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Optimisme et inquiétude pendant le redémarrage de la machine culturelle française au Brésil

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 161-180)

Nous venons de voir les stratégies et les bases que les Français utilisent pour mener à bien le transfert de leur culture au Brésil : l’héritage historique dont ils profitent, les intérêts et les enjeux qui les conditionnent et leur manière de choisir et d’utiliser leurs partenaires

« outils ». Nous allons voir maintenant les plans définis par le Quai d’Orsay et leur démarrage au Brésil dans les premiers années de la IVe République, nous essayerons aussi de montrer les principaux obstacles auxquels ils se heurtent, tels que la puissance états-unienne et le nationalisme brésilien.

En 1944, les Français organisent dans l’ambassade et les postes consulaires au Brésil des réceptions d’une « ampleur inusitée » afin de célébrer la Libération. Pour eux, ces célébrations ont servi « l’attente légitime de leurs compatriotes et du public brésilien » qui se tourne vers la France pour commémorer « un événement aussi glorieux » de leur histoire327. A l’occasion de ces célébrations, le délégué du Gouvernement provisoire français au Brésil, Jules Blondel, communique à son ministère que le Président et le ministre des Relations extérieures brésilien ont « accordé tous les égards qui sont d’usage pour les ambassadeurs de grandes puissances » : des paroles « très gracieuses » du Président Getúlio Vargas envers la France et l’allocution du ministre Leão Velloso au Itamaraty, ainsi que le banquet organisé - par Mme Velloso, épouse du ministre brésilien - en l’honneur de sa femme. Tout cela, pour lui, montre « l’empressement brésilien à reconnaître la plénitude du redressement diplomatique français et le complet rétablissement du prestige de la France au Brésil »328.

Suite aux fêtes de la Libération, l’importante mission dirigée par Pasteur Vallery-Radot en Amérique latine, outre d’indiquer en grandes lignes au ministère des Affaires étrangères (MAE) la politique culturelle pour cette région, réalise déjà des changements dans des institutions liées à la France et de nouveaux contrats avec le Brésil (ainsi que des accords avec d’autres pays du continent) :

1) La Mission remet en activité les institutions culturelles créées par Georges Dumas

327 Lettre du délégué du Gouvernement provisoire français au Brésil, Jules Blondel, envoyée au MAE, RJ 23/09/44, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 1.

328 Télégramme du délégué du Gouvernement provisoire français au Brésil, Jules Blondel, envoyé au MAE, RJ 16/12/44, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 1.

162 (en particulier l’IFBHC) et Paul Rivet ;

2) Elle « réforme » et pousse au développement de nouvelles Alliances françaises, incorporées désormais « dans l’organisation locale d’expansion culturelle française » ; c’est-à-dire que ces Alliances deviennent moins autonomes et plus directement liées aux plans de la DGRC ;

3) Elle obtient l’attribution à la France de nouvelles chaires dans les universités de Rio de Janeiro et São Paulo ;

4) Elle réunit le comité qui vote la construction de la Maison brésilienne de la Cité universitaire de Paris ;

5) Elle réalise l’accord de coopération avec la Fondation de recherche Getúlio Vargas ;

6) Elle réalise l’accord pour l’envoi de maîtres français à l’Université et au Centre d’études agricoles du « Kilomètre 40 » (référence probable à la future Université Fédérale Rurale de Rio de Janeiro) ;

7) Elle fixe l’accord de collaboration avec l’Institut historique et avec la Commission de géographie au Brésil ;

8) Enfin, la mission Pasteur Vallery-Radot participe à la fondation de l’Association franco-brésilienne de médecine329.

Pour perfectionner et démarrer sa « machine » de politique culturelle internationale le plus rapidement possible, le Quai d’Orsay doit organiser ses diplomates et ses outils à l’étranger. Sur le continent américain, tout de suite à la fin de l’Occupation, le Comité français de Libération nationale a pris l’initiative de créer deux postes d’attachés culturels.

