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LA TYPOLOGIE DES FACETTES TOPOGRAPHIQUES

IV. 3.1.2 Classification retenue et typologie des facettes topographiques.

C'est donc à partir des 6 classes définies par la classification de type K-means que s'établit la typologie des facettes topographiques. Si quelques artéfacts sont à signaler dans le résultat obtenu, celui-ci est tout de même très cohérent avec les différents types de relief rencontrés dans cet espace. Les quelques erreurs constatées sont d'ailleurs corrigées manuellement. Cette typologie permet de distinguer des éléments relatifs à la forme des enveloppes topographiques et renvoie également aux dynamiques hydriques et érosives imputables à ces différents ensembles, même si ces dernières ne sont que succinctement présentées ici l'analyse fine des dynamiques du milieu naturel sera réalisée ultérieurement dans la partie III.

Nous présenterons ici l'analyse qui peut-être faite à partir des classes définies. Elle s'appuie sur la figure 4.16 qui représente la classification retenue et corrigée.

Le type 1 correspond à des facettes de collines fermant le bassin versant dans sa partie sud

orientale. Ce premier ensemble représente environ 6 % de la surface totale du bassin versant. Il est occupé par 23 facettes topographiques d'une superficie moyenne de 1,8 hectares. L'altitude moyenne est de 1067 m pour une dénivellation totale de 40 m. Globalement orientées vers le nord-ouest, les pentes peuvent atteindre localement 9°, même si la pente moyenne est plus modeste (4°). Ceci est dû à la nature composite de cet ensemble topographique : l'ensemble décrit comme "collines" rassemble en fait un petit jebel (culminant à 1082 m) marqué par des profils de pentes convexo-concaves et des inclinaisons relativement fortes puis par un "piémont" aux pentes rectilignes dans lequel des petits cours d'eau temporaires s'encaissent légèrement. Ce piémont est en outre au contact avec le glacis figurant dans le type 6.

Ce premier ensemble est entièrement boisé par une forêt clairsemée de pins d'Alep. La faiblesse des couvertures végétales conduit à une activité érosive relativement importante qui entraîne un décapage progressif des sols ne laissant en place qu’un pavage d'éléments grossiers de cailloux et graviers. Le ruissellement qui se forme à la surface de cet ensemble est de nature diffuse sur le jebel. Celui-ci se concentre dans sa concavité basale, marquant la topographie par la formation de têtes de ravin qui remontent progressivement sur ses flancs. Sur le piémont, les traces d'écoulements concentrés, orientées vers le nord-ouest marquent l'espace en traçant des ravines faiblement encaissées raccordées, en amont, aux têtes de ravin établies au pied du jebel. Ces incisions donnent un aspect légèrement vallonné à l'ensemble. Entre ces lignes de concentration des eaux, un ruissellement diffus s'établit.

Le type 2 correspond aux 44 facettes qui forment l'ensemble de collines fermant le bassin

versant dans sa partie nord-est. Ce type occupe une superficie totale de 97 hectares, soit environ 17 % de la surface totale du bassin versant. Cet ensemble est globalement similaire au premier type en terme d'altitude puisqu'il culmine à 1090 m. Son altitude moyenne s'établit aux alentours de 1064 mètres et sa dénivellation totale est de 42 mètres. Les pentes en revanche affichent des inclinaisons plus modestes (maximum de 7 ° pour une moyenne de 3°). Mais ce qui les oppose le plus nettement est l'orientation de leurs pentes, ces deux ensembles se faisant face. C'est d'ailleurs ce paramètre qui permet leur différenciation statistique. Des différences apparaissent aussi sur le plan qualitatif. Les facettes du type 2 présentent en effet des profils essentiellement convexes qui lui donnent un aspect massif. Les collines ne forment d'ailleurs qu'un bloc qui se rattache directement au glacis, sans passer par un piémont. Si cet espace est occupé, dans sa plus grande majorité, par un boisement clairsemé de pins d'Alep ses marges donnent lieu à des activités agricoles. Elles sont généralement mises en valeur par des cultures céréalières non irriguées ou sont laissées en jachères. Du point de vue des dynamiques érosives globales, ce second ensemble est soumis à une ablation qui se traduit spatialement par un décapage aréolaire conduisant à un pavage d'éléments grossiers en surface. Quelques incisions peu profondes relatives aux secteurs où l'eau à tendance à se concentrer sont également à signaler. Ces dernières sont d'ailleurs plus marquées dans les parties aval, à proximité du contact avec le glacis.

