• Aucun résultat trouvé

Comme mentionné dans la méthode, l’effet de nos manipulations n’était plus mesuré sur 3 blocs d’items Stroop mais sur 6 blocs. Ce choix a été fait afin d’avoir une idée de l’effet de nos manipulations dans la durée du test. En effet, les effets de « menace du stéréotype » sont susceptibles d’être plus forts en début de test lorsque les participants sont les moins familiarisés avec la tâche. A cette fin, nous avons fait un premier examen global de l’évolution des temps bruts entre la première et la deuxième partie du test. Des ANOVAs à mesures répétées (2 groupes d’âge * situation de test; Groupe contrôle non évoqué (GCNE), Groupe contrôle non évoqué + Stéréotype invalidé (GCE + SIV), Groupe contrôle évoqué + Stéréotype validé (GCE + SV) * 2 parties (durée du test) sur les différents types d’items du test avec les groupes d’âge et les 3 situations de test comme facteurs inter-sujets et les deux parties du test de Stroop comme facteurs intra-sujets ont été réalisées. Nous nous sommes intéressé aux interactions de nos variables dépendantes avec la durée du test. Tout d’abord, les résultats montrent (cf. Figure 10) un effet d’interaction avec le groupe d’âge pour les items incongruents amorcés, F(1,94) = 8.414, p =

<.01 (ηp2 = 0.08), les items incongruents, F(1,94) = 6.647, p = <.05 (ηp2 = 0.07), les mots, F(1,94) = 3.401, p = .07 (ηp2 = 0.04), et les signes, F(1,94) = 2.597, p = <.05 (ηp2 = 0.05) mais pas avec les items congruents F(1,94) = 0.930, p = .337 (ηp2 = 0.01). Cela va dans le sens d’effets différents de la durée du test entre les jeunes et les âgés. De plus, les résultats montrent (cf. Figure 10 et Figure 11) un effet d’interaction avec la situation de test pour les temps bruts des items incongruents, F(2,94) = 2.936, p = .06 (ηp2 = 0.06), pour ceux des signes, F(2,94) = 2.597, p = .080 (ηp2 = 0.05) mais pas ce type d’effet d’interaction avec les autres types d’items (Incongruents amorcés, mots, congruents). Cela va dans le sens d’effets différents de la durée sur nos situations. Que cet effet soit constaté sur deux des types d’items les plus cruciaux de nos manipulations est problématique dans une perspective de comparaison de nos résultats avec ceux de notre première expérience. Comme le montre une comparaison plus spécifique entre deux de nos situations sociales de test, les patterns étaient différents entre jeunes et âgée ainsi qu’entre situations de test. Ainsi l’effet de la durée du test dans la situation où le stéréoype est invalidé (GCNE + SV) ou validé (GCNE + SIV) n’est pas le même et va dans un sens inverse de nos

hypothèses. Nous discuterons par la suite de notre texte du rôle de la durée du test. A cause de cet effet de la durée du test et afin de permettre la comparaison avec les résultats de notre première étude, les indices présentés dans la suite de notre texte ne seront calculés que sur la première

Figure 10. Temps de dénomination des items incongruents pour les deux parties du test pour les deux groupes d’âge (moyennes et erreurs standard)

Figure 11. Temps de dénomination des signes pour les deux parties du test pour les deux groupes d’âge (moyennes et erreurs standard)

2.2.4 Niveau d’interférence

(Incongruents – signes; blocs 1 à 3)

Une ANOVA (2 groupes d’âge * 3 situations de test; Groupe contrôle non évoqué (GCNE), Groupe contrôle non évoqué + Stéréotype invalidé (GCE + SIV), Groupe contrôle évoqué + Stéréotype validé (GCE + SV) sur l’indice d’interférence (incongruents – signes; blocs 1 à 3)

a été réalisée. Les résultats montrent (cf. Figure 13) uniquement un effet principal du groupe d’âge, F(1,94) = 15.611, p< .001 (ηp2 = 0.14). Afin de tester plus spécifiquement nos hypothèses sur les modifications de la taille des différences d’âge dans le niveau d’interférence suivant la situation de test, trois contrastes orthogonaux ont été testés. Ceux-ci montrent, conformément à nos hypothèses (1°) que la différence d’interférence entre âgés (m = 174.15 ms; σ = 142.91) et jeunes (m = 110.91 ms; σ = 50.57) était présente mais non significative dans la situation de test minimisant l’effet des stéréotypes négatifs liés au vieillissement (c.-à-d. GCE + SIV). (2°) que la différence entre âgés (m = 236.66 ms; σ = 156.59) et jeunes (m = 108.75 ms; σ = 88.22) était significative dans la situation de validation du stéréotype (p<.01). En revanche, contrairement à nos hypothèses, dans la situation GCNE la différence entre âgés (m = 176.08 ms; σ =102.38) et

