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Lien entre le niveau d’interférence et les indices complémentaires

B. Analyse de modération

1.3 Etude 1 (partie b): effet de la comparaison sociale

1.3.6 Lien entre le niveau d’interférence et les indices complémentaires

L’examen des corrélations entre indices doit nous permettre de faire des inférences sur les les stratégies utilisées (cf. Tableau 8).

Tableau 8. Corrélations entre les indices de stratégies de traitement et l’indice principal d’interférence au test de Stroop selon le groupe d’âge.

Age Interférence

(incongruents – mots)

Amorçage négatif

Facilitation Erreurs

Agés (n = 24)

Interf Total .110 .568** -.453* .558** -.043

Interf CA (n = 11) .038 .610* -.521 .410 -.215

Interf CD (n = 13) .190 .421 -.297 .808** .116

Jeunes (n = 30)

Interf Total .313 .577** -.152 .698** .111

Interf CA (n = 15) .581* .742** .129 .692** .214

Interf CD(n = 15) .060 .505 -.419 .721** .017

Note. ** p<.01 (2 tailed) * p<.05 (2 tailed). Interf = Interférence au Stroop (incongruents – signes); CA = Feed-back de Comparaison Ascendante; CD = Feed-back de Comparaison Descendante

Tout d’abord, les résultats montrent que, dans l’ensemble, au sein de chaque groupe d’âge les deux indices d’interférence étaient corrélés entre eux. De plus, l’indice de facilitation était positivement corrélé au niveau de l’interférence. Cela suggère qu’une activation forte de la dimension distractrice était en lien avec un niveau d’interférence plus élevé. L’indice d’amorçage négatif était négativement corrélé avec le niveau d’interférence chez les participants âgés alors qu’une telle corrélation était absente chez les jeunes. L’examen de cette corrélation selon les types de feed-back de comparaison sociale ne donne quant à elle aucun résultat interprétable.

1.3.7 Covariations de variables non cognitives

Des ANOVAs (2 groupes d’âge * 2 types de feed-back comparaison sociale) ont été réalisées sur une série de variables de nos questionnaires (c.-à-d. anxiété (état), état de forme actuel, jugement sur les performances, effort, estime de soi (état), sentiment de contrôle (état), niveau de distraction). Un effet principal du type de feed-back de comparaison sociale était

présent pour le jugement sur les performances des participants (p<.001), leur niveau d’effort (effet tendanciel, p = .052) et pour leur sentiment de contrôle (p<.05). Ainsi, les participants qui avaient reçus un feed-back de comparaison descendante (m = 3.43) jugeaient leurs performances de manière plus favorable que ceux confrontés au feed-back de comparaison ascendante (m = 2.86), rapportaient plus d’efforts (m = 3.56 vs m = 3.31) et avaient le plus fort sentiment de contrôle sur leurs performances (m = 3.14 vs m = 2.78). Aucun effet significatif du type de feed-back de comparaison sociale n’a été trouvé pour les autres dimensions mesurées.

1.4 Discussion

Cette première étude, en deux parties, avait deux objectifs. Le premier était d’examiner l’influence d’un stéréotype négatif sur le vieillissement, sur la manifestation ou non des différences d’âge dans le niveau d’interférence. Le second était d’étudier l’effet de modulation possible de l’effet de la menace identitaire associée aux stéréotypes négatifs sur le niveau de l’interférence par des feed-back de comparaison sociale ascendante et descendante.

Pour ce qui est de notre premier objectif, nous faisions plus précisément l’hypothèse qu’il était possible de produire des variations dans les performances selon le niveau de menace identitaire associé à la situation de test. Nous nous attendions à une variation situationnelle du niveau d’interférence couleur-mot au test de Stroop. L’ampleur des différences d’âge devait être importante en situation de validation du stéréotype (GCE + SV) et minime dans la situation où un feed-back positif était délivré (GCNE + FP). La situation dans laquelle aucune manipulation explicite et systématique n’était effectuée (GCNE) devait occuper un statut intermédiaire. Cette situation était cependant vue comme défavorable pour les âgés puisque l’hypothèse d’une intervention implicite des stéréotypes négatifs sur le vieillissement était faite. Les résultats de cette étude s’avèrent globalement conformes à nos attentes. D’une part, les participants jeunes et les âgés ne se différenciaient pas, de manière significative, dans la situation de feed-back positif (GCNE + FP) alors que les mêmes âgés montraient un niveau d’interférence nettement supérieur à celui des jeunes dans une situation de test, plus défavorable, qui validait de manière explicite les stéréotypes négatifs associés au vieillissement (GCNE + SV). Ces effets peuvent être compris en termes de « menace par le stéréotype » pour les âgés (Steele, 1997; Steele & Aronson, 1995) et en termes de « stereotype lift » (Walton & Cohen, 2003) pour les jeunes. Enfin, la différence

