• Aucun résultat trouvé

IV. CADRE CONCEPTUEL

3. Hypothèses de recherche

3.1. CONCERNANT LE PROCESSUS DE DÉCISION DORIENTATION

Tout d’abord, cette procédure d’orientation est régie par des documents officiels. Dès lors, notre recherche suppose que la réalité du terrain s’y conforme. Ainsi, nous émettons l’hypothèse que :

- La procédure d’orientation des élèves de 6ème primaire est la même pour tous les cycles d’orientation (sauf les cycles hétérogènes) ;

- Les documents à fournir ainsi que le calendrier de cette procédure sont identiques dans tous les établissements ;

- Plusieurs échanges ont lieu entre les différents acteurs (enseignants et doyens, mais aussi élèves et parents) ;

- De par les demandes de dérogation qu’ils ont la possibilité d’effectuer, les parents ont une place importante dans l’orientation de leur enfant ;

- Les notes sont les principales déterminantes de l’admission ou non d’un élève dans un des regroupements A, B ou C ;

- La décision finale de l’orientation de l’élève est prise par le cycle d’orientation.

Cependant, et d’après les prescriptions officielles, nous sommes d’avis que la responsabilité de cette décision est partagée entre les doyens et les enseignants de 6ème primaire. En effet, le premier dispose du pouvoir décisionnel et le deuxième évalue l’élève tout au long de sa dernière année d’école primaire. Durant celle-ci, l’enseignant attribue des notes qui sont, au regard des documents officiels, déterminantes dans cette prise de décision. De plus, nous supposons que ces deux acteurs sont conscients de leurs fonctions réciproques et du rôle qu’ils jouent dans cette décision d’orientation. Nous pensons également qu’ils considèrent tous deux le rôle de l’autre comme étant important. Le but des échanges entre l’un et l’autre étant de partager leurs avis afin de prendre la décision d’orientation optimale pour l’élève.

Nous émettons aussi l’hypothèse selon laquelle les doyens se réfèrent aux commentaires écrits des enseignants essentiellement lorsque la situation d’un élève est litigieuse et qu’un doute persiste sur l’orientation optimale de ce dernier. Des notes « limites » pourraient alors être à la l’origine de ces doutes.

IV. CADRE CONCEPTUEL

3.2. CONCERNANT LÉVALUATION ET SA CONSTRUCTION

En nous appuyant sur les prescriptions relatives à l’évaluation, nous postulons que les enseignants effectuent des évaluations à référence critérielle. Celles-ci se présentent alors sous forme d’objectifs consignés dans un en-tête présent sur la première page de chaque évaluation.

Selon nous, les évaluations permettent aux enseignants d’avoir une indication sur le niveau de maîtrise de leurs élèves. Celles-ci les aideraient alors à réguler leur enseignement et proposer ainsi des remédiations appropriées aux enfants.

Concernant les commentaires écrits en évaluation, nous supposons que pour rédiger ces derniers, les enseignants ne se basent pas systématiquement sur des faits observables mais aussi sur des jugements évaluatifs ne se référant pas toujours au travail effectif de l’élève.

De plus, nous émettons également l’hypothèse selon laquelle les enseignants destinent leurs commentaires en évaluation aux élèves mais également aux parents. Aussi, ils sont attentifs à ce qu’ils font figurer dans les évaluations et ont conscience d’émettre un jugement professionnel à l’égard de l’enfant.

Pour ce qui est des commentaires figurant dans les livrets scolaires, nous supposons que les enseignants les destinent, cette fois-ci, en premier lieu aux parents et, dans un deuxième temps, aux élèves. Selon nous, ils se basent sur la progression générale de ces derniers tout au long du trimestre, voire de l’année, en relevant leurs manques et leurs acquis. Nous pensons que les enseignants en profitent aussi pour établir un pronostic et encourager l’élève. De plus, selon nous, ils rédigent des commentaires comportant à la fois des aspects positifs et négatifs dans les livrets scolaires des élèves présentant davantage de difficultés. En effet, nous supposons que ces derniers ont besoin d’être encouragés et c’est la raison pour laquelle il nous semble pertinent de relever également les points positifs. Les enseignants rédigeraient dès lors des commentaires que nous nommons « équilibrés ». En ce qui concerne les élèves ayant des résultats satisfaisants, nous supposons que le commentaire relève, quant à lui, davantage d’éléments positifs. Enfin, nous sommes d’avis que la note seule ne suffit pas à renseigner sur les compétences des élèves.

Aussi, nous supposons que les enseignants perçoivent les commentaires écrits comme étant complémentaires à la note chiffrée. C’est pourquoi nous nous attendons à voir figurer dans leurs commentaires, des informations qui viennent à la fois compléter la note et qui sont également cohérentes avec cette dernière.

IV. CADRE CONCEPTUEL

3.3. CONCERNANT LE JUGEMENT PROFESSIONNEL

Nous pensons que les enseignants perçoivent les jugements de valeur comme allant à l’encontre du jugement professionnel. Pour eux, ce premier jugement serait totalement subjectif, alors qu’ils verraient le jugement professionnel comme étant objectif. Selon nous, ils ne conçoivent pas le fait que le jugement de valeur puisse être une des composantes du jugement professionnel.

Ensuite, nous supposons que ces deux acteurs, enseignants et doyens, sont amenés à justifier leurs jugements professionnels notamment vis-à-vis de l’institution mais également lors des diverses rencontres avec les parents afin d’être crédibles en tant que professionnels de l’enseignement. Plus encore, nous supposons que ces destinataires, c’est-à-dire les parents et l’institution scolaire peuvent influencer le jugement de ces deux professionnels. Nous pensons également que le jugement professionnel de l’enseignant est influencé par celui du doyen, notamment dans l’avis émis concernant l’orientation de l’élève au cycle. De plus, puisque selon nous le doyen se base principalement sur le jugement professionnel émis par l’enseignant de 6ème primaire, nous estimons que son propre jugement peut être influencé par le maître du primaire. Il est à noter que nous entendons ici le terme « influence » comme pouvant être positif ou négatif.

Dès lors, nous supposons que ces deux acteurs sont conscients de l’influence réciproque de leurs jugements professionnels.

Enfin, nous faisons l’hypothèse que les enseignants justifient leurs jugements professionnels au travers des choix qu’ils font en matière d’outils d’évaluation, d’appréciations, des commentaires et des gestes qu’ils accomplissent dans leur pratique.