• Aucun résultat trouvé

L’Accord culturel franco-brésilien et l’hésitation du Quai d’Orsay sur la réciprocité

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 180-189)

Une des plus importantes caractéristiques idéologiques dans la conduite des relations internationales au sortir de la Seconde Guerre mondiale et qui a une influence sur la méthode de la politique culturelle française est l’idée de relativisme culturel. Elle explique la fréquence de signatures - entre Etats - d’accords culturels et techniques pour les coopérations

« réciproques » dès 1945.

En ce qui concerne les relations culturelles franco-brésiliennes, outre l’aspect pionnier qu’avait représenté la création de l’Institut franco-brésilien de Haute culture (IFBHC) en 1923, où la réciprocité est imposée dans le statut, l’accord culturel de 1948 devient le premier grand symbole, au moins en théorie, des exigences brésiliennes d’imposer sa culture à un niveau d’égalité avec la France.

Selon la documentation française, depuis la fin 1944 « les Brésiliens désirent beaucoup » la concrétisation d’un accord culturel entre les deux pays 397. Nombreuses sont les raisons qui justifient les intérêts brésiliens pour un accord culturel avec les Français. Le ministère des Relations extérieures (MRE) brésilien voit dans un accord de ce type un canal pour projeter la culture nationale et ainsi augmenter l’importance du pays dans la géopolitique internationale, d’autant qu’en 1945 Paris est vu comme le centre culturel et artistique de la planète ou au moins comme l’un de ces principaux centres. La France est perçue aussi, par les Etats latino-américains et principalement par les Français eux-mêmes, comme la principale représentante de la culture latine, raison pour laquelle tous les vingt pays de l’Amérique latine appuient l’installation de l’UNESCO à Paris. Il y a aussi les disputes entre les Etats latino-américains pour détenir le leadership du continent dans les décisions internationales ; ainsi, être donc un allié et avoir des affinités culturelles avec la France reste un atout.

A ce propos, l’histoire de la participation brésilienne dans l’Institut international de coopération intellectuelle (IICI) - ancêtre de l’UNESCO des années vingt aux années quarante - nous donne un bon exemple. Comme le signale Juliette Dumont, le Brésil souhaite le rapprochement de l’Amérique latine avec cet institut pour « renforcer [son] autorité morale

397 Lettre du chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy, envoyée au MAE, RJ 16/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

181

auprès des autres pays latino-américains, [et] susciter leur confiance, tout en se posant comme un acteur [international] de premier plan »398. Une liaison plus intime avec Paris représente un poids culturel majeur, donc aussi politique et économique, en Europe et dans le monde. Même affaibli après la guerre, le Vieux Continent reste une des principales régions des enjeux politiques globaux399.

Toutefois, au début 1945, le ministère des Affaires étrangères (MAE) rejette la proposition d’un accord culturel en raison des exigences brésiliennes de parité de droits inscrite dans cet accord. Le Quai d’Orsay se voit encore dans un moment où il serait plus convenable de se « rétablir avant de songer l’avenir d’une relation culturelle définie, peut-être précipitamment », dans un accord officialisé avec le Brésil400.

En 1946, la situation n’est plus la même. La diplomatie française a déjà repris la plupart de ses activités culturelles, et l’effort des autres pays au Brésil la conduit à prendre elle-même l’initiative d’un accord culturel. C’est alors que, au premier semestre de cette même année, le professeur Maurice Byé est envoyé au Brésil par la Direction générale des relations culturelles (DGRC) pour étudier la situation culturelle entre les deux pays et ébaucher un plan pour un futur accord401. S’amorcent donc, au milieu de la même année, les travaux pour la réalisation de l’Accord culturel franco-brésilien.

Les premières discussions prétendent que cet accord doit être valable cinq ans et renouvelable par tacite reconduction, et prévoient l’obligation entre les deux Gouvernements de faciliter réciproquement l’envoi et la circulation de livres et de tout autre type de publications littéraires, artistiques, scientifiques et techniques ; l’envoi et la diffusion de films éducatifs, documentaires, disques et toutes autres formes d’enregistrements sonores ; faciliter

398 Juliette Dumont, L’Institut international de coopération intellectuelle et le Brésil (1924-1946), Paris, Editions d’IHEAL, 2008, p. 100.

