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6. Analyse

6.4. Les groupes venant d’autres pays

6.4.2. Les Français

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Tout comme les Bulgares, les Français assistent à la Coupe du Monde de Quidditch et au Triwizard Tournament, dans le tome 5. Bien que peu présents à la Coupe du Monde (on trouvera dans le texte original une phrase en français, « Où est Madame Maxime ? Nous l’avons perdue – » (HP 4 EN, p. 138), ainsi que la mention de l’école de magie de Beauxbatons [Beauxbâtons], mais sans aucune autre explication), ils se font plus présents dans le quatrième tome, dès le Triwizard Tournament. Olympe Maxime est la directrice de Beauxbatons, où étudie Fleur Delacour, qui représente son école lors du Triwizard Tournament. Fleur réapparaît dans le sixième tome : venue travailler en Angleterre pour améliorer son anglais, elle a fait la connaissance de Bill Weasley, le frère de Ron, avec qui elle se marie dans le dernier tome. À cette occasion, le lecteur rencontre également ses parents, ainsi que sa petite sœur.

Dans le texte original, J.K. Rowling a recouru à la même stratégie que pour les personnages bulgares : elle a reproduit les traits particuliers indiquant qu’un locuteur parle anglais avec un accent français, ajoutant également parfois des phrases ou des expressions directement en français. Comme dans le cas précédent, les traducteurs ont reproduit (au moins partiellement) ces caractéristiques. Le défi était particulièrement important pour Jean-François Ménard puisqu’il est bien évidemment impossible d’écrire en français avec un accent étranger français. Nous verrons cependant qu’il a trouvé quelques moyens lui permettant de faire face à cette difficulté, même si l’effet rendu est assez différent de celui du texte original.

6.4.2.1. Madame Maxime

Madame Maxime est une dame très massive, que l’on soupçonne d’être demi-géante (comme Hagrid), même si elle refuse de l’admettre (voir extrait 5.c.). Elle a un comportement français stéréotypique (Moore : 2000) et son accent est très marqué en langue originale.

Une fois de plus, J.K. Rowling a su repérer les éléments spécifiques indiquant qu’une personne étrangère parlant anglais est de langue maternelle française : comme nous pouvons le voir dans l’extrait ci-dessous, elle n’arrive pas à prononcer les H aspirés, qui disparaissent tout simplement.

La prononciation du son [ð], produit par les lettres TH dans des mots comme « that » ou « they » est également problématique pour elle. Elle utilise procède donc à une approximation, utilisant le son de la langue française qui s’en rapproche le plus, à savoir [z] (lettre Z à l’écrit).

Il est par ailleurs intéressant de noter que l’appellatif français est conservé pour ce personnage : il s’agit de « Madame Maxime », et non pas de « Mrs Maxime » ou « Madam Maxime ». Cette touche de couleur locale a été conservée par les trois traducteurs.

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En outre, le terme « steeds »104, utilisé dans le texte original est intéressant, car il n’est pas courant, sauf en langue de spécialité, et il a donné lieu à des traductions intéressantes : en espagnol, Madame Maxime parle de « cogceles ». Les traducteurs ont fait-là un choix lexical intéressant, car si l’on s’intéresse à l’étymologie de « corcel105 » on remarquera que son origine remonte à l’ancien français, ce qui est plutôt bienvenu puisque Madame Maxime est française. En allemand, le traducteur a opté pour « meine Rosse », « Ross » étant soit un terme soutenu désignant un cheval de selle, soit un terme régional du sud de l’Allemagne, de l’Autriche ou de la Suisse pour désigner un cheval106. Quelle qu’ait été l’intention du traducteur, c’est un terme qui attirera sans doute l’attention du lecteur germanophone, car il n’est pas neutre. Ce passage se termine en outre sur une note humoristique en raison du double emploi du mot « saufen » : alors que s’agissant de chevaux, il signifie simplement « boire », il peut s’agir d’un mot populaire signifiant « boire de l’alcool » ou « picoler »107 lorsqu’il est employé dans un contexte où il est question d’alcool. Le traducteur français à d’ailleurs lui aussi ajouté un effet comique dans ce passage en remplaçant

« chevaux » par « cheveux », point sur lequel nous reviendront plus tard.

‘My steeds require – er – forceful ‘andling,’ said

‘Very well,’ said Madame Maxime, bowing slightly,

‘will you please inform zis ‘Agrid zat ze ‘orses

– Je puis vous assurer que Hagrid saura s'y prendre, dit Dumbledore en souriant.