jeunes-âgés s’exprimait dans la situation qui n’impliquait pas d’activation volontaire et systématique du stéréotype négatif. L’ampleur des différences d’âge dans cette situation conduisait à des conclusions similaires à celle qui était la plus défavorable aux personnes âgées (GCNE + SV). A ne considérer que cette situation, en apparence la plus neutre et de fait la plus classique, on est une fois de plus contraint d’admettre l’infériorité intrinsèque des âgés sur leurs homologues plus jeunes. Mais à la vue de l’ensemble des résultats, cette conclusion apparaît abusive. En effet, la différence observée entre jeunes et âgés dans la situation de test la plus classiquement utilisée (GCNE) semble aussi traduire, sous l’effet de la seule consigne de vitesse, l’activation implicite du stéréotype négatif. Il faut encore mentionner le fait que ces variations étaient observées même lorsque la vitesse de traitement était prise en compte dans les analyses statistiques (cf. Verhaeghen & de Meersman, 1998), suggérant une intervention du stéréotype négatif sur la composante liée plus spécifiquement au contrôle de l’attention. Ces résultats suggèrent ainsi de manière très claire que l’absence de prise en compte des enjeux identitaires en lien avec une situation de test se fait aux dépens des performances des personnes âgées. A un niveau général, cette étude montre l’importance centrale de la situation de test dans l’étude des différences d’âge. Elle suggère aussi que les résultats contradictoires de la littérature sur les différences d’âge au Stroop (pour une revue voir Verheaghen & de Meersman, 1998) pourraient être expliqués, en partie du moins, par des situations de test variables entre les différents laboratoires expérimentaux et non pas uniquement par les différences dans le matériel, raison la plus fréquemment invoquée. Les études des effets du vieillissement sur l’interférence au Stroop ne décrivent généralement pas, ou très peu, les caractéristiques de l’environnement de test (nombre et âge des expérimentateurs, lieu de test, etc.). Les quelques éléments qui sont parfois mentionnés laissent cependant penser que les situations de test varient beaucoup entre études, en particulier pour ce qui est de leur potentiel « menaçant ». Par exemple, dans leur étude, Spieler et collaborateurs (1996) reçevaient les personnes âgées dans le cadre de l’« Alzheimer Disease Centrer » alors que, dans d’autres recherches, les participants âgés étaient vus à l’université (e.g.

Kieley & Hartley, 1997). Or, le type d’environnement de test choisi ne renvoie pas de la même manière les paticipants âgés aux stéréotypes négatifs sur le vieillissement.

Notre étude nous permet également d’aller plus loin dans la compréhension des interactions entre les stratégies de traitement des participants en fonction de la situation de test.

Contrairement à ce qui a souvent été constaté dans la littérature (Borella et al., 2009; de Ribaupierre et al., 2004; Kieley & Hartley, 1997; Little & Hartley, 2000;), les âgés présentaient généralement un effet d’amorçage négatif plus élevé que les jeunes. Dans la situation de feed-back positif, les deux groupes d’âge présentaient cependant un effet similaire. Les jeunes qui montraient le moins d’interférence dans la situation de test la plus favorable (c.-à-d. « stereotype lift »110 Walton & Cohen, 2003) étaient également ceux qui montraient le niveau d’amorçage négatif le plus fort. Ce qui permet d’exclure une explication de ces résultats par l’utilisation d’une stratégie visuelle faiblement consommatrice de ressources. La préservation de l’amorçage négatif, conjuguée avec l’absence de corrélation entre le niveau d’interférence et l’effet de facilitation, est un signe de la sollicitation importante de la capacité d’inhibition alors que le niveau de l’activation de la dimension interférente des items restait relativement stable. Ce qui pourrait aller dans le sens de la mise en œuvre d’un système de priorité attentionnelle (cf. Baron, 1986; Chajut & Algom. 2003; Huguet et al., 1999). Dans les deux autres situations de test, l’amorçage négatif n’était en revanche pas corrélé négativement au niveau de l’interférence, ce qui ne permet pas d’exclure l’adoption de stratégies visuelles par les participants qui montraient le moins d’interférence. Dans ces deux autres situations, les jeunes qui présentaient le plus faible niveau d’interférence semblaient davantage être ceux pour qui la dimension distractrice était la moins activée (c.-à-d. effet de facilitation). Pour les âgés, l’absence de corrélation négative significative entre le niveau de l’interférence et l’indice d’amorçage négatif ne permet pas d’exclure l’utilisation de stratégies visuelles de traitement de l’information ne sollicitant pas la capacité d’inhibition chez les âgés les plus performants. De plus, la présence d’une corrélation positive entre le niveau d’interférence et l’ampleur de l’effet de facilitation dans deux des trois situations de test suggère que, à l’instar des jeunes, l’activation de la dimension distractrice des items présentés était réduite chez les âgés qui présentaient le moins d’interférence. Pour les âgés, les stratégies de traitement en jeu dans la situation de validation explicite du stéréotype (GCNE + SV) restent peu claires. L’absence d’effet d’amorçage négatif et de facilitation suggère cependant que la manipulation réalisée a conduit à une forme de retrait attentionnel général (ou à la mise en place de stratégies visuelles alternatives).

