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CHAPITRE 3 : Problématisation de l’objet de recherche

1. Objectif, organisation matérielle et pédagogique de l’établissement étudié

Cette école internationale a été créée en 2007 pour répondre aux besoins de scolarisation spécifiques suscités par l’implantation en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, d'un projet qui associe sept entités : Chine, Corée du Sud, États-Unis, Europe, Fédération de Russie, Inde et Japon. Cette structure d’enseignement international, destinée à scolariser prioritairement les enfants du personnel des entreprises internationales mandatées pour ce projet, est adaptée à la diversité des publics scolaires attendus via les différentes sections linguistiques et les dispositifs d’aide à l’apprentissage du français et de l’anglais qu’elle propose. Mais l’établissement scolarise également des enfants de la population locale. Il rassemble un groupe scolaire primaire (écoles maternelle et élémentaire) et deux établissements publics locaux d’enseignement : un collège et un lycée. Aujourd’hui, il compte plus de cinq cents élèves, de vingt-huit nationalités différentes. Environ la moitié d’entre eux sont francophones. L’établissement considère comme tels, les élèves dont au moins un des deux parents parle français. À terme, il devrait accueillir plus de mille élèves de trois à dix-huit ans, issus de trente-et-une nationalités différentes. Cet établissement emploie des enseignants de vingt- deux nationalités.

Au niveau de l’organisation matérielle dans cette école internationale, précisons que les enseignants conçoivent eux-mêmes les outils dont ils ont besoin. L’établissement dispose d’une bibliothèque centre de documentation et d’information. Pour enrichir le fond documentaire, il développe des partenariats avec les pays partenaires et récolte ainsi des manuels et cahiers d’exercices mais aussi des supports audiovisuels et multimédias dans les différentes langues. L’école internationale essaie de dématérialiser au maximum les supports pédagogiques en se tournant vers des versions électroniques qui permettent de personnaliser et d’adapter plus facilement les contenus. Chaque classe est équipée d’un tableau blanc interactif, d’un vidéoprojecteur, d’une imprimante et d’ordinateurs.

Concernant l’organisation pédagogique de l’établissement, rappelons que tous les élèves ont classe dans deux Langues de Scolarisation (LSco ; cf. chapitre 4, § 1.5), soit deux jours par semaine en français et les deux autres jours en langue de section, de la petite section de maternelle au CM2. Ils ont le choix entre cinq sections linguistiques : allemande, anglaise, chinoise, italienne et japonaise. Les enseignements en français sont dispensés dans les classes

principales, qui font partie, avec les sections linguistiques, des classes ordinaires, par opposition aux dispositifs d’aide à l’apprentissage des LSco, que sont les groupes de Français Langue étrangère (FLE) et d’Anglais Langue Seconde (ALS). Les élèves ont des niveaux de maîtrise des LSco variant de grand débutant à locuteur natif. Rappelons que les grands débutants en LSco intègrent la classe ordinaire uniquement en sport et en arts visuels. L’étape suivante est la participation aux séances de mathématiques pour les débutants en LSco. Les élèves de niveau intermédiaire suivent en plus les cours de sciences, histoire et géographie (découverte du monde pour les plus jeunes). Enfin, lorsque leur niveau en LSco est jugé suffisant (niveau avancé), ils intègrent la classe principale ou la section anglaise à plein temps. Lorsque les élèves ne sont pas totalement intégrés en classe ordinaire, ils suivent les cours de FLE les jours consacrés à l’enseignement en français, ou d’ALS pour les élèves de la section anglaise, les jours réservés à l’enseignement en langue de section. Les élèves peuvent bénéficier des dispositifs d’aide à l’apprentissage des LSco, uniquement en français, uniquement en anglais ou dans ces deux langues s’ils ne sont ni locuteurs natifs ni de niveau avancé dans aucune des deux. Dans les classes ordinaires, les enseignements dispensés dans les deux LSco peuvent être répartis de diverses façons. Soit un même contenu est enseigné dans les deux langues, soit certaines parties du cours se font en français et les autres en langue de section, ce qui demande une harmonisation permanente des enseignants des classes principales et des sections linguistiques. Les professeurs francophones des classes principales exercent auprès d’élèves pour qui la LSco peut être une Langue Maternelle (LM ; cf. chapitre 4, § 1.1) ou une Langue Seconde (LS ; cf. chapitre 4, § 1.3). Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une Langue Étrangère (LE ; cf. chapitre 4, § 1.2) car le français correspond à la langue du pays d’accueil. Quant aux enseignants des sections linguistiques, la LSco peut également correspondre à la LM de certains de leurs élèves, à une LS, voir à une LE pour d’autres. Certains élèves étudient donc deux jours par semaine en LM et les deux autres jours en langue seconde ou étrangère. Cependant, les élèves dont la LM n’est ni le français, ni l’une des langues de section proposées par l’établissement, n'ont jamais classe en LM. Ils sont généralement scolarisés en section anglaise. Dans ce cas, des cours de Maintien dans la Langue et Culture d’Origine (MLCO) sont proposés pour les élèves coréens, hindis et russes, à raison d’une heure et demie par semaine en maternelle et de trois heure en élémentaire. Les enfants parlant encore une autre LM, n’ont aucun contact avec celle-ci dans le cadre de l’école. Dans le cadre de cet établissement, l’anglais comme le français ont un statut de langue véhiculaire, étant toutes deux utilisées comme langues de communication au sein de l’établissement. Mais le français a également le statut de langue vernaculaire puisque cette

langue correspond à celle de l'environnement social du sud de la France où est implanté l’établissement. Elle est la seule à être commune à l’ensemble des élèves et représente donc à ce titre une langue de socialisation. L'anglais se distingue, par contre, des autres langues de sections puisqu’en tant que langue de communication au sein de l’école, elle est la seule à avoir le statut de langue véhiculaire.