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Les os nasaux sont tous les deux présents, mais incomplets. La partie conservée de l’os nasal gauche est longue de 12,5 mm et de forme rectangulaire. L’os droit est cassé en biais. Sa longueur maximale est de 15,5 mm et il présente un foramen nasal unique et large (1,5 mm de

diamètre). Le profil de la selle et du toit nasal correspond au stade NS 1 de Lahr (1996) associé à

des os nasaux plats. Ils forment une légère crête le long de la suture internasale.

La suture naso-frontale suit un tracé rectiligne net et convexe. La suture avec le processus frontal du maxillaire est droite et bien observable.

La largeur minimale des os nasaux de Nazlet Kather 2 (11,37 mm) se situe dans la partie supérieure de la variabilité des Epipaléolithiques nubiens de Wadi Halfa et Jebel Sahaba (m = 8,76 mm, n = 16) et des populations actuelles (8,4 ± 2,6 mm, n = 159 ; Maureille, 1994).

L’os zygomatique

Seul l’os zygomatique gauche est conservé. Il est complet sauf au niveau de l’extrémité du processus maxillaire. Cette partie du processus est cassée et recouverte d’un consolidant jaune opaque qui recouvre toute la zone. Les dimensions générales de l’os sont très grandes. Dans le cas de la longueur maximale et de la hauteur minimale de la joue, les valeurs de NK 2 sortent de la limite à 95 % de la variabilité actuelle (n = 128). En revanche, ces dernières s’accordent parfaitement à la variabilité des hommes modernes du Paléolithique supérieur d’Europe et se situent, dans chaque cas, à proximité de la moyenne de ce groupe (Figure 62).

Figure 62 : valeurs centrées réduites ajustées des mesures de l’os zygomatique gauche par rapport aux groupes de comparaison. IML = longueur inférieure ; XML = longueur maximale ; MLS = la

La surface de l’os est marquée par un foramen zygomatico-facial dédoublé. Les deux orifices sont alignés et de taille similaire. Le développement de la tubérosité zygomaxillaire correspond

au grade ZT 2 défini par Lahr (1996). Il s’agit d’un tubercule ovale de faible dimension situé

près du bord postéro-inférieur. La surface de ce bord postéro-inférieur est rugueuse avec des

reliefs marqués pour l’insertion au muscle masséter (m. masseter). Les insertions des muscles

grand et petit zygomatiques ne sont pas visibles.

Le bord postéro-supérieur ne comporte pas de tubercule marginal saillant. Le processus frontal est large, robuste et orienté antérieurement. Il possède une épaisseur antéro-postérieure

de 14 mm. Il est légèrement convexe (grade TR 1 ; Lahr, 1996). Cette configuration est la plus

fréquente au sein des populations de Jebel Sahaba et Wadi Halfa puisque 73 % (n = 37) des individus possèdent un tubercule marginal très léger ou absent. L’angulation de la région jugale forme un angle droit avec un bord courbe et arrondi.

Le bord orbitaire de l’os zygomatique est arrondi et lisse. Le bord infra-orbitaire semble étiré latéro-médialement Il occupe une position élevée par rapport au plancher orbital. Cette forme,

qui correspond au grade RO 2 de Lahr (1996), est la plus commune et est présente sur tous les

crânes épipaléolithiques nubiens (n = 34). La face temporale de l’os est lisse antérieurement et marquée par une dépression ovalaire dans sa partie inférieure, entre la suture zygomatico-maxillaire et le début du processus temporal.

Le maxillaire

Corps du maxillaire

Î Région sous nasale :

La région sous nasale du maxillaire est délimitée latéralement par les jugums canines et s’étend depuis l’aperture nasale jusqu’au processus alvéolaire (Maureille, 1994). Les fosses prénasales sont unies avec les fosses nasales et marquent de deux dépressions la partie supérieure de cette zone. Les racines de trois des incisives (sauf la I1 droite) sont visibles sur des longueurs plus ou moins grandes. Il est difficile de dire si les alvéoles sont cassées post-mortem ou irrégulières à ces différents endroits étant donné la couche de consolidant et de vernis qui y a été apposée. La limite entre les fosses prénasales et nasales est mal définie. Les fossettes myrtiformes ne sont pas marquées.

