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PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES INSTITUTIONS PARTICIPANTES ET DES ACTEURS

2.1. Les caractéristiques et les acteurs difficultés du terrain

La plus grande difficulté a consisté, depuis Paris, à entrer en contact avec les chefs de département ainsi qu’avec les professeurs. En effet, de nombreuses adresses indiquées

sur les sites Internet des universités ne fonctionnaient pas, et par la suite lorsque je me suis rendue sur place, j’ai appris par les enseignants, ayant acceptés d’être enquêtés, que mes

courriels tombaient systématiquement parmi les courriels indésirables (« spam »).

De plus, la prise de contact a commencé pendant le mois d’août, également période de vacances à Taiwan, car j’avais planifié d’effectuer les enquêtes en début de rentrée

universitaire. La période semblait donc théoriquement bien choisie, mais dans les faits s’avéra plutôt inopportune, puisque les enseignants se trouvaient en vacances.

2.1.1. Prise de contact avec les institutions

A Paris :

Avant de m’adresser aux professeurs, sachant qu’il fallait respecter la voie hiérarchique, j’ai pris soin de contacter dans un premier temps les directeurs des

départements de français des Universités Fujen, Tamkang, Wenhua, Nationale Centrale et l’Institut Wenzao des Langues Etrangères. J’ai donc envoyé un courriel à l’Association des

Professeurs de Français de Taiwan (désormais APFT). Toutefois, il a fallu réitérer les messages maintes fois avant l’obtention d’une réponse de la directrice Mme Lee Peiwhua

accueillant positivement ma recherche et transmettant mon courriel aux cinq directrices de département de français.

A Taiwan :

Lorsque j’obtenais l’accord d’un enseignant, je prenais rendez-vous et demandais le nombre d’étudiants dans la classe afin de préparer les photocopies nécessaires au

questionnaire.

Dans tous les cas j’ai été introduite auprès des classes par l’intermédiaire des professeurs. Certains professeurs ont décidé d’utiliser du temps sur le programme prévu, et de m’intégrer à une activité de classe ou de profiter de l’opportunité de ma venue afin que les étudiants puissent poser des questions à une native sur la France et s’informer aussi sur les perspectives professionnelles à l’issue de leurs études.

2.1.2. Les aléas du terrain

Les passations ont eu lieu à divers moments et étaient variables d’un lieu à l’autre.

Chaque fois, les professeurs me présentaient à leurs étudiants, ainsi ces derniers pouvaient à leur guise me poser des questions. Je leur expliquais la raison de ma présence dans leur classe, présentais ma recherche, j’exposais brièvement l’enquête, précisant que les

questionnaires étaient anonymes et que s’ils ne souhaitaient pas y répondre ils pouvaient parfaitement me rendre le questionnaire vierge. Grâce à la précision de tous ces détails, les apprenants ont répondu consciencieusement au questionnaire.

Je procédais moi-même à la distribution et au ramassage du questionnaire, excepté pour les universités Chinan et I-Shou où les questionnaires avaient été confiés aux professeurs après ma venue et ma présentation à leur classe. Nous avons procédé de cette façon car en premier lieu ils n’avaient pas encore utilisé le manuel, et dans le second cas ils l’utilisaient seulement depuis une leçon.

Les premiers soucis étaient de me rendre dans les établissements, malheureusement tous fort éloignés les uns des autres, de persuader les enseignants de me laisser enquêter, et de convaincre les apprenants de répondre au questionnaire. Les autres problèmes étaient le délai imparti : seulement deux mois de visa pour effectuer l’enquête, avec les emplois du temps incompatibles d’une classe à l’autre au sein d’une même université. Tout cela

nécessitant évidemment des heures de trajets en moyen de transports publics, pour aller et venir dans un même lieu plusieurs fois et faire des allers et retours entre le Nord, le centre et le sud de Taiwan.

Pour terminer, jusqu’à la fin de mon séjour, j’ignorais s’il serait possible d’effectuer mes enquêtes dans tous les départements de français majeur que je visais initialement. Ma ténacité, alliée aux rencontres, et surtout la gentillesse des enseignants et des étudiants taiwanais, m’ont permis de pousser toutes les portes.59Il est désormais temps de présenter

les établissements dans lesquels j’ai pu effectuer cette enquête mais je vais auparavant

présenter les acteurs de mon enquête.

2.1.3. Les acteurs

Je vais commencer par présenter les enseignants de français de Taiwan puis les élèves. Nous allons tout d’abord voir comment s’effectue le recrutement des professeurs,

puis, nous parlerons des raisons qui poussent les élèves à étudier le français dans leurs études supérieures.

2.1.3.1. Les enseignants de français de Taiwan

Le système éducatif taiwanais et la place de la langue française dans ce système ont été présentés dans le chapitre 1 de la présente section, il est cependant important d’indiquer de nouveau que le français est enseigné au lycée et à l’université.

