• Aucun résultat trouvé

CONCLUSIONS DES ENQUETES PRELIMINAIRES

Dans le document Disponible à / Available at permalink : (Page 165-170)

pAogAomme goltAe

10.2.3. CONCLUSIONS DES ENQUETES PRELIMINAIRES

Les informations économiques et démographiques col­ lectées et l'étude de l'infrastructure et des personnels sanitaires montrent que l'Ubangi, comme d'autres régions d'Afrique, souffrent d'un sous développement économique et social important et dans, le domaine de la santé, d'une insuffisance considérable du développement des services médicaux.

En ce qui concerne l'oconomie, l'Ubangi est une région dont les ressources agricoles sont actuellement faibles et où la plus grande partie de la population vit dans un régime économique d'auto-subsistance. L'insuffisance des transports routiers et fluviaux et de ce fait de l'approvisionnement de la sous-région, y constitue un des problèmes les plus critiques. Bien que des informations indirectes suggèrent que les re­ censements démographiques récents, et notamment celui de 1973, surestiment les chiffres de la population d'au moins 10^, on peut affirmer sans risque d'erreur qu'il existe dans cette sous-région, une croissance démographique marquée, ainsi qu'une migration vers la zone de Gemena, des populations des zones plus périphériques.

L'étude des services de santé démontre une situation caractéristique de sous-développement sanitaire. Une étude plus attentive permet cependant de nuancer ce diag­ nostic en montrant que le nombre de lits d'hôpitaux (1,6 lits d'hôpital par 1,000 habitants) est relative­ ment élevé , pour une région rurale du Tiers Monde, mais le fonctionnement de cette structure médicale est handi­ capé par le manque de médecins et des difficultés d'ap­ provisionnement médico-pharmaceutique. Le personnel infirmier est relativement nombreux mais est formé de sujets âgés et très isolés dans des dispensaires ruraux peu actifs, La supervision de ce personnel est une des tâches prioritaires à exécuter si l'on veut réaliser un renforcement des services de santé ruraux. Des jeunes infirmiers sont régulièrement formés dans plusieurs

bonnes écoles de la sous-région. Cependant, en l'absence d'une action de relance des services de santé, ils ne

trouvent pas d'emploi. Dans une grande partie de la sous- région de l'Ubangi, et notamment dans les zones de Boso- bolo et de Kungu qui sont éloignées de Gemena, il n'y a pas de médecin et les services sanitaires ne fonctionnent plus. Dans quelques localités privilégiées, il existe

néanmoins un centre médical bien organisé distribuant des soins de qualité à une population obligatoirement limitée aux environs immédiats de ces formations médicales.

En ce qui concerne la pathologie, les habitants de l'Ubangi et de la lîongala sont très fréquemment atteints par la malaria, les maladies infectieuses et différentes helminthiasas tandis que des foyers d'autres maladies parasitaires existent en de nombreux endroits. Au sein de ce spectre étendu de pathologies, le goître et le crétinisme apparaissent, tant par la sévérité que par l'étendue de l'endémie, comme un problème de santé publi­ que majeur.

160

.

permettant le traitement du million et demi d’habitants de l'Ubangi et de la Mongala en cette période de temps. De cette façon, les mêmes structures seront à même de procéder à l'issue du premier passage à une réadministra­ tion et de poursuivre de 5 ans en 5 ans ces réadministra­ tions périodiques jusqu'à ce qu'un programme de prophy­ laxie au sel iodé ou d'autres mesures de prévention pren­ nent le relais de cette phase d'attaque. Tenant compte de l'expérience acquise à Idjwi dans la lutte contre le goître ainsi que de celle issue d'autres programmes si­ milaires de lutte contre les grandes endémies, le traite­ ment systématique, village après village des habitants des différentes collectivités est réalisé selon un pro­ gramme et un calendrier précis. Une participation élevée des habitants est recherchée par l'organisation avant le passage des équipes, de séances d'informations avec les autorités, les chefs de village, les instituteurs, etc... Une explication des buts de la campagne est faite à ce moment ainsi qu'en cours de traitement. En parti­ culier, l'attention des habitants est attirée sur le fait que pour éviter des traitements éventuellement nocifs

parce que répétés à des intervalles trop brefs, les

équipes mobiles ne répondent qu'exceptionnellement à des demandes individuelles de traitement, qui seraient faites par des sujets ne provenant pas de villages prévus au calendrier d'administration. Cette consigne est égale­ ment adoptée dans le but d'éviter le gaspillage de l'huile iodée et d'assurer une progression ordonnée et rapide

du programme de traitement de village en village.

