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Profil du crâne cérébral

Le côté gauche est mieux conservé et permet de se faire une idée assez juste du contour général du crâne. Vue de profil, le crâne est long et moyennement haut.

Î Segment frontal :

La zone supraorbitaire est abîmée ce qui ne permet pas de caractériser le degré de saillie des arcades sourcilières et de la glabelle. Cependant, la partie conservée de l’arcade gauche ne témoigne pas d’un développement fort des reliefs sus-orbitaires (Dutour, 1995a). Le frontal s’élève verticalement sur 53 mm jusqu’à son point de hauteur maximale pour ensuite s’incurver régulièrement jusqu’au bregma. L’angle bregmatique de Schwalbe (1901) de Nazlet Khater vaut 54° ce qui indique une forte obliquité du front par rapport au plan coronal. L’échantillon moderne mesuré par Schwalbe (1901) possède des angles qui vont de 53° à 66°. A titre comparatif, la valeur de cet angle est de 56,9° pour Singa et 57° pour Abri-Pataud 1. Le degré de courbure du frontal est mesuré par l’indice frontal sagittal (ICF = 89,16) (Tableau 20). Il est assez élevé chez NK 2 ce qui caractérise un frontal de faible courbure à la limite supérieure des

orthométopes selon Martin (in Bräuer, 1988).

Î Segment pariétal :

Le profil continue à s’élever sur encore 20,50 mm le long de la suture sagittale pour atteindre le vertex. Il s’incurve ensuite légèrement jusqu’au niveau du foramen pariétal. Ensuite, le contour s’aplatit et se verticalise dans la région obélique jusqu’au lambda et forme un léger méplat. L’indice de courbure pariétale sagittale (ICP) de Nazlet Khater 2 vaut 90,57. Cette valeur s’inscrit dans la moyenne des hommes modernes (Tableau 20).

Î Segment occipital :

La région occipitale est arrondie et ne présente pas de torus. La protubérance occipitale externe n’est pas très marquée. L’opisthocranion et l’inion se situent au-dessus du plan de

dont la valeur pour Nazlet Kather 2 est de 80,65. Elle est inférieure à la moyenne de l’échantillon moderne (83,23 ; n = 162) ce qui indique un occipital assez courbe (Tableau 20).

ICF n ICP n ICO n

NK 2 89,16 90,67 80,65 Hsa 86,60 7 93,41 10 76,90 6 HsPm 88,22 5 91,24 4 76,84 5 HsPsEu 87,10 24 91,23 22 81,40 19 EpipalAn 87,73 117 90,34 78 83,78 81 EpipalPo 86,68 53 89,42 52 82,80 31 MesoAs 88,06 8 91,50 8 81,94 12 ProtoH 87,94 23 92,75 3 85,20 21 Neand 89,22 14 93,18 14 77,67 9

L’arc sagittal médian de Nazlet Khater vaut 363,70 mm (Nasion – Opisthion). Cette valeur est inférieure à la moyenne de l’échantillon de comparaison (378,92 ± 14,58 mm, n = 176). L’arc pariétal de NK 2 est assez court (115,80 mm) par rapport à la moyenne de l’échantillon de comparaison (130,87 ± 8,08 mm ; n = 245). La contribution de chacun des arcs frontal (FAR), pariétal (PAR) et occipital (OAR) dans le calcul de l’arc sagittal médian de NK 2 est le suivant :

FAR (35,77 %) > OAR (32,39 %) > PAR (31,84 %)

Cette configuration avec dominance du frontal est peu courante au sein de l’échantillon de comparaison. Sa particularité est accentuée par la valeur de l’arc occipital qui se place en deuxième position pour la contribution totale. La configuration (PAR < OAR) n’est présente qu’à 15,57 % dans l’échantillon moderne de comparaison (n = 194). Le pourcentage suivant les

différents groupes d’Homo sapiens est repris dans le Tableau 21. Ceci confirme la rareté d’une

telle relation entre les arcs sagittaux crâniens.

PAR < OAR Pourcent n

HsPm 1 25 % 4 HsPsEu 5 23,80 % 21 EpipalAn 14 12,84 % 109 EpipalPo 3 10,34 % 29 MesoAs 5 38,46 % 13 ProtoH 3 13,04 % 23

Tableau 20 : moyennes des indices de courbure (du frontal, du pariétal et de

l’occipital) pour les groupes de comparaison.

En gras = les moyennes extrêmes.

Tableau 21 : pourcentage de cas pour lesquels l’arc pariétal (PAR) est plus court que l’arc

occipital (OAR) dans chaque groupe de comparaison.

En ce qui concerne la contribution de chaque arc, il est intéressant de comparer les valeurs de

NK2 avec les différents groupes archaïques et modernes (Tableau 22). Les Homo sapiens

archaïques, les Néandertaliens, les hommes modernes du Paléolithique supérieur d’Europe et

les Mésolithiques sub-sahariens possèdent des moyennes qui les placent dans le groupe des « frontal dominant », tandis que tous les autres sont de type « pariétal dominant ». Cependant, seuls deux premiers groupes (et NK 2) combinent le type « frontal dominant » et PAR < OAR.

Forme du Ptérion

Le ptérion a une forme en H du côté gauche. La suture sphéno-pariétale n’est pas visible directement car cette zone est cassée et recollée. Cependant, on distingue en vue endocrânienne que la suture coronale passe environ 15 mm en avant de la suture temporale dans la zone du ptérion.

Profil du crâne facial

Le prognathisme facial supérieur est évalué pour Nazlet Khater à l’aide de plusieurs valeurs (angles et indice) reprises dans le Tableau 23.

Frontal Pariétal Occipital n NK 2 35,77 31,84 32,39 1 Hsa 36,74 31,13 32,13 4 Neand 34,63 32,27 33,09 7 HsPm 33,22 34,51 32,28 4 HsPsEu 34,37 33,83 31,76 12 EpipalAn 33,92 34,49 31,59 107 EpipalPo 33,64 34,82 31,33 23 MesoAs 34,67 32,72 32,62 12 ProtoH 33,72 34,98 31,29 30

Valeurs Catégories Valeurs* Catégories*

Angle de Weisbach (PRA) 72,7° Mésognathe 66,9° Prognathe

Angle du Profil total (AGPT) 81,0° Mésognathe 75,0° Prognathe

Indice gnathique de Flower (IGF) 96,28 Orthognathe 104,66 Prognathe

Tableau 22 : contribution (en %) de chaque arc à l’arc sagittal médian pour

NK 2 et les différents groupes de comparaison.

Tableau 23 : angles et indice de NK 2 quantifiant le prognathisme facial supérieur. (*) Valeurs corrigées.

Ces angles et l’indice gnathique se basent sur des mesures incluant le prosthion. Cependant, la position de ce dernier a été modifiée suite aux dommages subis par la face. En effet, le maxillaire et la mandibule ne sont plus en occlusion correcte. Nous considérons qu’il est possible de donner une estimation du déplacement effectué par ce point par rapport à la position actuelle de l’infradentale. Le prosthion a subi une rotation postéro-latérale de 1,68° vers la droite par rapport au plan sagittal passant par l’infradentale. Le déplacement est de 3 mm latéralement, et de 9 mm postérieurement. Si on applique cette correction pour le calcul des angles et de l’indice de Flower (Tableau 23), les catégories changent complètement et témoignent tous d’un prognathisme facial clair.

L’angle caractérisant le prognathisme alvéolaire (AGPA) est de 71° chez Nazlet Khater 2. Cette valeur caractérise un rebord alvéolaire saillant et s’accorde avec la description de Thoma (1984) d’un fort prognathisme alvéolaire.