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6. Résultats perceptifs

6.4. Comparaisons du voisement

6.4.1.7. Occlusives dorso-vélaires

6.4.1.7.1. Avec consonnes isolées

Pour les consonnes occlusives dorso-vélaires (postérieures) /k/ et /g/, lorsque nous considérons les quatre structures #CV, VCV, VC# et #C#, nous observons un effet du voisement 2(1)=142 ; p<0,0001) : dans le Tableau 195, disposé en annexe, nous constatons que la consonne voisée /g/ est perçue comme la plus difficile à produire dans 71% des cas. Il n’existe pas d’interaction de la structure sur cet effet (χ2(3)=8 ; p=0,05).

6.4.1.7.2. En excluant les consonnes isolées

Pour ces consonnes occlusives postérieures /k/ et /g/, lorsque nous excluons les consonnes isolées #C# pour ne considérer que trois structures, nous observons encore un effet du voisement 2(1)=97 ; p<0,0001) : dans le Tableau 83, nous constatons de nouveau que la consonne voisée /g/ est perçue comme la plus difficile à produire, ici dans 70% des cas. Il n’existe toujours pas d’interaction de la structure sur cet effet (χ2(2)=8 ; p=0,22).

Voisement de la consonne occlusive dorso-vélaire

Total

Non voisée /k/ Voisée /g/

Toutes 170 ; 29,5 ; 1 406 ; 70,5 ; 2 576

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Tableau 83 : expérience n°1 d’auto-perception en parole modale ; effet du voisement, pour les consonnes occlusives dorso-vélaires (en excluant les consonnes isolées)

180

6.4.2. Expérience n°2 (sans consonnes isolées)

6.4.2.1. Pour tous les participants

Dans l’expérience n°2 d’auto-perception de la difficulté de production en parole chuchotée, dans laquelle seules trois structures #CV, VCV et VC# sont étudiées, nous comptons 864 paires avec une opposition de voisement. Nous observons un effet du voisement de la consonne 2(1)=49 ; p<0,0001) : dans le Tableau 84, nous constatons que les consonnes voisées sont perçues comme les plus difficiles à produire dans 62% des cas. Il n’existe pas d’interaction du sexe du participant 2(1)=1 ; p=0,23) ou de la participation préalable à l’expérience n°1 (χ2(1)=2 ; p=0,18) sur cet effet : la perception de la difficulté de production d’une consonne selon son voisement ne varie pas de manière significative entre les 24 participants témoins, du moins en fonction de ces deux paramètres.

Voisement de la consonne

Total

Non voisée Voisée

Toutes 329 ; 38,1 ; 1 535 ; 61,9 ; 2 864

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Tableau 84 : expérience n°2 d’auto-perception en parole chuchotée ; effet du voisement (sans consonnes isolées)

Il n’existe pas d’interaction de la structure de l’item sur cet effet du voisement 2(1)=1 ; p=0,64) : la perception de la difficulté de production d’une consonne selon son voisement ne varie pas de manière significative entre les structures #CV, VCV et VC#.

Voisement de la consonne

Total

Non voisée Voisée

Mode articulatoire (N)

Fricative 184 ; 42,6 ; 2 248 ; 57,4 ; 3 432

Occlusive 145 ; 33,6 ; 1 287 ; 66,4 ; 4 432

Total 329 535 864

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : interaction négligeable (N) ; proche du hasard en grisé.

Tableau 85 : expérience n°2 d’auto-perception en parole chuchotée ; effet du voisement en fonction du mode articulatoire de la consonne (sans consonnes isolées)

181 Par ailleurs, il existe une interaction significative du mode articulatoire de la consonne sur l’effet du voisement, même si celle-ci apparaît négligeable (χ2(1)=7 ; p=0,006 ; φ=0,093) : dans le Tableau 85, nous constatons que l’effet est plus important pour les consonnes occlusives.