L’un aux Etats-Unis et l’autre au Mexique, ce dernier avec la zone d’action comprenant l’Amérique Centrale, les Antilles, le Venezuela, la Colombie, l’Equateur et le Pérou. Selon Paul Rivet, cette initiative devrait être généralisée aussitôt partout dans le continent, alors que les diplomates dans d’autres fonctions « n’ont ni le temps de se consacrer à la propagande culturelle, ni à la préparation technique nécessaire »330. Il importe que les attachés culturels

« soient bien moins les grands spécialistes dans une science déterminée, que des esprits ouverts, accessibles à toutes les suggestions, capables de s’intéresser aux aspects si divers des

329 « Tableau des principales institutions françaises en Amérique latine », établi d’après le rapport de Pasteur Vallery-Radot, Mission en Amérique latine, DGRC, (date illisible) Paris 1945, AMAE, s.

Relations culturelles 1945-1947, c. 144.

330 « Rapport sur la propagande d’après-guerre en Amérique latine », de Paul Rivet, envoyé au MAE, (date illisible) Paris 1945, AMAE, s. Relations culturelles 1945-1947, c. 144.

163 pays sud américains »331.

Paul Rivet propose que le MAE envoie deux attachés culturels au Brésil, en raison de l’immensité du territoire ; ainsi que l’envoi d’un attaché pour l’Argentine et l’Uruguay, un pour le Chili, un pour le Pérou et la Bolivie, un pour l’Equateur et la Colombie et un au Venezuela. Pour lui, après la guerre, le gouvernement pourrait faire l’économie des attachés militaires ou navals et transférer cette épargne en augmentant le budget à dédier aux attachés culturels332.

C’est pour des raisons budgétaires que l’idée de deux attachés culturels au Brésil n’est pas suivie. Raymond Warnier est alors l’unique et le premier Français à occuper ce poste à Rio de Janeiro dès 1945. Dans l’immédiat, il doit agir en fonction du rapport rédigé au sein de la DGRC, où est tracé le programme provisoire pour la politique culturelle sur le territoire brésilien333.

Ce rapport traite de toutes les questions relatives à la culture française au Brésil. Il décrit la manière dont fonctionne l’Alliance française, institution qui ne doit pas être seulement un lieu d’apprentissage de la langue française, mais aussi « un grand centre d’études, un foyer de rayonnement de la pensée française », où les futurs professeurs de langue doivent étudier l’histoire de l’art français, l’histoire des sciences françaises, de la philosophie française, de la littérature française, de la géographie française, etc. Ce rapport propose aussi des suggestions pour l’équivalence du baccalauréat au Brésil ; des cours de spécialités dans les universités de Rio de Janeiro et de São Paulo, dirigés par des professeurs français ; l’envoi et la diffusion de disques, de livres et de revues en français. Pour ces derniers, le document affirme fermement qu’il

« […] ne faut pas les traduire. Que les Brésiliens s’habituent de nouveau à lire le français, qu’ils comprennent que, sachant le français, tous les trésors de l’esprit leur sont ouverts »334.

Il rappelle que les diplomates français doivent agir pour que soit accordée l’équivalence des diplômes de niveau supérieur et que soit soutenue par le gouvernement brésilien la construction d’un pavillon brésilien à la Cité universitaire (future Maison du Brésil). Les diplomates doivent motiver aussi l’organisation de sociétés d’amis de la France

331 Idem.

332 « Plan d’action pour l’Amérique latine (très confidentiel) », signé par Henri Laugiers, président de la commission qui définit la politique culturelle pour l’Amérique latine, MAE, Paris 02/03/46, AMAE, s. Relations culturelles 1945-1947, c. 144.

333 Rapport de la DGRC, (date illisible) Paris 1945, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil, c. 29.

334 Idem.

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au Brésil ; travailler une action technique pour améliorer la qualité des émissions de radio françaises au Brésil, comprenant également un changement de programmation. Quant au Lycée franco-brésilien de Rio de Janeiro :

« Il doit subir une transformation absolue : transformation d’administration, d’organisation, de structure et, surtout, de mentalité. Il faut qu’il soit digne de la France ; qu’on y enseigne la langue française, qu’on y apprenne à aimer et à connaître la France »335.

