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LA TYPOLOGIE DES FACETTES TOPOGRAPHIQUES

IV. 3.2.2 Classification retenue et typologie des facettes topographiques.

La classification retenue est présentée en figure 4.23, c'est à partir d'elle que les types de facettes topographiques de Kamech sont décrits et analysés.

Le premier type identifié correspond aux versants réguliers localisés à l'amont du bassin

versant en rive gauche. Cet ensemble regroupe 236 facettes topographiques qui avec une altitude moyenne de 164 mètres représentent l'ensemble le plus élevé en altitude. Globalement orientées vers le nord-ouest, ces facettes développent une pente relativement faible (5,3° en moyenne). La superficie totale de ce premier type est d'environ 82 ha, soit 35 % de la surface totale du bassin versant. Cet ensemble présente des facettes globalement rectilignes même si quelques convexités sont à signaler localement. Du fait de leur forme et de la nature de leur substrat, elles sont soumises à une importante activité agricole, répartie en deux composantes : agriculture maraîchère et agriculture céréalière, parfois mécanisée.

Si les écoulements sont majoritairement de nature diffuse, des axes de concentration des flux hydriques sont à noter. Ceux-ci prennent naissance très haut sur les versants mais ne connaissent pas dans cet ensemble d'encaissement vraiment remarquable. Ces axes de concentration sont toutefois importants car ils drainent de vastes surfaces ruisselantes. En outre, ils contribuent à façonner le paysage plus en aval dès lors qu'ils franchissent les ressauts gréseux par des cluses (gaps appalachiens) avant de rejoindre le cours d'eau principal encaissé dans le sillon appalachien. Du point de vue érosif, cet ensemble connaît une ablation aréolaire assez généralisée, même si une grande partie des sédiments détachés n'atteint pas les axes où l'eau se concentre et sont, par conséquent, redéposés dans cet ensemble. Cette caractéristique

est d'ailleurs à mettre en relation avec la faible inclinaison des pentes qui ne permet pas à l'eau d'acquérir l'énergie suffisante au transport des sédiments sur de grandes distances.

Figure 4.23 : Classification retenue (après corrections manuelle) pour la typologie des facettes topographiques de Kamech.

Le second type qui apparaît regroupe 115 facettes pour une superficie totale de 48 ha, soit

environ 21 % de la surface du bassin versant. Il représente le pendant rive droite du type 1 établi en rive gauche. Son altitude moyenne, bien que plus modeste atteint tout de même 151 m. Sa pente moyenne se situe aux alentours de 6,5°. Ces deux ensembles répondent aux mêmes caractéristiques topographiques (altitude élevée et pente faible), mais ils s'opposent en terme d'orientation puisque les facettes du type 2 présentent des écoulements majoritairement orientés vers sud-est. Les facettes inscrites dans cet espace sont là aussi mises en valeur pour l'agriculture mais aucune forme de mécanisation n'est à signaler dans ce cas. Les parcelles agricoles qui s'y inscrivent, orientées dans le sens de la plus grande pente sont souvent trop

étroites et ne se prêtent pas à l'utilisation d'outils modernes de mise en valeur du sol. Les labours se font dans le sens de la pente à l'aide de charrues rudimentaires à traction animale. Le ruissellement qui prend forme dans cet ensemble est de nature diffuse et très peu d'axes de concentration sont à noter. Toutefois, celui-ci à tendance à se concentrer au pied de l'ensemble à l'endroit où se forme une ligne de tête de ravins marquant spatialement ce phénomène. Ces secteurs de concentration apparaissent toujours au même moment le long d'un axe longitudinal allant du nord-est vers le sud-est et qui marque la limite aval des facettes topographiques du type 2. Cet axe correspond en fait à un affleurement gréseux qui contribue à accentuer légèrement l'inclinaison de la pente. C'est d'ailleurs à partir de ces secteurs que les cours d'eau transversaux qui entaillent et façonnent le relief de collines groupé dans le type 5 prennent leur source. Les facettes du type 2 sont en outre plus sensibles à l'érosion hydrique des sols. Ceci se marque par la présence fréquente de rigoles dont l'action ablative est accentuée par le labour parallèle à la pente et par une inclinaison plus importante (par rapport au type 1) de cette dernière.

