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MATERIEL ET METHODES

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6.2. MATERIEL ET METHODES

L'île IDJWI qui est présentée dans la Figure 6.1. est située au centre du lac Kivu et a une longueur d'environ 50 kilomètres et une largeur qui varie de 5 à 15 kilomètres. L'île est très montagneuse. Le lac est à une altitude de 1 400 mètres tandis que la forêt qui coupe

le centre de l'île culmine à une altitude de 2 020 mètres. La popula­ tion est formée par une ethnie homogène, les Havus. Les habitants y vivent dans une économie d'auto-subsistance en cultivant eux-mêmes l'es­

sentiel des récoltes nécessaires à leur alimentation. Des enquêtes épi­ démiologiques et des tests de la fonction thyroïdienne ont été effectués dans l'ensemble de l'île de 1966 à 1969.

6.2.1. Les déterminations épidémiologiques

Les enquêtes épidémiologiques ont consisté d'abord à déterminer la prévalence du goître de la presque totalité des 32 610 habitants des 69 villages de l'île. Ensuite pour tester notamment la reproductibi­ lité des estimations de prévalence de goître, un second recensement a été réalisé sur 13 744 habitants dans 30 villages choisis au hasard et donc représentatifs de l'ensemble des 69 villages de l'île ainsi qu'à Kabare, situé à quelques kilomètres sur la rive du lac Kiwu, dans une

communauté où aucune prévalence anormale du goître n'avait été observée. Les 1 705 habitants de ce dernier village ont été inclus dans l'étude comme groupe contrôle. Le taux de participation des habitants à l'en­ quête est de l'ordre de 85 %. Pour chaque sujet, une visualisation et une palpation de la région antérieure du cou ont été effectuées de façon à enregistrer le type de goître selon une classification adaptée de celle de FEREZ et al. (I960). La modification de cette classification, qui a été décrite au chapitre 5, porte sur la division du stade 1 en deux groupes la et Ib selon que le goître n'est pas ou est visible en extension du cou. Pour chaque sujet, les informations suivantes ont également été enregistrées sur des fiches préstandardisées : âge, sexe, poids, taille, nom du sujet et de ses parents et numéro de code du village,

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de la famille et du sujet dans la famille. Toutes ces données furent codées puis perforées sur des fiches mécanographiques, ce qui a permis le calcul des prévalences du goitre par famille, par village ou plus lar­ ge unité géographique ou en fonction de l'âge, du sexe, etc.

L'influence des variations de la structure par âge et sexe dans les différents villages sur la prévalence du goître a été testée par stan­ dardisation directe (MAUSNER et BAHN 1974). Les variations des pour­ centages obtenus furent toujours inférieures à 2 % de telle sorte qu’elles ont pu être ignorées. Les différences entre les estimations de la prévalence du goître, lors des deux recensements épidémiologi­ ques successifs a été en moyenne inférieure à 5 % de prévalence ce qui a été considéré comme très satisfaisant.

6.2.2. Les mesures de la fonction thyroïdienne et de l’exposition aux facteurs goîtrigènes

Des tests métaboliques furent d'autre part réalisés dans les 30 villages où deux recensements avaient été effectués et dans le vil­ lage contrôle de Kabare. Ils ont été effectués sur environ 20 sujets par villages choisis au hasard sur les listes de l’enquête épidémio­ logique. Seuls les sujets âgés de 15 à 29 ans furent inclus dans l’échantillon. Les femmes enceintes et quelques patients suspects d’hypothyroïdie furent exclus. Du fait des conditions difficiles du travail sur le terrain, et notamment de la nécessité de maintenir les échantillons de sérum et d’urine prélevés à basse température, les déterminations ne purent être effectuées sur tous les prélèvements. L’Hÿde porte sur 693 déterminations de la captation thyroïdienne

d’ I à la 6e heure, sur 405 déterminatio^|^de la même captation à la 24e heure, sur 631 déterminations du PB I, sur 642 déterminations de la concentration en iode urinaire et sur 103 déterminations de la concentration plasmatique et de l’excrétion rénale de thiocyanate.

