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Le fémur droit est le mieux conservé des deux (Annexe II ; Planche 26). Au niveau de l’extrémité proximale, il manque un fragment de la tête articulaire de 3 cm de large et 2 cm de haut sur la face antéro-distale. Malgré cette partie manquante, le diamètre transverse ainsi que le périmètre de la tête peuvent être correctement estimés. En vue postérieure, la surface osseuse du tubercule carré est cassée et le petit trochanter est coupé transversalement jusqu’à sa base dans son tiers distal. La face antérieure de l’os est couverte à certains endroits de sédiments sableux agglomérés. La diaphyse est fracturée dans son tiers distal postérieurement et composée de plusieurs grands fragments antérieurement. L’extrémité distale est cassée antérieurement et médialement. Le condyle médial est cassé obliquement depuis son sommet antéro-latéral jusqu’à mi-hauteur de son bord médial.

L’extrémité proximale du fémur gauche est en très bon état. Seule la surface osseuse du tubercule carré est cassée sur 8,5 mm de long et 5,7 mm de large. La surface antéro-inférieure du grand trochanter, la face antérieure du petit trochanter ainsi qu’une partie du col sont recouvertes de sédiments sableux. La diaphyse est beaucoup moins bien conservée. Seule la face postérieure est complète. Cette dernière est composée de 3 grands fragments. En vue antérieure, les parties conservées de la corticale sont fragmentées en de nombreuses esquilles recollées. Le tiers proximal de la diaphyse est le mieux conservé. Un fragment de 9 cm de long manque au niveau antéro-médial. Ensuite, seule la partie postérieure est préservée sur 2 cm. Au-delà, un morceau de cortical fragmentaire, long d’environ 8 cm, est présent à mi-diaphyse au niveau antéro-médial et un autre de 6 cm au niveau antéro-latéral. Ils sont en contact antérieurement sur 1 cm de long. Puis dans le tiers proximal, seule la face postérieure de la diaphyse est conservée jusqu’aux condyles. La partie antérieure de l’extrémité distale est complètement absente à l’exception de la partie inférieure de la surface articulaire pour la patella. Le condyle médial n’est conservé que dans sa moitié latérale, l’épicondyle est totalement cassé. Le condyle latéral est complet, mais composé de plusieurs fragments recollés. Son bord latéral est cassé, de même que la face latérale de l’épicondyle.

La patella droite est la plus complète (Annexe II ; Planche 29). La surface osseuse postérieure de l’apex est cassée juste sous les facettes articulaires. Le sommet inférieur est cependant préservé en vue antérieure. La patella gauche est cassée médialement. Sa surface articulaire médiale est conservée à moitié. Sur la face antérieure, l’os spongieux est apparent sur une bonne partie de la zone conservée. Seule la partie spongieuse du sommet inférieur est présente en vue antérieure et postérieure.

Le tibia droit n’est représenté que par son extrémité proximale (Annexe II ; Planche 27). La partie conservée de la diaphyse s’étend jusqu’à mi-hauteur de la ligne du soléaire sur la face postérieure et juste en dessous de la tubérosité tibiale en vue antérieure. La partie antérieure de l’extrémité proximale, entre l’aire inter-condylaire antérieure et le bord proximal de la tubérosité tibiale, est érodée. Cette zone poreuse est creusée de sillons larges et l’os spongieux est visible à plusieurs endroits. Le bord latéral du condyle latéral est également un peu érodé, surtout au niveau de la surface articulaire de la fibula.

Le tibia gauche est plus complet. La diaphyse est partiellement conservée jusqu’à mi-diaphyse postérieurement et s’arrête 4 cm avant cette limite en vue antérieure. Un fragment rectangulaire de 2 cm sur 1 cm manque sur la face latérale au tiers proximal, de même qu’une

partie du bord antérieur (2 cm sur 2 cm) dans le prolongement distal de la tubérosité tibiale. La surface osseuse de la diaphyse est en mauvais état, l’os cortical est érodé à plusieurs endroits. En ce qui concerne l’extrémité proximale, le condyle médial est cassé sagittalement depuis l’aire intercondylaire postérieure jusqu’à son bord antérieur. Un petit fragment postérieur de ce condyle est manquant au niveau de cette fracture. Son contour antéro-médial est également un peu érodé. Cette altération se prolonge antérieurement jusqu’au bord proximo-médial de la tubérosité tibiale. L’os spongieux est visible dans toute cette partie. Le condyle latéral est mieux préservé. Une petite partie de son bord postéro-médial est cassé au niveau de la surface articulaire de la fibula. Les 2/3 médiaux de face inférieure de la surface articulaire de l’extrémité distale sont présents. La malléole médiale est cassée.

