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Objets de commerce

Dans le document La Béotie et la mer (Page 157-167)

Les routes béotiennes

2) Objets de commerce

Qu’est ce qui transitait par les ports méridionaux béotiens ? S’il est difficile de répondre de façon absolue à cette question faute de sources directes, il est néanmoins possible de voir au-moins partiellement ce qui constituait l’objet de ce commerce. Bien que la Béotie soit une région fertile et excédentaire en céréales, elle a également pu connaître à de multiples reprises des crises frumentaires qui l’obligeaient à importer des céréales. Ces importations devaient naturellement venir de l’outre-mer, particulièrement quand la crise touche toute la région. Le cas est attesté à Thespies, à la fin du IIIe siècle, où l’on voit dans

la « stèle des magistrats » 799 que la cité nomme des sitônai¸ des magistrats chargés d’acheter

des céréales au meilleur prix à l’étranger. Ceux-ci sont nommés pour deux années consécutives et on voit que la cité prévoit donc cet approvisionnement en amont de toute conjoncture. À Thespies, ce besoin était manifestement une occupation de premier ordre pour la cité. Dans cette stèle des magistrats, il est question de deux groupes de sitônai différents800 :

- Un premier groupe, composé de deux sitônai et d’un trésorier, dispose

de fonds provenant de libéralités royales801.

- Un deuxième groupe, composé de deux sitônai et d’un trésorier, dispose

de fonds « consacrés »802.

Ce sont ensuite des sitôpolai, au nombre de trois, qui sont chargés de revendre le blé acheté803. Une inscription804, probablement du début du IIe siècle et en tout cas postérieure

à la stèle des magistrats805, voit la cité de Thespies créer un troisième groupe de sitônai dont

les fonds proviennent de souscriptions publiques.

799IThesp, n° 84.

800 ROESCH P., Thespies et la Confédération béotienne, p. 220. 801IThesp, n° 84, l. 31-32.

802IThesp, n° 84, l. 33-35. 803Ibid, l. 35.

804IThesp, n° 41.

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Si on n’en a pas une trace aussi concrète, ce besoin d’approvisionnement devait également concerner les autres cités du littoral, au moins de façon épisodique. Chorsiai disposant d’un territoire cultivable exigu, on a vu qu’elle pouvait recourir à l’aide extérieure comme avec Kapôn fils de Brochas806. En dehors de telles extrémités, il est probable que

Chorsiai devait représenter un petit marché local intéressant pour qui cherchait à écouler une cargaison de céréales. Siphai présente une situation assez similaire à Chorsiai, celle-ci disposant d’un territoire de taille réduite, et on peut supposer qu’elle pouvait importer une partie de sa consommation céréalière. Il est possible que ce soit également le cas pour Thisbé. Bien qu’il s’agisse d’une petite cité disposant, à priori, d’assez de terres pour prétendre à l’autosuffisance, celle-ci a vraisemblablement rencontré les mêmes difficultés que ses voisines au cours de la période hellénistique807, et il serait étonnant qu’elle n’ait pas

eu à importer elle aussi une part de sa consommation céréalière. On peut à ce sujet noter que Thespies dispose elle aussi de terres fertiles en bonne quantité, mais qu’elle connaît également des risques de disette importants.

On a vu dans les proxénies de Thespies la présence de Périnthe dans un décret de la fin IIIe/début IIe808. Cette cité dénote du reste du corpus par sa position excentrée, sur le

littoral de Propontide, et Paul Roesch s’interroge notamment sur la présence d’un proxène des Thespiens à Périnthe809. Celui-ci ne peut être identifié mais il est possible qu’il ait été

nommé pour des raisons économiques dans la mesure où Périnthe est connue pour ses exportations de céréales autant que pour sa position sur la route du Pont. Si rien ne permet de confirmer cette hypothèse, elle s’accorde au contexte thespien d’alors où l’on cherche manifestement de nouvelles sources d’approvisionnement en céréales par le biais de sitônai. L’importation de blé apparaît donc comme au cœur des échanges de ces ports béotiens, au moins au cours de la période hellénistique, et probablement au cours des siècles antérieurs. Il est difficile de savoir ce qui pouvait composer le reste de la cargaison des étrangers faute de sources.

Que vendaient en retour les Béotiens ? Comme pour les importations, on manque de sources explicites sur la question et on en est réduit à des hypothèses. Cela pouvait être des productions locales. À Chorsiai, on a précédemment vu la présence d’un atelier de

806IG VII 2383.