principales aient été réalisées sur 3 blocs d’items, le pattern de différences d’âge présenté selon les situations de test variait suivant la durée du test. En effet, les analyses faites sur le premier bloc d’items du test (c.-à-d. immédiatement après les manipulations) ont mis en évidence un pattern de résultats conforme à nos hypothèses.

A l’instar des analyses précédentes, les résultats des analyses après le premier bloc (cf.

Figure 12) montraient un effet principal du groupe d’âge (p<.001). La décomposition en trois contrastes orthogonaux selon les situations de test font ressortir un pattern de différences plus accentué et conforme à nos hypothèses pour chacune des situations. En effet, ceux-ci montrent (1°) que la différence d’interférence entre âgés (m = 193.36 ms; σ = 135.16) et jeunes (m = 129.22 ms; σ = 64.41) était présente mais non significative dans la situation de test minimisant l’effet des stéréotypes négatifs liés au vieillissement (c.-à-d. GCE + SIV); (2°) que la différence entre âgés (m = 269.25 ms; σ = 258.23) et jeunes (m = 94.85 ms; σ = 87.79) était significative dans la situation de validation du stéréotype (p<.001); (3°) qu’une différence entre âgés (m = 207.12 ms;

σ = 126.83) et jeunes (m = 110.17 ms; σ = 98.91) était présente dans la situation de test GCNE

Figure 13: Indice d’interférence (blocs 1 à 3) par groupe d’âge et par situation de test (moyennes et erreurs standard)

Le pattern présenté dans les trois derniers blocs était le suivant. Comme les précédentes, ces analyses montraient un effet principal de l’âge (p<.05). La décomposition de cet effet en trois contrastes orthogonaux montre que (1°) que la différence d’interférence entre âgés (m = 173.65 ms; σ = 135.47) et jeunes (m = 102.00 ms; σ = 57.00) était présente et significative (p<.05) dans la situation de test minimisant l’effet des stéréotypes négatifs liés au vieillissement (c.-à-d.

ns ns ***

ns ***

*

GCE + SIV); (2°) que la différence entre âgés (m = 177.30 ms; σ = 129.22) et jeunes (m = 82.06 ms;

σ = 72.27) était significative dans la situation de validation du stéréotype (p<.001); (3°) qu’une différence entre âgés (m = 154.08 ms; σ = 85.66) et jeunes (m = 131.12 ms; σ = 70.97) n’était pas présente dans la situation de test GCNE.

2.2.5 Indices complémentaires

A. Amorçage négatif

(Incongruent amorcé – Incongruent amorce; blocs 1 à 3)

Une ANOVA (2 groupes d’âge * 3 situations de test) sur l’indice d’interférence

(incongruents cible – incongruents amorce; blocs 1 à 3) a été réalisée. Les résultats ne montrent aucun effet significatif. Ainsi l’amorçage négatif présenté par les âgés (m = 29.76 ms; σ = 155.56) n’était pas significativement différent de celui des jeunes (m = 15.41 ms; σ = 81.59) dans toutes les situations de test.

B. Facilitation

(Congruents – signes; blocs 1 à 3)

Une ANOVA (2 groupes d’âge * 3 situations de test) sur l’indice d’interférence (congruents – signes; blocs 1 à 3) a été réalisée. Les résultats montrent (cf. Figure 14) uniquement un effet principal du groupe d’âge, F(1,94) = 3.856, p = .05 (ηp2 = 0.04). Un effet de facilitation était présent chez les âgés (m = -10.89 ms; σ = 101.56), mais pas chez les jeunes (m = 23.37 ms; σ = 60.20).

C. Interférence 2

(Incongruents – mots; blocs 1 à 3)

Une ANOVA (2 groupes d’âge * 3 situations de test; GCNE, GCNE + SIV, GCE + SV) sur l’indice d’interférence (incongruents – mots; blocs 1 à 3) a été réalisée. Les résultats montrent (cf.