Î Région orbitaire et infra-orbitaire

Du bord inférieur de la cavité orbitaire gauche, il ne reste que l’extrémité latérale tandis qu’il

Khater 2 est cassée. Du côté droit, il n’y a que le départ du processus zygomatique tandis qu’à gauche il ne manque que la partie antéro-latérale du processus zygomatique. Seule la partie médiale du bord du foramen infra-orbitaire est conservée à gauche. La dépression infra-orbitaire gauche est partiellement préservée. Elle est peu marquée. Le départ du processus zygomatique gauche se fait très antérieurement au-dessus d’une petite dépression postérieure à l’éminence canine. La crête faciale est large antéro-postérieurement et mousse.

Î Sinus maxillaires

La destruction de la majeure partie de l’os au niveau postérieur permet l’observation directe des sinus maxillaires. Il est vaste et s’étend dans les processus frontaux et zygomatiques. Il descend plus bas que le plancher et les fosses nasales au niveau de l’arcade alvéolaire. L’apex des racines de certaines molaires apparaît dans le fond des cavités.

Processus frontal

Les processus frontaux sont tous deux conservés, mais dans un état très fragmentaire. Il sont cassés et recollés à divers endroits, ce qui rend leur description difficile. Le sillon lacrymal est visible du côté gauche, mais la suture lacrymo-maxillaire sensée diviser ce sillon en son milieu n’est pas observable. Le seul fragment de l’os lacrymal identifiable est la crête lacrymale antérieure qui est préservée uniquement du côté gauche.

Processus alvéolaire

La largeur maxillo-alvéolaire maximale (MAB) se situe au niveau des M2 chez Nazlet

Khater 2. C’est la position la plus fréquemment observée dans les populations actuelles (60,5 %, n = 157 ; Maureille, 1994). Sa valeur chez NK 2 est assez élevée et se situe dans la gamme supérieure de la variabilité de la plupart des groupes de comparaison (Figure 63), à l’exception

de ceux des Homo sapiens archaïques, des Néandertaliens et des hommes modernes du

Paléolithique moyen. Cette forte largeur de NK 2 est compensée par une longueur maxillo-alvéolaire tout aussi importante de sorte que l’indice de largeur sur longueur (I.54 = 111,86 ; mésuranique) s’inscrit dans la gamme de variabilité de l’échantillon de comparaison (117,66 ± 9,6 ; n = 35).

La profondeur maximale de la voûte palatine se situe au niveau de la M1. Elle est de 12 mm. Il n’y a pas de torus palatin ou maxillaire. L’inclinaison des parois alvéolaires au niveau des incisives est légère et constante jusqu’au point le plus élevé de la voûte, près de la suture palatine. Les parois au niveau des prémolaires et des molaires sont beaucoup plus verticales et abruptes. Le canal incisif s’ouvre juste en arrière du bord alvéolaire. Il est large, ovale, orienté antérieurement et légèrement décalé vers la droite par rapport à la suture intermaxillaire. A

partir du bord alvéolaire interne des M1, on observe de part et d’autre de la suture

intermaxillaire deux sillons profonds pour les vaisseaux du grand palatin. Ils sont séparés par une crête osseuse. La morphologie de la projection du fragment conservé de la crête gauche suggère la présence d’un pont osseux palatin au dessus du sillon le plus médial qui aurait été cassé post-mortem. Des spicules osseux sont visibles au même endroit du côté droit, mais ne semblent pas avoir été reliés entre eux pour former un pont.

Le toit de la voûte palatine correspond au plancher de la fosse nasale. Les crêtes incisives et nasales sont bien conservées tandis que l’épine nasale antérieure est absente.

Il existe un diastème entre les deux incisives centrales sur le bord alvéolaire. La distance

entre les deux alvéoles est de 4,2 mm. De part et d’autre de l’arcade alvéolaire, au-delà des M3,

se trouvent les tubérosités maxillaires. Elles sont très fortement développées sur une longueur de 9 mm en moyenne (8,4 mm à droite 9,8 mm à gauche). Leur surface est striée et rugueuse.

Des excroissances osseuses sont visibles sur la face linguale de l’arcade au niveau des M3 qui

semblent faire suite à ces tubérosités maxillaires. La face externe du processus alvéolaire, depuis les M1 jusqu’à la fin de l’arcade, est le lieu d’insertion du muscle buccal (m. buccinator).

Figure 63 : largeur maxillo-alvéolaire (MAB) de NK 2 par

rapport à la médiane et aux centiles des valeurs de chacun des

groupes de comparaison.

L’insertion de ce muscle est bien marquée à gauche comme à droite par la présence d’un bourrelet osseux irrégulier.