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Les activités régulières à la cuisine collective L'accueil

Expériences novatrices

L'ITINÉRAIRE D'UNE CUISINE NOVATRICE

1.5. Les activités régulières à la cuisine collective L'accueil

Les locaux de la cuisine sont ouverts du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h 30 et la coordonnatrice assure une permanence pour accueillir les participantes en dehors des ateliers de cuisine. Le local étant situé sur la rue Principale et disposant d'un hall d'entrée accueillant avec un coin qui se prête à la conversation, il arrive que les participantes s'y arrêtent pour jaser avec la coordonnatrice ou la personne à l'accueil. Cela favorise le sentiment d'appartenance aux cuisines et représente un facteur de rétention de la clientèle.

La halte-garderie

Deux pièces sont consacrées à la garderie : une salle de jeux et un « coin dodo ». Le service de garderie facilite la participation des femmes à la cuisine collective. Les bénévoles qui assurent la garde des enfants sont des participantes à d'autres groupes de cuisine. Ainsi, en 1996-1997, une vingtaine de participantes ont eu recours occasionnellement au service de gardiennage, ce qui totalisait 106 présences /enfants. La garderie a formé des jeunes mamans à la garde d'enfants et à l'utilisation du jeu. De plus, la halte-garderie est une occasion qu'a utilisée la cuisine pour accroître

© 2000– Presses de l’ niversité du Québec U

Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Entraide et services de proximité : l’expérience des cuisines collectives, Lucie Fréchette, ISBN 2-7605-1078-6 • D1078N

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Pratiques d'entraide, services de proximité et développement local 61

l'estime de soi des mamans en considérant leur apport comme un travail. Une légère rémunération est versée pour les heures de garde, à savoir de 15 $ à 20 $ selon le nombre d'enfants présents. La formation a aussi stimulé l'acquisition de compétences parentales chez les mamans qui ont élargi leur capacité de jeu avec les enfants et qui ont été sensibilisées à la sécurité en rapport avec les comportements des « trottineurs » et des jeunes enfants.

La récupération alimentaire

Toutes les semaines, la coordonnatrice, ou une intervenante, se rend chez le marchand de légumes et quelquefois à la banque alimentaire Moisson Estrie, afin de récupérer des aliments périssables. Des membres du comité de récupération alimentaire communiquent ensuite avec des participantes de différents groupes de cuisine, pour qu'elles viennent aider à la transformation des aliments et à leur préparation pour la congélation. Les aliments ainsi congelés servent lors des journées de cuisine. La récupération alimentaire est un moyen d'économiser pour les participantes puisque l'organisme se procure ces aliments à un coût moindre.

Les activités sociorécréatives

La cuisine collective Les Tabliers en folie représente un lieu d'appartenance pour les participantes. C'est pour renforcer cette appartenance que les cuisines organisent des activités sociales pour les membres, afin que les groupes se connaissent entre eux. Par exemple, une épluchette de blé d'Inde souligne la reprise des activités à l'automne, l'Halloween est fêtée et on organise une activité spéciale pour la Noël. Selon les activités, on retrouve de 30 à 90 participants. Il arrive aussi que la cuisine organise des sorties à l'occasion d'événements particuliers.

Les activités d'économie domestique

Les cuisines collectives permettent aux familles de réaliser des économies au-delà des sessions mensuelles de cuisine. Par exemple, en 1995-1996, une « Journée ketchup » a réuni des membres autour de la confection de marinades.

Cette activité a été rendue possible grâce à un don d'une quantité importante de légumes (tomates, courgettes, etc.). L'infirmière du CLSC a encadré chacun des ateliers, c'est-à-dire la préparation des légumes (soir) et la mise en conserves (le lendemain).

Les Tabliers en folie reçoivent parfois de la nourriture préparée pour des buffets, que les gens n'ont pas consommée. Les organisateurs des buffets communiquent avec la coordonnatrice des cuisines et lui donnent les

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Édifice Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bureau 450, Sainte-Foy, Québec G1V 2M2 • Tél. : (418) 657-4399 – www.puq.ca Tiré : Entraide et services de proximité : l’expérience des cuisines collectives, Lucie Fréchette, ISBN 2-7605-1078-6 • D1078N

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surplus de nourriture. La coordonnatrice appelle les participantes qu'elle sait dans le besoin et leur distribue la nourriture. La récupération alimentaire permet également aux participantes de réaliser des économies.