Figure 14) uniquement un effet principal tendanciel du groupe d’âge, F(1,94) = 3.374, p = .07 (ηp2 = 0.04). A un niveau descriptif, on constate cependant que l’effet de l’âge était principalement expliqué par les différences entre âgés (m = 116.07 ms; σ = 110.31) et jeunes (m = 61.57 ms; σ = 63.61) dans la situation de validation du stéréotype.

D. Erreurs

Une ANOVA (2 groupes d’âge * 3 situations de test; GCNE, GCNE + SIV, GCE + SV) sur le nombre d’erreurs a été réalisée. Les résultats montrent (cf. Figure 14) uniquement un effet principal tendanciel du groupe d’âge, F(1,95) = 3.044, p = .084 (ηp2 = 0.03). A un niveau

Figure 14: Indices de facilitation, d’interférence 2 et nombre d’erreurs utilisés au test de Stroop (moyennes et erreurs standard)

2.2.6 Lien entre le niveau d’interférence et les indices complémentaires

L’examen des corrélations entre indices doit nous permettre de faire des inférences sur les stratégies utilisées (cf. Tableau 11).

Tableau 11. Corrélations entre l’indice principal d’interférence du test de Stroop et les autres indices complémentaires selon le groupe d’âge (blocs 1 à 3).

Age Interférence Incongruents - mots

Amorçage négatif

Facilitation Erreurs

Interf Agés (n = 46) .200 .491* .110 .145 .333*

GCNE (n = 15) .287 .621 -.186 -.270 .661

GCE + SIV (n = 16) .368 .912** -.652 .728* .737*

GCE+ SV(n = 15) -.059 .782* -.507 -.652 .317

Jeunes

Interf Jeunes (n = 55) .134 .639* -.290* .493* .150

GCNE (n = 21) -.121 .436 -.520 .331 .415

GCE + SIV(n = 19) .479 .259 .203 .831** -.319

GCE+ SV(n = 15) -.116 .762* -.170 .272 .373

Note. ** p<.01 (2 tailed) * p<.05 (2 tailed); Interf = Interférence au Stroop (incongruents – signes); GCNE = Groupe contrôle non évoqué; GCNE + SIV = Groupe contrôle évoqué + Stéréotype Invalidé; GCE + SV = Groupe contrôle évoqué + Stéréotype validé

Les résultats montrent que, au sein de chaque groupe d’âge, nos indices d’interférence sont corrélés entre eux. L’absence de telles corrélations dans toutes les situations peut s’expliquer par une question de puissance en lien avec nos tailles d’échantillon. Pour les âgés, une interférence moins élevée est en lien avec une meilleure précision de réponse alors que cette relation n’est pas présente pour les jeunes. Pour ces derniers, un niveau d’interférence moins élevé est corrélé avec un effet d’amorçage négatif et de facilitation plus fort. De plus, il faut noter que l’absence de corrélation chez les âgés entre la mesure d’interférence et celle d’amorçage négatif pourrait à première vue aller dans le sens de l’implication de deux formes d’inhibition distinctes (e.g. Kieley & Hartley, 1997; Kramer et al., 1994). Cependant, la prise en compte plus détaillée de chaque situation de test conduit à des conclusions un peu différentes. Les corrélations présentes dans chacun des groupes d’âge suggèrent que, dans la situation GCE + SIV, les membres de chaque groupe d’âge qui montraient le plus faible niveau d’interférence étaient

également ceux qui attestaient du plus fort effet de facilitation. Ainsi, l’égalité dans le degré d’interférence entre jeunes et âgés, dans cette situation, suggère que les deux groupes ont montré des niveaux d’inhibition aussi efficaces l’un que l’autre. Cette absence de différence ne semble pas due à un effet d’activation moindre chez les âgés.

