il faut réfléchir à beaucoup de raisons, à leurs sens, leurs racines et leur histoire, ce qui est hors de notre débat. Dans tous les cas, il existe un lien, entre les mythes primitifs ou archaïques et les symboles éternels, qui procure toujours un domaine d’analyse pour la psychologie et l’ethnologie. C’est pour cette raison que Jung étudie dans une partie de son livre, les mythes primitifs et les symboles éternels, comme les symboles religieux dont le rôle serait de donner un sens à notre vie en analysant leur source commune et leur fonction dans le monde contemporain.

D’abord, il prend comme exemple, la vie et l’histoire des dieux grecs que l’on trouve dans les contes mythiques. Ces derniers sont les reflets narratifs et exagérés de l’histoire des rois réellement existé dans ce pays. Ensuite, Jung s’intéresse à quelques symboles religieux afin de montrer la différence de leurs fonctions dans la vie moderne et antique.

Dans la religion chrétienne, par exemple, la croix est un symbole chargé de sens qui exprime une multitude d’aspects, d’idées et d’émotion ; tandis qu’une croix inscrite à la suite d’un nom sur une liste indique simplement que l’individu est mort.1

Cet exemple montre, non seulement que le rôle des symboles anciens a changé, mais que sa fonction s’est modernisée. La plupart du temps, la raison première de la création de ces symboles n’est plus valable, et c’est pour cela que selon l’exigence de la vie contemporaine, la fonction des symboles anciens s’est modifiée de façon plus simple ou plus complexe.

En somme, nous pouvons conclure que même à notre époque, il existe des symboles éternels qui se sont métamorphosés, et que nous vivons avec des mythes modifiés.

L’importance que le monde contemporain accorde aux musées, dévoile bien ce qui est une réalité : les hommes modernes croient aux mythes car ceux-ci jouent toujours un rôle dans leur vie. C’est dans ce sens que la psychologie contemporaine essaie de repérer, dans tous les moments de la vie moderne, les traces de la vie primitive. À ce propos Jung confie :

Les êtres mythologiques archaïques sont aujourd’hui des curiosités de musée. Mais les archétypes qu’ils exprimaient n’ont pas perdu leur puissance affective. Peut-être les monstres des films de terreur modernes ne sont-ils que des représentations déformées d’archétypes qui se refusent à être refoulés plus longtemps.2

1 Ibid., p. 91.

2 Ibid., p. 92.

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