Enfin, il faut signaler la présence de facettes de type 2 incluses dans celles du type 1. Il ne s'agit pas, dans ce cas, d'une erreur de classification mais bel et bien d'ensembles développés sur le revers des couches géologiques : ces lieux, toujours situés à l'amont relatif d'un talus, correspondent à des contrepentes qui s'opposent à l'orientation générale des versants réalisée dans un cadre normal. L'élévation plus importante des talus dans ces endroits conduit au développement de formes caractéristiques des revers ainsi qu'il est possible de les observer sur les versants de la rive droite. Toutefois, la faible longueur de ces entités fait que des formes particulières d'organisations verticales s'y développent. De ce point de vue, la classification automatique les fait bien ressortir en tant que particularismes spatiaux, mais les segments qui viendront s'y inscrire présenteront nécessairement des divergences par rapport au type dans lequel elles se placent actuellement.

Un dernier élément est à signaler en ce qui concerne les deux types présentés jusqu'à maintenant : ceux-ci se rejoignent à l'amont du bassin versant pour former les versants réguliers qui ferment l'espace dans sa partie nord-est. Cet espace, de par son orientation pourrait donner lieu à un type particulier à lui seul. Toutefois ses caractéristiques qualitatives et quantitatives font qu'il se rapproche clairement des facettes du type 1 et 2. Et de ce point de vue les traitements automatiques ne se sont pas trompés en faisant bien ressortir les facettes dans l'ensemble qui leur convient le mieux.

Le troisième type regroupe quelques 165 facettes topographiques. Si ces dernières sont

souvent de très petite taille (superficie moyenne de 0,15 ha) l'ensemble qu'elles forment couvre, avec une superficie totale de 23 ha, environ 10 % de la surface du bassin versant. Avec une altitude moyenne de 140 m et une pente située aux alentours de 14,6°. Les facettes regroupées dans cet ensemble correspondent au critère de sélection défini comme « altitude faible mais pente très accentuée ». Elles témoignent là encore de l'inversion caractéristique du relief lié à l'encaissement de l'oued principal dans un sillon appalachien développé sur des roches tendres. Ces ensembles présentent de ce fait un caractère continu dans le sens longitudinal, mais affichent une alternance transversale qui entraîne la répétition des formes induites de l'aval vers l'amont. En ce sens, ils ne forment pas un groupe continu à proprement parler. Les facettes qui s'inscrivent correspondent aux talus longitudinaux, apparentés à des barres appalachiennes, qui apparaissent en rive gauche dès qu'un banc de grès affleure. D'un point de vue structurel ces talus de forme convexo-concave se développent à l'aval d'affleurement de roches dures parfois très minces et sont de ce fait essentiellement établis sur des roches tendres. Leur pente est d'autant plus accentuée que le pendage du banc de grès est

redressé. D'une manière générale, ce sont les affleurements les moins conséquents qui donnent naissances aux formes les plus accentuées topographiquement.

Du fait de leur pente, ces facettes ne sont jamais utilisées pour l'agriculture. Elles servent tout au plus de chemin de parcours pour les ovins. Le passage répété du bétail en certains lieux à proximité des villages marque d'ailleurs le paysage par des sentiers entrecroisés qui conduisent à la dissection des facettes concernées en mailles hexagonales favorables à la concentration du ruissellement. Hormis ces cas rares, le ruissellement qui prend forme dans ces ensembles est de nature diffuse. Il entraîne du fait des fortes inclinaisons de pente et malgré une couverture végétale dense et pérenne une intense érosion aréolaire qui décape les maigres sols développés sur ces entités.

