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VI. RESULTATS

3. Synthèse des deux types de données

1.5. La mise de commentaires écrits

Si nous nous arrêtons à présent sur les commentaires écrits en évaluation, nous pouvons remarquer que pour 3 enseignants sur 10, il n’est pas forcément nécessaire de faire figurer sur chaque évaluation un commentaire écrit. Néanmoins, 9 d’entre eux disent inscrire des commentaires sur les évaluations, cela à des fréquences variées. Aussi, un seul enseignant considère cette pratique comme étant inutile et n’en fait jamais. Il justifie son point de vue en disant qu’il se fait ces remarques à lui-même et qu’il ne ressent pas l’utilité de les transmettre par écrit aux élèves. Cependant, il se dit ouvert aux questions et interrogations des parents et des

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semble pas partisan des commentaires écrits en général. Il estime que les parents doivent lui faire confiance et que de ce fait, il n’a nul besoin de se justifier.

J’estime que dans une certaine mesure les parents doivent nous faire confiance et plus on se justifie moins ils nous font confiance […]. Quand j’reçois des parents en réunion de parents […] souvent j leur dis mais faites-moi confiance non de bleu on voit où il en est on sait ce qu’il doit ce à quoi il doit arriver si y a quelque chose qui va pas ben j prends contact avec les parents ou un répétiteur pour un cours extérieur mais j’ai pas besoin de raconter le pourquoi du comment et ça ça me paraît complètement inutile (BE2,TDP150).

Cet enseignant en particulier considère également les tests qu’il fait passer aux enfants comme étant indicatifs. Il précise qu’il lui est déjà arrivé de modifier la note (vers le haut mais aussi vers le bas) car cette dernière ne correspondait pas à la vision des compétences qu’il avait de l’élève en question.

J’le dit chaque année aux parents les tests que j’passe sont pour moi indicatifs de de la note finale que j mets à l’élève. Y m’est arrivé de changer cette note en disant ben oui les tests sont là les notes sont là mais moi je prétends que il vaut plus ou je prétends qu’il vaut moins et je m’permets moi de faire valoir ma connaissance professionnelle (BE2,TDP152).

Ayant plusieurs années d’expérience, cet instituteur mentionne toutefois que la confiance est plus facile à établir dans son cas que lorsque l’on est un enseignant novice. Selon lui, les parents donnent également plus facilement leur aval lorsqu’ils se retrouvent en face d’un enseignant qui

« a de la bouteille ».

Pour les 9 autres enseignants interrogés le discours n’est pas le même. Ils voient dans les commentaires écrits en évaluation un moyen de s’adresser avant tout à l’élève mais également, pour une plus faible part, aux parents. Les enquêtés n’ont pas un modèle type qu’ils suivent pour rédiger leurs commentaires en évaluation. Ils adaptent ces derniers en fonction de l’élève et peuvent ainsi attirer l’attention sur divers points concernant l’apprentissage de l’apprenant.

1.5.1. Les fonctions des commentaires

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- Relever les apprentissages de l’élève. En effet, pour certains (3), le commentaire permet de donner une information quant aux apprentissages que l’élève a réalisés en classe, du début de la séquence d’enseignement à l’évaluation. Ce commentaire peut également prendre en compte les évaluations antérieures. A l’inverse, un autre enseignant mentionne qu’il rédige son commentaire en lien avec ce qu’il observe dans l’évaluation concernée et absolument pas sur le travail réalisé en classe.

- Transmettre une information aux élèves quant au travail effectué. Aussi, 5 enseignants sur 9 notent des commentaires qu’ils seraient susceptibles de faire oralement à l’élève, et qui servent à encourager, féliciter ou encore avertir ce dernier. Ainsi, ils cherchent à lui faire prendre conscience des progrès qu’il a déjà réalisés ou qui restent encore à faire.

- Proposer des pistes de régulation. Ces 5 mêmes enseignants profitent également de ces commentaires pour donner des conseils aux élèves et ainsi les guider dans leurs apprentissages. Evidemment dans de tels cas, le commentaire reprend un objectif ou un exercice qui a posé problème et qui souligne donc des lacunes. L’enseignant AE1 déclare :

« Je prends en priorité, en me disant, c’est dans quel objectif qu’il y a le plus d’erreurs et dans ce que je vais lui noter, qu’est-ce qui peut l’aider ? Je note aussi si c’est quelque chose à revoir et à retravailler » (TDP166).

