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aussi peut être normative ; l’observation et la recherche intensifiées par le recours à un média donné ; la

HYPOTHESES CHOIX DIDACTIQUE

II.1. Accessibilité d’un lycée et transport scolaire : former les acteurs à la compréhension d’un système.

II.1.1 Choix didactiques

A partir des concepts fondamentaux de la discipline, il s’agit de construire une démarche s’appuyant sur quelques concepts en gardant toujours à l’esprit qu’ils appartiennent à une trame au sein de laquelle ils prennent tout leur sens. La trame conceptuelle de référence sur laquelle nous nous appuyons est présentée avec la figure 121. Concevoir un parcours de formation consiste à construire une nouvelle trame conceptuelle ciblée sur les concepts que l’on souhaite développer. La rendre la plus explicite possible représente un enjeu pour construire une formation logiquement articulée autour de ces concepts.

Dans un établissement scolaire du second degré, sous tutelle de l’Education Nationale, les choix didactiques sont définis a priori et présentés dans les programmes officiels. Nous avons déjà discuté cet aspect et montré le manque de cohérence conceptuelle de l’ensemble de l’édifice.

Notre expérimentation porte sur l’accessibilité d’un lycée en comparant les différents moyens de communication disponibles. Elle fait référence au concept de territoire, aussi bien dans le sens d’espace sensible (acteurs – utilisateurs des réseaux construisant une représentation de l’espace à partir des signes perçus) que d’espace

métrique (lignes et points formant des réseaux positionnés dans l’espace). Elle doit

aussi s’insérer dans les programmes des classes de Première, option Scientifique, des lycées généraux et technologiques. Le programme de géographie est ciblé sur les concepts (le programme officiel parle de notion) de territoire et réseau qui sont abordés selon trois axes. Le premier traite de l’organisation de l’espace (pôles,

réseaux de communication, analyse de la mobilité à travers les flux), le second de la différenciation spatiale (lieu, localisation, distance entre ces lieux), le troisième de

l’aménagement des territoires (rôle des acteurs et de leurs représentations). Cet ensemble fait appel aussi bien à des concepts de l’espace métrique que de l’espace

sensible, sans aucune volonté de catégorisation. La demande de l’institution est forte

pour que l’espace local2 soit valorisé car les élèves font partie des acteurs et se trouvent ainsi impliqués dans les choix d’aménagement (ANNEXE IV). Des liens avec

1

Figure 12 : proposition de trame conceptuelle en géographie, p. 78.

2

A propos de la partie Disparités spatiales et aménagement (Thème 3, partie 3) : « cette question est

abordée à partir d’une étude de cas sur l’aménagement d’un territoire des territoires conduite à l’échelle locale (agglomération ou “pays”). Elle permet d’identifier la multiplicité des acteurs (acteurs institutionnels, entreprises, associations) et de décrire les politiques mises en œuvre ». B.O. Hors Série

l’Education Civique Juridique et Sociale (E.C.J.S.) sont aussi à construire car les savoirs géographiques possèdent des dimensions sociales, éthiques et politiques1. Les intitulés sont d’ailleurs plus précis dans les programmes d’E.C.J.S. et insistent sur la démarche intellectuelle des élèves2 (ANNEXE V). Plus récemment, la prise en compte de l’éducation à la gestion durable des territoires renforce la demande de l’institution, quant à une approche ciblée sur

« la sensibilité, l’initiative, la créativité, le sens des responsabilités et de l’action3 ».

Mettre en adéquation les attentes de l’institution et les savoirs scientifiques géographiques n’est pas un exercice trop délicat, les programmes étant très largement formulés dans une logique de récit descriptif plus que de construction intellectuelle. Le flou des notions présentées laisse aussi une marge de manoeuvre importante.

Pour cette expérimentation, nous avons construit une trame conceptuelle (figure 18) mettant en évidence les liens conceptuels donnant du sens au discours : nous avons relié les concepts du programme (qui apparaissent en gras) aux concepts fondamentaux de la géographie. Par exemple, le concept de flux appartient à l’espace métrique et est relié aux concepts de pôle et de réseau. En suivant les chemins de la trame, il peut être relié à point, forme, objet, espace et territoire. De même, les acteurs construisent des représentations à partir de signes perçus dans l’espace sensible, ceux-ci faisant référence aux objets de l’espace métrique.

1

« La géographie introduit à la notion d'espace et à la mise en évidence des intérêts, privés ou publics, individuels ou collectifs, qui peuvent se manifester à son propos ». B.O. Hors Série n°7, 31/08/2000.

2

« (…) qu’on ne naît pas citoyen mais qu'on le devient, qu'il ne s'agit pas d'un état, mais d'une conquête

permanente ; le citoyen est celui qui est capable d'intervenir dans la cité : cela suppose formation d'une opinion raisonnée, aptitude à l'exprimer, acceptation du débat public. La citoyenneté est alors la capacité construite à intervenir, ou même simplement à oser intervenir dans la cité ». B.O. Hors Série

n°7, 31/08/2000.

3

« Le concept de développement durable revêt une dimension éducative particulièrement riche, en ce

qu’il prend en compte : les différentes échelles d’espace et de temps, la complexité du domaine dont les multiples composantes, interagissant entre elles, appellent une approche systémique, les différents axes d’analyse scientifique (…), la complexité des questions et des réponses envisagées, ce qui implique une approche critique et met en valeur l’importance des choix et la responsabilité de chacun dans ces choix ». Circulaire relative à la généralisation d’une éducation à l’environnement pour un développement

J.-Y. PIOT

Figure 18 : trame conceptuelle pour l’expérimentation 1

Au cours de cette formation, nous avons aussi utilisé des T.I.C. : des logiciels de traitement de texte, de conception de diaporama et un S.I.G. Les concepts induits par ces outils sont bien évidemment à prendre en compte. Concevoir un texte et/ou un diaporama, une carte à l’aide d’un logiciel implique d’accepter la mise en forme proposée par l’outil. Nous retrouvons bien ici la dichotomie entre espace sensible et espace métrique, puisque l’élaboration d’un contenu passe par une mise en forme intellectuelle (individu cognitif) qui se traduit ensuite matériellement (mais virtuellement) sur un support (écran d’ordinateur). Le S.I.G. et le logiciel de diaporama fonctionnent à partir des concepts de primitives graphiques (point, ligne, surface). Pour les élèves, il s’agit de passer d’une représentation globale d’un élément dans l’espace sensible à sa reconstruction dans un espace métrique à l’aide de ces primitives graphiques. En les associant, ils pourront recréer des objets plus ou moins complexes.

Cette démarche conceptuelle effectuée dans un premier temps est importante pour donner tout son sens au processus de formation mis en place.