Treus bien, répondit Madame Maxime en s'inclinant légèrement. Vous voudreuz bien preuciseu à ceut Agrid que meus cheveux ne boivent que du whisky pur malt.

[HP 4 FR, p. 222]

»Meine Rosse verlangen – ahm – eine ’arte ’and«, sagte Madame Maxime mit einer Miene, als bezweifelte sie, dass der zuständige Lehrer in Hogwarts der richtige Mann dafür sei. »Sie sind serr stark …«

»Ich versichere Ihnen, dass Hagrid dieser Aufgabe vollkommen gewachsen ist«, sagte Dumbledore lächelnd.

»Serr gutt«, sagte Madame Maxime mit einer leichten Verbeugung, »würden Sie bitte diesem

’Agrid mitteilen, dass die ’ferde nur Single Malt Criaturas Mágicas fuera capaz de hacer el trabajo-.

Son muy «fuegtes»…

–Le aseguro que Hagrid podrá hacerlo -dijo Dumbledore, sonriendo.

–Muy bien -asintió Madame Maxime, haciendo una leve inclinación-. Y, «pog favog», dígale a ese

«pgofesog Haggid» que estos caballos solamente beben whisky de malta «pugo».

[HP 4 ES, 220-221]

104 Définition de l’Oxford Dictionary of English : a. In Old English, a stud-horse, stallion. b. In Middle English and early modern English, a high-mettled horse used on state occasions, in war, or in the lists; a great horse, as distinguished from a palfrey. c. From the 16th c. used only poet. or rhetorically for: A horse, usually one for riding;

often with eulogistic adjs. (Also sometimes slightly jocular, as being a rather grandiloquent word.)

105 Définition du Diccionario de Lengua española de la Real Academia : del fr. ant. corsier. caballo ligero de mucha alzada, que servía para los torneos y batallas.

106 Définition du Duden.

107 Définition du Duden.

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Tableau 5.1.

Dans l’extrait ci-dessus, nous pouvons voir que tous les traducteurs ont dans une certaine mesure reproduit l’expression particulière de Madame Maxime.

Madame Maxime dans la traduction française

En français, le traducteur a décidé d’introduire un trait phonique particulier dans les prises de parole de Madame Maxime : celle-ci prononce les sons [e], [ɛ], [ɛː], [o], [ə] et [œ] comme des [ø], indiqués à l’écrit pas les lettres EU. Ces pronociation n’est toutefois pas une règle générale : on observe par exemple dans l’extrait ci-dessus la présence du mot « que », orthographié tout à fait normalement. En observant l’ensemble des interventions de Madame Maxime, nous avons émis l’hypothèse que le traducteur a fait le choix de ne pas toucher aux unités grammaticales afin de ne pas alourdir le texte. Il existe cependant quelques exceptions à la règle, par exemple lorsqu’elle explique « – S'occupeu deus meus eutalons neuceussite, heu... une grande force musculeure... » (HP 4 FR, p. 222). À cet endroit, le « de » est prononcé « deus » contrairement à la plupart de ses occurrences. Nous pouvons déduire de cela qu’il existe une certaine variation au sein des interventions de Madame Maxime.

En nous interrogeant sur la pertinence et les implications de ce choix de stratégie, nous sommes arrivée à la conclusion que la manière de parler de Madame Maxime correspondait bien à sa personnalité, lui donnant un petit air snob qui est en accord avec ses actions. Nous avons poussé la réfléxion plus loin en faisant l’hypothèse que cette manière de parler « forcée » pouvait être due à son statut de dermi-géante qu’elle refuse d’admettre. Les demi-géants étant situés tout en bas de l’échelle sociale rz doubrnz vistimes de stigmatisation, elle tenterait de s’éloigner de ce statut le plus possible en parlant de manière « plus que correcte ».

Le fait de remplacer le mot « chevaux » par « cheveux », qui existe en français, permet à l’auteur d’introduire un passage très comique qui n’existe pas dans le texte original :

– A queul moment Karkaroff doit-il arriveu ? demanda Madame Maxime.

– Il ne devrait pas tardeu... heu... tarder, répondit Dumbledore. Souhaitez-vous l'attendre ici ou préférez-vous entrer à l'intérieur pour vous réchauffer quelque peu ?

– Meu reuchauffeu queulqueu peu, queulle bonne ideu, mon cheur Dambleudore, approuva Madame Maxime. Meus qui va s'occupeu de meus cheveux ?

– Vos cheveux sont coiffés à la perfection, assura galamment Dumbledore.

