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3.1 DIVERSITE SOCIO-DEMOGRAPHIQUE DES QUARTIERS

3.1.2 LE PROFIL FAMILIAL CONDITIONNE L'ATTITUDE

Il y a bien une influence de la situation familiale des personnes interrogées sur leurs perceptions et leurs pratiques. La position familiale conditionne en grande partie les modes de vie et les aspirations. Elle implique, aussi, un certain mode de fonctionnement du ménage. En effet, la présence et le nombre d'enfants au sein d'une famille entraînent des rythmes de vie, des habitudes, des priorités aussi que ne partagent pas les personnes seules. C'est pourquoi, pour compléter la position familiale des ménages interrogés, dans l'enquête, la question du nombre d'enfants par famille a été soulevée. Le nombre d'enfants constitue un paramètre de différenciation sociale fort.

Lors de l'enquête, une majorité de couples, mariés ou non, ont été consultés (le nombre des couples mariés varie de 39,5% dans le quartier de Ronceray-Glonnières à 54% à Bellevue). Les veufs, divorcés et célibataires sont moins nombreux (de 10 à 12%) mais constituent des groupes homogènes par quartier. Les célibataires sont les moins nombreux à Bellevue (8%), et les plus nombreux dans le quartier Ronceray-Glonnières (près de 20%). Il existe peu de différenciations, d'un quartier à l'autre, concernant les divorcés; on relève

cependant une sur-représentation de l'effectif à Ronceray-Glonnières. Dans le quartier de Belle-Beille, la part de couples mariés (45%) est la plus importante, à Verneau de célibataires (33%), et à Monplaisir de couples non mariés (29%) et de divorcés (14%).

Dans le quartier de Ronceray-Glonnières, l'enquête souligne la présence d'un plus grand nombre de familles nombreuses: 12% des familles ont cinq enfants et plus, suivi d'Allonnes avec 10,5% de grandes familles. En revanche à Bellevue, près de 30% des familles sont sans enfant. A Angers, Verneau enregistre la plus grande proportion de familles nombreuses: 14,5%, et à Monplaisir elle est la plus faible: 2,5%. Naturellement, plus la taille de la famille augmente et plus l'occupation de grands logements tend à augmenter également. S'il faut y voir un rapport de cause à effet, la relation entre structure du parc et structure démographique ne fonctionne plus au-delà de cinq enfants. Ce défaut de proportionnalité témoigne d'une relative sur-occupation dont les grandes familles sont contraintes de s'accommoder. Avec l'augmentation des niveaux de salaires, l'occupation des grands logements croît également: 8% pour les ménages sans salaire, 19% pour les ménages dont le salaire est inférieur à 2 500 francs par mois, et 26% pour ceux dont le salaire est supérieur à 10 000 francs.

En plus d'être très variable d'un quartier à l'autre, la situation familiale des habitants HLM est très différente en fonction des organismes logeurs. Les données HLM de 1996 montrent que c'est Angers Habitat (21,2%) qui regroupe le plus de familles monoparentales au sein de son parc; Monplaisir et La Roseraie se caractérisent tous deux par l'importance des familles constituées de couple avec enfants dans leur parc. Le poids des célibataires, et des personnes vivant seules en général, est pour le parc Angers Habitat, à Belle-Beille et Verneau (30,6% et 34,4%), de loin beaucoup plus significatif que dans les autres quartiers. Verneau regroupe aussi le plus de familles composées de cinq enfants et plus (6,5%) suivi de Monplaisir. Verneau et surtout Monplaisir détiennent la vocation familiale la plus évidente, y compris dans le cas de monoparenté (près d'un quart des situations à Verneau). La vocation familiale de La Roseraie est également un trait caractéristique. Le suivi statistique des entrants en 1993 indique que La Roseraie conserve cette forte affirmation familiale (un quart des cas), mais que Verneau vient relayer Monplaisir et se place en tête pour la part des ménages avec enfants (36,4%). Les ménages monoparentaux sont nombreux, ils représentent jusqu'à 22% des effectifs à Belle-Beille, 16,2% à La Roseraie.