1.5.2. La prise en compte du niveau de l’élève dans l’écriture du commentaire

Sept enseignants sur 10 adaptent leurs commentaires en fonction de l’élève et des compétences qui lui sont reconnues, 2 ne s’expriment pas à ce sujet et le dernier n’en écrit pas. Ainsi, dans le cas où un enfant obtiendrait une note supérieure à « 4 » alors que généralement il se situe en dessous du seuil de réussite, les enseignants inscrivent un commentaire positif et encourageant.

A l’inverse un élève qui a de la facilité et qui obtiendrait un « 4 », ne recevrait pas un message d’encouragement mais plutôt d’avertissement.

Si c’est un enfant qui en général réussit bien et qui s’est planté et bien je ne vais pas lui mettre le même commentaire qu’un enfant qui réussit rarement son évaluation. […]à note égale on ne peut pas mettre, pas faire le même commentaire à différents enfants, parce que cela dépend de leur parcours (BE4,TDP50) ;

C’est […] si c’est une bonne note je vais sur féliciter celui qui aurait de la difficulté pis l’autre à la rigueur j’mets rien si c’est disons dans la norme ou juste bravo […]c’est clair

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Aussi, la grande majorité des enseignants interrogés inscrit, pour une même note, des commentaires différents aux élèves selon leurs propres connaissances qu’ils ont du niveau et du parcours de ces derniers.

1.5.3. Le destinataire du commentaire écrit sur les évaluations et dans les livrets scolaires

Trois enseignants adressent leurs commentaires écrits sur les évaluations aux élèves mais aussi à leurs parents. Ils ont en effet le souci d’intégrer les parents au projet d’apprentissage de l’élève et leur mentionnent, par ce biais, les éventuelles difficultés : « Alors, des fois, je le note pour les parents si ce sera travaillé en classe et puis des fois, je demande, reprends cet exercice à la maison, je le note aussi » (AE1,TDP166).

Néanmoins, il ressort tout de même du discours des enseignants que les commentaires écrits en évaluation sont destinés davantage à l’élève tandis que les commentaires écrits dans les livrets scolaires sont, eux, adressés aux parents. Ainsi, comme le mentionne l’enseignant AE : « Je vois l’évaluation que je fais, je ne me pose pas trente-six mille questions, c’est comme une phrase que je pourrais dire à l’élève tandis que le carnet il est adressé aux parents donc là ça doit être plus posé » (TDP169).

La différence entre ces deux types de commentaires réside également dans le fait que celui figurant sur les évaluations pointe un élément précis à un moment précis et que celui se trouvant dans le carnet se base sur la totalité d’un trimestre et est donc beaucoup plus général. Comme le relève la majorité des enseignants interrogés (7), ce dernier donne des indications sur le niveau d’autonomie des élèves, sur leur comportement en classe mais pointe également les acquis et les manques afin que l’élève puisse progresser.

Certains instituteurs (3) ont recours à des phrases types qu’ils réutilisent d’année en année tout en les modifiant quelque peu et en les adaptant aux élèves. Aucun d’eux n’a toutefois de modèle type qu’il suit à la lettre. Cependant, certains (5) précisent qu’ils essaient de commencer par du positif.

Mis à part un enseignant, la majorité ne pense pas au fait que leurs commentaires pourraient être lus par les professionnels du cycle d’orientation. Malgré cela, 3 d’entre eux mentionnent qu’au travers de leurs commentaires, ils se permettent parfois de s’engager sur la suite du parcours de l’élève et ainsi faire un pronostic sur son avenir scolaire.

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il faudrait faire attention à cet objectif, c'est quelque chose qu'il faudrait essayer d'améliorer, ça t'aidera pour le cycle, […] je suis plutôt portée sur l'avenir (AE1,TDP2008).

Nous pouvons donc retenir que les enseignants ne pointent pas les mêmes objets au travers des commentaires écrits qu’ils font figurer sur les évaluations ou dans les livrets scolaires.