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Chapitre 4. La présentation des résultats

4.3 Les indicateurs évalués dans chaque tâche

4.3.6 Les indicateurs évalués à la tâche 5

4.3.6.3.2 Les arguments invoqués à propos du site C’est malade

Le site Web C’est malade est une production du Centre de recherche sur la communication et la santé. On peut estimer qu’un centre de recherche produit des documents de qualité. De plus, comme la personne interviewée dans la vidéo est professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), on peut aussi estimer que les propos d’un professeur d’université seront pertinents et sérieux. Enfin, une date récente de publication de l’information est indiquée sur le site. On peut en conclure qu’il s’agit donc d’un site Web crédible dont l’information porte sur l’éducation aux médias.

Le tableau 35 présente les indicateurs pris en compte par les participants pour retenir ou non le site C’est malade.

Le tableau 35 montre que parmi les huit participants, P4 s’appuie sur sept indicateurs pour argumenter son choix du site C’est malade. C’est celui qui utilise le plus d’indicateurs. Les participants P6 et P7 le suivent de près avec chacun 5 indicateurs. En revanche, P2, P3 et P8 se fondent sur un seul indicateur pour justifier leur choix de retenir ou d’écarter le site Web.

Tableau 35 : Indicateurs évalués par participant pour le site C’est malade

C’est malade

Indicateur P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 Nombre de participants ayant évalué l’indicateur Source

Adresse Web indiquant un site

crédible Indicateur non ciblé dans la tâche Adresse Web indiquant un site

pertinent (lieu) Indicateur non ciblé dans la tâche Identification du responsable du site 0

Date de création/mise à jour 0

Copyright ou autre mention 0

Nature de la source (individu,

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C’est malade

Indicateur P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 Nombre de participants ayant évalué l’indicateur

Réputation de la source 0

Pertinence de la source 0

Nbre d’indicateurs de l’objet source présents dans les arguments de chacun des participants

0 0 0 0 0 0 0 0

Auteur

Présence du nom et des coordonnées

de l’auteur X X X X 4

Affiliation de l’auteur X X X X 4 Compétence de l’auteur X X X X 4 Réputation de l’auteur X X X 3 Nbre d’indicateurs de l’objet auteur

présents dans les arguments de chacun des participants

3 0 0 4 1 3 4 0

Support

Type de site Web 0

Clarté, facilité d’orientation dans le

site 0

Moteur de recherche interne 0

Démarcation entre information et publicité

Indicateur non ciblé dans la tâche

Nbre d’indicateurs de l’objet support présents dans les arguments de chacun des participants

0 0 0 0 0 0 0 0

Information

Genre documentaire 0

Processus de validation Indicateur non ciblé dans la tâche Pertinence de l’information (niveau de

détail, lieu, etc.) X X X X X X X X 8 Exactitude de l’information et/ou

corroboration par d’autres sources X X 2 Citation de sources sérieuses et

crédibles Indicateur non ciblé dans la tâche Actualité de l’information X X 2 Positionnement sur le sujet (neutralité,

intérêts) 0

Présentation d’un éventail d’opinions 0

Français de qualité 0

Présentation claire du contenu 0 Nbre d’indicateurs de l’objet

information présents dans les

arguments de chacun des participants 1 1 1 3 2 2 1 1

Nombre d’indicateurs évalués par

participant 4 1 1 7 3 5 5 1

Dans la suite de la présente section, nous précisons les arguments émis par les huit participants pour justifier leur choix. Dans un premier temps, nous relatons les arguments

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des participants ayant retenu avec raison le site C’est malade. Dans un deuxième temps, nous proposons une description des arguments des participants ayant écarté à tort ce site. Sept participants (P1, P2, P4, P5, P6, P7 et P8) retiennent avec raison le site Web. Ils tiennent compte de plusieurs ou de la totalité des indicateurs suivants, en ordre décroissant : « pertinence de l’information », « affiliation de l’auteur », « compétence de l’auteur », « réputation de l’auteur », « présence du nom et des coordonnées de l’auteur », « actualité de l’information », « exactitude de l’information et/ou corroboration par d’autres sources ». S’agissant de la « pertinence de l’information », ces sept participants invoquent des éléments de réponse au sujet de l’utilisation d’Internet par les jeunes. Ainsi, ils mentionnent tous la présence d’information relative à l’utilisation abusive d’Internet par les jeunes. Selon P1, P4 et P6, ce site fournit de l’information sur la cyberdépendance des jeunes :

Euh, euh, il [personne interviewée] explique bien pourquoi ces, ces jeunes-là deviennent cyberdépendants… et les dangers. Et quand et comment les proches doivent réagir. Et comment intervenir en cas de prévention de la cyberdépendance. Donc, je trouve que c’est très bien. (P1)