Bien que les stratégies de traitement fussent de nature qualitativement assez similaire suivant les situations de test, les deux groupes se distinguaient cependant par leur état émotionnel

110 Cette situation est vue comme favorable aux jeunes en raison de la comparaison faite avec le groupe des âgés négativement stétéotypés (voir Walton & Cohen, 2003).

et leur appréhension subjective de la situation de test. Au vu de la littérature sur la « menace du stéréotype » (e.g. Abrams et al., 2006), nous nous attendions plus particulièrement à ce que les âgés, cibles des stéréotypes sur le vieillissement, montrent un niveau d’anxiété globalement plus élevé que celui des jeunes. Or, contrairement à nos attentes, les âgés rapportaient un état d’anxiété plus faible que celui des jeunes (p<.01). Ils se déclaraient par ailleurs en meilleure forme que les jeunes (p<.001), avaient plus le sentiment de pouvoir contrôler leurs performances au test (p<.01) et affirmaient être moins distraits que les jeunes (p<.01). Comment comprendre les évaluations plus favorables faites par les âgés ? Il faut en particulier relever que l’hypothèse de Steele et Aronson (1995) d’une élévation du niveau d’anxiété en situation de test pour les groupes « menacés » par un stéréotype n’a reçu jusqu’à présent qu’un faible soutien empirique dans la littérature sur la « menace du stéréotype » (Steele et al., 2002; Wheeler & Petty, 2001).

Les études réalisées dans ce cadre par Hess et collaborateurs avec des populations âgées sur une mesure de l’anxiété similaire à la nôtre (c.-à-d. STAI de Spielberger, 1983) ont également mis en évidence un plus faible niveau d’anxiété chez les âgés dans une étude (Hess et al., 2004, étude 1) ou une absence de différences dans d’autres (Hess et al., 2004, étude 2; voir aussi Hess et al.

2003; Hess & Hinson, 2006; mais voir Abrams et al., 2006). Il faut souligner que le plan expérimental adopté, qui impliquait une mesure de l’anxiété après que l’ensemble des manipulations avaient été réalisées, n’a pas permis d’examiner de manière plus fine l’influence de la situation de test sur l’état d’anxiété.

Enfin, nous nous attendions à ce que les caractéristiques de la situation de test, à l’instar des caractéristiques de la tâche à effectuer et son plus ou moins grand niveau de complexité (Kane & Engle, 2003; Long & Prat, 2002) représentent une charge variable pour la capacité de mémoire de travail de nos participants; une charge situationnelle plus élevée, en particulier celle en lien avec les stéréotypes négatifs sur le vieillissement, se traduisant par un niveau d’interférence plus marqué au test de Stroop. Nous nous attendions en particulier à observer une interaction directe avec la capacité en mémoire de travail des individus et les situations de test.

Ainsi, le pattern général d’interférence présenté au Stroop était le plus marqué chez les individus qui montraient un bas niveau d’empan dans une situation de test préalable aux manipulations. En revanche, le pattern de résultats des participants âgés ayant montré un empan élevé n’est pas similaire. En effet, pour ce sous-groupe la situation de feed-back positif (GCNE + FP) ne semble pas favoriser leurs performances. Nos analyses montrent que, outre leur profil de performances

dans les situations de test, les empans élevés se distinguaient des empans bas au sein de chaque groupe d’âge par une tendance à un plus fort sentiment de contrôle (trait).