2.2.7 Covariations de variables non cognitives

Des ANOVAs à mesures répétées (2 groupes d’âge * 3 situations de test) sur une série de variables de nos questionnaires (c.-à-d. anxiété (état), état de forme actuel, jugement sur les performances, effort, estime de soi (état), sentiment de contrôle (état), niveau de distraction) avec les groupes d’âge et les 3 situations de test comme facteurs inter-sujets ont été réalisées. Les variables suivantes montraient des effets principaux du groupe d’âge. Les âgés (m = 3.45) se déclaraient en meilleure forme (p<.001) que les jeunes (m = 2.64) et rapportaient une estime de soi (état) meilleure (p<.01) que celle des jeunes (m = 13.82 vs m = 11.60). Ils jugeaient cependant leurs performances comme moins élevées (p = 067) que celle des jeunes (m = 3.12 vs m = 3.32), déclaraient avoir fait moins d’efforts (m = 3.46 vs m = 3.67) (p<.05) et être moins distraits que les jeunes (m = 4.47 vs m = 3.96) (p<.001). Enfin, un effet d’interaction entre groupe d’âge et situation de test était présent au niveau du sentiment de contrôle (état) (effet tendanciel, p = .098). La décomposition de l’interaction montre que les âgés déclaraient un moins bon sentiment de contrôle que les jeunes uniquement dans la situation de validation du stéréotype (m = 2.91 vs m = 3.11) relativement à la situation d’invalidation du stéréotype (m = 3.19 vs m = 2.84) et à la situation GCNE (m = 3.25 vs m = 2.94) dans lesquelles leur sentiment de contrôle était supérieur. Aucun effet significatif n’a été trouvé pour les autres dimensions mesurées.

2.2.8 Rôle des différences de capacité en mémoire de travail

A. Corrélations entre indicateurs de capacité en mémoire de travail

Tableau 12. Corrélations et corrélations partielles contrôlant pour l’âge entre les deux tests de mémoire de travail

Age Reading Span Operation Span

Population totale (n = 101)

Reading Span -.391** 1 .779**

Operation Span -.489** .816** 1

Agés (n = 46)

Reading Span -.065 1 .704**

Operation Span -.210 .824** 1

Jeunes (n = 55)

Reading Span .108 1 .831**

Operation Span .051 .704** 1

Note. ** p<.01 (2 tailed) * p<.05 (2 tailed). Les correlations présentées en gris contrôle pour l’âge

Ces premières analyses montrent donc la pertinence de nos deux mesures de capacité en mémoire de travail et permettraient le calcul d’un score composite de ces deux mesures.

Cependant, à l’inverse du score de l’empan de lecture, la mesure d’Operation Span a été administrée après que nos manipulations situationnelles avaient été réalisées. Dès lors, contrairement au Reading Span, cette mesure est susceptible de varier suivant les manipulations expérimentales effectuées. Ce qui pose certains problèmes dans l’idée de faire une analyse de modération par la capacité en mémoire de travail (voir Baron & Kenny, 1986; Muller et al., 2005). Le calcul d’un score composite est donc problématique. Par ailleurs, dans notre première étude seul le score de l’empan de lecture était utilisable en raison de l’effet seuil constaté chez les âgés avec la version pilote du test d’Operation Span qui s’était révélée trop complexe pour les personnes âgées. Dès lors, la comparaison avec les résultats de notre première étude sera plus aisée. Ainsi, nous utiliserons dans les analyses qui suivent uniquement les valeurs récoltées à l’aide du test d’empan de lecture.

B. Analyse de modération

Le total de mots correctement rappelés au test d’empan de lecture a été utilisé comme indicateur de la capacité en mémoire de travail114. Préalablement aux analyses de modération, une ANOVA (2 groupes d’âge * 3 situations de test) a été réalisée sur le Reading Span. Les résultats montrent que seule une différence de rappel entre jeunes (m = 42.67 ms; σ = 6.83) et âgés (m = 35.83 ms; σ = 8.54) était présente, F(1,101) = 18.725, p<.001 (ηp2 = 0.17)115. Afin de permettre les analyses de modération, une centration de ce score a été effectuée par une soustraction de la moyenne de chaque groupe d’âge. Afin d’identifier le rôle de modérateur de la capacité en mémoire de travail, les analyses suivantes ont été réalisées sur la base du score au Reading Span continu et centré. Des Modèles linéaires généraux (2 groupes d’âge * 3 situations de test * niveau d’empan; continu) ont été réalisés, de manière séparée, sur nos différents indices

(c.-à-d. interférence 1; interférence 2; amorçage négatif; facilitation) avec les deux groupes d’âge et les trois situations de test comme variables indépendantes inter-sujets. Le niveau d’interférence calculé sur les trois premiers blocs constitue notre variable dépendante. Nous nous intéresserons ici essentiellement aux termes d’interaction entre le niveau d’empan (c.-à-d. variable modératrice) et la situation de test. Pour l’indice principal d’interférence, les résultats montrent (cf. Figure 15) un effet d’interaction tendanciel entre le niveau d’empan et la situation de test F(2,88) = 2.487, p = .09 (ηp2 = 0.05). Pour cet indice, une analyse semblable a été effectuée sur le premier bloc uniquement et les résultats mettent également en évidence un effet d’interaction tendanciel entre le niveau d’empan et la situation de test, F(2,88) = 2.577, p = .08 (ηp2 = 0.06).

