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CHAPITRE 1 : Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues

3. Les niveaux communs de référence

3.1. Un cadre de référence en six niveaux

Afin de définir des niveaux communs de référence pour l’apprentissage des LE en Europe, le CECRL présente une échelle de compétence langagière globale comportant trois niveaux généraux, chacun subdivisé en deux niveaux, comme décrit dans le schéma 1.

Schéma 1. Niveaux communs de référence pour l’apprentissage des LE en Europe

École Élémentaire Palier 1 Collège Palier 2 Collège * Baccalauréat

* fin de scolarité obligatoire

Nous tenons à préciser que le niveau C2 ne représente pas la compétence langagière du locuteur natif. Cette compétence se situe au-delà du niveau C2 et ne constitue pas le modèle idéal servant à évaluer la compétence en langue des élèves.

3.2. Les niveaux A1 et A2

Ces deux niveaux représentent ceux de l’utilisateur élémentaire. À la fin de l’école primaire (fin CM2), le niveau de référence habituel que les élèves doivent avoir atteint est le niveau A1, c’est-à-dire le niveau introductif ou de découverte. Cependant, notre recherche étant axée sur l’enseignement bilingue, nous développerons dans la suite également ce qui concerne le niveau A2, à savoir le niveau intermédiaire ou usuel (ou de survie), habituellement visé en fin de cinquième, mais que les élèves d’établissements bilingues doivent avoir atteints à la fin du CM2.

Les niveaux communs de compétences du CECRL se déclinent en trois tableaux : l’échelle globale (cf. annexe 1, p. 7), la grille pour l’auto-évaluation (cf. annexe 2, p. 8) et les aspects qualitatifs de l’utilisation de la langue parlée (cf. annexe 3, p. 11).

3.2.1. L’échelle globale

D’après l’échelle globale, les élèves des sections internationales en fin de CM2 doivent pouvoir comprendre des énoncés plus complexes et communiquer sur des sujets plus vastes que les élèves de la filière ordinaire, tout en restant dans leur environnement proche. En effet, le CECRL nous indique que l’utilisateur ayant atteint le niveau A1 :

Peut comprendre et utiliser des expressions familières et quotidiennes ainsi que des énoncés très simples qui visent à satisfaire des besoins concrets. Il peut se présenter ou présenter quelqu’un et poser à une personne des questions la concernant – par exemple, sur son lieu d’habitation, ses relations, ce qui lui appartient, etc. – et peut répondre au même type de questions. Peut communiquer de façon simple si l’interlocuteur parle lentement et distinctement et se montre coopératif. (CECRL, 2001, p. 25)

Alors que celui ayant atteint le niveau A2 :

Peut comprendre des phrases isolées et des expressions fréquemment utilisées en relation avec des domaines immédiats de priorité (par exemple, informations personnelles et familiales simples, achats, environnement proche, travail). Il peut communiquer lors de tâches simples et habituelles ne demandant qu'un échange d'informations simple et direct sur des sujets familiers et habituels. Il peut décrire avec des moyens simples sa formation, son environnement immédiat et évoquer des sujets qui correspondent à des besoins immédiats. (CECRL, 2001, p. 25)

Nous verrons dans le chapitre consacré à la population étudiée (cf. chapitre 7), qu’il existe une très forte hétérogénéité linguistique parmi les élèves que nous avons observés. En effet, qu’il s’agisse du français ou de l’anglais, leurs niveaux de maîtrise vont de grand débutant à locuteur natif, autrement dit, les plus en difficulté n’ont pas encore atteint le niveau A1 alors que les locuteurs natifs, comme nous l’avons expliqué plus haut (cf. chapitre 1, § 3.1), sont au-delà du niveau C2.

3.2.2. La grille pour l’auto-évaluation

Afin de guider les apprenants et les enseignants, le CECRL propose une grille pour l’auto- évaluation détaillant cinq compétences langagières au lieu des quatre habituellement utilisées. Si l'on retrouve la compréhension écrite (lire) et orale (écouter) ainsi que l’expression écrite (écrire) et orale, une distinction est faite concernant cette dernière selon qu’il s’agisse d’expression orale en interaction (prendre part à une conversation) ou en continu (s’exprimer oralement en continu). Le tableau 3 illustre ce que l’utilisateur ayant atteint le niveau A2 doit être capable de faire (CECRL, 2001, p. 27).

