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Chapitre III Analyses monographiques

7.2. Moyens de Production 1 Main d’œuvre :

L’éleveur 7 s’occupe du troupeau en particulier et sa femme et sa fille réalisent la majorité des tâches liées aux cultures et la collecte de ressources pastorales en année pluvieuse. Lors des pics de travail agricole (récolte d’olives et moisson des céréales), des membres de la famille de l’éleveur (frères, cousins) vivant ou non en milieu rural, se regroupent et le travail s’effectue en commun.

Pas d’emploi extérieur salarié : l’élevage est peut exigeant en main d’œuvre et les relations fortes entre membres de la fraction permettent la mise en commun du travail. L’indivision officielle des terres cultivées sur le siège d’exploitation montre la cohésion qu’il existe au sein du groupe.

7.2.2. Foncier :

L’éleveur 7 possède 30 ha de terre cultivable en plaine et piémont. Alentours, il a accès à des communs, les dhahara (glacis).

En année sèche, il utilise ses propres terres ainsi que celles appartenant à des membres de la fraction vivant en ville pour le pâturage du troupeau.

En année pluvieuse, il exploite ses terres pour les productions végétales et l’élevage (pâturage et stock de ressources pastorales) et a accès à des parcelles appartenant à des membres de la fraction qu’il fait pâturer avant le labour des terres – au printemps -.

Il a abandonné l’usage de toutes les espaces communs à plus de 10 km de l’habitation : sur la côte est ainsi qu’au sud de la Jeffara.

7.2.3. Cheptel :

Ovins : 16 femelles en début de suivi, 18 en fin de suivi ; décès de deux adultes en hiver 2002, renouvellement de 3 femelles au printemps 2002 et 2003 et réforme de 3 adultes en été 2003. Sélection des femelles productives en terme de nombre d’agneaux nés par an, sur la base de la population locale ardhaouia, conservée pour ses qualités d’adaptation au climat et à la végétation locale.

Caprins : 4 chèvres en décembre 2001, vente d’une chèvre malade en hiver 2001/2002, achat d’une chevrette en octobre 2002 puis achat de 3 adultes en février 2003. L’augmentation du cheptel vise à profiter des ressources pastorales disponibles sur pied ; 3 chèvres sont revendues en début d’été 2003. L’éleveur 7 a une préférence pour les métisses

ardhaouia/alpine qui produisent une quantité de lait supérieure aux chèvres locales.

Le troupeau est stable sur l’ensemble du suivi, constitué essentiellement d’ovins (plus de 75%) pour des facilités de conduite au pâturage.

Projet : continuer avec un effectif ne dépassant pas 20 têtes ovines et autour de 5 caprins. 7.2.4. Agriculture :

Les céréales sont cultivées en sec ; en 2003, moisson d’environ 1,5 tonnes d’orge et autour de 1 tonne de paille. La production est destinée à l’autoconsommation.

Une partie des oliviers ainsi que les produits maraîchers sont irrigués – les oliviers en année sèche seulement -. Pas d’information sur la destination de la production d’olives, mis à part celle de 2002 : 40 litres d’huile pour la consommation familiale.

L’arrêt du maraîchage à vocation commerciale tient au manque de main d’œuvre, mais également à l’intéressement financier plus important que procure la vente d’eau en année sèche.

7.2.5. Equipement :

Un puits traditionnel sur le lieu de sédentarisation – creusé par le père de l’éleveur 7 – a été motorisé en 1985 ; son usage est partagé entre les frères de l’éleveur et lui-même. Un bâtiment d’élevage de 20 m2 a été construit en 2000 pour les ovins de l’éleveur. Les ouvrages ont été financés grâce à des crédits et subventions publiques.

