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Chapitre 3. La méthodologie

3.9 Les critères de validation

Avant de discuter des critères de validation de la présente recherche, il semble judicieux de préciser le milieu professionnel d’où nous venons. Nous sommes issus du milieu de l’enseignement secondaire burkinabè. Autrement dit, nous sommes praticiens en enseignement secondaire au Burkina Faso. Cette posture d’enseignant a influencé notre approche méthodologique. En effet, selon Weisser (2005), les praticiens issus des sciences de l’éducation ont plus tendance à vouloir comprendre les phénomènes en raison de la place qu’occupe l’action en contexte d’enseignement et d’apprentissage. Par conséquent, ces praticiens s’intéressent au « comment » des phénomènes plutôt qu’au « pourquoi ». La recherche qualitative est la plus souvent utilisée par ses derniers afin de comprendre le déroulement des phénomènes en situation d’enseignement et d’apprentissage (Weisser,

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2005). Dans le même ordre d’idées, Karsenti et Savoie-Zajc (2011) et Van der Maren (2007) soutiennent que la recherche qualitative en éducation vise à donner sens aux phénomènes vécus par des individus, et ce, en analysant leur déroulement.

Soulignons que dans la recherche qualitative, il est important de reconnaître la subjectivité du chercheur. De fait, le jugement du chercheur est requis à chaque étape de la recherche notamment (Laperrière, 1997) :

[…] dans le choix de la question de recherche et des méthodes pour y répondre, dans la délimitation du phénomène ou de la situation à étudier, dans la façon d’approcher les sujets de l’étude, dans les dimensions et perspectives à privilégier sur le chapitre de l’échantillon de l’analyse, etc. En effet, les phénomènes humains peuvent être appréhendés depuis des perspectives théoriques diverses; appelant une focalisation différente dans la collecte et l’analyse des données; il importe donc que les choix du chercheur soient clairement indiqués, en vue de permettre une juste mise en perspective des résultats » (p. 369).

Ainsi, les sentiments, les valeurs, les intuitions du chercheur influencent l’évolution de sa recherche. C’est pourquoi, celui-ci doit travailler en équipe afin de discuter de sa démarche et de ses résultats de recherche, surtout qu’il est impossible d’évacuer cette subjectivité (Ibid.). C’est pour cette raison que nous allons présenter les trois critères de validation de notre recherche, à savoir la validité interne, la validité externe et la fiabilité.

3.9.1 La validité interne

Selon Laperrière (1997), le critère de validité interne s’applique aux résultats de la recherche afin de s’assurer de leur justesse. De son côté, Drapeau (2004) soutient que le critère de validité interne permet de vérifier si les observations effectuées sont en lien avec les objectifs de la recherche. Toujours selon cet auteur, la recherche qualitative facilite davantage cette vérification puisque, généralement durant une longue période, le chercheur reste en contact avec ses sujets, lesquels sont les participants à la recherche. Ce contact permet au chercheur de réajuster au besoin ses outils de collecte des données tout en prenant en considération le fait que sa présence peut influencer le comportement de ses sujets (Ibid.).

Ainsi, à la première étape de choix des sites, nous avons uniquement observé nos participants retenir ou écarter librement les sites Web mis à leur disposition. Ceci nous a

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permis de collecter des données relatives aux choix de sites Web effectués par chaque participant au regard de son besoin d’information. Ensuite, la seconde étape de justification des choix, soit l’entretien d’explicitation, nous a fourni des données sur les éléments sur lesquels nos participants se sont appuyés pour retenir ou écarter un site Web. Ils ont ainsi confirmé ou révisé leur choix de sites Web tout en fournissant des éléments de réponse quant à nos objectifs de recherche.

3.9.2 La validité externe

Selon Drapeau (2004), la notion de validité externe est liée à la possibilité de généraliser ou de transférer les résultats à d’autres contextes. Par conséquent, un échantillon représentatif de la problématique est indispensable. Fortin (2010) et Drapeau (2004) affirment qu’alors que dans la recherche quantitative l’on parle de représentativité des échantillons, dans la recherche qualitative il est plutôt question de notion de saturation ou de complétude, c’est- à-dire que la collecte et l’analyse des données n’apportent aucun élément nouveau à la recherche.

De fait, la recherche qualitative vise à comprendre le vécu d’un groupe social, et ce, en mettant en évidence les similitudes, les différences et les subtilités au sein de ce groupe (Drapeau, 2004; Fortin, 2010). Ainsi, il est important d’utiliser un « nombre suffisamment élevé » (ce qu’il faut) de participants afin d’atteindre ce but (Drapeau, 2004). « À cet égard, la norme qui fixe la taille de l’échantillon est l’atteinte de la saturation des données, ce qui se produit lorsque le chercheur s’aperçoit que les réponses deviennent répétitives et qu’aucune nouvelle information ne s’ajoute. C’est le point de redondance » (Fortin, 2010, p. 243). Nous déduisons alors que la saturation des données constitue un indicateur pour fixer le « nombre suffisamment élevé ». Ainsi, dans le cadre de la présente recherche, la saturation des données a été atteinte avec huit participants.

Par ailleurs, « [u]ne façon d’assurer la validité externe est de décrire le plus exactement possible la population étudiée » (Drapeau, 2004, p. 82). C’est la raison pour laquelle nous avons précisé notre milieu d’étude et notre échantillonnage.

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3.9.3 La fiabilité

Drapeau (2004) établit un lien entre la validité externe et la fiabilité vu que ces deux critères de scientificité devraient contribuer à la « reproduction des résultats ». Afin d’assurer la fiabilité de ses résultats, le chercheur qualitatif peut utiliser plusieurs techniques notamment la relecture de ses résultats par d’autres chercheurs, le contact avec les sujets pendant une longue période, la description détaillée des résultats (Ibid.).

En effet, il est pertinent de faire relire ses analyses par un autre chercheur. Cette démarche permet de présenter ses données à des fins de rétroactions constructives sur l’avancement de la recherche. Cela peut se réaliser au sein d’un séminaire pour les chercheurs universitaires, d’un travail d’équipe dans le cadre d’un bureau de consultants et d’un groupe d’étudiant dans le cadre d’une formation. Cette démarche est importante dans la mesure où elle est susceptible de révéler des aspects qui auraient (Albarello, 2011) « […] échappé au premier regard, des hypothèses nouvelles peuvent émerger, une autre tactique d’analyse ou d’interprétation peut être suggérée […] » (p. 121). Bien que la relecture des analyses par d’autres chercheurs constitue notamment une recherche de preuves contraires, il n’en demeure pas moins qu’elle est utile pour confirmer ou infirmer les résultats de la recherche. Elle sert à valider les résultats, et ce, en discutant de manière critique des limites de l’étude (Ibid.). En ce qui a trait à la présente étude, notre équipe d’encadrement (notre directrice de recherche et une professionnelle de recherche) nous a permis de respecter le critère de fiabilité, et ce, à toutes les étapes de la recherche. De fait, le regard critique de notre équipe d’encadrement sur les différentes étapes de notre thèse nous a permis notamment de valider, de remettre en cause, de réviser, de consolider certaines démarches, certains aspects ou certains résultats de la présente recherche. Par exemple, à l’étape de codage, nous avons d’abord codé les verbatim de quatre des huit participants. Ces verbatim codés ont ensuite été révisés de manière collégiale, avec notre équipe d’encadrement, à des fins de validation. À la suite de cette validation les réajustements ont été peu nombreux.

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