Figure 4.16 : Les types de facettes topographiques du bassin versant. Résultat corrigé, obtenu après application d'une classification autour des centres mobiles de type K-means.

Le troisième type regroupe les 17 facettes constitutives des jebels qui ferment le bassin

versant sur sa partie orientale. L'ensemble ainsi formé s'étend sur 160 hectares soit 27 % de la superficie totale du bassin versant. Le troisième type correspond aux facettes les plus élevées et les plus pentues du bassin versant. A ce titre, son altitude et sa pente moyenne sont respectivement de 1140 m et 10°. Sa dénivellation maximale tourne aux environs de 80 m. L'ensemble ainsi défini est marqué par des sommets plats et des versants globalement convexes. Cet espace est en outre entièrement occupé par un boisement de pins d'Alep. Du point de vue dynamique, les fortes pentes et les formes du relief font que cet ensemble subit une forte érosion aréolaire qui ne laisse en place qu'un pavage grossier à la surface du sol. En outre, des formes de concentration du ruissellement sont aussi à relever même si les entailles imprimées par ce processus érosif ne marquent pas de manière significative le paysage.

Le quatrième type établi correspond aux 85 facettes topographiques qui forment le piémont

situé au contact entre le jebel occidental décrivant le type 3 et le glacis du type 5. Contrairement à tous les autres ensembles, ce piémont est discontinu. Il est d'ailleurs plus conséquent au nord-ouest, où il forme un bloc cohérent, qu'au sud-ouest où seuls quelques lambeaux apparaissent parfois. Cet ensemble occupe toutefois près de 10 % de la surface totale du bassin versant soit une superficie d'environ 55 hectares. Son altitude moyenne est de 1110 mètres pour une dénivellation d'une quarantaine de mètres environ. Cet ensemble se rapproche du premier type décrit en ce qui concerne l'inclinaison de ses pentes : une moyenne de 4° et un maxima local de 7°. Malgré cette similarité, les facettes topographiques du type 4 sont marquées par une importante présence de traces d'érosion linéaire. Les profondes incisions qui s'y inscrivent et qui se trouvent à la suite directe des linéaires érosifs du jebel façonnent le paysage en lui donnant un aspect saccadé. Ces actions linéaires sont en outre relayées par un ruissellement en nappe amplifié par la faiblesse des couvertures végétales qui conduit là encore à la mise en place d'un pavage caillouteux à la surface du sol.

Les facettes des types 5 et 6 enfin correspondent au glacis qui occupe la partie centrale du

bassin versant. Leur superficie est de 150 et 90 hectares respectivement. Ces deux ensembles couvrent ainsi près de 41 % de la surface totale du bassin versant. Les 138 facettes du type 5 ont une altitude moyenne de 1084 mètres pour une pente comprise entre 0° et 6°. La pente moyenne n'est toutefois que de 2° ce qui dénote d'un ensemble globalement plat. Ce paramètre permet de séparer les facettes du type 5 et celles du type 6. En effet, si les extremums sont similaires, la pente moyenne du type 6 n'est que de 1° ce qui traduit un aplatissement de l'ensemble à mesure que l'on progresse vers l'aval. Cette caractéristique se retrouve d'ailleurs en ce qui concerne les dynamiques érosives. Si la tendance est à l'accumulation généralisée des matériaux érodés sur les jebels et les collines, les facettes s'inscrivant dans le type 5 sont marquées pas des traces d'érosion en nappe alors que les facettes du type 6 présentent plus de formes d'accumulation que de formes d'ablation. Ce phénomène, directement lié à ce changement d'inclinaison de la pente entre les deux parties du glacis, se retrouve bien délimité spatialement dans chacun des types définis.

Outre l'érosion aréolaire, le glacis est aussi marqué par une forme d'érosion linéaire tout à fait typique de ce type de structure : les oueds s'encaissent très profondément, formant des entailles aux rebords abrupts pouvant atteindre une dizaine de mètres de profondeur. Si au départ les processus qui conduisent à leur formation sont directement liés au ruissellement concentré, les dynamiques actuelles qui entraînent leur élargissement sont plus liés aux mouvements de masse qu'à l'érosion hydrique à proprement parler : sapement de berge, effondrements gravitaires… Là encore les deux ensembles définis par la classification statistique traduisent de phénomènes quelque peu différents sur le terrain : les entailles, très

marquées dans les facettes topographiques du type 5 sont plus superficielles dans les facettes du type 6.

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