De façon générale, en observant les sites web des universités ayant un département de français, on peut constater que bon nombre d’enseignants de français de Taiwan ont un

diplôme de maîtrise ou de doctorat. Selon Chen (2003 : 21-27), environ 80% des enseignants sont de nationalité taiwanaise, et les professeurs de français qui enseignent dans les lycées ont, dans la plupart des cas, un poste à temps partiel et sont : enseignants au secondaire (généralement enseignants d’anglais ayant appris un peu le français ou encouragés à l’apprendre), professeurs ou chargés de cours à l’université, étudiants

taiwanais ayant obtenu un dipôme de maîtrise de français langue étrangère ou bien en train de faire leurs recherches doctorales.

Les professeurs de français à l’université sont très actifs et participent souvent aux colloques nationaux ou internationaux. Depuis mai 1996, ils ont créé l’Association des Professeurs de Français de Taiwan (désormais APFT) qui compte 160 adhérents. C’est une association très active qui pousse au développement et à l’amélioration de l’enseignement

du FLE à Taiwan. Elle a adhéré en 1996 à la Fédération Internationale des Professeurs de Français (FIPF).

Selon les sources de l’APFT : « parmi les 158 universités et IUT à Taiwan, 76 d’entre

eux proposent des cours de français optionnel. On totalise 349 classes de français optionnel. Ces cours sont assurés par 112 professeurs dont 21 de langue maternelle. 50 lycées totalisent 86 classes de français optionnel, regroupant 2679 élèves et 59 enseignants dont la plupart à mi-temps ». Pour finir cet exposé, l’APFT estime qu’en 200460 il y avait environ 300 enseignants et 10 000 étudiants de français à Taiwan.

60

Au moment de la rédaction, les chiffres concernant 2008 n’étaient pas encore disponibles sur le site Web de l’APFT.

2.1.3.2. Les étudiants Taiwanais

Les enseignants du supérieur à Taiwan déclarent très souvent que leurs apprenants ne sont pas motivés pour apprendre le français, pourtant, le nombre d’apprenants de français dans les universités ne baisse pas et c’est au lycée (cours de langue en option61

) la langue européenne qui est préférée à l’allemand et à l’espagnol.

Toutefois, les cours optionnels au lycée ne sont pas pris au sérieux, et selon Lo62, les élèves « apprennent ce qu’ils peuvent à la condition que cela ne vienne pas influencer les

disciplines principales. De ce fait, souvent, les élèves demandent de finir les cours plus tôt parce qu’ils doivent se rendre dans les cours du soir ou préparer des examens, etc. ». A ce

propos, les cours optionnels de deuxième niveau au lycée ne sont ouverts que si les élèves reprennent cette option, or ils préfèrent souvent l’abandonner pour se consacrer aux matières obligatoires pour le contrôle continu ou à l’examen d’entrée à l’université63.

Concernant les études universitaires, il est possible de prendre des cours de français en tant que spécialité d’études (désigné par français majeur) ou en tant qu’option (français

mineur). Il faut signaler qu’à Taiwan, il existe une très forte compétition pour entrer dans les

meilleures universités, tous les lycéens doivent passer un examen d’entrée64. Ils sont ensuite

répartis selon leurs notes de réussite à cet examen. Les élèves qui ont obtenu les notes les plus élevées vont pouvoir étudier dans les départements qu’ils souhaitent, mais déterminent souvent leur choix en fonction de la notoriété de l’université (les universités nationales étant

plus prestigieuses que les universités privées65).

Les enseignants de français dans les universités constatent finalement que les apprenants de français en majeur sont nombreux à choisir cette langue en fonction du nom

61

Pour de plus amples détails voir le Chapitre 2, § 2.4.2.

62 Lo Ching-ching, 2000, « Mes trois types d’élèves », in Le français à Taiwan, n°2, mars 2000, p. 33. 63 En 2002, le gouvernement a lancé un programme qui permet aux lycéens d’entrer à l’université par

de multiples voies : la « soumission de la candidature », par la « lettre de recommandation » des professeurs et par la « distribution » suite à un examen scolaire au niveau national.

64 Dans le Chapitre 2, le système d’entrée à l’université sera présenté en détail. Il existe d’autres

possibilités désormais pour entrer dans les universités, mais le système d’examen d’entrée continue d’être appliqué et est toujours aussi important.

65 Il n’existe plus aucune publication officielle du Ministère de l’Education indiquant le « classement »

des universités depuis la réforme éducative, appliquée en 1994, afin d’éviter d’influencer les élèves dans leur choix. Toutefois, selon Chi (2004) les universités les plus prestigieuses sont les Universités Nationales.

et de la réputation de l’université au détriment d’une réelle motivation alors que les apprenants de français en mineur sont souvent motivés et cherchent à se démarquer sur le marché du travail en maîtrisant une langue supplémentaire.

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