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5. Dispositif expérimental

5.1.1.2. Autres facteurs de variation

Du fait des inclusions multiples de plusieurs participants témoins dans les expériences, nous considérons leur ensemble comme un groupe. Cependant, dans chaque expérience, nous avons décrit des critères de groupement comme le sexe, l’âge, la consigne de la tâche ou la participation préalable à une autre expérience, comme présenté plus bas dans le Tableau 19, qui forment des variables indépendantes pour les analyses statistiques. Nous décrivons ensuite d’autres facteurs de variation (linguistiques, sociaux, médicaux) qui ne font pas, eux, l’objet d’analyses statistiques.

5.1.1.2.1. Facteurs linguistiques

Lieux de naissance : département d’outremer (n=1) ; Allemagne (n=2).

Figure 16 : répartition des participants témoins en fonction de leur département de naissance (gauche) et de résidence (droite) en France métropolitaine

Lors du recrutement des participants témoins, nous avons eu la volonté de former un échantillon représentatif de la population française. Notamment, nous avons inclus des participants nés, ayant résidé et résidant dans différentes régions de France. En conséquence, ces participants présentaient des accents régionaux variés. Cependant, la plupart des participants ont été recrutés dans le Sud-Est de la France et 38 des 48 participants n’ayant jamais résidé dans un autre endroit que leur lieu de naissance se trouvaient dans le Sud-Est. Les départements français métropolitains

93 de naissance et de résidence des participants sont présentés sur la Figure 16. Trois participants n’étaient pas nés en France métropolitaine : l’un d’eux était né dans les Antilles françaises et les deux autres étaient nés en Allemagne. A noter que, par un biais de recrutement, la plupart des participants entretenaient entre eux des liens familiaux, amicaux ou professionnels. Nous avons aussi tenté de représenter les départements visités et les départements non quittés sur la Figure 17.

Figure 17 : nombre de participants témoins ayant vécu dans d’autres départements que celui de leur naissance ou de leur résidence (gauche) et ayant toujours vécu dans leur département de naissance (droite)

Tous les participants avaient pour première langue le français, mais 63 participants se déclaraient plurilingues, dont 53 bilingues. La langue étrangère la plus couramment parlée était l’anglais avec 49 locuteurs. Venaient ensuite l’espagnol avec 11 locuteurs, l’arabe ou l’italien avec six locuteurs chacun, l’allemand avec deux locuteurs et le danois, l’arménien, le mandarin ou le créole martiniquais avec un locuteur chacun. Parmi ces participants plurilingues, 29 avaient vécu plus de deux mois dans un pays étranger : en Europe du Sud (Italie), en Europe de l’Est (Allemagne, Arménie, Lituanie), en Europe du Nord (Danemark, Pays-Bas, Suède), en Europe de l’Ouest (Irlande, Royaume-Uni), en Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis), en Amérique du Sud (Argentine, Pérou), en Asie de l’Est (Corée du Sud, Japon, Taiwan), en Asie du Sud (Laos, Singapour, Vietnam), au Moyen-Orient (Jordanie, Oman, Syrie), au Maghreb (Egypte, Libye, Tunisie), en Afrique centrale (Cameroun, Congo, Tchad) et en Afrique de l’Ouest (Sénégal). Les

94 138 participants témoins, bien qu’apparentés, présentaient donc des profils sociolinguistiques relativement variés.

5.1.1.2.2. Facteurs sociaux

Au niveau socioprofessionnel, nous avons également tenté de composer un échantillon représentatif de la population française. Comme indiqué dans le Tableau 14, 49 participants poursuivaient des études et 104 disposaient d’un emploi. Parmi les étudiants, nous comptons sept lycéens, trois étudiants en formation professionnelle, trois préparant un diplôme d’état, cinq étudiants en licence dont un employé, neuf en master dont un employé et 22 en doctorat dont 21 employés. Parmi les participants, employés ou non, 22 connaissent un métier dans le domaine paramédical dont cinq infirmiers, cinq psychologues et trois orthophonistes, 19 dans le domaine de la recherche, 12 dans l’informatique, 11 dans l’éducation dont six enseignants, neuf dans la vente, neuf autres dans l’artisanat, huit dans la manutention, cinq dans le médical, cinq autres dans l’ingénierie et cinq dans le secrétariat, deux dans le social, deux autres dans la comptabilité et deux dans le droit et, enfin, un dans les forces de l’ordre. A noter que, de nouveau par un biais de recrutement, les participants ayant reçu une formation universitaire étaient surreprésentés avec 91 individus, dont la moitié possédait au moins un diplôme de master. Seulement 25 participants avaient bénéficié d’une formation professionnelle et les 20 autres n’avaient suivi aucune formation diplômante. Les sciences humaines et sociales représentaient le domaine de formation universitaire le plus fréquent, comme indiqué dans le Tableau 15, avec notamment les sciences paramédicales et médicales, la psychologie et la linguistique. Seuls deux orthophonistes et trois diplômés en linguistique, dont deux licenciés (langue anglaise ou littérature française) et un docteur (syntaxe arabe), ont participé aux expériences de perception impliquant un jugement. L’échantillon semblait varié en termes d’emploi mais non de formation, avec une majorité de diplômés d’université.