Le prêt de dépannage

La coordonnatrice des cuisines a constaté que certaines participantes décrochaient parce qu'elles ne pouvaient payer leur contribution mensuelle de 20

$ à la cuisine. Les Tabliers en folie prévoient donc un budget de 100,00 $ pour effectuer des prêts (20 $) aux participantes qui en auraient temporairement besoin. En 1996-1997, Les Tabliers en Folie ont prêté de l'argent à 49 personnes et à 68 personnes l'année suivante. Les participantes contractent une entente avec l'organisme et doivent rembourser le prêt dans les 30 jours qui suivent. Les membres font preuve d'un grand sens des responsabilités et elles remboursent fidèlement les emprunts contractés.

Le transport-dépannage

La cuisine collective étant située dans un milieu où les distances sont grandes, le transport peut représenter une difficulté pour les participantes. Les Tabliers en folie offrent donc un service d'aide au transport-dépannage de la cuisine à domicile. Ce service est assuré par la coordonnatrice, appuyée par des bénévoles.

Onze participantes (environ 20 % de la clientèle) bénéficient actuellement de ce service. La proximité de la cuisine est un facteur qui favorise la rétention des membres d'une cuisine. En milieu rural, il faut composer avec les distances et le soutien au transport devient un moyen d'éviter le décrochage.

Les activités de formation

Les nouveaux participants des Tabliers en folie reçoivent une formation sur la salubrité alimentaire offerte par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation. De plus, les membres du CA ont participé à des sessions de formation données par l'organisatrice communautaire du CLSC, par la Régie régionale de la santé et des services sociaux de l'Estrie (RRSSSE) ou par des intervenantes professionnelles. De plus, la coordonnatrice de l'organisme et des membres du CA ont participé à des sessions de formation organisées par Centraide, le Regroupement des cuisines

collectives du Québec et la RRSSSE.

Bien que Les Tabliers en folie ne bénéficient actuellement pas d'un budget suffisant pour offrir de la formation, la participation aux cuisines donne, de façon informelle, une certaine formation aux participantes. Par

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exemple, certaines femmes, puisqu'elles deviennent à l'aise dans les cuisines, désirent faire plus que simplement cuisiner. Elles ont alors l'occasion de participer à différents comités, au sein desquels elles obtiennent une certaine formation, puis éventuellement siègent au CA : elles font l'expérience de la direction d'un organisme et reprennent ainsi confiance en elles. Elles prennent conscience de leurs capacités.

L'expérience de cuisiner en groupe, dans un organisme ayant une structure de fonctionnement semblable à celle d'un restaurant, peut permettre d'acquérir suffisamment d'expérience pour décrocher un emploi dans un restaurant. On peut donc parler d'une préparation indirecte à l'emploi. Les Tabliers en folie ont aussi offert une formation et de l'entraînement aux femmes pour la garde des enfants.

Le service de garde est considéré comme un travail pour la cuisine même si les gardiennes sont modestement rémunérées. Il s'agit là d'une intervention qui va dans le sens de l'insertion sociale et de la préparation à l'emploi. Les cuisines collectives favorisent donc à leur façon l'insertion sociale des membres.

Les activités socioéducatives

La cuisine profite des occasions qui se présentent pour donner un caractère éducatif à diverses activités d'ordre social ou d'agrément. Nous illustrons ici le propos par deux exemples. Les membres ont eu l'occasion de s'impliquer lors de la Marche des femmes contre la pauvreté en 1994, marche dite Du pain et des roses. Un comité spécial a été formé pour cette activité et non seulement Les Tabliers en folie ont-ils participé à l'accueil des marcheuses pour le dîner (en collaboration avec le Centre de femmes de Windsor), mais les femmes ont également été invitées à prendre part à la marche. Plusieurs participantes des Tabliers en folie ont donc marché dans les rues de Québec à cette occasion. Dans un autre ordre d'idées, l'infirmière du CLSC anime des ateliers thématiques mensuels traitant de nutrition. Deux groupes de dix participantes sont formés pour chacun des ateliers. On y discute de nutrition et on y fait des démonstrations de ce que l'on peut préparer à partir des aliments au centre du thème de l'atelier.

Se sont ajoutés des ateliers de cuisine d'autres pays ou de cuisine végétarienne.

1.6. Les initiatives novatrices de la cuisine

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