399 Sur la politique culturelle internationale brésilienne, voir Edgard Telles Ribeiro, Diplomacia cultura : seu papel na política externa brasileira, Brasília, Fundação Alexandre Gusmão, 1989 ; et Hugo Rogélio Suppo, « A dimensão cultural da política externa brasileira nos anos 1930 », in Anais da XXII Reunião da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, v. 1, Curitiba, SBPH, 2002. Sur la politique culturelle internationale brésilienne et sa relation avec la France, ainsi que les disputes dans ce domaine entre les pays latino-américains à l’intérieur de l’IICI (Institut international de coopération intellectuelle) et la Société des Nations, voir Juliette Dumont, L’Institut international de coopération intellectuelle et le Brésil (1924-1946), Paris, Editions d’IHEAL, 2008 ; et Mônica Leite Lessa, « A política cultural brasileira e a Sociedade das Nações », in Anais da XXII Reunião da Sociedade Brasileira de Pesquisa Histórica, v. 1, Curitiba, 2002.

400 Lettre du chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy, envoyée au MAE, RJ 16/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

401 Hugo Rogélio Suppo, Politique culturelle française au Brésil entre les années 1920-1950, thèse du doctorat, sous la direction de Guy Martinière, Paris 3 - IHEAL, 1999, vol. 3, p. 766.

182

les visites d’intellectuels et d’artistes ; faciliter le recours à des professeurs, savants, techniciens à tous les niveaux et secteurs de l’enseignement et de la recherche, etc. Bref, l’accord doit couvrir toutes les branches de la production culturelle française et faciliter la circulation de celle-ci en territoire brésilien402.

Mais les négociations restent encore bloquées en raison de l’exigence du MRE brésilien de la totale réciprocité, pendant que la France souhaite, seulement pour elle et non pour le Brésil, obtenir la clause de la nation la plus favorisée parmi les Etats qui possèdent déjà un accord culturel avec le Brésil, tels que l’Espagne, le Portugal, l’Italie et les Etats-Unis.

Cet avantage lui permettrait de profiter des facilités que ces autres pays « peuvent [venir à]

conquérir dans l’avenir »403.

La documentation n’informe pas, mais tout nous fait croire que le Brésil demande d’avoir le droit à la même clause - de nation la plus favorisée en France - en fonction de l’initiative française en ce sens. Vu l’asymétrie entre la réputation de l’image de la culture française et celle de la culture brésilienne dans le monde, il est facile de comprendre pourquoi le Quai d’Orsay nie la réciprocité sur ce point. Quel qu’il soit, on est ici devant d’un exemple du décalage entre la rhétorique de l’après-guerre en faveur de l’égalité de droits entre les nations et leurs cultures et l’exécution de cette égalité même dans des accords internationaux.

Mais parallèlement on perçoit que le Quai d’Orsay est sur le point d’abandonner cette exigence principalement à cause des conseils de ses diplomates au Brésil. Les lettres envoyées par ces derniers à Paris, encore en 1946, demandent toujours plus de rapidité dans les négociations de l’accord en raison de la concurrence des autres pays. A la fin août par exemple, le chargé des Affaires de France au Brésil rappelle que les Brésiliens ont déjà des accords de ce type avec l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le Canada et les Etats-Unis404 ; et probablement d’autres pays non mentionnés. La préoccupation du diplomate vient du fait que la France, qui se prétend la représentante majeure de la latinité et est culturellement très présente au Brésil, finit par être une des dernières puissances occidentales à signer un accord culturel avec le plus grand pays latin du monde405.

402 Guy Martinière et Luíz Cláudio Cardoso (coords.), Brasil-França : Vinte anos de cooperação (ciência e tecnologia), Brasília, Fundação Alexandre Gusmão, 1989, p 351.