Oui, il parle de, de la cyberdépendance. Dans ce texte qu’on trouve que… les jeunes deviennent de plus en plus cyberdépendants. Ils ne se rendent pas compte du temps passé face aux écrans. Et quand ils sont devant les écrans, ils font aussi ce qui n’est pas ce qu’il faut faire. C’est jouer, tchatcher avec les amis ou bien c’est pas suivre des vidéos, je ne sais pas, au lieu de faire ce qu’il doivent normalement faire, des recherches pour améliorer leur niveau... dans les études. (P4)

[…] je vois que, euh, ça me parle bien de, bel et bien des trucs, de l’informatique. Je veux dire, euh… […] Des problèmes, des problèmes que peut, euh, que peut engendrer, euh, euh, l’abus, l’utilisation abusive de, de l’informatique quoi. Donc, euh, j’ai jugé bon, euh, comme je vais parler de l’informatique, je peux parler de ses effets négatifs, voilà, témoigne par ce professionnel-là, euh, donc je… Je vois que, je pourrai aussi me faire comprendre en utilisant ces infos, euh… pour prévenir des facteurs négatifs, euh, de, de l’utilisation abusive de… de l’informatique. (P6)

Dans le même ordre d’idées, P7 et P2 mettent en évidence les trois facteurs de la cyberdépendance cités dans le site Web, c’est-à-dire le facteur temps, la question de l’utilisation abusive et l’interactivité avec la machine (pratique de jeux en ligne) :

Selon lui [personne interviewée dans la vidéo] trois facteurs sont considérés pour déterminer l’amplitude et le type de cyberdépendance, le facteur temps, la question d’usage et l’interactivité avec la machine. J’ai choisi ce site, puisque, le thème ici, c’est éducation aux médias. (P7)

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Bon, ce site traite presque tous les effets de l’Internet sur les jeunes. […] D’abord le temps, le facteur temps, la question d’usage abusif… […] On dit que le facteur temps, le nombre d’heures allouées, ça veut dire que les jeunes passent… En passant beaucoup… En prenant tout le temps à se connecter, ça peut créer des, des problèmes également pour les jeunes. […] Ça veut dire l’usage abusif aussi peut entraîner d’autres problèmes comme l’abandon des études comme ça. Ensuite également, les machines peuvent… Les jeunes peuvent utiliser les machines pour jouer aux jeux qui vont nuire à leur travail également. […] (P2)

Aussi, P2 crois bien comprendre le sujet en exploitant ces trois facteurs de la cyberdépendance proposés sur ce site Web :

[…] Je pense que ces trois-là, ces trois facteurs-là peuvent me permettre de comprendre… (P2)

En outre, P1, P3 et P8 se montrent captivés par la série de questions posées en dessous du titre de la page Web (« Pourquoi certains jeunes deviennent-ils cyberdépendants ? Quels sont les dangers de la cyberdépendance ? Quand et comment les proches doivent-ils réagir ? Comment intervenir en prévention de la cyberdépendance ? » ). Alors, P3 s’exclame de soulagement (« Ouf! »). Il estime que ces questions vont l’enrichir pour préparer son sujet. Enfin, il souligne sa satisfaction quant à l’information proposée dans ce site Web. Autrement dit, cette information l’« arrange » :

Ouf! Il y a beaucoup de questions ici que j’ai jugé très importantes. Pourquoi certains jeunes deviennent-ils cyberdépendants? Ah! Ça c’est… clair et explicite. Les jeunes de nos jours sont devenus des cyberdépendants. Mais, la question de pourquoi, je trouve que si j’ai la réponse là-dessus, ça m’enrichit. Quels sont les dangers de la cyberdépendance? Ça aussi c’est un atout, les dangers, ça permet de... Même si on ne peut pas se débarrasser totalement... de prendre des précautions nécessaires pour pouvoir, quand et comment les proches doivent-ils réagir? Bon, faut pas en vouloir aux jeunes de façon générale. Pourquoi ils sont collés au... euh, au cyber, mais de les comprendre. Et, et quand est-ce, il faut agir si, il y a du libertinage à travers ce cyber- là, voilà. Et comment intervenir en prévention de la cyberdépendance. Ça aussi, c’est… Je trouve que c’est une solution que n’importe qui aurait besoin, pour pouvoir, pour ne pas trop s’attacher là-dessus. Bon, en tout cas, ces questions, je trouve que, ça m’arrange. (P3)

En ce qui a trait à l’« affiliation de l’auteur », quatre des sept participants (P1, P4, P6 et P7) ayant retenu le site précisent qu’il s’agit du discours d’un professeur de l’Université du Québec à Montréal. Par la même occasion, ils mettent en évidence la compétence (professeur d’université) et la réputation (université) de la personne interviewée. Autrement dit, les indicateurs « affiliation de l’auteur », « compétence de l’auteur » et « réputation de

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l’auteur » émergent simultanément dans les arguments de P1, P4, P6 et P7. En guise d’exemple, P1 et P7 s’expriment comme suit :