Il existe aussi une moyenne interaction du lieu articulatoire de la consonne sur cet effet

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : moyenne interaction (M) ; proche du hasard en grisé.

Tableau 86 : expérience n°2 d’auto-perception en parole chuchotée ; effet du voisement en fonction du lieu articulatoire de la consonne (sans consonnes isolées)

6.4.2.2. Pour les participants issus de l’expérience n°1

Dans le groupe ayant pris part aux deux expériences n°1 et n°2 d’auto-perception, nous observons un effet du voisement de la consonne (χ2(11)=174 ; p<0,0001) : dans le Tableau 196, disposé en annexe, nous constatons que, pour ces participants particuliers et tous types de parole confondues, les consonnes voisées sont aussi perçues comme les plus difficiles à produire, ici dans 68% des cas.

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : interaction négligeable (N).

Tableau 87 : chez les participants communs aux expériences n°1 et n°2 d’auto-perception, effet du voisement en fonction du type de parole (sans consonnes isolées)

182 Il existe une interaction significative du type de parole sur cet effet, même si celle-ci apparaît négligeable 2(1)=7 ; p=0,009 ; φ=0,090) : dans le Tableau 87, il semble que l’effet soit plus important dans l’expérience n°1 en parole modale que dans l’expérience n°2 en parole chuchotée.

6.4.3. Expérience n°3

6.4.3.1. Pour tous les participants

6.4.3.1.1. Avec consonnes isolées

Dans l’expérience n°3 d’hétéro-perception de la difficulté de production en parole modale, lorsque nous considérons les quatre structures #CV, VCV, VC# et #C#, nous comptons 1.152 paires d’items avec une opposition de voisement. Nous observons un effet du voisement de la consonne 2(1)=78 ; p<0,0001) : dans le Tableau 197, disposé en annexe, nous constatons que les consonnes voisées sont perçues comme les plus difficiles à produire dans 63% des cas. Il n’existe pas d’interaction du sexe du participant (χ2(1)=2 ; p=0,18) sur l’effet du voisement : la perception de la difficulté de production d’une consonne selon son voisement ne varie pas de manière significative entre les 24 participants en fonction de ce paramètre. Il n’y a pas d’interaction de la voix perçue, pour les femmes (χ2(1)=0 ; p=0,73) et pour les hommes (χ2(1)=3 ; p=0,08).

En revanche, il existe une interaction significative de la participation préalable à l’expérience n°1 sur cet effet du voisement, même si celle-ci apparaît négligeable 2(1)=7 ; p=0,007 ; φ=0,079) : dans le Tableau 198, disposé en annexe, il semble que l’effet soit plus important pour les participants ayant déjà réalisé une expérience de perception en parole modale, bien que celle-ci ait eu lieu en moyenne 324 jours auparavant.

Il n’existe pas d’interaction de la structure de l’item sur l’effet du voisement 2(3)=4 ; p=0,25) : la perception de la difficulté de production d’une consonne selon son voisement ne varie pas de manière significative entre les structures #CV, VCV, VC# et #C#.

En revanche, il existe une petite interaction du mode articulatoire de la consonne sur l’effet du voisement (χ2(1)=19 ; p<0,0001 ; φ=0,129) : dans le Tableau 199, disposé en annexe, nous constatons que l’effet est plus important pour les consonnes occlusives.

183 Il existe aussi une petite interaction du lieu articulatoire de la consonne sur cet effet 2(2)=29 ; p<0,0001 ; V=0,160) : dans le Tableau 200, disposé en annexe, nous constatons que l’effet est plus important pour les consonnes postérieures et qu’il est nul pour les consonnes antérieures.

6.4.3.1.2. En excluant les consonnes isolées

Dans cette expérience n°3, lorsque nous excluons la consonne isolée #C# pour ne considérer que trois structures, nous comptons 864 paires d’items avec une opposition de voisement. Nous observons encore un effet du voisement de la consonne (χ2(1)=66 ; p<0,0001) : dans le Tableau 88, nous constatons que les consonnes voisées sont perçues comme les plus difficiles à produire, ici dans 64% des cas. Il n’existe toujours pas d’interaction du sexe du participant 2(1)=0 ; p=0,52) ou de la voix perçue pour les femmes (χ2(1)=0 ; p=0,49) sur cet effet.