Pour ce qui est de notre second objectif, nous faisions l’hypothèse d’une modulation possible de l’effet de « menace du stéréotype » par le feed-back de comparaison sociale avec l’endogroupe (Marx et al., 2005; Blanton et al., 2000; Suls et al., 2002). Pour les âgés, il était attendu que le feed-back de comparaison ascendante renforce le stéréotype négatif et conduise à une diminution des performances. Le feed-back de comparaison descendante devait quand à lui avoir un effet similaire au feed-back positif et conduire à une diminution du niveau d’interférence chez les âgés. Pour les jeunes, le pattern inverse était attendu (cf. Dumas et al., 2005; Huguet et al., 1999). Les résultats n’ont pas permis de mettre en évidence de différences significatives dans les effets des deux types de comparaison sociale sur le niveau d’interférence.

Cependant, une comparaison du niveau de l’interférence avant/après manipulation montre qu’un effet principal d’amélioration était présent. L’absence d’une situation contrôle pour cette partie du test permet difficilement de savoir si cette amélioration est due à un effet d’apprentissage ou à un effet général du feed-back de comparaison sociale quelle qu’en soit sa nature.

Par ailleurs, les indices utilisés nous ont donné les indications suivantes sur les stratégies de traitement cognitif en fonction du feed-back de comparaison sociale. Les participants des deux groupes d’âge qui montraient le moins d’interférence dans ces deux situations de test sont également ceux qui montraient l’effet de facilitation le plus fort. L’absence de mise en évidence d’un lien significatif à la suite du feed-back de comparaison ascendante pour les âgés semble être uniquement en lien avec une question de puissance de test. Cependant, contrairement à nos attentes, la diminution de l’interférence n’était pas liée chez les jeunes avec un effet d’amorçage négatif plus élevé. Cela ne permet pas d’exclure l’utilisation de stratégies visuelles de traitement.

Une corrélation entre faible niveau d’interférence et haut niveau d’amorçage négatif était en revanche présent chez les âgés.

Malgré l’absence d’effet au niveau de l’interférence, le feed-back de comparaison descendante a eu un effet sur l’évaluation de leur performance par les participants, sur le sentiment de l’effort fourni et sur le sentiment de contrôle sur les performances. Ces résultats suggèrent une certaine dissociation entre les sentiments subjectifs en situation de test et les

sources d’influences situationnelles sur les performances qui ne passent pas forcément par la conscience des participants (pour des résultats similaires voir Huguet et al., 2004).

En conclusion, les objectifs de cette première étude ont été partiellement atteints. En effet, l’hypothèse d’une influence des stéréotypes négatifs sur les performances en attention sélective, variable selon les situations de test, a trouvé un soutien empirique important. En revanche, l’idée d’une modulation différentielle de l’effet du stéréotype par différents types de feed-back de comparaison sociale n’a pu être démontré. Cela nous amène à relever quelques limites de cette étude. Le choix fait d’un plan de recherche intra-sujets visait à avoir une idée des changements dans les performances de mêmes participants et de contrôler les différences individuelles. Bien que ce choix ait de nombreux avantages (Howell, 2008), notamment en termes de puissance de test et de prise en compte de la variabilité interindividuelle, il comporte un certain nombre de limites influençant nos conclusions. En effet, ce genre de plan amène à se poser la question de l’effet d’ordre de passage dans les différentes situations de test qui, pour des raisons pratiques, était maintenu constant pour tous les participants. Dès lors, il est toujours possible d’invoquer la présence d’effet d’apprentissage pour expliquer une partie du profil de performances présenté par nos participants.

Tout d’abord, la situation de feed-back positif est réalisée en fin de première session et la diminution du niveau de l’interférence chez les âgés peut dès lors covarier, en partie du moins, avec un effet d’apprentissage. Ainsi, la diminution constastée de l’interférence au cours de la première session pourrait être un effet de familiarisation (apprentissage) avec la tâche par les âgés. Une seconde remarque qui peut être faite concernant l’apprentissage porte sur le niveau d’interférence, présenté dans la situation de validation du stéréotype, qui pourrait être influencé par le fait que cette situation intervenait en début de session, à un moment où une nouvelle familiarisation avec la tâche était nécessaire. A notre sens, deux types d’arguments peuvent être opposés à ces critiques. Tout d’abord, à un niveau théorique, les recherches sur la question montrent que les profils d’apprentissage sont relativement similaires entre jeunes et âgés (Bürki et al., 2008; Davidson et al., 2003; Dulaney & Rogers, 1994; voir cependant MacLeod, 1998).