L’arrogance française apparaît déjà dans cet immédiat après-guerre… Les Français sont vraiment motivés ! Paul Rivet - peut-être un peu plus lucide ? - diverge de certaines opinions existantes dans ce rapport, principalement en ce qui concerne la langue qui doit être utilisée par les conférenciers de passage en Amérique latine et sur la traduction des livres français. Pour lui, « l’emploi de la langue du pays visité donne une audience bien plus vaste que l’utilisation de la langue française », puisque ce qui compte le plus est la divulgation « de la pensée française » et le fait que le conférencier (académicien, scientifique, artiste…) soit en

« conformité générale avec l’opinion publique ». Le même argument sert à justifier les avantages de la traduction des livres, pour pouvoir transmettre la culture française à un nombre beaucoup plus large de gens336.

Ce premier programme a des caractéristiques parfois anachroniques, puisqu’il paraîtrait n’avoir pas pris suffisamment en considération ni la concurrence états-unienne, ni le nationalisme brésilien, ni l’idée de relativisme culturel, ni les difficultés financières de la France dans l‘immédiat après-guerre. Un nouveau programme doit alors être élaboré. Et pour cela, dès l’année suivante, le professeur Maurice Byé est envoyé par la DGRC au Brésil

« pour établir un bilan de l’action culturelle future et également pour mesurer le réel degré d’efficacité du premier attaché culturel »337.

Le choix de Maurice Byé pour cette mission, faite par Jean Marx, alors directeur de la DGRC, est dû à la grande réputation de ce professeur auprès des autorités et des universitaires brésiliens. Maurice Byé a été professeur d’économie à l’Université du Brésil entre 1937 et 1939. Selon Hugo Suppo, il a été aussi « le premier [professeur français au Brésil] à adhérer au mouvement gaulliste, et en 1942 il quitte le Brésil pour rejoindre les forces françaises au

335 Idem.

336 « Rapport sur la propagande d’après-guerre en Amérique latine », de Paul Rivet, envoyé au MAE, (date illisible) Paris 1945, AMAE, s. Relations culturelles 1945-1947, c. 144.

337 Hugo Rogélio Suppo, Politique culturelle française au Brésil entre les années 1920-1950, thèse du doctorat, sous la direction de Guy Martinière, Paris 3 - IHEAL, 1999, vol. 3, p. 766.

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Levant »338. Ainsi, outre d’avoir participé de « façon intense à l’élaboration de la politique de l’éducation brésilienne : par exemple, il fait partie […] de la commission qui présente le 13 mai 1941 un nouveau projet de Curso Superior de Ciências Econômicas au ministre [de l’Education nationale] Gustavo Capanema »339, Maurice Byé est vu au Brésil comme un éminent représentant de la Résistance. Au dire de Jean Marx, Maurice Byé est quelqu’un

« dont tout le monde reconnaît le haut caractère, l’indépendance et la probité »340.

Peu après le retour de Maurice Byé à Paris en août 1946, Raymond Warnier laisse son poste d’attaché culturel au Brésil. En effet, Maurice Byé a considéré comme « déplorable la gestion administrative et financière de M. Warnier » et, d’après Jean Marx, « il a recueilli également, auprès des principales personnalités politiques et universitaires du Brésil […] le souhait formel que M. Warnier ne revienne pas au Brésil où son arrivée serait désastreuse pour notre influence »341.

Il y a ensuite des échanges de télégrammes entre l’ambassade et la DGRC sur la nécessité ou non de l’existence d’un poste d’attaché culturel au Brésil. Entretemps, la DGRC propose à l’ambassadeur Hubert Guérin à Rio de Janeiro la substitution de cette fonction par une commission composée de professeurs universitaires français déjà sur place. Cette idée est incluse dans le premier projet d’accord culturel franco-brésilien ébauché par Maurice Byé et présenté à la DGRC en septembre 1946342. Mais suite aux fortes critiques du chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy343, et l’avis négatif de l’ambassadeur Hubert Guérin, cette proposition est exclue du projet344. Nous reviendrons sur cette question dans le chapitre suivant, où sera analysée cette première ébauche d’accord culturel franco-brésilien élaboré par Maurice Byé et le chargé des relations culturelles au ministère des Relations extérieures (MRE) brésilien, Barbosa Carneiro.