La valeur significative des pentes (c.-à-d. βgroupes d’âge x situations de test x niveau d’empan) associée à ces deux interactions indique que selon la capacité en mémoire de travail et le groupe d’âge des participants, la situation de test n’avait pas le même effet sur le niveau d’interférence. A un niveau descriptif, l’examen des scatter plots indique que cet effet d’interaction était essentiellement expliqué par l’influence du niveau de capacité en mémoire de travail qui différait entre la situation de feed-back positif et la situation de validation du stéréotype. En effet, en

114 Notons qu’une manière alternative de définir l’empan a également été réalisée. Le score obtenu pour les participants dans ce test correspondait au nombre maximum de mots ayant été rappelés lors de deux séries différentes. Il est à noter que cette manière de classifier les participants est très fortement corrélée à la précédente au sein de chaque groupe d’âge. La corrélation significative (<.001) entre les deux scores est de .852** chez les âgés et de .816** chez les jeunes. Le choix fait a ainsi très peu de conséquences sur la classification (sur cette question voir Ludwig, 2005).

115 La présence d’une différence d’âge dans cette étude est due au niveau d’empan plus bas des âgés dans cette étude relativement à l’étude précédente. Cette différence peut s’expliquer par le fait que, dans l’étude 1, les âgés ont réalisé le test de Reading Span en situation de Feed-back positif (GCNE + FP) alors que dans cette nouvelle étude, le test était effectué en première session avant que la manipulation expérimentale ne soit réalisée.

situation de validation du stéréotype, plus le niveau d’empan était élevé moins les participants semblaient sensibles à la manipulation. Pour les jeunes, ce pattern se distinguait des deux autres situations de test dans lesquelles le profil de performance était assez similaire. Pour les âgés, le pattern était similaire dans la situation GCNE, mais il était inversé dans la situation de feed-back positif.

Capacité en mémoire de travail Interrence (incongruents - signes) [ms] Groupe contrôle évoqué + sotype validé

-100

Figure 15. Scatter plots des liens entre indice de capacité en mémoire de travail et niveau de l’interférence (incongruent – signe; blocs 1 à 3)

Afin de comprendre la nature de l’interaction trouvée pour l’indice principal d’interférence, une séparation des individus autour de la valeur médiane a été réalisée au sein de chaque groupe d’âge (valeurs médianes pour le total des mots rappelés étaient de 43.0 pour les jeunes et de 36.5 pour les âgés). Pour chacun des groupes d’âge, des individus à empans bas et à empans élevés ont ainsi été définis. Sur la base de la valeur médiane, un participant était inclu dans le groupe des empans bas si son score était inférieur à la valeur médiane de son groupe d’âge. Il était en revanche inclu dans le groupe des empans élevés si son score était supérieur ou égal à cette valeur. Sur la base de la Figure 16, on constate que, ce sont essentiellement les âgés à empans bas (ntotal = 23; nGCNE = 8; nGCE + SIV = 7; nGCE +SV = 8) qui montrent les variations du niveau d’interférence observées pour l’ensemble des participants âgés. Les participants âgés à

empans élevés (ntotal = 23; nGCNE = 7; nGCE + SIV = 9; nGCE +SV = 7) ont un pattern de performance moins variable dans les différentes situations de test. Ils semblent en particulier que l’invalidation faite du stéréotype n’a pas eu d’influence sur les performances des âgés à empans élevés comparativement aux empans bas. Les participants jeunes à empans bas (ntotal = 24; nGCNE = 7;

nGCE + SIV = 10; nGCE +SV = 7) et élevés (ntotal = 31; nGCNE = 14; nGCE + SIV = 9; nGCE +SV = 8) avaient quant à eux un niveau d’interférence relativement stable dans les différentes situations de test.

