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et met en œuvre des critères précis de validation » ; d’autre part, « elle élabore des méthodes qui lu

POSITIVISME CONSTRUCTIVISME Finalité

I.4. Aménager les territoires

I.4.2. Une nouvelle approche du processus d’aménagement

I.4.2.2 La métropolisation des territoires

A partir des années 60, des interrogations sont portées sur de nouveaux aspects relatifs aux configurations territoriales, en relation avec le contexte politique, mais aussi avec le développement de nouvelles technologies liées à l’imagerie satellitale1. En France, les travaux sur la métropolisation sont relativement récents. Jusque vers la fin des années 80, la réflexion portait plutôt sur les métropoles d’équilibre2. Depuis elle s’est tournée vers la concentration spatiale, en relation avec les métropoles, la mobilité et la territorialisation des acteurs.

La métropolisation est pensée comme le processus qui transforme une ville en métropole3. Les aspects liés aux fonctions économiques supérieures4 sont particulièrement importants pour valoriser l'image du territoire urbain qui les possède. Toutes les villes ne sont pas touchées par ce processus, les auteurs s'accordant sur un seuil minimal de population de 500 000 habitants. Pour N. CATTAN

« les villes se trouvant en deçà sont peu touchées. A l'inverse, pour les villes de plus de 0,5 millions d'habitants, la proximité (phénomène de concentration dans l'agglomération) de potentiels élevés de production de connaissances, de capacité de Recherche-développement (publique et privée) constitue un avantage certain5 ».

La distribution spatiale de ces phénomènes ne se fait pas au hasard. Au niveau de l’aire urbaine, les fonctions métropolitaines tendent à se concentrer en certains points qui procurent des aménités fortes. La proximité des centres de recherche, des campus universitaires est ainsi privilégiée. De même, les nœuds des réseaux de communication sont valorisés. Au niveau national, la partie supérieure du réseau urbain concentre ces fonctions, chaque grande ville s'appuyant sur ses points forts et

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Durant la guerre froide, américains et soviétiques ont initié des colloques sur la cybernétique, posant la question du contrôle de l'information, notamment celle concernant la connaissance des territoires. En 1969, la première image satellitale du delta du Nil la nuit, fait apparaître de multiples foyers lumineux disséminés, traduisant des configurations spatiales inédites.

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La métropolisation se surajoute à l’urbanisation. Expression de M. BASSAND, D. JOYE et J.-P. LERESCHE cité dans S. LEROY « Sémantique de la métropolisation », L'Espace géographique, Belin- Reclus, Paris, 2000, n°1, pp. 79/86.

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"Aujourd’hui, la terminologie moderne donne au terme un sens fonctionnel : la métropole possède un

rayon d’influence qui s’étend sur d’autres villes. Ces autres villes étant plus ou moins éloignées, cela induit « une échelle d’observation ». F. MORICONI-EBRARD « L’urbanisation du monde depuis

1950 », Anthropos, collection Villes, Paris, 1993, 372 pages, pp. 276/277.

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Selon les auteurs les terminologies varient pour définir ces fonctions. L'I.N.S.E.E. a retenu onze critères liés à un haut niveau de qualification. P. JULIEN "Onze fonctions pour qualifier les grandes villes", INSEE Première, n°840, Mars 2002.

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N. CATTAN, D. PUMAIN, C. ROZEMBLAT, TH. SAINT-JULIEN, « Le système des villes européennes », Anthropos, collection Villes, Paris, 1999, 197 pages, p. 47.

les valorisant, comme la finance à Lille, les transports à Marseille, l'informatique et la recherche à Toulouse et Grenoble ou les biotechnologies à Lyon. Au niveau international, des hiérarchies nouvelles apparaissent et des interrogations se portent alors sur la position des villes françaises. Missionné par la DATAR en 1989, R. BRUNET avait pour objectif

« d’identifier les cités françaises dont on peut estimer qu’elles ont une taille européenne pour faire face à leurs concurrentes situées hors de l’Hexagone1 ».

La métropolisation génère aussi un phénomène de dilatation spatiale, lié à une mobilité généralisée des hommes, des marchandises, des capitaux, des informations de plus en plus loin, de plus en plus vite et à un coût moindre. Pour J. VIARD,

« la circulation a pris sa place comme fondement de notre être au monde2 ». Les Technologies de l’Information et de la Communication (T.I.C.) sont un des fondements de cette révolution car elles ont dopé la performance des réseaux en termes de capacité et de rapidité, ce qui fait émerger de nouvelles configurations spatiales. Avec les télécommunications et notamment la téléphonie mobile, on peut parler d’ubiquité des lieux, de coprésence spatiale. Cependant, avec l’augmentation des vitesses de déplacement, l’espace métrique a tendance à se dilater3, les limites entre espaces urbain et rural devenant beaucoup plus floues. De la notion de banlieues des années 70, nous sommes passés aujourd’hui à celle d’espace

périurbain4 qui s’étale jusqu’à un autre centre urbain, ce qui est une des caractéristiques de la métropolisation.

Le processus de métropolisation modifie fortement la perception des territoires. On semble assister à la fin des mailles territoriales face à l’émergence des réseaux. Cependant, ce type de réflexion centrée sur les structures spatiales ne doit pas faire

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cité dans J. BOUINOT, « La ville compétitive : les clefs de la nouvelle gestion urbaine », Economica, Paris, 2002, 180 pages, p. 36

2

J. VIARD (1994), dans S. LEROY, ibidem, p. 81.

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Actuellement, les déplacements quotidiens se pratiquent dans un rayon de 80 km autour du domicile. Par contre, le temps passé pour effectuer les trajets n'a pas varié. Nous sommes passés d'une « vitesse

moyenne de 5 km/h pour la période 1851-1891 (déplacement à pied) à 56 km/h pour la période 1954/1990 (déplacement motorisé) ». D. PUMAIN, A. BRETAGNOLLE et M. DEGORGE-LAVAGNE

« La ville et la croissance urbaine dans l'espace-temps », Mappemonde, n°55, 1999.3, pp. 38/42. De même, le temps moyen pour les déplacements domicile/travail (35 mn) est resté stable depuis 20 ans. M. BERGER, Th. SAINT-GERAND, F. BAUCIRE, « Les ménages contre les aménageurs ? Migrations résidentielles et navettes domicile-travail des périurbains en Ile de France », in C. BLAYO et A. PARANT « Démographie et aménagement du territoire », P.U.F., Paris, 1999, 472 pages, p. 421.

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Pour certains auteurs, la mobilité étant répandue au niveau mondial, la distinction ville/campagne n’est plus de mise. Ainsi H. KATO, pour qui le terme d’urbanisation devrait être abandonné à partir du

moment où, grâce aux technologies nouvelles, on peut disposer des mêmes biens et services aussi bien dans les espaces ruraux que dans les espaces urbains. Cité par J.-P. FERRIER dans J.-P. PAULET "Les

oublier que l’espace est habité par des individus qui ont des idées, agissent et participent à la construction de leur territoire. A une échelle locale, l’adéquation entre les aires des collectivités territoriales et les pratiques des habitants n’est plus toujours réalisée, ce qui pose des problèmes de gestion de l’espace.