Tableau 3. Compétences langagières de l’utilisateur de niveau A2

C O M P R E N D R E Écouter

Je peux comprendre des expressions et un vocabulaire très fréquent relatifs à ce qui me concerne de très près (par exemple moi-même, ma famille, les achats, l’environnement proche, le travail). Je peux saisir l'essentiel d'annonces et de messages simples et clairs.

Lire

Je peux lire des textes courts très simples. Je peux trouver une information particulière prévisible dans des documents courants comme les publicités, les prospectus, les menus et les horaires et je peux comprendre des lettres personnelles courtes et simples.

P A R L E R Prendre part à une conversation

Je peux communiquer lors de tâches simples et habituelles ne demandant qu'un échange d'informations simple et direct sur des sujets et des activités familiers. Je peux avoir des échanges très brefs même si, en règle générale, je ne comprends pas assez pour poursuivre une conversation.

S’exprimer oralement en

continu

Je peux utiliser une série de phrases ou d'expressions pour décrire en termes simples ma famille et d'autres gens, mes conditions de vie, ma formation et mon activité professionnelle actuelle ou récente.

É C R I R E

Écrire Je peux écrire des notes et messages simples et courts. Je peux écrire une lettre personnelle très simple, par exemple de remerciements.

Dans la quatrième partie de cette thèse, nous questionnerons le travail sur les compétences langagières présentées ci-dessus pour analyser notre corpus, en fonction des situations d’enseignement en classe ordinaire (classes principales et sections anglaises) ainsi que dans les dispositifs d’aide à l’apprentissage des LSco (cours de Français Langue Étrangère - FLE et d’Anglais Langue Seconde - ALS).

3.2.3. Les aspects qualitatifs de l’utilisation de la langue parlée

Le CECRL a également conçu un outil pour évaluer les aspects qualitatifs de l’utilisation de la langue parlée, à savoir l’étendue, la correction, l’aisance, l’interaction et la cohérence du discours. Pour chacun de ces aspects de la compétence communicative langagière, le tableau 4 expose les savoir-faire de l’utilisateur ayant atteint le niveau A2 (CECRL, 2001, p. 28).

Tableau 4. Savoir-faire de l’utilisateur de niveau A2

Étendue

Utilise des structures élémentaires constituées d’expressions mémorisées, de groupes de quelques mots et d’expressions toutes faites afin de communiquer une information limitée dans des situations simples de la vie quotidienne et d’actualité. Correction Utilise des structures simples correctement mais commet encore systématiquement des erreurs élémentaires.

Aisance Peut se faire comprendre dans une brève intervention même si la reformulation, les pauses et les faux démarrages sont évidents.

Interaction

Peut répondre à des questions et réagir à des déclarations simples. Peut indiquer qu’il/elle suit mais est rarement capable de comprendre assez pour soutenir la conversation de son propre chef.

Cohérence Peut relier des groupes de mots avec des connecteurs simples tels que ‘et’, ‘mais’ et ‘parce que’.

Ces savoir-faire, détaillant les compétences langagières relatives à l’expression orale en continue ou en interaction, servent de référence aux enseignants de l’école internationale qui constitue notre terrain de recherche, pour évaluer le niveau des élèves et constituer les groupes de FLE et d’ALS.

Pour conclure sur les niveaux communs de référence par rapport à notre recherche, nous pouvons dire que pour les élèves ayant un niveau grand débutant, débutant et intermédiaire en français et en anglais, l’objectif sera, dans un premier temps, d’atteindre le niveau A1, dans l’ensemble des compétences langagières et des savoir-faire mentionnés ci-dessus. Les dispositifs d’aide à l’apprentissage de ces langues, permettront à ces élèves d’entrer progressivement dans la LSco et d’intégrer de plus en plus les classes ordinaires jusqu’à ce qu’ils atteignent le niveau avancé et n’aient plus besoin des cours de FLE ou d’ALS. Alors, les enseignements dispensés en classe ordinaire devraient leur permettre d’atteindre le niveau A2 en fin de CM2.