0 50 100 150 200 250 300 350

Groupe contrôle non évoqué

Groupe contrôle évoqué + stéréotype

invalidé

Groupe contrôle évoqué + stéréotype

validé

Interférence (Incongruents - signes) [ms]

Agés Empans bas Agés Empans élevés Jeunes Empans bas Jeunes Empans élevés

Figure 16. Effet des manipulations sur l’interférence (incongruents – signes; blocs 1 à 3) pour les participants à empans bas et à empans élevés

Sur la base de la Figure 17, on remarque que le pattern de résultats est le même pour le niveau d’interférence présenté sur le premier bloc d’items du test. On notera cependant que celui-ci est un peu plus accentué. Le pattern présent après le premier bloc se distingue également par le fait que les âgés à empans bas montrent un niveau d’interférence plus élevé que les jeunes.

0 négatif, les résultats montrent un effet d’interaction entre le niveau d’empan et le groupe d’âge et la situation de test, (2,88) = 2.876, p = .06 (ηp2 = 0.06). Pour l’indice de facilitation, les résultats révèlent un effet d’interaction entre le niveau d’empan et le groupe d’âge et la situation de test, (2,88) = 3.622, p<.05 (ηp2 = 0.08). Ainsi, pour ces deux indices, la capacité en mémoire de travail avait également un rôle modérateur. Enfin, pour examiner les différences qualitatives entre les empans bas et les empans élevés de chaque groupe d’âge, des ANOVAs (2 groupes d’éducation plus haut (p<.05) que les empans bas (m = 12.17). Il faut relever que, pour les jeunes, qui avaient tous le même niveau d’éducation (m = 15.00), il n’est pas possible d’avoir une idée du lien de cette variable avec la capacité en mémoire de travail. Il faut encore souligner que l’adhésion aux stéréotypes sur le vieillissement des empans bas et des empans élevés interagissait

avec l’appartenance au groupe d’âge (effet tendanciel, p = .079). Ainsi, les âgés à empans élevés (m = 2.28) adhéraient plus au stéréotype que les empans bas (m = 2.66). Il est intéressant de relever que ce pattern était inversé entre jeunes adultes à empans élevés (m = 2.77) et ceux à empans bas (m = 2.53). Enfin, certains résultats de nos analyses incitent à quelques précautions dans les interprétations puisque, pour une série des variables dépendantes, la capacité en mémoire de travail interagissait avec la situation de test alors même qu’aucune manipulation du stéréotype n’avait été réalisée. C’est le cas du niveau d’anxiété (trait) (p = .050) et de la tendance à la comparaison sociale (effet tendanciel, p = .090) et de l’importance de la vivacité d’esprit (p = .050). La présence de telles interactions nous indique en particulier que, malgré la répartition aléatoire des individus dans les trois situations de test, nous n’avons pas pu constituer des groupes avec des caractéristiques totalement similaires. Un problème qui s’explique en partie par le faible nombre de participants à empans bas et à empans élevés de chaque âge dans chacune de situations de test. La décomposition de ces différents effets d’interaction indique cependant que les caractéristiques de groupes ne sont pas confondues avec nos manipulations situationnelles et ne peuvent donc expliquer nos effets. Dès lors, bien que gênant, ces résultats sont en grande partie dus à la petite taille de nos sous-groupes. Aucune des autres variables n’était en lien, de manière significative, avec le niveau de l’empan.

2.3 Discussion

Cette deuxième étude avait comme objectif de reproduire les effets constatés dans notre première étude relatifs à un effet important de la situation de test dans la manifestation ou non des différences d’âge en interférence. Notre but était par ailleurs d’examiner l’évolution des effets au cours de la tâche. Afin de se conformer aux dispositifs employés dans les recherches avec de jeunes adultes, le plan expérimental utilisé était inter-sujets et la situation de feed-back positif (GCNE + FP) a été transformée afin de pouvoir être délivrée en début de séance de test.

Ainsi, une situation d’invalidation du stéréotype a été élaborée (GCE + SIV). Enfin, afin d’examiner les effets d’apprentissage, un nombre de blocs d’items plus important était présenté

Ainsi, une situation d’invalidation du stéréotype a été élaborée (GCE + SIV). Enfin, afin d’examiner les effets d’apprentissage, un nombre de blocs d’items plus important était présenté