– Dambleudore, queul pleusantin vous feutes ! s'exclama Madame Maxime en pouffant de rire. Je vouleus parleu deus cheveux de mon carrosse...

– Ah, vos chevaux ! [HP 4 FR, p. 221-222]

Nous pouvons tout d’abord voir, dans ce court extrait, que Dumbledore imite involontairement la prononciation de Madame Maxime avant de se reprendre, ce qui se produit d’ailleurs à

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plusieurs reprises. Arrive ensuite une phrase dans laquelle la manière spécifique qu’a Madame Maxime de parler met à mal la communication ; en effet, lorsqu’elle dit « Meus qui va s’occuper de meus cheveux », Dumbledore ne comprend pas qu’elle parle de ses chevaux et part du principe qu’elle parle de sa coiffure, ce qui entraîne un malentendu comique. Nous pouvons par ailleurs noter dans cet extrait que Madame Maxime prononce [ɑ̃] le son produit par les lettres UM de Dumbledore ([œ̃] si le lecteur pronomce le nom à la française, [ʌm] s’il le prononce à l’anglaise), ce que le traducteur indique à l’écrit par un changement orthographique : Dambledore. Il s’agit cependant d’un cas isolé, car elle prononce de manière standard le déterminant « un », par exemple (voir extrait ci-dessous).

Mais Madame Maxime s'était soudain levée.

– Il feut un peu froid, dit-elle.

Quelle que fût la température, cependant, elle n'aurait pu être aussi froide que sa voix.

– Je crois que je vais rentrer, maintenant.

– Hein ? dit Hagrid, pris au dépourvu. Non, ne partez pas ! Je... je n'en avais encore jamais rencontré d'autre jusqu'à maintenant !

(HP 4 FR, p. 384)

Dans ce passage, nous pouvons de plus observer une phrase entière prononcée sans accent particulier. Or, dans « Je crois que je vais rentrer, maintenant », le mot « vais » devrait être orthographié « veus » si le traducteur voulait rester tout à fait cohérent. S’il ne l’a pas fait, c’est sans doute pour une raison particulière. Pour continuer dans la direction de notre hypothèse, , il est possible que son état d’esprit à ce moment-là la fasse « oublier » de prêter attention à sa prononciation particulière.

Madame Maxime dans la traduction allemande

Une fois de plus, le traducteur allemand a recouru à divers moyens phoniques, lexicaux et grammaticaux pour indiquer que la langue de Madame Maxime est non standard : comme J.K.

Rowling, il a représenté la non-prononciation du H aspiré, qui est très courant en allemand, par des troncations et ce, que la lettre soit située au début ou au milieu du mot (comme dans le cas suivant : »Isch möschte wieder reinge’en.« (HP 4 DE, p. 448)). Il a également recouru à des troncations dans les cas des groupements de consonnes en début de phrase ; dans notre exemple,

« Pferde » est prononcé « ‘ferde ».

Le dernier trait phonique concerne les voyelles, qui sont plus ou moins longues en allemand en fonction de ce qui suit. Comme dans le cas de Viktor Krum, il double certaines consonnes (« serr gutt »), ce qui laisse penser qu’elles sont prononcées de manière trop brève et trop ouverte.

Madame Maxime commet aussi de temps à autre des erreurs de grammaire, comme les autres français. Il peut s’agir de la non-inversion du verbe et du sujet lorsqu’une conjonction de

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coordination ou un complément circonstanciel se trouve en tête de phrase. Dans l’exemple suivant, Madame Maxime demande « Wo führen Sie misch denn ’in, ’Agrid? » (HP 4 DE, p. 340), utilisant « wo » plutôt que « wohin ». C’est une erreur que font de nombreux locuteurs étrangers, et notamment francophones, car il n’y a dans leur langue qu’un seul pronom interrogratif de lieu, alors que l’allemand en a deux : « wohin » est utilisé avec un verbe de mouvement (comme, ici, « führen ») et « wo » avec un verbe de stationnement.

Madame Maxime dans la traduction espagnole

En espagnol, les traducteurs ont une fois de plus choisi d’indiquer tous les mots dont l’orthographe dévie de la norme avec des guillemets. Comme pour les bulgares, le trait choisi concerne la lettre R, mais il s’agit cette fois de l’autre extrême : alors que les Bulgares auraient plutôt tendance à roules les R davantage qu’en espagnol, les Français éprouvent de grandes difficultés à les rouler. Ainsi, ils ont fait le choix de représenter cette difficulté graphiquement en remplaçant systématiquement la lettre R par la lettre G (son [g]). Il est important de soulever que, dans certains cas, un U a dû être ajouté après la lettre G ; en effet, la lettre G suivie d’un I ou d’un E en espagnol est prononcée [x] ou [χ], et non pas [g].