807 On a vu qu’elle était avait mis en place un embargo comme les autres cités béotiennes dans IG VII 2383 et

elle a même particulièrement souffert de la troisième guerre de Macédoine.

808 IThesp, n° 14 et peut-être n° 23.

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textile où la laine était filée, foulée et teinte810 et les textiles produits pouvaient être exportés

ou directement vendus à Chorsiai811. À Siphai, Aristote mentionne une espèce de poisson

particulière à ce littoral812. On peut estimer sans trop de risque que la pêche était une activité

fréquente à Siphai dont les produits pouvaient constituer une source de revenus. Les poissons pêchés ne peuvent traverser la Méditerranée mais ils pouvaient être vendus dans les ports voisins comme celui d’Aigosthènes813.

À Thespies et Thisbé, cités disposant d’un territoire plus important, on peut considérer que les années d’abondance voyaient les plus riches propriétaires exporter une partie de leur production vers des régions moins chanceuses où la rareté du produit permettait des bénéfices importants. On dispose pour Thespies d’un exemple concret des marchandises transitant par son port avec la statue de Poséidon trouvée au large de Creusis814 ce qui montre que des objets luxueux pouvaient y passer même si l’on ne peut

dire s’il s’agit d’importations ou d’exportations.

Les cités béotiennes tiraient manifestement des revenus importants de l’activité économique de leurs ports. On a vu dans le cas de Thisbé, qu’au lendemain de leur reddition aux Romains, les Thisbéens se souciaient de récupérer leurs ports et leurs revenus815. Ces

revenus provenaient vraisemblablement de taxes douanières à l’image du pentekostè qui était appliqué en plusieurs points du monde grec816. À Thespies, la situation est d’autant plus

précise que l’on voit dans une inscription du IVe siècle des pentekostologoi817 :

Τοὶ πεντ[εικοσ]- στολόγο[ι τοί ἐπί] [--- -ω]νος ἄρχ[οντος] - - - v - - -

810 ROESCH P., « Les textiles et l’eau », p. 97. 811Ibid.¸ p. 98.

812Histoire des animaux, II, 13, 3, « Ὁμοίως δὲ καὶ κεστρεῖς, οἷον ἐν Σιφαῖς οἱ ἐν τῇ λίμνῃ ».

813 Cela serait d’autant plus envisageable que le poisson dont parle Aristote est une espèce endémique à Siphai. 814 Athens, National Archaeological Museum, inv. X11761.

815IG VII 2225, l. 18.

816 VELISSAROPOULOS J., Nauclères grecs, p. 208. 817 Thespiai Museum. Inv. Number SF 2710

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Il s’agit de la seule trace d’une telle magistrature818 en Béotie. Il est possible qu’elle

soit apparue à Thespies à l’exemple d’Athènes819, avec laquelle elle avait des affinités. Il est

alors très probable que cette taxe concernait les importations et exportations passant par Creusis820. Au IIIe siècle, on ne trouve plus de pentekostologoi à Thespies, même dans la « stèle

des magistrats821 » où l’on peut voir le détail des magistratures de la cité sur deux années

consécutives de la fin dusiècle. En revanche il y est mention de « λιμέναρχυ ἐν Κρεῦσις », des liménarques à Creusis dont on a encore une mention dans une dédicace aux Dioscures du Ier siècle de notre ère822. Il s’agit certainement de magistrats administrant le port, pour le

compte de Thespies823. Il pourrait s’agir d’une fonction analogue à celle des pentekostologoi

ou des sortes d’épimélètes, chargés de la surveillance et du contrôle du port. Dans ce dernier cas, on n’aurait plus de trace de la façon dont était prélevée le pentekostè824. Ces liménarques

apparaissent une année au nombre de sept825 et une autre au nombre de cinq826 ce qui laisse

entendre que le nombre n’était pas fixé mais pouvait varier d’une année sur l’autre827 sans

que l’on n’en connaisse les raisons828. L’absence de secrétaire laisse supposer qu’ils

n’exerçaient pas leur magistrature en collégialité mais à tour de rôle829. Paul Roesch a de

plus identifié sur le site de Creusis une petite forteresse collée à la mer qui coupait l’accès entre les quais et la ville de Creusis (et par extension Thespies)830. Dans la mesure où toute

personne arrivant par mer à Creusis devait passer par cette forteresse, il est fort possible que le ou les liménarques en fonction y siégeaient, contrôlant les arrivées ou percevant les taxes douanières des marchands en transit831.