6.2.3. Analyses statistiques

Pour chaque village, les valeurs moyennes des résultats obtenus pour les différents paramètres ont été calculées et mises en relation avec les variations de la prévalence du goître entre les villages. Tous les calculs et les analyses ont été réalisés avec l’aide d’un ordinateur. Les données furent soumises à deux types d’analyse.

1) une analyse de la prévalence du goître en fonction du lieu, de l’âge, du sexe, de même qu’une étude d’agrégation familiale ; 2) une analyse épidémiologique des relations entre prévalence de goî­

tre et différents paramètres du métabolisme iodé.

6.3. RESULTATS

la prévalence de tous les goitres dans les 30 villages de l'île où deux enquêtes épidémiologiques ont été effectuées. Des variations régionales très importantes sont immédiatement apparentes puisque les prévalences varient de façon continue et systématique de 4 % à 10 % au sud-ouest (7,7 % en moyenne), de 14 à 26 % au sud-est (26 % en moyen­ ne) et de 3l à 70 % au nord (52,8 % en moyenne). Dans la partie

nord de l'île, Delange et al. (1968) ont observé une prévalence de

crétinisme de 1,0 % alors qu'il n'en a observé aucun cas sur les 3 600

personnes examinées au sud-ouest de l'île. La figure 6.1. montre également dans sa partie droite un extrait de la carte géologique de l'île. On y observe notamment au sud-ouest une zone de terrain ba­ saltique qui est d'origine relativement récente et qui contraste

nettement avec la nature précambrienne beaucoup plus ancienne des zones granitiques et ruzizi décrites au nord de l'île. La similitude des li­ mites de la zone faiblement ou non goîtreuse du sud-ouest avec celles de la région basaltique est remarquable.

La figure 6.2. montre des courbes de prévalence de tous les goîtres en fonction de l'âge et du sexe, présentées séparément pour la région hyperendémique du nord, d'une part, et pour la région non endémique du sud-ouest, d'autre part. Dans les deux sexes, la préva­ lence augmente de façon identique de la naissance à l'adolescence où elle atteint un pic modal. Dans la région goîtreuse, cette prévalence atteint 80 % chez l'homme et 90 % chez la femme dans le groupe d'âge 15-20 ans. Après cet âge, la fréquence décroît rapidement chez l'hom­ me tandis que cette évolution est beaucoup plus lente chez la femme où la prevalence reste élevée pendant toute la période de reproduc­ tion.

6.3.2. Agrégation familiale

Durant l'enquête épidémiologique, on a fréquemment observé dans les mêmes villages, des familles dont tous les membres étaient atteints de goître et d'autres dont aucun membre n'était atteint. Cette tendan­

ce familiale a été étudiée systématiquement dans 10 villages dont les

prévalences de goîtres étaient homogènes (46 à 69 %). La figure 6.3. montre le nombre de garçons et de filles goîtreux et non goîtreux

dans différents types de familles définis selon que le père ou la mère ou les deux parents sont ou non goîtreux. Les familles sans enfant

ou avec un seul parent examiné furent exclues. Dans une première analyse

de ces résultats présentés dans le tableau 6.1., on a étudié l'existen­

ce possible d'une association statistique en ce qui concerne la présen­ ce du goître entre parents et enfants, c'est-à-dire entre des personnes génétiquement liées entre elles. Dans ce but, les proportions d'enfants goîtreux dans trois types de familles ont été calculées : celles où les deux parents sont goîtreux (familles de type A), celles où un des parents est goîtreux (familles du type B) et enfin celles où aucun des parents n'est goîtreux (familles de type C), Le tableau montre

PREVALENCE DE GOITRE CARTE GEOLOGIQUE

FIGURE 6.1. Comparaison entre la carte des prévalences de goitre dans 30 villages (à gauche) et celle de la nature géologique du sol (à droite).

FIGURE 6.2. Evolution de la prévalence du goitre en fonction de l'âge et du sexe dans les zones goitreuses et non goitreuses de l'ile Idjwi.

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