En critiquant la proposition de Maurice Byé, Hubert Guérin souligne le fait que les relations culturelles franco-brésiliennes « présentent une importance capitale » et qu’elles ne sont pas de moindre intérêt pour la France que celles avec n’importe quel « autre pays du

338 Idem, vol. 2, p. 565 et 566.

339 Idem, vol. 2, p. 566 et 567.

340 Cité par Hugo Rogélio Suppo, Politique culturelle française au Brésil entre les années 1920-1950, thèse du doctorat, sous la direction de Guy Martinière, Paris 3 - IHEAL, 1999, vol. 3, p. 804.

341 Idem.

342 « Projet de convention culturelle franco-brésilien », rédigé par le professeur Maurice Byé, RJ 05/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

343 Lettre du chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy, envoyée au MAE, RJ 16/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

344 Télégramme de l’ambassadeur Hubert Guérin au MAE, RJ 25/11/46, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

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monde »345. Il insiste alors auprès de la DGRC pour le maintien de la fonction d’attaché culturel et pour que Gabrielle Mineur soit la nouvelle titulaire du poste ; et ceci aussi parce qu’il se voit, depuis le départ de Raymond Warnier, « surchargé de travail »346.

La demande d’Hubert Guérin est accordée, entre autres parce que le professeur Maurice Byé lui-même avait déjà conseillé que la secrétaire de la commission qui doit définir l’accord culturel franco-brésilien soit - selon ses propres mots - « la très intelligente secrétaire générale de la recherche scientifique, Madame Mineur »347, laquelle, depuis longtemps liée à l’élite intellectuelle brésilienne, « renonce à poursuivre sa mission d’étude dans les autres pays d’Amérique du Sud »348 et accepte l’invitation de son ambassade.

Parallèlement à tout ce travail de réorganisation des organes responsables de la politique culturelle internationale à l’intérieur du Quai d’Orsay et aux démarches de leurs représentants pour la mise en pratique de cette politique au Brésil, la diplomatie française organise à Rio de Janeiro la plus grande exposition d’éléments de sa culture jamais réalisée au Brésil. Cette exposition veut montrer ce qu'est devenue la « Nouvelle France ». Nous pouvons dire que l’événement qui inaugure la politique culturelle française au Brésil dans l’après-guerre est cette exposition, qui ensuite est envoyée à São Paulo. Si on en croit l’ambassadeur François d’Astier, « le Brésil est le pays choisi pour abriter la première grande exposition française à l’extérieur après la fin de la Seconde Guerre mondiale »349.

L’exposition est organisée de décembre 1944 jusqu’à la fin du premier semestre de l’année suivante. Pour sa réalisation sont mobilisés, du côté français, le MAE, le ministère de la Marine (pour les transports d’aller et retour des objets exposés) et le ministère de l’Information (qui aide à la divulgation). Du côté brésilien, elle compte avec le patronage du ministre des Relations extérieures Leão Velloso, du ministre de l’Education Gustavo Capanema, du préfet de Rio de Janeiro Henrique Dodsworth et aussi du propre Président Getúlio Vargas. Le Gouvernement brésilien prend à sa charge les frais de gardiennage et d’assurance sur place des objets exposés et, peut-être - puisque les sources ne confirment pas - la charges des frais de transport dans le territoire brésilien. Prévue pour être inaugurée au

345 Idem.

346 Idem.

347 Cité dans une note interne de la DGRC-MAE, Paris 10/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

348 Hugo Rogélio Suppo, Politique culturelle française au Brésil entre les années 1920-1950, thèse du doctorat, sous la direction de Guy Martinière, Paris 3 - IHEAL, 1999, vol. 3, p. 810.

349 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 30/03/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

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mois de juin, elle aura sa cérémonie officielle d’ouverture seulement le 14 septembre 1945. Et pour qu’elle touche un plus grand public, l’entrée est gratuite350.