818 Il en s’agit bien d’une dans la mesure où il s’agit d’une liste de magistrats.

819 SCHACHTER A., MARCHAND F., « Fresh Light on the Institutions and Religious Life of Thespiai », p. 280.

On voit notamment une mention de pentokostologoi à Athènes chez Démosthènes, Contre Midias, 133. Néanmoins, à Athènes, il ne s’agit pas d’une magistrature comme à Thespies mais une charge.

820 SCHACHTER A., MARCHAND F., op. cit, p. 279. 821IThesp, n°84.

822IG VII 1826.

823 ROESCH P., Thespies et la Confédération béotienne, p. 214.

824 On peut imaginer que les pentekostologoi qui étaient auparavant des magistrats soient devenus une charge,

ce qui expliquerait qu’ils n’apparaissent pas dans la fameuse stèle.

825IThesp, n° 84, l. 10-14. 826Ibid., l. 72-74.

827 ROESCH P., Thespies et la Confédération béotienne, p. 216.

828 On peut notamment penser à la difficulté de trouver des volontaires. 829Ibid.

830 ROESCH P., Thespies et la Confédération béotienne, p. 219. 831Ibid.

159 Œuvre non reproduite par respect du droit d’auteur

Carte du site de Creusis

832

Ainsi, il ressort de ces pages que la Béotie n’était pas en reste pour ce qui est du commerce par le golfe de Corinthe. Les cités de Thespies, Siphai, Thisbé et Chorsiai, si elles sont toutes intégrées dans ces réseaux maritimes, le sont également de façon très inégale : alors que Siphai et Chorsiai n’entretiennent des liens qu’avec les ports qui leur sont voisins, Thisbé s’inscrit certainement dans des réseaux à l’échelle du golfe de Corinthe entier alors que Thespies maintient des contacts avec des cités de l’ensemble du monde Grec, tant en Occident que dans l’espace égéen voire dans des horizons plus lointains en Orient. Si les ressources céréalières semblent au cœur de ces échanges, notamment en période de crise frumentaire, les biens transitant par ces ports étaient variés, avec notamment des produits de la pêche, de l’artisanat et des biens de luxe. On peut également se demander si les contacts qu’avaient les Thespiens avec la péninsule Italique ne pourrait se comprendre dans 832 ROESCH P., Thespies et la Confédération béotienne, p. 219

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le cadre d’importation de métaux. Dans tous les cas, le commerce maritime apparaît comme une importante source de revenus pour ces cités, notamment Thespies et Thisbé.

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B- Le commerce dans le Golfe euboïque nord

Abordons maintenant le cas du golfe Euboïque nord, partie qui comprend la petite ville de Salganeus, Anthédon, et les cités excentrées de Larymna, Halai.

1) Objets de commerce

Pour traiter cette région, les sources apparaissent bien moins abondantes que pour les deux autres côtes béotiennes et il est même difficile de trouver la moindre trace des activités de certains sites comme Salganeus. Les sources dont nous disposons concernent principalement Anthédon, ce qui est peut-être un signe du statut économique de la cité. En effet, à propos d’Anthédon, nous pouvons revenir sur un passage d’Hérakleidès le Critique833 qui décrit les activités de la cité à la fin

du IIIe siècle : Ἡ δὲ πόλις οὐ μεγάλη τῷ μεγέθει, ἐπ’ αὐτῆς τῆς Εὐβοϊκῆς κειμένη θαλάττης· τὴν μὲν ἀγορὰν ἔχουσα κατάδενδρον πᾶσαν, στοαῖς ἀνειλημμένην διτταῖς. Αὕτη δὲ εὔοινος, εὔοψος, σίτων σπανίζουσα διὰ τὸ τὴν χώραν εἶναι λυπράν. Οἱ δ’ ἐνοικοῦντες σχεδὸν πάντες ἁλιεῖς, ἀπ’ ἀγκίστρων καὶ ἰχθύων, ἔτι δὲ καὶ πορφύρας καὶ σπόγγων τὸν βίον ἔχοντες, ἐν αἰγιαλοῖς τε καὶ φύκει καὶ καλύβαις καταγεγηρακότες· πυρροὶ ταῖς ὄψεσι πάντες τε λεπτοὶ, δ’ ἄκρα τῶν ὀνύχων καταβεβρωμένοι, ταῖς κατὰ θάλατταν ἐργασίαις προσπεπονθότες, πορθμεῖς οἱ πλεῖστοι καὶ ναυπηγοὶ, τὴν δὲ χώραν οὐχ οἷον ἐργαζόμενοι, ἀλλ’ οὐδὲ ἔχοντες, αὑτοὺς φάσκοντες ἀπογόνους εἶναι Γλαύκου τοῦ θαλασσίου, ὃς ἁλιεὺς ἦν ὁμολογουμένως. 833 I, 23-24.