Le quatrième type défini regroupe 149 facettes topographiques. D'une superficie de 41 ha, ce

type couvre environ 18 % de la surface totale du bassin versant. Il couvre l'ensemble des facettes topographiques de collines situées en rive gauche de l'oued Kamech. L'espace représenté affiche une altitude moyenne de 130 mètres pour une pente située aux alentours de 9°. Les collines ainsi rassemblées affichent une nette opposition de versants. Les écoulements qui en résultent, de nature diffuse, s'orientent soit du sud-ouest au nord est, soit du nord-est au sud-ouest. Mais ils sont toujours drainés par des oueds transversaux, relativement simples quant au nombre d'affluents qu'ils collectent, établis entre deux interfluves définis par les lignes de crêtes de chaque colline. L'alternance systématique avec les talus du type 3 (à l'amont comme à l'aval) limite d'ailleurs les apports hydriques exogènes aux systèmes établis si bien que les impluviums existants constituent autant de sous bassin versant élémentaires juxtaposés les uns aux autres selon un axe longitudinal. Cet espace, mis en valeur par l'agriculture céréalière mécanisée, est labouré perpendiculairement à l'axe de la plus grande pente, c'est-à-dire de manière longitudinale. De ce fait, les labours peuvent tout aussi bien être parallèles ou perpendiculaires aux écoulements selon la forme et l'orientation du relief dans lequel ils se trouvent. D'un point de vue érosif, les croupes et les versants des collines semblent subir un important départ de sédiments. Ces derniers sont toutefois rapidement bloqués au niveau des exutoires des sous bassins élémentaires.

Le cinquième type défini par traitement statistique rassemble 185 facettes topographiques

d'une superficie moyenne de 0,18 ha. L'ensemble ainsi délimité occupe une superficie totale de 33 ha ce qui correspond à 14 % de la surface du bassin versant. L'altitude moyenne de 118 m figure parmi les plus basses. Couplées à de fortes pentes (10° en moyenne), elles témoignent là encore de l'inversion caractéristique de ce relief. Les facettes du type 5 sont elles aussi frappées par une opposition de versant. Les écoulements se partagent entre deux directions privilégiées selon le versant sur lequel ils prennent forme. Cependant, les collines décrites dans cet ensemble semblent moins bien organisées topographiquement que celles figurant dans le type 4. Les bancs de grès qui les encadrent et qui marquent leur terminaison ne définissent en effet pas de limites nettes comme dans le cas précédent. Le fait que l'on se situe sur le revers des couches joue d'ailleurs un rôle important dans cette désorganisation : plus sensibles à l'érosion différentielle, ils subissent une dislocation importante induite par les nombreux oueds transversaux qui les rapprochent progressivement du niveau altitudinal du sillon appalachien. Les lambeaux résistants, restant plus élevés en altitude, jouent alors un rôle structurant en permettant la formation d'une colline aux flancs convexo-concaves assez redressés dont ils assurent la terminaison sous la forme d'un talus hémicyclique. Ces talus ne sont en revanche pas alignés les uns avec les autres. Ils contribuent de ce fait à donner cet aspect anarchique au paysage. Le réseau hydrographique, bien plus dense que pour le versant gauche, ajoute à cette impression. En outre, les collines les plus en aval, établies dans la partie sud-ouest de l'ensemble, subissent une importante érosion hydrique qui conduit à la formation

de badlands (type 6) sur leur flanc exposé au sud-ouest. Ces espaces, contrairement au reste de l'ensemble ne sont d'ailleurs jamais cultivés.

Le sixième type est le plus restreint spatialement. Il n'occupe que 1 % de la surface totale du

bassin versant et ne rassemble que quelques facettes particulières. Son importance dans le cheminement de l'eau est toutefois à signaler car les facettes inscrites dans cet ensemble correspondent soit aux têtes de ravins établis en aval du type 2, soit à des ravinements établis sur le flanc de certaines collines du type 5. Leur rôle dans l'agencement du paysage est remarquable puisque ces têtes de ravin sont toujours le point de départ des oueds transversaux qui dissèquent l'ensemble pour former les collines irrégulières signalées précédemment. Ces lieux de concentration des flux hydriques apparaissent alignés le long d'un axe longitudinal qui correspond à un affleurement de grès marquant spatialement la fin du type 2 et le début du type 5.

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