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1.1.3 La définition des enveloppes de la géosphère et relevé des composantes du milieu naturel.

LA TYPOLOGIE DES ENVELOPPES DE LA GEOSPHERE

V. 1.1.3 La définition des enveloppes de la géosphère et relevé des composantes du milieu naturel.

La phase de différenciation des hoplexols et d'identification des composantes tangibles de la géosphère est un moment crucial de l'analyse. C'est aussi l'étape la plus longue et celle qui nécessite le plus de rigueur. Il s'avère en effet que tous les traitements statistiques ainsi que les conclusions qu'ils permettent de réaliser reposent sur la qualité, l'homogénéité et la complétude de ces derniers. Tous les éléments visibles et directement perceptibles doivent faire, par conséquent, l'objet d'une identification et d'une quantification la plus précise possible.

La définition des hoplexols se fait pour chaque relevé. Un hoplexol correspond à une enceinte de développement donné à l'intérieur de laquelle s'organisent de manière particulière les différentes composantes de la géosphère qui s'y inscrivent. Chaque hoplexol est en ce sens unique et doit être traité comme tel, c'est-à-dire sans effectuer de comparaison avec ses voisins directs. Les rapprochements viennent en effet plus tard dans l'analyse, lors des traitements statistiques. Toutefois, si les comparaisons ne sont pas de mise sur le terrain, il est tout de même nécessaire d'observer longuement et dans son intégralité le profil vertical établi par chaque relevé de milieu pour saisir les changements qui s'y opèrent. Toutes les modifications du profil, dans ses composantes, dans leur volume ou encore dans leur organisation, doivent être repérées : ce sont elles qui permettent la délimitation et la différenciation des hoplexols qui le composent. La seule règle qui s'applique ici est d'en répertorier le plus grand nombre possible. Il sera toujours temps, lors des traitements sur les données, de regrouper des hoplexols similaires alors qu'il sera indéniablement impossible d'en ajouter un qui aurait été oublié au cours de la phase de différenciation sur le terrain.

Chaque hoplexol identifié doit ensuite être nommé et localisé précisément dans le relevé, qui lui-même est localisé le long de la toposéquence et donc dans le paysage. Son développement et sa complexité doivent être mesurés.

La mesure du développement est la plus simple à réaliser, puisqu'il s'agit simplement de préciser sa hauteur ou sa profondeur. Celle de la complexité est plus ardue : c'est à ce moment de l'analyse que les composantes tangibles du milieu naturel sont relevées en s'appuyant sur la Fiche Horent (Horent, 1980 in Richard, 1989) dont un modèle est présenté en figure 5.2. Chaque ligne correspond à une des composantes visibles de l'hoplexol. Les composantes sont elles mêmes décrites dans les 8 colonnes de cette fiche, au moyen du vocabulaire de l'ATM et des règles de partage sémantique et de combinaison langagière qu'il décrit. Il est important de noter que seule la colonne 1, c'est-à-dire celle qui correspond au diagnostic primaire (et son éventuel intergrade en colonne 2) est vraiment indispensable à l'analyse. Les autres viennent surtout préciser cet orthotype et sont remplies uniquement dans le cadre de relevés très détaillés. La complexité de l'hoplexol réside, de ce fait, dans le nombre de composantes qu'il présente et non dans le détail de l'analyse de chaque composante. Plus un hoplexol contient de composantes et plus il est complexe. Et inversement. Quoi qu'il en soit, chaque composante identifiée, quel qu’en soit le niveau de détail, doit faire l'objet d'une quantification chiffrée. Cette quantification est indispensable à la comparaison des hoplexols entre eux : elle permet de les confronter au travers de traitements de type Analyse Factorielle des Correspondances et classifications numériques et par là même d'en définir des types similaires.

Figure 5.2 : Modèle de Fiche Horent, utile à la collecte des composantes du milieu naturel identifiées dans chaque hoplexol. (D'après Richard, 1989).

Plusieurs méthodes de quantification des composantes du milieu naturel sont à signaler. Il est possible d'en mesurer la masse, la densité, le volume apparent… Toutefois nous retiendrons ici que les méthodes les plus faciles à mettre en œuvre et qui n'entraînent pas de destruction du milieu naturel. La mesure des masses ou des densités des composantes tangibles du milieu naturel sont donc exclues puisqu'elles nécessitent d'une part un temps de travail considérable pour prélever les différents éléments à mesurer et d'autre part ce prélèvement doit se faire à une échelle qui conduit irrémédiablement à la dévastation du milieu : la mesure des masses d'un couvert végétal forestier (de même que celle d'un sol) nécessite, pour être pertinente, l'abattage des pans entiers de forêts puis de peser chacune de ses parties (les troncs, les feuillages…). Le temps de réalisation d'une telle opération est évidemment trop important pour être reproductible et le saccage du milieu naturel inhérent à une telle opération n'est pas réellement envisageable sur le plan scientifique et éthique. Notons toutefois que ces méthodes furent fréquemment utilisées dans les pays ex-soviétiques dans le cadre de l'analyse des géosystèmes mais les moyens aussi bien techniques qu'humains dont ils disposaient n'étaient en aucun cas comparables à ceux alloués pour cette thèse… Ainsi, seule l'estimation du volume apparent des composantes de l'hoplexol est envisageable : la méthode est très rapide à réaliser et n'entraîne pas de destruction au niveau du milieu naturel. L'estimation des volumes se fait en fonction de l'appréciation visuelle des surfaces présentées par comparaison avec des chartres graphiques (du type de celles établies dans le code Munsell). Bien qu'elle soit assez critiquable sur le principe cette technique est souvent utilisée et offre des résultats tout à fait satisfaisants.

Chaque hoplexol de chaque relevé est ainsi identifié et mesuré, ses composantes sont relevées à l'aide du vocabulaire intégrateur de l'ATM et leur volume apparent estimé. Cette phase de l'analyse est probablement la plus longue et la plus contraignante, mais elle est absolument indispensable puisqu'elle correspond à la collecte des données à proprement parler. Une dernière étape sur le terrain reste toutefois à réaliser : il s'agit de comprendre comment les

différents hoplexols changent de l'amont vers l'aval, le long de la toposéquence (et aussi de part et d'autre de celle-ci).

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