Il en résulte une certaine confusion, car certains mots en deviennent compliqués à deviner. Si nous prenons la phrase « –Mis «cogceles guequieguen»… eh… una mano «podegosa» » (HP 4 ES, p. 220), on remarquera premièrement que l’utilisation des guillemets est quelque peu étrange ; en effet, il aurait été plus logique (et à notre avis, plus clair), d’écrire «–Mis «cogceles»

«guequieguen»… eh… una mano «podegosa» puisque « cogceles » et « gequieguen » sont deux mots différents (contrairement, par exemple, à « pog favog »). De plus, il existe une différence relativement importante entre « guequieguen » et « requiren » qui fait que ce mot inventé ne tombe pas forcéement sous le sens.

De plus, la manière dont les traducteurs utilisent cette méthode n’est pas toujours cohérente : ainsi, on trouvera dans le même tome trois orthographes du nom « Hagrid » prononcé par Madame Maxime : « Haggid », « Hagguid » et « Hagrid ». Si la dernière est standard et la deuxième cohérente avec la méthode choisir, la première semble étrange, car un hispanophone la prononcerait [aɣχið] et non pas [aɣið] puisque le G est immédiatement suivi d’un I, sans qu’un U ne soit intercalé entre deux. Cette prononciation est peu naturelle et difficile, même pour un hispanophone, et probablement encore plus pour un francophone puisque le son [χ] n’existe pas en français.

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Les personnages parlent français

Comme nous l’avons déjà mentionné, certains mots ou expressions en français figurent dans le texte original, lesquels ont été conservés en allemand et en espagnol. Dans l’extrait ci-dessous, nous pouvons observer un phénomène qui s’inscrit dans le même ordre d’idées.

‘Ah, ‘Agrid… it is time?’

‘Bong-sewer,’ said Hagrid, beaming at her, and holding out a hand to help her down the golden steps.

[HP 4 EN, p. 356]

Ah, Agrid... Vous arriveuz juste à l'heure...

Queulle ponctualiteu !

– Madame, qu'il me soit permis de vous souhaiter le bonsoir, dit Hagrid d'un ton ampoulé.

[HP 4 FR, p. 291]

»Aa, ’Agrid … ist es schon Sseit?«

»Bong-soar«, sagte Hagrid und strahlte sie an, dann reichte er ihr die Hand und half ihr die goldenen Stufen hinunter.

[HP 4 DE, p. 340]

–¡Ah, Hagrid! ¿Ya es la «hoga»?

–«Bon suar» -le dijo Hagrid, dirigiéndole una sonrisa y ofreciéndole la mano para ayudarla a bajar los escalones dorados.

[HP 4 ES, p. 290]

Tableau 5.2.

Hagrid, qui commence à être sous le charme de Madame Maxime, cherche à se montrer extrêmement galant et la salue, par mesure de politesse, dans sa langue. Comme nous pouvons nous l’imaginer, il a toutefois quelque peu de mal avec la prononciation française de « Bonsoir », ce que J.K. Rowling souligne en utilisant une orthographe phonétique retranscrivant l’accent anglais d’Hagrid lorsqu’il parle français : « Bong-sewer ». Les traducteurs espagnols et allemand ont transformé ce mot afin qu’il corresponde à leur langue, écrivant respectivement « Bon suar » et

« Bong-soar », qui se rapprochent beaucoup dd’une transcription phonétique du mot « bonsoir » dans leur langue, mais en gardant tout de même une touche d’exotisme. Le traducteur français ne pouvait bien évidemment pas reprendre la même stratégie que l’auteur ou les deux autres traducteurs ; dans sa version, Hagrid forme une phrase complexe, « Madame, qu'il me soit permis de vous souhaiter le bonsoir », qu’il prononce de plus « d’un ton ampoulé ». Cela va dans le sens de notre hypothèse quant à la raison pour laquelle Madame Maxime s’exprime de cette façon.

Afin de se faire accepter, il tente d’adopter le même style qu’elle même si, comme nous le savons, ce n’est pas naturel pour lui.

6.4.2.2. Fleur Delacour

Fleur Delacour est une jeune fille très belle, un peu plus âgée qu’Harry. Elle étudie à l’Académie de Beauxbatons et est sélectionnée comme championne de son école pour participer au Triwizard Tournament. Un peu snob, elle est sûre d’elle et se plaint beaucoup, dans un comportement stéréotypique français – aux yeux des lecteurs anglophones, du moins (Moore, 2000).