Etudiant

Total

Oui Non

Employé Oui 23 81 104

Non 26 8 34

Total 49 89 138

Tableau 14 : nombre d’employés et d’étudiants parmi les participants témoins

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Tableau 15 : formations universitaires suivies par les participants témoins

5.1.1.2.3. Facteurs médicaux

Nous avons relevé des données concernant la santé vocale des participants et, notamment, l’exposition à des substances irritantes. Comme indiqué dans le Tableau 16, 102 participants rapportaient un tabagisme au cours de leur vie. Parmi eux, 54 individus présentaient un tabagisme actuel chronique. Le tabagisme chronique s’élevait à 10 paquets-années (PA) en moyenne, mais pouvait varier de 2 à 60PA. De plus, 19 participants souffraient d’un reflux gastro-œsophagien (RGO) connu mais un seul bénéficiait d’un traitement permanent. Parmi les autres, 13 individus ne suivaient aucun traitement et les cinq autres n’étaient traités qu’occasionnellement. Le tabac, comme le RGO et certains traitements de l’asthme, sont des substances irritantes pour les plis vocaux. Cependant, parmi les 13 participants souffrant d’asthme, 10 n’étaient traités qu’occasionnellement et les trois autres ne prenaient aucun traitement. Par ailleurs, 68 participants

96 déclaraient pratiquer un sport, dont 35 un sport d’endurance (athlétisme, cyclisme, natation, escalade) et 11 un sport de balle (tennis, football, basketball, rugby, hockey). Les 23 derniers pratiquaient des sports de type danse, fitness ou art martiaux. Ces activités physiques ont pu améliorer leur capacité pulmonaire. De plus, les 96 participants de l’expérience n°1 ont répondu à un questionnaire de qualité de vie relatif à la voix couramment utilisé dans l’évaluation de la plainte vocale, le Voice Handicap Index (VHI) (Jacobson et al., 1997). Ils ont obtenu un score moyen de 11 sur 120, équivalent à 9%. L’échantillon nous semble ici assez représentatif de la population française avec, notamment, un taux de tabagisme important.

Type

Total

Occasionnel Chronique

Tabagisme Sevré 5 24 29

Actuel 19 54 73

Total 24 78 102

Tableau 16 : tabagisme chez les participants témoins

Nous avons également relevé des données relatives à d’autres troubles ou particularités présentés par les 138 participants témoins. Certains participants souffraient de troubles de la vision rapprochée, dont deux n’étaient pas corrigés mais n’entrainaient pas de handicap visuel (une presbytie et une hypermétropie) et trois étaient corrigés mais entrainaient quand même un handicap visuel (myopies). Deux des participants présentant un handicap visuel ont pris part à l’expérience n°1 et le dernier a pris part aux expériences n°4 et n°5. Plusieurs patients avaient une histoire de troubles simples de l’articulation (sygmatismes), mais ne présentaient plus ces troubles au moment de l’expérimentation. Au niveau oral toujours, deux participants présentaient un frein de langue court, deux autres présentaient une anomalie de l’articulé dentaire (classe 2 ou articulé croisé) et deux derniers portaient habituellement un piercing sur la lèvre inférieure mais l’ont retiré pendant la passation. En ce qui concerne les troubles cognitifs, 17 participants se plaignaient de troubles mnésiques, en particulier parmi les individus nés entre 1960 et 1969, et trois se plaignaient de troubles attentionnels. Pour 10 participants, nous retrouvions une histoire de troubles des apprentissages et, pour un autre participant, une histoire d’aphasie aiguë datant de plus de 10 ans, mais tous ces troubles semblaient résorbés au moment de la passation. Enfin, un participant présentait un trouble de la motricité fine (dysgraphie) dans l’expérience n°1. Aucun de ces troubles ou particularités observés chez les participants témoins ne nous a paru justifier leur exclusion.

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