Euh, les éléments qui m’ont amené à retenir, c’est d’abord... c’est monsieur Suissa, professeur à l'École de travail social de l'Université du Québec à Montréal… D’abord, c’est, c’est quelqu’un de très expérimenté qui parle. Euh, il y a une vidéo même qui est à l’appui. Euh, euh, il explique bien pourquoi ces, ces jeunes-là deviennent cyberdépendants… et les dangers. (P1)

[…] on dit dans cette courte… capsule vidéo, M Suissa, professeur de l’École de travail social de l’Université de Québec à Montréal, fait part, d’observations fondées sur la littérature scientifique et sur sa pratique clinique auprès des jeunes et des familles concernées par la dépendance et la cyberdépendance. […] sur ce site, le monsieur, le professeur monsieur Suissa, essaie de donner les inconvénients et les avantages de l’utilité de l’Internet. (P7)

Concernant la « présence du nom et des coordonnées de l’auteur », trois des participants (P1, P4 et P7) ayant retenu avec raison le site Web font ressortir monsieur Suissa comme la personne à l’origine du discours rapporté sur le site Web. Ainsi, dans les citations ci-dessus, P1 et P7 désignent monsieur Suissa comme la personne dont le discours est relaté sur le site Web. Plus bas, à la troisième citation, P4 présente aussi monsieur Suissa comme l’auteur de l’information.

À propos de l’« actualité de l’information », P4 et P6 qualifient de récente la date de publication de l’information. P4 affirme que nous sommes à l’ère numérique, tandis que P6 donne avec précision la date de publication de l’information, soit le jeudi 22 janvier 2015 :

Comme je le disais aussi c’est, l’aspect temps. Donc, la date est encore récente, donc, ça, ça peut… Ça prouve que c’est vraiment dans l’ère numérique... Ils ont pris le problème à bras-le-corps, pour pouvoir synthétiser le texte… pour pouvoir donner des... des conseils... aux jeunes. (P4)

Bon, il y a aussi la date-là. C’est la date-là, c’est très récent. […] La date aussi de l’information-là, que livré le jeudi 22 janvier 2015. (P6)

Au sujet de l’« exactitude de l’information et/ou corroboration par d’autres sources », celle- ci apparaît simultanément dans le discours de P4 avec les indicateurs « présence du nom et des coordonnées de l’auteur », « affiliation de l’auteur », « compétence de l’auteur » et « réputation de l’auteur ». En effet, P4 a le sentiment que cette information est le résultat de recherches impliquant monsieur Suissa, professeur à l’école de travail de l’Université du Québec à Montréal :

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Le texte, en tout cas quand je lis, j’ai l’impression que ce texte est le fruit de recherches… […]De recherche, oui, parce que… Disons que, euh… dans cette courte capsule vidéo, Monsieur Suissa professeur à l’école de travail social de l’Université du Québec à Montréal... en tout cas… (P4)

Bref, la présentation des arguments des sept participants ayant retenu avec raison le site

C’est malade révèle que leurs arguments se rapportent essentiellement à la « pertinence de

l’information ». Des indicateurs relatifs à l’objet auteur, plus précisément la « présence du nom de l’auteur » (P1, P4, P5 et P7), l’« affiliation de l’auteur » (P1, P4, P6 et P7) et la « compétence de l’auteur » (P1, P4, P6 et P7), apparaissent chacun dans les arguments de quatre participants. Parmi les sept participants ayant retenu le site, deux (P4 et P6) mentionnent l’« actualité de l’information » dans leurs arguments alors qu’un seul (P4) avance des arguments concernant l’« exactitude de l’information et/ou corroboration par d’autres sources ».

À l’opposé des sept autres participants, P5 écarte à tort le site C’est malade. Il prend pourtant en considération la « pertinence de l’information », l’« exactitude de l’information et/ou corroboration par d’autres sources », ainsi que la « présence du nom et des coordonnées de l’auteur ». Selon P5, le site Web rend compte du point de vue d’une personne (« exactitude de l’information et/ou corroboration par d’autres sources») nommée monsieur Suissa (« présence du nom et des coordonnées de l’auteur »). Il poursuit sa justification en indiquant que ce point de vue n’est pas général; en conséquence, l’information de C’est malade est loin de l’aider à aborder son sujet (« améliorer ce qu’on veut » : « pertinence de l’information ») :

C’est malade a été, rejeté parce que je vois ça comme un site qui donne les points de vue des… des personnes, tels que, ils ont donné, Monsieur, Monsieur Suissa. C’est son point de vue il a donné. C’est pas général, donc je vois ça comme quelque chose qui ne peut pas nous aider à bien améliorer ce qu’on veut. (P5)

Pour conclure sur le site C’est malade, tous les huit participants prennent en compte la « pertinence de l’information » dans leurs arguments. Quatre (P1, P4, P5 et P7) identifient monsieur Suissa comme la personne à l’origine de l’information. Si P4 formule des arguments portants sur sept indicateurs pour choisir le site C’est malade, P2, P3 et P8 se limitent à la « pertinence de l’information ». Dans la suite de notre exposé des résultats, nous relatons les arguments relatifs au site HabiloMédias.

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