Le parc HLM Toit Angevin de Belle-Beille se caractérise par la concentration de personnes seules, en particulier dans le segment de La Ballue (très étudiant). On remarque, au sein de ce parc, une bonne adéquation entre la présence de grandes familles et celle de ménages étrangers: 9% de couples avec au moins quatre personnes à charge recensés aux Plaines à Trélazé, et 15% dans le segment PSR de Monplaisir; la relation avec les grandes familles fonctionne aussi avec la monoparenté.

Dans le parc HLM S.A. Logi-Ouest, c'est surtout Monplaisir, suivi de la Roseraie qui détiennent la vocation familiale la plus accentuée: 48% et 44% des ménages avec enfants. Verneau est le seul quartier qui enregistre une variation aussi importante entre la situation familiale des entrants et celle des ménages en place: les ménages en place avec enfants représentent un quart des situations tandis que les entrants avec enfants représentent 36% des ménages.

Les données statistiques de l'OPHLMCUM, qui concernent les situations familiales, révèlent qu'à Bellevue les personnes seules représentent un ménage occupant le parc sur cinq, et à peine 6% chez les entrants. Les valeurs de l'OPAC sont très supérieures: les personnes

isolées à Bellevue y représentent une grande partie de l'échantillon (40%). Le poids des ménages divorcés ou séparés n'y est pas négligeable.

Ronceray-Glonnières se singularise par le poids important des personnes isolées; les personnes seules représentent 39% de l'effectif. Aux Sablons, les ménages composés d'une personne isolée représentent près de 29% de l'ensemble. Le détail par segment indique que plus le secteur est "défavorisé" et plus la proportion de personnes seules s'élève. Les ménages composés de célibataires, séparés, divorcés ou veufs représentent à eux seuls la moitié des locataires. Ce poids des personnes seules est également très révélateur de la structure du parc. Dans le parc S.A Mancelle, la proportion de personnes seules est également très élevée (46,7% des ménages). Les familles monoparentales sont aussi assez nombreuses, 23,4% en moyenne (de 15,5% à 26,9% en fonction des îlots). A Allonnes, les personnes seules sont très présentes (28%) mais beaucoup moins représentées qu'ailleurs. Le poids des personnes seules demandeuses de logement est supérieur à celui des habitants en place; les entrants sont eux, près de 36% à vivre seuls. Peut-on continuer à parler des personnes seules comme d'un groupe "atypique"? Il semble au contraire que leur poids et la pression qu'elles exercent sur le parc social justifieraient que soit reconsidérée la structure typologique du parc. Car la typologie des parcs indique qu'à Bellevue, la grande majorité des ménages occupent des type 3 (45%) ou type 4 (35%) et très peu de petits appartements (aucun T1 et 3% de T2). Mêmes remarques aux Sablons, pour l'ensemble des logements des quatre groupes, la répartition du parc par type indique une forte proportion de T3 et T4 (près des trois quarts), fort peu de T1 (3%) et guère plus de T5 ou plus (5%). A Ronceray-Glonnières, le parc est essentiellement composé de T2 et T3 (62%), les T1 sont rares (3,6%) mais les T5 ou plus sont, en revanche, beaucoup plus importants que dans d'autres quartiers (34,4%). A Allonnes, la répartition du parc par type de logement indique la faible proportion de petits logements, l'importance des tailles standard et le petit nombre des grands logements. L'offre concerne à 80% des T3 et T4 alors que la demande, elle, s'oriente vers des T2 ou T3 (82%). La Roseraie se singularise également par l'exceptionnelle importance de son parc de Type 5 et plus (40%). Le parc HLM du Val de Loire, du fait de l'importance ici du parc de grands logements (70% et 60% respectivement pour les T4 et plus), possède une empreinte plus familiale.

Dans le parc HLM en général, le poids des ménages composés de six personnes et plus tend à s'atténuer; c'est en tout cas ce que révèle l'analyse de la situation familiale des entrants de 1993. En intégrant le critère de la nationalité, on remarque que plus le pourcentage de ménages étrangers est important et plus les chances de rencontrer des familles nombreuses sont élevées. Les ménages composés de plus de cinq personnes sont donc beaucoup plus fréquents chez les familles étrangères que françaises, où elles deviennent rares; même dans les sites en convention, où traditionnellement, elles occupaient une place importante.

MENAGES DE PLUS DE CINQ PERSONNES DANS LE PARC HLM DES SITES EN