403 Lettre du chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy, envoyée au MAE, RJ 19/08/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

404 Idem.

405 Idem.

183

Nous avons déjà vu que c’est le professeur Maurice Byé qui jette les bases, disons les plus officielles, d’une convention culturelle franco-brésilienne suite à sa mission dans le pays en 1946. C’est lui qui rédige le premier projet pour cet accord. On lit dans ce projet, daté du 5 septembre 1946 et présenté dans le même mois à la DGRC, que l’Accord culturel franco-brésilien doit favoriser :

1) « Les envois et la présentation de films, de disques, etc. ; 2) Les envois et circulation de livres et revues de tous les types ; 3) Les visites d’artistes ;

4) La mise à la disposition des universités, collèges, lycées, écoles et laboratoires, des professeurs, techniciens, savants, etc. ;

5) Les envois et la présentation d’oeuvres ou d’objets destinés à des expositions de caractère artistique ou scientifique ;

6) Les séjours de boursiers ;

7) Les voyages de conférenciers »406. Les clauses générales soulignent que :

1) « Les deux pays s’accordent l’un à l’autre […] toutes les facilités compatibles avec les lois en vigueur, dont l’un des deux pourrait bénéficier chez l’autre ; 2) Ils s’accorderont […] les avantages de la clause de la nation la plus favorisée

sous réserve de réciprocité ;

3) Ils faciliteront la création, l’établissement et le fonctionnement de tous les organismes de nature à contribuer à la réalisation des buts énumérés ci-dessus tels que instituts, offices, centres de documentation ou d’information, associations, etc. ;

4) Ils s’accorderont toutes les facilités prévues par les recommandations de l’UNESCO signées des représentants de l’un et de l’autre pays »407.

Les clauses spéciales :

1) « Les deux pays reconnaissent l’équivalence entre les diplômes secondaires et le baccalauréat français, ainsi que les diplômes techniques et universitaires ;

2) En vue d’assurer l’application de l’accord, de préciser ses conditions de fonctionnement et de rechercher de nouvelles occasions de travail en commun, deux commissions paritaires franco-brésiliennes seront créées l’une à Rio de

406 « Projet de convention culturelle franco-brésilien », rédigé par le professeur Maurice Byé, RJ 05/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

407 Idem.

184

Janeiro l’autre à Paris. […] Chaque commission se composera de 6 membres. La présidence et le secrétariat seront confiés au Brésil à des Brésiliens, en France à des Français. Les commissions se réuniront tous les mois ou sur convocation du président ;

3) L’institution de l’attaché culturel est entachée de son origine totalitaire. Logique dans la conception nazie et fasciste selon laquelle les professeurs en mission à l’étranger pouvaient représenter une pensée dirigée […]. Elle ne l’est plus quand il s’agit des rapports avec des Etats qui […] tiennent à la liberté de penser »408.

En ce dernier point, l’idée de Maurice Byé est que les Français qui participeraient aux Commissions paritaires pourraient aussi instituer un Conseil de la relation culturelle. Cet

« organe-clé » remplacerait l’attaché culturel et les missions culturelles. Il aurait aussi la fonction de « Secrétariat général des Alliances françaises du Brésil ». Il serait autonome, de caractère non politique et donc indépendant de l’ambassade. Il correspondrait directement avec la DGRC à Paris en employant les services de l’ambassade. Pour son rapport avec l’ambassade, il aurait un fonctionnaire travaillant dans cette même ambassade. Ce Conseil aurait un représentant à Rio de Janeiro (son président) et un à São Paulo (son vice-président).

Le budget du Conseil serait contrôlé par l’attaché financier de l’ambassade409.

Les attributions du Conseil de la relation culturelle seraient les mêmes que celles de l’attaché culturel :

1) « Négociations à mener avec le Brésil, pour conclusion de nouveaux accords ou pour appliquer l’accord existant ;

2) Négociations à mener avec les universités ou établissements brésiliens variés en vue de l’échange de professeurs ;

3) Attribution des bourses à des étudiants brésiliens allant séjourner en France ; 4) Avis à donner en France sur l’envoi de conférenciers, artistes, etc. ;

5) Organisation de nouvelles institutions culturelles, de conférences, expositions, concerts, etc. ;

6) Questions relatives à l’enseignement du français hors des Alliances et lycées, aux ordres religieux, à la radio, à l’organisation d’un centre de documentation française, etc. ;

408 Idem.

409 Idem.

185

7) Questions du livre et du film, participation éventuelle à la mise sur pied d’une librairie de gros et celle d’une salle de cinéma »410.