Figure 12 : calendrier Recettes-Dépenses Eleveur 7 -3 -1 ∆° cheptel caprin Agriculture Dépenses famille ∆° cheptel ovin Élevage Août 03 Juil. 03 Juin 03 Mai 03 Av. 03 Mar. 03 Fév. 03 Jan. 03 Déc. 02 Nov. 02 Sept 02 Août 02 Juil. 02 Juin 02 Mai 02 Av. 02 Mar. 02 Fév. 02 Jan. 02 Déc. 01 Oct. 02 0 200 400 -400 -200 0 -400 -200 0 200 400 -400 -200 0 200 400

Ressources extra agricoles

1005 1060 560 800 560 -1 -1 +3 -3 Vente d’eau en 2002, pas de renseignement sur les recettes générées -1 -1 +1 +3 +2 16 17 +1 +1 +3 4 6 Légende : Effectif de femelles dans le troupeau X Décès, don, consommation Renouvellement Achat Cheptel : Vente

Postes trésorerie (en DT) :

Dépenses exceptionnelles Dépenses courantes, vente de produits Phases Vente d’adultes ∆ Variations Pluies

7.3. Trésorerie

A l’échelle de la campagne annuelle, le solde des postes extra agricole et d’élevage sont équivalents quelles que soient les conditions climatiques : soldes extra agricole de 1440 dinars en 2002 et 2003 et soldes d’élevage 1089 dinars en 2002 1316 dinars en 2003. Les activités se complètent pour assurer la reproduction de la famille ; l’activité extra agricole est stable et permet d’avoir des frais d’élevage élevés pour maintenir un niveau de production important.

Les dépenses familiales rapportées aux 4 personnes vivant à temps complet sur l’exploitation s’élèvent à 50 dinars. Elles correspondent à l’alimentation, l’habillement et le transport (pas de frais médicaux, ni d’autres frais exceptionnels). Le niveau de vie est relativement élevé – achat de viande de boucherie régulière, consommation de produits manufacturés.

Concernant l’activité d’élevage en particulier, la productivité est peu dépendante des conditions climatiques pour l’espèce ovine, bien qu’elle s’améliore en année pluvieuse : 128,5 dinars/UZ en 2002 et 183,3 dinars/UZ en 2003, sachant que les dépenses d’alimentation sont bien plus élevées en année sèche (104,6 dinars/UZ) qu’en année pluvieuse (6,8 dinars/UZ). Les caprins sont à peu près autant productifs en année pluvieuse qu’en année sèche : 127,7 dinars/UZ en 2002 avec des dépenses d’alimentation de 87,2 dinars/UZ 102,5 et 102,5 dinars/UZ en 2003, mais avec des dépenses d’alimentation quasi nulles (2,5 dinars/UZ).

L’espèce ovine est génératrice de revenus importants en année pluvieuse, du fait de la diminution des dépenses d’alimentation (toutes les ventes n’apparaissent pas dans la figure 12 car il y a des reports sur l’cayd 2004). A noter les périodes de ventes d’agneaux dès le

printemps 2002 et l’hiver 2003 ; la proximité de boucheries sur l’axe routier Tunis-Tripoli offre une opportunité de vente hors des saisons festives. Ceci permet de choisir les périodes de vente et de bénéficier de prix/carcasse supérieurs à la moyenne chaque année. La vente d’agneaux au printemps 2003 reflète également un choix car le nombre d’agneaux sur le marché est inférieur à l’année précédente, ce qui crée une augmentation des prix – nombreux éleveurs de petits troupeaux choisissent de reporter les ventes à l’cayd -.

L’élevage assure donc un complément de revenus et permet le financement d’aliments du bétail sur toute l’année sèche (à noter que les dépenses d’élevage des mois de janvier à mars sont financées par des économies antérieures ou payées postérieurement). Pas de nécessité financière de décapitaliser le cheptel sur toute la période du suivi (réforme ou décès uniquement des plus âgées qui sont remplacées par des jeunes femelles issues du troupeau) mais pas d’engraissement d’agneaux de l’cayd.

Stabilité du système, chaque poste fonctionne de façon indépendante. Pas de dépenses exceptionnelles dans l’immédiat. Les revenus de l’élevage permettent la capitalisation foncière.

7.4. Conduite du troupeau, ressources pastorales