L’exposition réunit des sculptures, des peintures, des objets d’arts décoratifs (céramique, orfèvrerie, bijoux, étoffes, projets de meubles et de décoration d’intérieur) ; des livres « parmi les plus récents », de tous les domaines, puisque, rappelle l’ambassadeur, « il faut restaurer nos positions et notre langue durement battues par les anglo-saxons »351. Des présentations de plus d’une vingtaine des dernières productions du cinéma français ; des disques, qui doivent servir aussi « à nourrir les émissions de radios dont nous fournissons la matière aux postes locaux »352. Une grande tournée de la Comédie française et aussi des

« spectacles générateurs d’émotions plus faciles, pour casino et music-hall »353 (je n’ai pas pu confirmer les artistes qui ont fait ces spectacles, mais durant la concrétisation du projet ont été contactés Charles Trenet et Lucienne Boyer354). Les autres éléments plus directement liés à l’économie française sont les vins, pour essayer de « reprendre avec profit immédiat nos positions occupées maintenant par l’Argentine, le Chili et le Portugal » ; les champagnes, avec l’envoi d’un grand stock, « trente à quarante mille bouteilles de champagne trouveraient preneurs sans difficulté »355. Pour les autres produits de luxe, tels que parfum, couture et mode en général, la priorité est la « qualité artistique ou technique en s’adressant aux meilleures maisons », en plus, « il convient d’éviter les marques de seconde zone ou celles fabriquées aux Etats-Unis »356.

Cette représentation de la « Nouvelle France » occupe les grandes salles du tout nouveau et très moderne - pour l’époque - bâtiment du ministère de l’Education brésilienne, une partie du Musée de Beaux Arts, salles de l’ambassade française, le Casino de Copacabana, le Théâtre municipal de Rio de Janeiro et plusieurs cinémas357.

L’exposition a un très grand succès. Même avant l’inauguration officielle, « plusieurs propositions d’achat de toiles et sculptures [ont été déjà faites], en particulier par le ministère

350 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 18/09/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

351 Idem.

352 Idem.

353 Idem.

354 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 30/03/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

355 Idem.

356 Idem.

357 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 18/09/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

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de l’Education brésilienne »358 ; « tous les grands journaux avaient déjà publié de nombreux articles signés de critiques et commentateurs connus »359. Un critique d’art « rappelant à ce propos la mission française de 1816 et son incidence sur la création artistique du Brésil au XIXe siècle, exprime le vœu que la manifestation réalisée par la France en 1945 soit d’une portée comparable et plus féconde encore pour l’essor de l’art brésilien »360. Au lendemain du vernissage de l’exposition, l’ambassadeur François d’Astier écrit avec fierté que « les deux plus importantes revues d’art de Rio de Janeiro préparent en ce moment un numéro spécial consacré à l’exposition française »361.

La cérémonie officielle d’ouverture de l’exposition se passe dans les salles du ministère de l’Education. Sont présents le représentant du Président de la République, les ministres brésiliens des Relations extérieures et de l’Education, le préfet de Rio de Janeiro et de « très nombreuses personnalités officielles »362. Le 24 septembre, le Président Getúlio Vargas, accompagné d’un grand groupe (ministres de l’Education et des Relations extérieures, gouverneur du District Fédéral et officiel de l’Armée, entre autres) visite l’exposition363.

L’attachement du ministre de l’Education brésilien à l’événement est tel que, l’exposition à peine close, il ouvre dans le même local, le siège de son ministère, une exposition de dessins d’enfants produits au concours organisé dans les écoles brésiliennes sur le thème Comment voyez-vous Paris Libérée ?. A ce concours, les enfants répondent avec six mille œuvres envoyées de tous les Etats du pays, dont plusieurs ont été installées aux mêmes places où peu de jours auparavant ont été exposés les tableaux des peintres français. De plus, le ministre a décidé de transformer l’exposition des dessins en « Premier salon de l’enfance », inaugurant ainsi une série qu’il voudrait implanter pour l’avenir364.

A São Paulo, l’exposition est prolongée d’une semaine et est clôturée le 10 novembre.

Jusqu’au dernier moment, « elle a attiré un très nombreux public, de toutes les classes sociales » et a provoqué une série « d’excellents commentaires de presse ». Ses responsables

358 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 30/03/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

359 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 18/09/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

360 Lettre de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 15/09/45, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

361 Idem.

362 Télégramme de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 18/09/45, AMAE, s. B Amérique, s.

362 Télégramme de l’ambassadeur François d’Astier au MAE, RJ 18/09/45, AMAE, s. B Amérique, s.

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