Voisement de la consonne

Total

Non voisée Voisée

Toutes 313 ; 36,2 ; 1 551 ; 63,8 ; 2 864

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Tableau 88 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; effet du voisement (en excluant la consonne isolée)

Il n’existe pas non plus d’interaction significative de la voix perçue pour les hommes sur cet effet du voisement (χ2(1)=6 ; p=0,016) mais nous observons une tendance : dans le Tableau 89, il semble que l’effet soit plus important pour la voix du locuteur z.

Voisement de la consonne

Total

Non voisée Voisée

Voix perçue (ns)

Femmes a 84 ; 38,4 ; 3 132 ; 61,1 ; 6 216

b 77 ; 35,6 ; 2 139 ; 64,4 ; 7 216 432

Hommes y 88 ; 40,7 ; 4 128 ; 59,3 ; 5 216

z 64 ; 29,6 ; 1 152 ; 70,4 ; 8 216 432

Total 313 551 864

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : interaction non significative (ns) ; proche du hasard en grisé.

Tableau 89 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; effet du voisement en fonction de la voix perçue, chez les femmes et chez les hommes (en excluant les consonnes isolées)

184 Concernant les voix perçues chez les hommes, dans la Figure 21, il semble que la durée des voyelles, pré-consonantiques et post-consonantiques, soit plus courte pour la voix z. En revanche, il ne semble pas y avoir de différence de durée pour les consonnes. Chez les deux locuteurs, les consonnes voisées sont plus courtes que les consonnes non voisées et les voyelles précédant les consonnes voisées sont plus longues que les voyelles précédant les consonnes non voisées.

Figure 21 : expérience n°3 d’hétéro perception en parole modale ; durées segmentales en fonction du voisement des consonnes, pour les voix perçues, chez les hommes

Cependant, sur la Figure 22, représentant les taux de voisement (V%) il semble que le voisement dans les consonnes soit plus difficile chez le locuteur z : chez lui, les consonnes non voisées apparaissent totalement dévoisées et les consonnes voisées apparaissent partiellement dévoisées.

Figure 22 : expérience n°3 d’hétéro perception en parole modale ; taux de voisement en fonction du voisement des consonnes, pour les voix perçues, chez les hommes

0,000 0,100 0,200 0,300 0,400 0,500

z; voisées z; non voisées y; voisées y; non voisées

Durée en secondes (s)

Voyelles Consonnes

0,08

1,00

0,00

0,83

0%

25%

50%

75%

100%

y; non voisées y; voisées z; non voisées z; voisées

Taux de voisement (V%)

Consonnes

185 Du fait de la limitation de durée des voyelles et des dévoisements, qui affectent les consonnes ainsi que les voyelles, chez le locuteur z, peu de données acoustiques ont pu être mesurées au niveau du centre de gravité de ces voyelles, en particulier pour les items comportant des consonnes non voisées. Cependant l’amplitude relative des deux premiers harmoniques (H1-H2) en décibels (dB) est largement plus basse chez ce locuteur z, avec une moyenne (m) de 1dB que chez le locuteur y (m=11dB), ce qui indique une voix plus pressée chez le premier, alors que leur fréquence fondamentale (F0) en demi-tons (dT) est équivalente (m=42dT). Ces résultats nous laissent à penser que, chez lui, les plis vocaux sont plus compressés, probablement sous l’action des muscles thyro-aryténoïdiens (TA).