10.3.3. STRUCTURES

Pour assurer la cohérence nécessaire à une de santé s'adressant à une vaste population, le me comprend une unité centrale de planification coordination, un matériel adéquat et des unités riques d'administration d'huile iodée.

action program- et de

périphé-10.3.3.1. L'UNITE CEUTRALE DE PLANIFICATION ET DE COORDINATION

Cette unité est responsable de la planification du programme, de la formation du personnel, de la coordina­ tion du travail sur le terrain et de l'évaluation des résultats. Cette unité est installée dans le chef-lieu d'une région ou sous-région à un niveau intermédiaire des services de santé. Ces activités comprennent no­ tamment la collecte des données démographiques et de pré­ valence de l'endémie, les reconnaissances sur le terrain préalables au traitement, la répartition du programme

entre plusieurs équipes, l'évaluation des résultats ob­ tenus d'un point de vue épidémiologique et aussi opéra­ tionnel. Cette unité est formée de différentes sections; une unité épidémiologique et statistique, un laboratoire responsable des déterminations biochimiques, une unité de soutien logistique et d'approvisionnement des équipes mobiles. On a estimé qu'elle devait comprendre un méde­ cin de santé publique, un chimiste et 5 techniciens,

10.3.3.2. LES UNITES PERIPHERIQUES D'ADMINISTRATION DE L'HUILE IODEE

L'administration d'huile iodée est une opération simple qui comprend les étapes suivantes ; sensibiliser les populations des villages et leurs responsables à

participer au programme, grouper la population d'un ou de plusieurs villages en un point de rassemblement, admi­ nistrer systématiquement l'huile iodée en injection intra­ musculaire, stériliser les équipements utilisés pour les

injections, recueillir des données statistiques. Sous la supervision de l'unité centrale, ces opérations peuvent être réalisées par des équipes d'auxiliaires médicaux

après un stage de formation de un ou deux mois. Deux types d'unité périphérique ont été envisagées;

-des équipes mobiles formées de ou 5 auxiliaires de santé dépendant organiquement du programme, travaillant directement sous la responsabilité du médecin de l'unité centrale et dont l'activité principale est la prophylaxie iodée. Ces unités comprennent un chef d'équipe, un chauf­ feur et 3 aides infirmiers. Si elles disposent d'un ap­ pui logistique local auprès des formations sanitaires, ces équipes peuvent travailler à un rythme rapide de l'ordre de 500 à 1 000 personnes traitées par jour. En raison du temps consacré aux déplacements et à la

sensibilisation des villageois aux objectifs du programme, on peut considérer que chaque équipe effectue le traite­ ment pendant environ 100 jours par an. On peut ainsi

estimer que dans ces conditions optimales impliquant un approvisionnement régulier en huile iodée et en carbu­ rant, chaque équipe est capable de traiter environ 75 000 personnes par an. Sur la base d'une réinjection à effec­ tuer tous les 5 ans, le traitement d'environ 350 000 personnes peut ainsi être poursuivi par une seule équipe et celui d'environ 1,5 million de personnes par U équipes,

-des unités polyvalentes, soit mobiles, soit fixes, de lutte contre les grandes endémies. Ces unités qui exis­ tent dans divers pays du tiers monde, notamment africains, assurent l'éradication ou la surveillance épidémiologique, de différentes endémies comme le paludisme, la maladie du sommeil, 1 ' onchochereose,, ,

162

.

Ces unités dépendent administrativement soit d’un organisme national ou régional, soit plus directement de formations médicales locales. L’unité centrale d’un programme de lutte contre le goitre, peut déléguer à

ces unités, le contrôle de l’endémie goitreuse pour

une région bien définie. L’unité centrale assure la for­ mation accélérée des équipes ainsi associées (une ou

deux semaines), distribue l’huile iodée et reçoit en échange les renseignements statistiques. Comme ces équi­ pes associées s’occupent de la surveillance de plusieurs

endémies, leur rythme de travail est généralement plus lent, de l’ordre de 15o à 500 personnes par jour.

10.3.3.3. LE MATERIEL

Le matériel le mieux à même de répondre aux exigences d’un programme de masse par équipe mobile a été étudié pour l’Ubangi.

L’huile iodée commercialisée en ampoules de 5 ml est un composé très stable à la chaleur qui ne nécessite donc pas de précautions lors du stockage. La dose uti­ lisée de façon standardisée étant de 1 ml pour tous les sujets, un approvisionnement de 100 litres permet le traitement de 100 000 personnes. Pour les injections, les seringues et aiguilles à usage unique sont trop coû­ teuses et chaque équipe est dotée d’une quantité impor­ tante d’aiguilles (plusieurs milliers) et de seringues à usages multiples. Du fait de la viscosité élevée du produit, des aiguilles d’un diamètre assez large (l mm) doivent être prévues. La stérilisation de ces aiguilles et seringues constituent une des tâches essentielles du personnel des équipes. Outre la possibilité qu’on les

équipes de faire stériliser leur matériel dans les centres médicaux existants, chacune d’elle est équipée d’un ap­ pareillage de stérilisation à air chaud qui permet une stérilisation à 120° â partir de réchauds utilisant

l’alcool à brûler. Un système supplémentaire de stérili­ sation à la vapeur ou dans l’eau bouillante est également suggéré. Il permet en cours de travail dans le village de stériliser aiguilles et seringues, la chaleur étant apportée par une petite bonbonne de butagaz facilement transportable. Pour le transport des équipes mobiles, des véhicules tout terrain sont nécessaires et au vu de la superficie étendue de la zone à couvrir,on a estimé que ces véhicules devaient également être capables d’em­ porter une quantité importante de matériel. Le choix s’est porté sur un véhicule possédant k roues motrices, une cabine 7 places et une benne arrière pouvant trans­ porter une tonne de matériel, du carburant et en cas d’urgence une civière.

Dans le document Disponible à / Available at permalink : (Page 165-170)