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Quatrième chapitre. Les stratégies de développement des territoires ruraux étudiés

4.2. La situation des six territoires ruraux étudiés

4.2.1. Le Mené, un territoire rural isolée, victime de la pollution agricole

Le territoire d’étude du Mené se situe dans la région Bretagne, dans le département des Côtes-d’Armor et rassemble les deux cantons de Collinée et Merdrignac. Il est intéressant d’observer comment est appliqué

Le Mené, en région Bretagne, département des Côtes-d’Armor Le plateau de Langres, en région Champagne Ardenne, département de la Haute-Marne L’Eure-et-Loir, en région Centre, département d’Eure-et-Loir Les Coteaux du Lyonnais, en région Rhône-Alpes, département du Rhône Les Monts de Lacaune, en région Midi-Pyrénées, département du Tarn L’Ardèche méridionale, en région Rhône-Alpes, département de l’Ardèche N

le programme de développement rural, dans ce territoire où les eaux et sols sont fortement pollués en raison des pratiques de productions agricoles. Le territoire d’étude du Mené est constitué des cantons de Collinée et Merdrignac, tous deux sont inclus dans le zonage du pays du Mené. D’ailleurs, le territoire étudié correspond globalement à la limite administrative du pays du Mené. La superficie du territoire étudié est de 362 km².

Cette carte montre que l’ensemble du territoire d’étude du Mené est classé en « rural isolé ». Ce territoire compte 11 690 habitants en 2003, selon l’INSEE. Situé entre Saint-Brieuc et Rennes, il est composé uniquement de communes rurales. Le Mené est peu touristique en dépit d’attraits paysagers qui pourraient être mis en valeur. De plus, l’absence de voie ferrée et d’autoroute contribue à l’isolement de ce territoire. Le Mené se situe à la jonction de deux axes routiers est-ouest (Rennes-Chateaulin) et nord-sud (Saint-Brieuc-Lorient), en cours d’aménagement pour désenclaver la Bretagne centre. Les cantons de Collinée et Merdrignac bénéficient d’un accès facile à Rennes et Saint Brieuc.

Le territoire d’étude du Mené connaît des difficultés sociales et économiques, liées en partie à sa situation géographique. Il est situé loin de la côte, entre St Brieuc et Rennes, et ne compte pas de pôle urbain important. Du point de vue agricole, ce territoire est orienté vers des systèmes d’agriculture intensive et d’élevage porcin et de volaille. En aval, de nombreuses Industries Agro Alimentaires (IAA) se sont développées, offrant un bassin d’emploi relativement important. L’emploi y est cependant relativement peu qualifié rendant les réorientations économiques difficiles, et limitant la diversification de l’activité économique. Le secteur agricole reste l’activité économique prépondérante dans ce territoire, dominé par l’élevage (vaches laitières, porcs et volaille) et les IAA, qui affichent un certain dynamisme : abattage et découpe de viande, surgélation de légumes, industrie laitière. Le secteur agricole emploie 19% des actifs contre 9% en Bretagne. De plus, 71% des emplois industriels se situent dans l’agroalimentaire. L’emploi tertiaire est peu représenté et les emplois salariés augmentent au détriment des non-salariés. L’orientation vers un mode d’agriculture très productiviste et le développement d’activités hors sol entraînent des progrès sociaux et économiques.

Tout come au niveau départemental, le secteur agricole est en crise dans le territoire du Mené. Cette crise est double, puisqu’elle est d’une part, agricole, en raison de la chute importante et pérenne des prix de vente des produits agricoles. D’autre part, elle est environnementale, provoquée par les fortes pollutions des nappes phréatiques et l’érosion des sols. L’augmentation de la pression de l’activité humaine sur cet environnement fragile (nappes phréatiques superficielles) a entraîné une pollution rapide, qui peut mettre en péril la pérennité des activités agricoles et agroalimentaires.

Comme la majeure partie de la Bretagne, les deux cantons étudiés sont classés en Zones d’Actions Complémentaires (ZAC)1 et Zones d’Excédent Structurel (ZES)2. Ils présentent des problèmes de pollution importants, en azotes, par les nitrates, et les matières phosphorées. Le territoire du Mené est entièrement classé en zone d’objectif 2, et correspond, selon le zonage INSEE au « rural isolé ». En raison de son classement en objectif 2, le territoire du Mené possède une grande diversité de soutiens en faveur du développement rural et agricole. De plus, le territoire est sujet à une pression foncière importante liée en partie à la compétition entre exploitants pour l’obtention, par l’achat de terres, soit de surfaces d’épandage plus grandes, soit de quotas laitiers plus importants, mais « entre 20 ha et une station d’épuration de 23 millions d’euros, rapidement obsolète, le choix est vite fait », affirme le Chef du service Economie Agricole à la DRAF de Bretagne.

Les possibilités d’amélioration économique et environnementale par l’agrandissement des exploitations, et de fait l’extensification des pratiques agricoles, sont difficiles. Le territoire du Mené, comme l’ensemble de la région Bretagne, montre des dynamiques collectives nombreuses et anciennes. L’image de ce territoire est parfois contrastée, présentant des atouts parfois fragiles et peu valorisés, dont le dynamisme passe par des associations peu fédérées et en faible lien avec les intercommunalités. Les démarches vers l’intercommunalité ont néanmoins repris avec la création de Communauté de communes (cependant, une commune du pays Centre Bretagne n’appartient à aucune Communauté de communes), et une organisation avec le pays Centre Bretagne.

Le territoire du Mené a connu de nombreuses politiques sectorielles, telles qu’une Opération Programmée d’Amélioration et de Rénovation du Commerce et de l’Artisanat (OPARCA), une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), un Programme Régional d’Aménagement du Territoire (PRAT) et un programme LEADER II. Le PDRN et les DOCUP englobent ou substituent un certain nombre de ces dispositifs, tels que la DJA et le PAM, qui sont repris sans grande modification, puis les MAE intégrées aux CTE, qui remplacent également plus ou moins les Opérations Groupées d’Aménagement Foncier (OGAF). Le choix des outils conservés par le PDRN n’est pas le plus territorialisé. Les différents fonds sont plutôt positionnés en parallèle qu’en coordination avec la mise en place du PDRN, comme le Fond Européen de Développement Régional (FEDER), le Fond de Gestion de l’Espace Rural (FGER), la Dotation de Développement Rural (DDR), la Liaison Entre Action de Développement de l’Economie Rurale Plus (LEADER+), et le Programme de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole (PMPOA).

1 En juillet 2001 ont été signés les arrêtés définissant les deuxièmes programmes d’action départementaux, en

application de la directive Nitrates du 12 décembre 1991. Ces arrêtés poursuivent les actions prévues dans les premiers programmes d’actions et y ajoutent des prescriptions supplémentaires dans les bassins versants où la qualité des eaux brutes destinées à l’alimentation en eau potable est insuffisante au regard des normes en nitrates. Dans ces zones, la couverture des sols est obligatoire en hiver, la fertilisation azotée totale est limitée à 210 kg/ha et l’augmentation des effectifs est interdite, sauf cas particulier.

2 La révision des ZES a été effectuée sur la base du recensement général de l’agriculture de l’année 2000. Elle a abouti à la signature d’arrêtés en août 2002, définissant 104 cantons en ZES. Dans ces cantons, les exploitations sont soumises à une obligation de résorption des excédents, et l’augmentation des effectifs animaux est interdite sauf jeunes agriculteurs et exploitations de dimension économique insuffisante.

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