Dans la version originale, comme Madame Maxime, elle a du mal à prononcer les H aspirés (qui sont tronqués à l’écrit), ainsi que le son [ð] (pour lequel les lettres TH sont remplacées par un Z à l’écrit ; lorsque ces lettres font le son [θ], comme dans « nothing » ci-dessous, elle ne semble cependant pas avoir de problème). Dans l’extrait ci-dessous, nous remarquerons de plus une

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forme d’eye dialect indiquant qu’elle prononce certains mots de manière non standard. C’est le cas de certains mots comprenant une voyelle courte en anglais, qu’elle allonge lorsqu’elle la prononce : « Christmas » [krɪsməs], « simply » ([ˈsɪmpli]), « if » ([ɪf]) et « who » ([hʊ]) sont écrits

« Chreestmas » [krɪːsməs], « seemply » ([ˈsɪːmpli]), « eef » ([ɪːf]) et « ‘oo » ([hʊː]), ainsi que du verbe

« enter » [ɛntə/], orthographié « entair » [ɛntɛː]. Cela montre qu’elle ne maîtrise pas tout à fait la longueur des voyelles qui, en anglais, dépend généralement des lettres qui suivent.

‘Zis is nothing,’ she said dismissively, looking around at the sparkling walls of the Great Hall. ‘At ze Palace of Beauxbatons, we ‘ave ice sculptures all around ze Dining Chamber at Chreestmas. Zey do not melt, of course … zey are like ‘uge statues of diamond, glittering around ze place. And ze food is seemply superb. And we ‘ave choirs of woodnymphs, ‘oo serenade us as we eat. We ‘ave none of zis ugly armour in ze ‘alls, and eef a poltergeist ever entaired into Beauxbatons, ‘e would be expelled like zat.’ She slapped her had onto the table impatiently. [HP 4 EN, p. 456-457]

– Enfin, regardez-moi ça, c'est insensé, disait-elle d'un ton dédaigneux en jetant un coup d'œil aux murs étincelants de la Grande Salle. Au palais de Beauxbâtons, à Noël, il y a des sculptures de glace tout autour de la grande salle à manger. Bien entendu, elles ne fondent pas, cela va de soi... Ce sont... comment dirais-je ? d'immenses statues de diamant qui étincellent de tous leurs feux. Et la cuisine ! Ce qu'on nous sert là-bas est un véritable enchantement. Sans compter les chœurs de nymphes qui nous donnent la sérénade pendant le réveillon. Nous n'avons pas ces hoRRIbles armures dans les couloirs et si jamais un esprit frappeur avait l'audace de pénétrer à Beauxbâtons, il serait expulsé comme... comme ça ! Du plat de la main, elle donna une tape sur la table d'un geste impatient.

[HP 4 FR, p. 374]

»Das ist nischts«, sagte sie geringschätzig und ließ den Blick über die funkelnden Wände der Großen Halle schweifen. »Im Palast von Beauxbatons

’aben wir an Weihnachten Eisskulpturen überall im Speisesaal. Sie schmelsen natürlisch nischt …

’ässlischen Rüstungen in den ’allen, und wenn ein Poltergeist je in Beauxbatons eindringen würde, dann würden wir ihn – sakk – einfach rauswerfen.«

Sie klatschte unwirsch mit der Hand auf den Tisch.

[HP 4 DE, p. 437]

–Esto no es nada -decía, echando una despectiva mirada a los centelleantes muros del Gran Comedor-. En Navidad, en el palacio de Beauxbatons tenemos «escultugas» de hielo en todo el salón «comedog». «Pog» supuesto, no se

«deguiten»: son como «enogmes» estatuas de diamante, «bgillando pog» todos lados. Y la comida es sencillamente «sobegbia». Y tenemos

«cogos» de ninfas de «madega» que nos cantan

«seguenatas mientgas» comemos. En los salones no hay ni una de estas feas «agmadugas», y si

«entgaga» en Beauxbatons un poltergeist lo

«expulsaguíamos» de inmediato -añadió, dando un golpe en la mesa con la mano.

[HP 4 ES, p. 369]

Tableau 5.3.

Fleur dans la traduction française

Dans la version française, la manière de parler de Fleur est très différente de celle de Madame Maxime. Jean-François Ménard a en effet pris le parti de la faire parler de manière tout à fait

Dans la version française, la manière de parler de Fleur est très différente de celle de Madame Maxime. Jean-François Ménard a en effet pris le parti de la faire parler de manière tout à fait