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LA TYPOLOGIE DES ENVELOPPES DE LA GEOSPHERE

V. 2.2.2 Les groupes d'hoplexols du supraplexion.

Les traitements statistiques permettent de dégager très rapidement sept groupes d'hoplexols dans le supraplexion. Ces groupes se distinguent dès le quatrième axe factoriel, en fonction de leur composition intrinsèque. De ce fait les ensembles définis numériquement renvoient à autant de types d'organisation différents qu'il convient maintenant de détailler précisément. Cette différenciation se fait par l'intermédiaire du tableau 5.15 qui permet de les comparer en fonction de leur composition et des interprétations qu'il est d’ores et déjà possible de réaliser sur chacun d'eux.

Les ensembles mis en avant par les traitements statistiques renvoient déjà à une explication sur le milieu naturel puisqu'ils permettent de comprendre les formes en présence ainsi que les dynamiques évolutives auxquelles elles renvoient. Les interprétations sont cependant encore limitées car elles ne tiennent pas compte des répartitions spatiales des groupes établis. Malgré ce manque (qui sera comblé par la suite) il est tout de même possible de comprendre, à la lecture du tableau 5.15, ce que les différentes organisations présentes dans le supraplexion induisent du point de vue de la dynamique du milieu naturel. Deux éléments de compréhension de l'organisation et des dynamiques évolutives du milieu sont d'ailleurs rendus possibles du fait des résultats des traitements : l'analyse de la forêt d'Abdeladim et les boisements anthropiques d'El Hnach.

Tableau 5.15 : Les groupes d'hoplexols du supraplexion.

TYPES Groupes (nombre) hoplexol Composition moyenne des hoplexols Interprétation…

SI s1 3 (Aérophyse, 55%) CONI-PENEPROPHYSE

(45%)

Les plus jeunes arbres rencontrés indiquant une régénération très localisée de la forêt

s2 2 (Aérophyse, 79%) CONI-PROPHYSE (15%),

CONI-PENEPROPHYSE (3%), STYLAGE (3%)

Les jeunes arbres aux frondaisons peu développées (faible extension verticale et

latérale)

s3 4 (Aérophyse, 89%) CONI-PALI-PROPHYSE

(8%), STYLAGE (2%), DENDRIGE (1%)

Les arbres en cours de croissance (I), marqués par un développement vertical important mais encore une faible extension

latérale s4 12 (Aérophyse, 82%) CONI-PRO-PALIPHYSE (8%), CONI-PALIPHYSE (4%), STYLAGE (3%), DENDRIGE (1%), CONI- PENEPROPHYSE (1%)

Les arbres en cours de croissance (II) marqués par un important développement

vertical et latéral SII

s5 10 (Aérophyse, 87%) CONI-PALIPHYSE (13%)

Les arbres adultes ayant achevé leur modèle de croissance, marqués par un développement vertical restreint mais par

une importante occupation latérale de l'espace

SIII s6 16

(Coni-paliphyse, 3% ; coni-prophyse, 2% ; stylagé, 2% ; dendrigé, 1% ; coni-pro-paliphyse,

1% ; coni-pali-prophyse, 1%) AEROPHYSE

(91%)

Les hoplexols intermédiaires entre les frondaisons et le métaplexion… marqués par des formes d'extension verticales (les troncs)

et latérales (les grosses branches lorsqu'elles existent) SIV s7 2 (Aérophyse, 81%) PALIPHYSE (12%), NANOPHYSE (4%), DENDRIGE (2%), NANOPHYTO-KORTODE (1%), CAULIGE (1%)

Les hoplexols d'El Hnach… mélangeant des composantes du métaplexion supérieur à

celles du supraplexion

V.2.2.2.a - La forêt déclinante d'Abdeladim.

La majorité des composantes naturelles du supraplexion prennent place sur le bassin versant d'Abdeladim. Ce paysage rassemble ainsi les 6 premiers groupes établis (tableau 5.15). D'après ce qui est directement perceptible dans le supraplexion, deux remarques peuvent être formulées : l'ensemble des stades de croissance des arbres adultes et sub-adultes sont présents, depuis le prophyse jusqu'au paliphyse (groupes s2 à s5). Cela signifie que cette forêt fonctionne bien de ce point de vue lorsque les plus vieux arbres commenceront à dégénérer, ils pourront être remplacés par les arbres plus jeunes qui n'ont pas encore atteint le stade final de leur modèle de croissance. Toutefois, l'ensemble de l'espace n'est pas concerné par ce phénomène : seulement six hoplexols, sur l'ensemble des relevés de milieu, sont composés par des arbres jeunes ou très jeunes (pali-prophyse et prophyse) alors que 12 rassemblent des arbres en voie d'achèvement de leur croissance (pro-paliphyse) et 10 présentent des arbres adultes (paliphyse) qui ne pourront plus évoluer que vers un stade nécrophytique. Ce

phénomène connote un problème grave : lorsque les plus vieux arbres dépériront, ils ne seront pas toujours remplacés, ce qui risque à terme de conduire à la disparition de ce boisement. Ce fait est de plus confirmé par l'analyse des groupes s1 et s6 : le péné-prophyse (s1), représentant les arbrisseaux de grande taille (et donc les futurs arbres) sont présents dans seulement trois hoplexols et occupent, de ce fait, une place très restreinte dans l'ensemble du milieu. Ces arbrisseaux sont d'ailleurs très localisés et leur présence est uniquement liée à l'action anthropique (reboisement). En outre, le sixième groupe, qui représente les troncs (et les grosses branches) des arbres adultes devrait, si tout était conforme aux règles de renouvellement des couvertures forestières, montrer également des formes de régénération. Or les troncs occupent seuls l'espace, laissant entre les arbres de grandes places vides de toute occupation : le sous-bois n'existe pas. La forte part d'aérophyse de ce groupe ainsi que l'absence de pénéphytion ou de péné-prophyse conforte d'ailleurs ce propos et traduit l'absence d'un sous-bois nécessaire au maintien de cette forêt sur le long terme. Cela conduit à dire que cette forêt est vouée à une disparition si l'homme n'intervient pas pour favoriser son maintien.

V.2.2.2.b - Les boisements anthropiques d'El Hnach.

Quelques bosquets se retrouvent sur El Hnach. Très limités spatialement, ils sont uniquement dus à l'action de l'homme. Les arbustes repérés sont mis en place pour une double utilisation. Ils permettent, en premier lieu, de maintenir une végétation couvrante qui stabilise les ravines et les lits mineurs des oueds. C'est d'ailleurs dans ce but qu'ils sont mis en place pas la Direction de la Conservation des Eaux et des Sols tunisienne : limiter l'érosion des sols et favoriser le maintien des sédiments sur place et empêcher leur transport jusqu'aux grands barrages. Leur second rôle est de fournir une source d'alimentation pour le bétail en cas de sécheresse. Les feuillages des essences végétales plantées peuvent en effet être coupées à ras sans pour autant entraîner la disparition de l'arbre. Hormis ces deux remarques, peu de choses sont à signaler à leur sujet. L'évolution de cet ensemble est très aléatoire. En outre, le nombre de fois où ce type de végétation est rencontré est trop limité pour pouvoir en tirer des conclusions relatives à sa dynamique évolutive.

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