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« La cité, qui n’est pas de grande dimension, est située au bord de la mer d’Eubée. L’agora est couverte d’arbres de tout son long et encadrée de deux portiques. Celle-ci dispose de bon vin834 et abonde en poissons, mais le grain y

est rare à cause de la pauvreté des terres.

Les habitants sont presque tous pêcheurs, avec des hameçons et des poissons ; ils tirent aussi leur subsistance de la pourpre et des éponges, passant toute leur vie sur la plage, dans les algues835 et les cabanes. Ils sont tous roux et

maigres à voir, et le bout de leurs ongles est endommagé, meurtri à cause du travail dans la mer. Nombreux sont passeurs ou charpentiers de marine. Non seulement ils ne travaillent pas la terre mais ils ne la possèdent pas et disent être descendants de Glaucos de la mer, que l’on dit avoir été pêcheur. »

De cet exposé, Anthédon apparaît comme une petite cité vivant de la pêche et dont l’agora semble être l’élément revêtant le plus d’intérêt pour le visiteur étranger qu’est Hérakleidès. Cette mention de l’agora d’Anthédon n’est peut-être pas anodine quand on voit que la seule autre cité où l’auteur décrit l’agora est Chalcis836, celle-ci tirant également son dynamisme du commerce. Si l’on

part du témoignage d’Hérakleidès pour percevoir la vie économique d’Anthédon, on ne peut qu’associer l’activité de l’agora à celle de sa population vivant de la mer : pêcheurs, charpentiers, passeurs vers l’Eubée... La mention de poissons en abondance dans l’agora laisse entendre que la pêche approvisionnait directement le marché local de la cité. Cette production fournissait probablement l’intérieur des terres837 comme le laisse entendre la « stèle des poissons

d’Akraiphia »838, datant probablement de la fin du IIIe siècle839. Il s’agit d’une longue inscription

lacunaire, brisée en deux blocs et comportant deux listes de poissons distinctes :

- Une première comporte entre 65 et 70 espèces de poissons d’eau de mer840, classées par

ordre alphabétique sur les deux blocs et à chaque fois associés à un prix.

834 On peut aussi accepter « beaucoup de vin » comme traduction.

835 Bresson, L’économie de la Grèce des cités, p. 155, propose que ce φύκει (n. φυκος) se traduise par « orseille »,

une plante servant de colorant. L’hypothèse est ingénieuse mais peu probable comme le précise LYTLE E. « Fish Lists in the Wilderness », p. 278, n. 95.

836 I, 28-29, alors que Hérakleidès passe également par Athènes, Oropos, Tanagra, Platées et Thèbes. 837 LYTLE E., « Fish Lists in the Wilderness », p. 277.

838SEG XXXII 450.

839 LYTLE E., « Fish Lists in the Wilderness », p. 261. 840Ibid., p. 258.

163 - La seconde présente au moins six poissons d’eau douce avec leur prix841 mais en désordre

et uniquement dans le bloc B.

Il s’agit vraisemblablement d’un décret civique émanant d’Akraiphia842 et la grande question

autour de cette stèle est de savoir si les valeurs associées à chaque poisson843 correspondent à une

volonté de régulation des prix de la part de la cité ou à des taxes844. Dans les deux cas, il est certain

que la liste ne peut correspondre à la réalité des denrées maritimes que l’on trouvait sur les étals d’Akraiphia en temps normal845, et il est par extension impossible que les autorités civiques aient

pu mettre en place une taxation si poussée qu’elle varierait selon les espèces arrivant dans la cité. La différence de forme entre les deux listes s’expliquerait alors par leur origine : la liste des poissons de mer serait d’Anthédon, port le plus proche, tandis que la petite liste de poissons d’eau douce est rajoutée à Akraiphia, et ceux-ci pourraient notamment provenir du Copaïs à proximité846. Les prix

ou taxes ne correspondraient en aucun cas à ceux qui sont pratiqués à Anthédon mais auraient été adaptés au marché d’Akraiphia, notamment dans la période des Ptoia. Non seulement cette hypothèse permet de rejoindre l’affirmation d’Hérakleidès selon lequel l’agora d’Anthédon abonde en poissons mais elle confirme également la variété des produits de la mer que ramenait cette population de pêcheurs. Akraiphia n’était peut-être pas le seul débouché béotien pour les pêcheurs anthédoniens, notamment quand on voit la position de Thèbes, tout aussi proche d’Anthédon et représentant certainement un marché autrement plus attractif. Un indice dans ce sens apparaît chez Aristophane, dans les Acharniens, où un marchand thébain présent en Attique refuse d’y acheter des anchois sous prétexte qu’il lui est possible d’en trouver en Béotie847. Bien que l’on soit dans une

comédie s’adressant à un public athénien et où l’auteur ne cherche en aucun cas à présenter une situation réaliste, il est probable qu’Aristophane ait cherché à traduire la réalité des échanges entre la Béotie et l’Attique pour donner de la force à son propos pacifiste s’opposant à l’embargo en place848.