Figure 23 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; fréquence fondamentale relative originale en fonction du voisement des consonnes, pour les voix perçues, chez les hommes

Au niveau des transitions entre voyelles et consonnes, dans la Figure 23, il semble que la courbe de fréquence fondamentale relative mesurée selon la méthode originale (RFF), à l’initiation des consonnes voisées, soit plus haute pour le locuteur z. Par ailleurs, bien que peu de données aient pu être exploitées, la courbe de RFF à la terminaison des consonnes non voisées semble plus basse pour ce même locuteur. Sur la Figure 24, la fréquence fondamentale relative mesurée selon notre méthode adaptée (RFFa), à la terminaison des consonnes voisées, semble aussi plus haute pour le locuteur z. Ces résultats nous laissent

-4 -2 0 2 4 6 8

T01 T02 T03 T04 T05 T06 T07 T08 T09 T10 I01 I02 I03 I04 I05 I06 I07 I08 I09 I10

Fréquence fondamentale relative originale (RFF) en demi-tons (dT)

Transitions voyelle-consonne (cycles de terminaison : T) et consonne-voyelle (cycles d'initiation : I)

y; non voisées (T : n=9 ; I : n=9) y; voisées (T : n=17 ; I n=19) z; non voisées (T : n=2 ; I : n=1) z; voisées (T : n=11 ; I n=8)

186 encore une fois à penser que la contraction des muscles intrinsèques du larynx, et notamment du muscle vocal thyro-aryténoïdien (TA), est plus importante pour le locuteur z.

Figure 24 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; fréquence fondamentale relative adaptée en fonction du voisement des consonnes, pour les voix perçues, chez les hommes

Par ailleurs, il existe effectivement une petite interaction de la participation préalable à l’expérience n°1 sur l’effet du voisement (χ2(1)=10 ; p=0,0014 ; φ=0,108) : dans le Tableau 90, nous constatons que l’effet est plus important pour les participants ayant déjà réalisé une expérience de perception en parole modale, bien que celle-ci ait eu lieu en moyenne 324 jours auparavant.

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : petite interaction (P) ; proche du hasard en grisé.

Tableau 90 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; effet du voisement en fonction de la participation préalable à l’expérience n°1 d’auto-perception (en excluant les consonnes isolées)

-2 Fréquence fondamentale relative adaptée (RFFa) en demi-tons (dT)

Transitions voyelle-consonne (cycles de terminaison : T) et consonne-voyelle (cycles d'initiation : I)

y; non voisées (T : n=9 ; I : n=9) y; voisées (T : n=17 ; I : n=17) z; non voisées (T : n=0 ; I : n=2) z; voisées (T : n=8 ; I : n=8)

187 Il n’existe toujours pas d’interaction de la structure de l’item sur l’effet du voisement 2(2)=3 ; p=0,20). En revanche, il existe toujours une petite interaction du mode articulatoire de la consonne sur l’effet du voisement (χ2(1)=21 ; p<0,0001 ; φ=0,157) : dans le Tableau 91, nous constatons de nouveau que l’effet est plus important pour les consonnes occlusives.

Voisement de la consonne

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : petite interaction (P) ; proche du hasard en grisé.

Tableau 91 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; effet du voisement en fonction du mode articulatoire de la consonne (en excluant les consonnes isolées)

Il existe aussi une moyenne interaction du lieu articulatoire de la consonne sur cet effet 2(2)=35 ; p<0,0001 ; V=0,202) : dans le Tableau 92, nous constatons de nouveau que l’effet est plus important pour les consonnes postérieures et qu’il est nul pour les consonnes antérieures.

Voisement de la consonne

Données perceptives : nombre de fois où l’item a été perçu comme difficile (première) ; pourcentage de fois où l’item a été perçu comme difficile (deuxième) ; rang occupé par l’item sur une échelle allant du plus facile au plus difficile (troisième).

Résultats statistiques : moyenne interaction (M) ; proche du hasard en grisé.