Par ailleurs, les profils différents présentés par les âgés à empans bas et à empans élevés consécutivement à la délivrance du feed-back positif (GCNE + FP) ne vont pas dans le sens d’un simple effet d’apprentissage. On notera enfin que l’apprentissage pourrait même aller, a contrario, à l’encontre de la manifestation d’une influence de nos manipulations sur le niveau de

l’interférence. En effet, la familiarisation avec le test de Stroop, lors d’une première session, pourrait avoir limité la manifestation des effets de la validation du stéréotype effectuée lors de la seconde session de test. Dans ce sens, Bürki et collaborateurs (2008) ont constaté que le niveau d’interférence (Incongruent – signe) présenté lors d’une seconde session de test était inférieur à celui de la fin de première session (voir cependant Davidson et al., 2003). De plus, comme le notent Steele et Aronson (1995), les effets de « menace du stéréotype » semblent être les plus forts lorsque les personnes sont les moins familiarisées avec le test. Ainsi, les effets d’apprentissage pourraient expliquer l’absence de différence dans le niveau d’interférence des âgés entre la situation de validation du stéréotype et celle où le groupe contrôle n’est pas évoqué. Bien que notre pattern de résultats nous semble difficilement imputable à un simple effet d’apprentissage, une réplication de nos effets de « menace du stéréotype » avec un plan de recherche contrôlant les effets d’apprentissage est nécessaire afin d’éliminer toute interprétation alternative de ce type.

Ainsi, notre deuxième étude a eu pour but de reproduire ces premiers résultats avec un plan de recherche inter-sujets. La tentative de manipulation de feed-back de comparaison sociale sera abandonnée dans notre seconde étude pour deux raisons: tout d’abord, notre première étude a montré que la manipulation croisée du stéréotype et de la comparaison sociale posait des problèmes méthodologiques qui ne peuvent être résolus que par l’adoption d’un plan expérimental beaucoup trop lourd incluant pour chaque groupe d’âge une condition contrôle sans feed-back de comparaison sociale. Ainsi, la manipulation de ces deux dimensions au sein d’une même expérience ne paraît pas appropriée. Ensuite, au vu des résultats, il nous paraît essentiel d’aller plus avant dans la compréhension des effets situationnels en lien avec la manipulation du stéréotype.

2. Etude 2

La deuxième étude visait à répliquer les effets obtenus lors de la première étude, en adoptant un plan inter-sujets. Notre objectif était à nouveau de montrer que, suivant les situations de test111, l’ampleur des différences entre jeunes et âgés dans le niveau d’interférence pouvait varier. Nous faisons une nouvelle fois l’hypothèse d’une augmentation de l’ampleur des différences d’âge en situation de validation du stéréotype (GCE + SV). De plus, afin de pouvoir effectuer nos manipulations en début de session de test (c.-à-d. avant que des blocs du Stroop aient été réalisés), le feed-back positif a été remplacé dans cette étude par une situation d’invalidation du stéréotype (GCE + SIV) que nous décrirons plus en détail dans la suite de notre texte. Les changements effectués ont été en grande partie inspirés par des manipulations souvent utilisées dans la littérature sur la « menace du stéréotype » avec les jeunes adultes. Au vu de nos

La deuxième étude visait à répliquer les effets obtenus lors de la première étude, en adoptant un plan inter-sujets. Notre objectif était à nouveau de montrer que, suivant les situations de test111, l’ampleur des différences entre jeunes et âgés dans le niveau d’interférence pouvait varier. Nous faisons une nouvelle fois l’hypothèse d’une augmentation de l’ampleur des différences d’âge en situation de validation du stéréotype (GCE + SV). De plus, afin de pouvoir effectuer nos manipulations en début de session de test (c.-à-d. avant que des blocs du Stroop aient été réalisés), le feed-back positif a été remplacé dans cette étude par une situation d’invalidation du stéréotype (GCE + SIV) que nous décrirons plus en détail dans la suite de notre texte. Les changements effectués ont été en grande partie inspirés par des manipulations souvent utilisées dans la littérature sur la « menace du stéréotype » avec les jeunes adultes. Au vu de nos