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Les conditions favorisant l'obtention d'un financement adéquat

DÉFIS ET ENJEUX ÉCONOMIQUES

2. LE DÉFI DU FINANCEMENT

2.2. Les conditions favorisant l'obtention d'un financement adéquat

La première condition essentielle au développement des cuisines sur le plan financier est d'évacuer l'idée qu'une cuisine collective se réduit à l'achat d'appareils de cuisson, d'ustensiles et de denrées de base. Le financement doit être conçu comme celui d'une intervention communautaire

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Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Entraide et services de proximité : l’expérience des cuisines collectives, Lucie Fréchette, ISBN 2-7605-1078-6 • D1078N

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qui exige du personnel, des locaux, du matériel, des services connexes, des assurances, etc. Penser financement devient donc une opération qui doit faire l'objet d'une planification et d'une budgétisation au moins à moyen terme si l'on veut que la cuisine dépasse le service d'appoint à des personnes aux prises avec la faim pour devenir une organisation communautaire d'entraide, d'insertion sociale et de développement local.

Un argumentaire solide et bien documenté constitue un moyen fort utile pour promouvoir les cuisines collectives auprès des bailleurs de fonds. Les responsables des cuisines et les professionnels les soutenant doivent bien posséder leur dossier, c'est-à-dire être capables de parler des objectifs du projet, décrire son fonctionnement, présenter les retombées escomptées et les perspectives de développement envisageables à moyen terme. Des CLSC, convaincus de l'importance de soutenir adéquatement les campagnes de financement des cuisines collectives, ont organisé des sessions de formation destinées aux responsables des cuisines pour les outiller dans leur recherche de financement. Dans le même esprit, le Regroupement des cuisines collectives du Québec insère aussi dans ses formations des conseils sur le financement.

La formation liée au financement des cuisines pourrait, en général, être sérieusement améliorée. Elle se limite encore trop souvent à aider les animatrices des cuisines à remplir les formulaires des organismes subventionnaires et à leur fournir les lettres d'appui exigées. Dans quelques autres cas, une initiation minimale à la gestion des fonds mensuels alloués aux achats et à la confection de repas est aussi offerte aux animatrices des groupes de cuisine. Les CLSC et les CDEC (Corporations de développement économique communautaire) peuvent être d'un précieux apport dans la formation économique des membres des cuisines, rôle que peuvent difficilement assumer d'autres instances.

Donner de la crédibilité dans la communauté locale à la formule des cuisines collectives fait aussi partie des conditions favorisant l'octroi de financement. La crédibilité de la cuisine et sa visibilité comme organisation recelant un potentiel d'action ou comme organisation dynamique dans le milieu créent un préjugé favorable chez les leaders du milieu. Le message de présentation des cuisines collectives ne doit toutefois pas véhiculer une vision «misérabiliste » des cuisines. En ce sens, la cuisine Les Tabliers en folie de Richmond a insisté pendant toute la période d'élaboration du projet pour que la cuisine collective ne soit pas présentée comme une œuvre de charité destinée aux pauvres. Un travail de promotion présentait la cuisine collective comme un service et une entreprise contribuant à la vitalité de la ville et des environs. Les promoteurs des Cuisines de Charny, dans la

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région Chaudière-Appalaches, s'y sont pris de la même façon et ont fait la nouvelle dans le journal Le Peuple de mai 1992, tout comme les cuisines de Nicolet qui ont vu leur journée porte ouverte bien annoncée dans le Courrier-Sud.

Ne pas n ager la promotion sociale et saisir les occasions de faire de la publicité autour des cuisines sont donc des éléments importants. Nous voulons souligner par là l'importance de conférer une image publique positive à la cuisine et de la faire connaître par des dépliants, des affiches, par des émissions de radio ou de télévision, etc. Il est aussi possible de créer des événements qui mettent en valeur les contributions des bailleurs de fonds. L'ouverture officielle, la création du premier CA, le tournant de la première année, une campagne de financement sont des occasions qui peuvent donner lieu à des prises de photos, à des articles dans les journaux de quartier ou régionaux. La publicité produite autour de la cuisine et de ses activités contribue ainsi à une plus grande la visibilité de l'organisation dans la communauté locale et accrédite son importance auprès d'éventuels bailleurs de fonds.

Le financement doit être conçu de façon à éviter la dépendance des cuisines à l'endroit d'un ou de deux bailleurs de fonds. Cette dépendance fragilise les organisations, puisqu'elle met leur survie en péril dès que se profile la menace du retrait de leur soutien quel qu'en soit le motif. Il importe donc de diversifier le plus possible les sources de financement.

Connaître les sources de financement s'impose. Organiser un mode de sollicitation efficace et présenter le projet des cuisines de façon qu'il entre dans les critères respectifs des organismes subventionnaires font aussi partie des conditions favorisant le financement des cuisines. L'éventail des sources de soutien financier peut d'ailleurs être plus large qu'il n'y paraît au premier coup d'œil. S'y intéresser exige du temps et une expertise qu'ont développée des professionnels des CLSC et des organisations communautaires aguerries.

La recherche de financement exige du temps et une expertise que ne possèdent pas de prime abord et de façon spontanée les responsables ou les bénévoles des cuisines. Plusieurs CLSC ont souligné que ce débroussaillage des sources de financement est une des contributions importantes qu'ils assurent aux cuisines par l'intermédiaire de leur organisateur communautaire. Cette forme de soutien de la part des CLSC est d'ailleurs l'une de celles qui sont maintenues même une fois que le CLSC s'est retiré d'un engagement direct et intensif auprès des cuisines collectives du territoire qu'il dessert.

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