Tableau 92 : expérience n°3 d’hétéro-perception en parole modale ; effet du voisement en fonction du lieu articulatoire de la consonne (en excluant les consonnes isolées)

6.4.3.2. Pour les participants issus de l’expérience n°1

6.4.3.2.1. Avec consonnes isolées

Dans le groupe ayant pris part aux deux expériences n°1 et n°3 de perception en parole modale, lorsque nous considérons les quatre structures #CV, VCV, VC# et #C#, nous observons un effet du voisement de la consonne (χ2(1)=229 ; p<0,0001) : dans le Tableau 201, disposé en annexe, nous constatons que, pour ces participants particuliers et tous types de perception

188 confondus, les consonnes voisées sont aussi perçues comme les plus difficiles à produire dans 72%

des cas. Il existe une petite interaction du type de perception sur cet effet 2(1)=17 ; p<0,0001 ; φ=0,122) : dans le Tableau 202, disposé en annexe, nous constatons que, chez ces 12 participants témoins, l’effet est plus important dans l’expérience n°1 d’auto-perception que dans l’expérience n°3 d’hétéro-perception.

6.4.3.2.2. En excluant les consonnes isolées

Dans le groupe ayant pris part aux deux expériences n°1 et n°3 de perception en parole modale, lorsque nous excluons la consonne isolée #C# pour ne considérer que trois structures, nous observons encore un effet du voisement de la consonne 2(1)=171 ; p<0,0001) : dans le Tableau 203, disposé en annexe, nous constatons de nouveau que, pour ces participants particuliers et tous types de perception confondus, les consonnes voisées sont perçues comme les plus difficiles à produire, ici dans 72% des cas. Cependant, il n’existe pas ici d’interaction du type de perception sur cet effet (χ2(1)=5 ; p=0,03) : chez ces 12 participants témoins, la perception de la difficulté de production d’une consonne selon son voisement ne varie pas de manière significative entre l’expérience n°1 d’auto-perception et l’expérience n°3 d’hétéro-perception, lorsque les consonnes isolées sont exclues.

6.4.4. Résumé

Dans ces expériences de perception, lorsque nous ne considérons que les oppositions portant sur le voisement de la consonne, nous observons que les consonnes voisées ont toujours été perçues comme les plus difficiles à produire, excepté dans les paires de fricatives labiodentales /v-f/. De ce fait, l’effet du voisement apparaît nul pour les consonnes antérieures et moins important pour les consonnes fricatives que pour les consonnes occlusives. Cependant, dans l’expérience n°1 d’auto-perception en parole modale, nous observons un effet similaire entre les fricatives et les occlusives médianes, avec les consonnes voisées /z/ et /d/ perçues comme plus difficiles à produire que leurs correspondantes non voisées respectives /s/ et /t/ dans environ 60% des cas, et entre les fricatives et les occlusives postérieures, avec les consonnes voisées /ʒ/ et /g/ perçues comme plus difficiles à produire que leurs correspondantes respectives non voisées /ʃ/ et /k/ dans environ 70%

des cas. Dans toutes les expériences, l’effet du voisement est plus important pour les consonnes

189 postérieures que pour les consonnes médianes. Par ailleurs, dans l’expérience n°1, l’effet du voisement est plus important pour les consonnes isolées (#C#) et moins important pour les consonnes intervocaliques (VCV).

L’effet du voisement est plus important dans la première expérience d’auto-perception de la parole modale que dans l’expérience n°3 d’hétéro-perception ou dans l’expérience n°2 en parole chuchotée, chez les individus ayant participé à deux expériences. Cependant, il semble que cette interaction soit due à l’effet de nouveauté. En effet, lorsque nous ne considérons que les nouveaux participants dans les trois expériences, nous obtenons un effet similaire avec les consonnes voisées perçues comme plus difficiles à produire que les non voisées dans environ 60% des cas. Par ailleurs, dans l’expérience n°1, l’effet du voisement est plus important chez les participants les plus jeunes.

Enfin, dans l’expériencen°3 d’hétéro-perception en parole modale, chez les hommes, l’effet du voisement est plus important pour la voix du locuteur z qui semble présenter un effort phonatoire plus important que le locuteur y.