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Concernant l’apprentissage du français en tant que seconde langue vivante, il s’agit d’un cours optionnel, et les lycéens ont à choisir entre le japonais, l’allemand, l’espagnol , etc. En 2007, 20 000 lycéens étudiaient le japonais, 3 600 le français, 1 100 l’allemand et 710 l’espagnol55.

55

Quels sont les élèves qui choisissent le cours de français en option au lycée ? D’après Sheng56

, « c’est souvent à cause de l’auréole de romantisme de la langue française

que les élèves choisissent le cours de français », ils espèrent, à travers l’apprentissage du

français, approcher les images culturelles et romantiques qu’ils ont en tête. Toutefois, les

cours optionnels ne sont pas pris au sérieux, et il est bon de rappeler57 que les élèves ne l’apprennent qu’à la condition que cela n’ai pas d’influence sur les autres disciplines obligatoires pour réussir le contrôle continu ou l’examen d’entrée à l’université.

Au second cycle, la langue française est enseignée dans quelques universités, en tant que discipline à part entière ou en tant qu’option, c’est la deuxième ou troisième langue

vivante de ces étudiants. Les étudiants vont choisir le français selon leurs intérêts mais aussi en fonction de leurs projets d’études et d’un éventuel séjour en France pour leurs études

supérieures.

En ce qui concerne le premier cycle universitaire, le département de français de Wenzao est le seul à Taiwan à enseigner le français à ce niveau. En effet, c’est l’unique école à proposer en premier cycle (c’est-à-dire, le cycle de cinq ans : wu zhuan) ce type d’enseignement. Par conséquent, si les diplômés de ce premier cycle décident de continuer en second cycle (er ji) à Wenzao, ils ont suivi sept ans d’études au département de français. Les élèves de Wenzao ayant suivi autant d’années de cours de français à Taiwan sont donc les seuls à être dotés d’un tel diplôme sur l’île. Ils se sentent d’ailleurs souvent capables de poursuivre des études supérieures en France, et choisissent de nouvelles spécialités qu’ils n’auraient pas étudiées en restant à Taiwan.

Avant de clore cette partie, il est intéressant de regarder le nombre de demandes de visas d’études à l’étranger58 car cela reflète parfaitement ce qui vient d’être exposé en terme

de choix d’études de langues étrangères. Les plus forts taux de demande de visas se

56

Sheng Zhong-Heng, 2000, « Les réflexions sur le développement de la deuxième langue étrangère dans les lycées », Le français à Taiwan, n°4, novembre 2000, p. 51.

57 Lo Ching-ching, 2000, « Mes trois types d’élèves », Le français à Taiwan, n°2, mars 2000, p. 33. 58 Source : Bureau of International Cultural and Educational Relations of MOE. Les chiffres présentés

ici sont l’addition des demandes faites entre 1998 et 2007, et le total général pour toutes ces années est de 317 297 demandes de visas d’études.

concentrent tout d’abord sur les pays anglophones : en premier les Etats-Unis (143 014 demandes de visas d’études), le Royaume Uni (80 326), l’Australie (24 732), le Canada

(21 943) et la Nouvelle Zélande (5 373) ; puis le Japon (17 589) qui se classe ainsi avant la Nouvelle Zélande ; la France (5 616), l’Allemagne (4 095), l’Italie, l’Espagne et la Russie avec respectivement 1 656, 1 558 et 1 081 demandes de visas. D’après Dreyer (2007, pp.

29-30) « le français, l’allemand, l’espagnol, et à un moindre degré, le russe et l’italien sont

des langues moins perceptibles à Taiwan que l’anglais et le japonais qui sont des langues ayant officiellement une présence économique, politique et culturelle ;(..) et elles ne seraient pas associées directement à la mondialisation : étant perçues comme accessoires par rapport à l’anglais ».

Les chiffres des demandes de visas d’études nous confirment que l’anglais est choisi

pour son utilité et la perspective de faire des études dans un pays anglophone. Le goût des Taiwanais pour le japonais en tant que seconde langue étrangère est également confirmé par le grand nombre de demandes de visas. A ce propos, il convient également de noter qu’en observant les chiffres en détail, le Japon, pour des raisons historiques et économiques, est une destination qui ne cesse d’augmenter ces toutes dernières années : en 2003 il y a eu

1 337 demandes de visas, en 2004 : 1 556, en 2005 : 1 748, en 2006 : 2 108 et en 2007 : 2 424. Quant à la France, les demandes de visas sont elles aussi en augmentation constante mais de façon moins nette : en 2004 : 580, en 2005 : 600, en 2006 : 690 et en 2007 : 723. Toutefois, il est important de signaler que la langue française (en tant que deuxième langue étrangère) est choisie bien après le japonais, cependant avec peu d’avance avec l’allemand. Or on constate ces dernières années une augmentation des demandes de visa pour l’Allemagne comme destination d’études : en 2004 : 402, en 2005 : 475, en 2006 : 512 et en 2007 : 606. En ce qui concerne, l’espagnol, c’est une langue qui est choisie au lycée après l’allemand, néanmoins les chiffres du total général des demandes de visas indiquent que l’Italie est la destination qui prime sur l’Espagne, ce qui contredit les

Pour conclure sur le français et les autres langues étrangères à Taiwan, le Ministère de l’Education de Taiwan préconise ces dernières années l’apprentissage de langues étrangères, tout en étant conscient de la position dominante de l’anglais sur le marché des langues à Taiwan. La maîtrise d’une deuxième langue étrangère devient donc un atout

supplémentaire sur le marché du travail. Cela laisse par conséquent de belles perspectives d’avenir pour toutes ces langues en tant que deuxième ou troisième langue étrangère à

Taiwan.

Nous avons désormais terminé ce premier chapitre exposant la situation historique, géographique et linguistique de Taiwan. Nous pouvons ainsi aborder le deuxième chapitre et plus précisément, la présentation des institutions participantes et des acteurs de notre enquête.

Chapitre

2

PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES INSTITUTIONS

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