Le projet fait apparaître encore que la Commission paritaire à Paris doit prioritairement s’occuper des intérêts culturels brésiliens en France (toutefois les trois membres français de cette commission peuvent être appelés à jouer un rôle en ce qui concerne les intérêts culturels français au Brésil), pendant que la Commission à Rio de Janeiro doit s’occuper des intérêts culturels français au Brésil. Les membres des deux Commissions représenteraient les ministères des Affaires étrangères des deux pays. Maurice Byé souligne le fait que les membres français de la Commission à Rio de Janeiro seraient donc chargés de faire appliquer l’Accord culturel « dans ses données essentielles, puisqu’actuellement la France a plus d’intérêt au Brésil que le Brésil n’en a en France ». A eux donc « incomberait la tâche de représenter les intérêts culturels français au Brésil »411. De plus, ils seraient pour les Brésiliens eux-mêmes les porte-parole officiels de la France : les souhaits qu’ils formuleraient se transformeraient en décisions de la Commission paritaire. Les Français au Brésil éviteraient ainsi d’éventuelles frictions dans les démarches unilatérales de leur ambassade412.

La conclusion de ce premier projet rappelle que s’il est approuvé tel qu’il est, il donnera aux professeurs français résidents au Brésil « la responsabilité de l’ensemble des relations culturelles, parce que ce sont les professeurs eux-mêmes qui formeront le corps du Conseil de la relation culturelle ». La préférence pour les professeurs, selon Maurice Byé, « se doit au fait que ce sont eux qui connaissent, en général, bien le pays et les milieux intellectuels brésiliens », ils ont aussi « généralement conscience du fait que leur mission ne se limite pas à un enseignement dans des conditions analogues à celles qui existent en France »413. Cette idée, qui apparaît comme fondamentale dans son projet, est rapidement discréditée tant par la DGRC que par l’ambassade française à Rio de Janeiro. Il est clair que nous ne sommes plus ici dans l’ère de Georges Dumas et de son Groupement des universités et grandes écoles de France (GUGEF), quand les professeurs universitaires ont été à la tête de la politique culturelle française au Brésil.

Quand l’ambassade française à Rio de Janeiro prend connaissance du projet du professeur Maurice Byé présenté à Paris, celui-ci et ses idées reçoivent de dures critiques. Le

410 « Projet de convention culturelle franco-brésilien », rédigé par le professeur Maurice Byé, RJ 05/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Questions culturelles, microfilm vol. 30.

411 Idem.

412 Idem.

413 Idem.

186

chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy, l’accuse tout d’abord d’être resté très peu de temps au pays, six semaines seulement entre les mois de juillet et août. Par conséquent, ce court séjour « ne lui a pas permis d’étudier à fonds les principales difficultés culturelles », de plus, « son analyse de la situation financière de la politique culturelle française au Brésil a été tout au moins, pour une grande part hâtive et certaines [parties]

complètement erronées ». Il accuse aussi Maurice Byé déclarant que ce dernier « loin de vouloir assumer aucune responsabilité organisatrice a conçu sa mission sous un angle uniquement critique »414.

En rapport aux idées et leurs méthodes d’application soutenues dans ce projet, Etienne de Croy affirme que ce serait un erreur de donner « la place quasi exclusive aux universitaires » dans la conduite de la politique culturelle française. D’après lui, les universitaires auraient des tâches « peu compatibles avec la réalité d’un intellectuel, professeur et/ou chercheur »415. Il réaffirme que la partie artistique et technique est

« fondamentale » pour la politique culturelle française au Brésil, et ce serait une faute d’exclure les techniciens et les artistes des décisions importantes, c’est-à-dire ne pas leur donner une place plus éminente dans le projet. Toutefois, Etienne de Croy donne son approbation au projet - principalement pour ne plus retarder un accord culturel franco-brésilien -, bien sûr à la condition qu’il ne soit pas « retenu tel quel »416.