Les deux fibulas de NK 2 ne sont conservées que dans leur tiers proximal (Annexe II ;

Planche 28). La diaphyse de la fibula droite se termine en biseau sur les 2,5 derniers centimètres, tandis qu’à gauche, le bord médial est cassé sur les 6,5 derniers centimètres distaux conservés. La partie préservée de la fibula gauche est plus longue de 2,3 cm que la droite. L’extrémité proximale est très abîmée. Sur la fibula droite, un trou de près de 1 cm de diamètre traverse la face postérieure jusqu’à la face antérieure. La surface articulaire est conservée dans sa moitié proximale tandis que sa partie inférieure, comme celle du col sont érodées et laissent apparaître l’os spongieux. L’apex de la tête est cassé. Sur la fibula gauche, l’apex est un peu mieux préservé, mais toute sa face postérieure est cassée. La surface articulaire est également conservée dans sa moitié supérieure et le reste de cette face médiale est tronquée jusqu’au col. La surface osseuse de l’extrémité proximale en vue antérieure est cassée et trouée jusqu’au centre de l’os spongieux.

Les seuls restes de pied de Nazlet Khater 2 sont le talus et le calcanéus des deux côtés

(Annexe II ; Planche 30). Leur surface osseuse est très érodée et recouverte par une couche de sable aggloméré au niveau de toutes les parties spongieuses affleurantes. Leur état est beaucoup plus dégradé que celui des autres ossements de NK 2. La tête des deux talus est cassée. En vue inférieure, seules les surfaces articulaires médiale et antérieure pour le calcanéus sont conservées. Le tubercule latéral médial des deux talus est cassé.

Les calcanéus ne sont représentés que par un fragment supéro-distal. Les surfaces talaires et le sillon calcanéen sont partiellement conservés sur les deux os. Le calcanéus droit présente un fragment de la surface articulaire avec le cuboïde. C’est aussi à droite que les surfaces articulaires talaires antérieure et médiale sont les mieux préservées.

III.2.2IDENTIFICATION BIOLOGIQUE DE NAZLET KHATER 2

III.2.2.1 Détermination du sexe

La première étape de l’identification biologique du squelette humain passe par la détermination du sexe puisque les méthodes d’estimation de l’âge au décès ou de la stature sont dépendantes de ce dernier (Scheuer, 2002).

Le dimorphisme sexuel s’exprime sous deux formes. La première est liée à la robustesse du squelette. Les individus masculins possèdent en général des ossements plus robustes et plus

grands que ceux des femmes (Ferembach et al., 1979 ; Scheuer, 2002). Cependant, le

recouvrement des intervalles de variation de robustesse dépend du degré de dimorphisme de la population étudiée, ce qui limite souvent l’interprétation inter-populationnelle (Bruzek, 1991 ; Mays & Cox, 2000).

La deuxième concerne une différence plus universelle liée à la parturition. Le bassin masculin est principalement adapté aux contraintes de la locomotion tandis que celui des femmes possède une forme et une taille différentes qui reflètent le compromis entre deux contraintes opposées : une locomotion efficace et une adaptation des dimensions pelviennes

nécessaire au passage de la tête du fœtus à terme (Mays & Cox, 2000 ; Scheuer, 2002, Bruzek et

al., 2005). En général, le bassin masculin est haut et étroit tandis que celui des femmes est plus

large et bas (Bruzek, 1991 ; Scheuer, 2002). Ces différences se reflètent, entre autres, sur la forme de la grande incisure ischiatique, l’angle du pubis, la surface préauriculaire et la

proportion relative du corps et des ailes du sacrum (Bruzek, 1991 & 2002 ; Scheuer, ibidem).

C’est pourquoi, le meilleur indicateur du dimorphisme sexuel est le bassin osseux

(Ferembach et al., 1979 ; Scheuer, 2002 ; Bruzek, 1991 ; Bruzek et al., 2005). En effet, sa

variabilité morphologique au sein de l’espèce Homo sapiens sapiens n’est pas spécifique à une

population, mais liée au dimorphisme sexuel commun à l’ensemble du taxon depuis au moins 100 ka (Bruzek, 2002 ; Murail et al., 2005 ; Bruzek et al., 2005 & 2006).

Heureusement, l’état de conservation des ossements du bassin de Nazlet Khater 2 est suffisant pour nous permettre de réaliser la diagnose sexuelle de cet individu à partir de ses restes.

L’os coxal

L’os coxal est considéré comme l’élément le plus pertinent pour une diagnose sexuelle fiable

car il exprime à lui seul la quasi-totalité du dimorphisme sexuel pelvien (Bruzek et al., 2005).

Deux approches diagnostiques sont possibles selon qu’on utilise des critères morphologiques ou métriques. Nous avons choisi de coupler les deux techniques pour déterminer le sexe de Nazlet Khater 2.