Pierre Ducrey a publié un décret de Chalcis849 dont voici les premières lignes :

841Ibid., p. 259.

842 ROESCH P., « Sur le tarif des poissons d’Akraiphia », p. 6.

843 Sur le prix des poissons, voir LYTLE E., « Fish Lists in the Wilderness », p. 283-285. 844 FORSYTH D., « Epigraphic Fish Lists », p. 73.

845 LYTLE E., « Fish Lists in the Wilderness », p. 283. 846Ibid.p. 273.

847 Aristophane, Les Acharniens, v. 902 : « Ἀμφύας ἢ κέραμον; ἀλλ’ ἔντ’ ἐκεῖ· »

848 V. 875 – 880, le Thébain détaille les marchandises qu’il apporte de Béotie et dont manquent les Athéniens,

notamment des anguilles du Copaïs.

164 [Ἐπὶ ἡγενόμο]ς [Φ]ρύνωνος850 [- - - ca 20 - - - εἶπεν · ἐπειδὴ - - ca 4 - - Δει]νάρχου Ἀνθηδόνιος εὔνους ὢν vac. [διατελεῖ τῶι δήμωι τῶι Χαλκιδέων καὶ πολλοῖς τῶν πολιτῶ]ν χρήσιμος γίνεται εἰς ὃ ἂν αὐ- [τόν τις παρακαλεῖ, - - - ca 30 - - - ] ΙΟΥΜΟΥ Παραμόνου αἰχμαλώτω[ν] [ - - - - ca 42 - - - εἰς Ἀνθ]ηδόνα851 και πωλουμένων ἐξη- [γόρασεν έκ των ιδίων ? · ἷνα οὖν ὁ δήμος εὐχάριστος φαίνηται οἱ τ(ε) ἄ]λλοι τῶν δυναμένων εὐερ- [γετεῖν αὑτόν ζηλωταὶ γίνωνται τῶν ὁμοίων, εἰδότες τήν τῶν] Χαλκιδέων εὐχαριστίαν· [δεδόχθαι τῆι βουλῆι καὶ τῶι δήμωι · πρόξενον εἶναι καὶ εὐεργέτην] τοῦ δήμου τοῦ Χαλκιδέων κτλ.

[Sous l’hégémon ?] Phrynônos

… a proposé. Attendu que … fils de Deinarchos, d’Anthédon étant sans cesse bienveillant envers le peuple des Chalcidiens et utile aux nombreux des citoyens a appelé à l’aide … …fils de Paramonos prisonniers … … à Anthédon et les a rachetés de ses propres biens (?) ; et donc le peuple reconnaissant le fit connaître à tous, lui et ceux capables de bienfaire, et les louent pour qu’ils soient leurs semblables, sachant la reconnaissance des Chalcidéens.

850 KNOEPFLER D., « Contributions à l’épigraphie de Chalcis », 1977, p. 303-304 soutient qu’il faut

certainement rejeter la restitution [Ἐπὶ ἡγενόμο]ς, car le décret réutilise une base de statue antérieure et ce Phrynonos serait alors le personnage honoré par la statue, et non l’Anthédonien.

851 Les restitutions qui viennent à partir d’ici sont celles proposées par KNOEPFLER D., « Contributions à

165

Plaise au conseil et au peuple qu’il soit proxène et évergète du peuple des Chalcidiens etc.

Il est donc ici question d’un Anthédonien honoré pour avoir racheté des prisonniers chalcidiens conduits à Anthédon, possiblement au cours de la troisième guerre de Macédoine852. Il

faut probablement admettre que la présence de ces prisonniers à Anthédon n’est pas fortuite. Les deux cités se font plus ou moins face de part et d’autre de l’Euripe et cette proximité constitue un premier argument fort, mais il faut peut-être également considérer que le petit port béotien constituait un marché intéressant pour la vente d’esclaves, et par extension Anthédon devait disposer d’une agora assez dynamique à une échelle régionale.

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