Les critiques de l’ambassadeur Hubert Guérin coïncident avec celles d’Etienne de Croy. Comme nous l’avons déjà vu dans le chapitre antérieur - et ce serait redondant de mentionner ces critiques de nouveau en détail -, il insiste particulièrement sur la nécessité du maintien du poste d’attaché culturel en raison de la surcharge du travail417. De son côté, la DGRC écarte la suggestion de remplacer ce poste par un Conseil de la relation culturelle, car elle croit que cette idée « présenterait de graves inconvénients et, tout d’abord, celui de risquer d’opposer à un moment donné [la propre Direction] soit à des Français, soit à des Brésiliens »418. Considérant que les affaires culturelles françaises représentent au Brésil une

414 Lettre du chargé des Affaires de France au Brésil, Etienne de Croy, envoyée au MAE, RJ 16/09/46, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

415 Idem.

416 Idem.

417 Télégramme de l’ambassadeur Hubert Guérin au MAE, RJ 25/11/46, AMAE, s. B Amérique, s. s.

Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

418 Lettre de la DGRC envoyée à l’ambassade au Brésil, (date illisible) Paris 1946, AMAE, s. B Amérique, s. s. Brésil 1944-1952, Ambassade, microfilm vol. 2.

187

« trop lourde charge », elle n’est pas non plus d’accord pour confier à un fonctionnaire la fonction d’attaché culturel dont ce ne serait pas « son emploi exclusif »419.

Il reste donc le poste d’attaché culturel au détriment de la suggestion d’un Conseil de la relation culturelle composé par des professeurs. Suite à quelques changements opérés dans le projet présenté par Maurice Byé, l’Accord culturel franco-brésilien est finalement signé à Rio de Janeiro le 6 décembre 1948 par les représentants français, l’ambassadeur Hubert Guérin et le chef de la DGRC Louis Joxe ; le Brésil est représenté par son ministre des Relations extérieures Hildebrando Pompeu Pinto Accioly420.

En analysant l’Accord (voir dans la Table des annexes / Documents témoignages), on voit que la plus grande partie du projet de Maurice Byé est maintenue. L’article 3 nous montre que l’idée de « nation la plus favorisée » reste « sous réserve de réciprocité », autrement dit, la France a été « obligée » d’abandonner son intention - de 1945 - d’assurer cette clause à elle seule. L’article 1er résume que l’Accord doit servir à faciliter, « dans toute la mesure du possible » :

1) « L’envoi et la circulation de livres, revues, publications littéraires, artistiques, scientifiques et techniques ;

2) L’envoi et la présentation sans caractère commercial, de films éducatifs, documentaires, ou présentant un intérêt culturel, de disques et autres modes d’enregistrements sonores ;

3) Les visites d’intellectuels et artistes ;

4) L’emploi, dans l’exercice normal de leurs fonctions, de professeurs, de techniciens, pédagogues et savants par les universités, collèges, lycées, écoles, laboratoires et autres organismes d’enseignement, d’études ou de recherches ;

5) La création de chaires et de postes de lecteurs dans les universités et autres établissements d’enseignement supérieur en vue de l’étude de leur langue, littérature et histoire respectives et de tous les autres sujets intéressant les deux pays ;

6) L’envoi et la présentation d’œuvres ou d’objets destinés à des expositions de caractère artistique et scientifique ;

7) Les séjours de boursiers ;

419 Idem.

420 Accord culturel franco-brésilien, du 6 décembre 1948, voir dans la Table des annexes / Documents témoignages.

188

8) Les échanges radiophoniques d’ordre culturel »421.

L’article 4 indique que les deux Gouvernements doivent faciliter la création

« d’instituts, centres de documentation et d’information, et associations » ayant comme buts d’atteindre les objectifs énumérés dans l’article 1er. L’article 6 affirme l’équivalence entre les diplômes du second cycle brésilien et le baccalauréat français. Les articles 7 et 8 précisent que l’équivalence des diplômes techniques et universitaires, ainsi que les institutions qui les délivrent dans les deux pays, sont à « déterminer » par les Commissions mixtes (ou paritaires). Ces Commissions sont créées pour « assurer l’application […] de l’Accord », pour

« préciser ses conditions de fonctionnement et rechercher de nouvelles occasions de travail en

« préciser ses conditions de fonctionnement et rechercher de nouvelles occasions de travail en

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 180-189)