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2.1.7 COULAINES/BELLEVUE: L'AUTRE COMMUNE-ZUP DE L'AGGLOMERATION MANCELLE

2.1 LES QUARTIERS DE GRANDS ENSEMBLES MANCEAUX ET ANGEVINS: ELEMENTS GEOGRAPHIQUES ET SOCIAU

2.1.7 COULAINES/BELLEVUE: L'AUTRE COMMUNE-ZUP DE L'AGGLOMERATION MANCELLE

Coulaines est une commune située à la périphérie nord du Mans; par sa densité elle est la deuxième commune du département après Le Mans. L'urbanisation de la commune de Coulaines s'est déroulée en quatre phases successives. De 1964 à 1968, elle a consisté en l'aménagement du site de Bellevue et des pentes du coteau. En même temps, la commune s'est dotée d'un PLS. De 1968 à 1972, l'aménagement de la zone alluviale de Coulaines a permis à un habitat plus diversifié de se développer. En 1972, la métamorphose urbaine de Coulaines est complètement réalisée. Les abords du bourg ont désormais un tout autre visage. Le paysage rural a disparu. 1973 à 1979 correspond à une période de finition des constructions commencées, et à un ralentissement général de l'urbanisation. Ce ralentissement s'effectue au profit d'opérations d'aménagement du cadre de vie: équipements socioculturels, commerces, services, administrations. Après 1979, on assiste à une période de relance de l'urbanisation par des programmes d'habitations individuelles de type lotissement résidentiel en accession. Au total, Coulaines offre un visage varié, les différents types de construction sont associés à des groupes de population caractéristiques: on peut y observer des zones d'habitations allant du collectif social au pavillon individuel, des zones commerciales et industrielles, des zones

d'équipements publics103. La présence de ces zones d'activités ne doit cependant pas faire illusion, seulement 18% de la population active de Coulaines travaillent dans la commune même.

2.1.7.1- La métamorphose d'un site

Pendant deux décennies, 40-50 et 50-60, la tendance à la construction de logement individuel s'affirme très fortement à Coulaines. Malgré la proximité du Mans, l'aspect du bourg et l'activité agricole donnent à Coulaines une image rurale. Coulaines apparaît comme une commune semi-rurale avant de devenir périurbaine. En dix ans, l'ensemble Bellevue/Coulaines a changé de visage pour devenir un élément urbain de première importance à l'échelle de l'agglomération mancelle.

CARTE N°27:

103 Sources: E. CORTOT, octobre 1989, Coulaines: dynamique urbaine d'une commune périphérique de l'agglomération

Jusqu'en 1960-1962, Coulaines est essentiellement constituée d'un village-rue qui prolonge la ville du Mans. La commune se caractérise par l'absence de développement urbain et d'infrastructure. L'influence du Mans la plus évidente pour la commune de Coulaines est la spécialisation de son agriculture, dans les productions maraîchères notamment, destinée à couvrir les besoins de la grande ville. L'effectif des ouvriers commence à progresser; il représente en 1962 19,3% de la population. La population se singularise, fin 60-début 70, par la modestie de ses ressources, seulement 10% de la population d'alors est susceptible de percevoir un revenu supérieur à la moyenne104.

En 1968, la commune de Coulaines compte déjà 3 725 habitants. Le doublement de population en cinq ou six ans s'explique par un afflux de population nouvellement installée: des manceaux mal logés, des ruraux venus travailler au Mans, des cadres parisiens décentralisés et installés dans les cités pavillonnaires. Entre 1962 et 1968, le profil démographique de la population de Coulaines s'est profondément modifié, voire inversé. On parle déjà de dépendance économique et sociale de Coulaines/Bellevue par rapport au Mans (en matière d'emplois, d'activités culturelles, de scolarisation et d'activités commerciales), en aucun cas l'éventail des services offerts n'est équivalent à celui d'une ville de presque 4 000 habitants. Par ailleurs, la commune n'offre que peu d'emplois sur place. Les trois quarts des actifs sont contraints d'aller travailler au Mans (BERTHE-1972).

La moitié des habitants interrogés en 1972 sur leur satisfaction à l'égard du quartier répondent de manière très positive en ce qui concerne le calme et la proximité rurale (81%). Le logement constitue, généralement, un atout de premier ordre (61%), et le cadre de vie est souvent apprécié (34%). Les inconvénients majeurs concernent la cherté du loyer (52%), le défaut d'isolation sonore (44%), ou bien encore la défectuosité du chauffage (16%). Au début des années 70, les avantages l'emportent sur les inconvénients et concernent une proportion plus importante de personnes interrogées: commerces/services suffisants (93%), bonnes liaisons avec le centre-ville du Mans (73%), environnement apprécié (37%) et activités de loisirs suffisantes (27%).

2.1.7.2- Un atout à Coulaines: la diversité de l'habitat mais un handicap... le poids de la ZUP

104 Sources: T. BERTHE, juin 1972, Coulaines-Bellevue: l'aménagement d'un secteur périphérique de l'agglomération

La brutalité du développement démographique et de l'exode rural, ajoutée à l'essor industriel, conduisent la commune à construire vite pour accueillir les nouvelles populations. C'est ainsi que Coulaines est devenue une commune dotée d'un parc locatif social important.

BELLEVUE: côté Coulaines, place de l'Europe

Le PLS représente 54% du parc total de résidences principales à Coulaines. Il est détenu à 60% par la SA Mancelle et 40% par l'Office public départemental (OPAC)105. Les données statistiques sur la répartition des logements selon l'époque de leur achèvement indiquent que pour les trois quarts d'entre eux, elle est comprise entre 1949 et 1974. La part de l'habitat individuel à Coulaines s'élève à 36,3%. La propriété concerne environ un tiers des habitants de la commune.

CARTE N°28:

En 1962, la population totale de Coulaines est égale à 1 509 habitants dont 1 200 sont agglomérés dans le bourg. La population de 1962 est assez jeune, et les employés et ouvriers occupent déjà une place importante dans la composition de la population. Le poids des moins de dix neuf ans tend à se renforcer et la proportion de personnes âgées diminue. Le profil-type des grands ensembles s'impose très vite. Les profils socioprofessionnels, eux aussi, se modifient; les agriculteurs ne représentent plus aujourd'hui que 2% des actifs. Le secteur primaire est toujours présent, notamment l'activité maraîchère, mais représente désormais un poids démographique infime. Par ailleurs, on constate un vieillissement accéléré de cette population agricole, essentiellement par raréfaction de la présence des jeunes sur les terres et non reprise des exploitations.

Aujourd'hui, Coulaines comporte 7 500 habitants et se singularise encore par la jeunesse de sa population. La commune compte un nombre important de familles nombreuses. Ces familles sont proportionnellement plus importantes au sein de la population étrangère (41,1%).

L'emploi et l'insertion des populations constituent un des grands enjeux, et même une véritable priorité pour les responsables locaux de Coulaines. Le récent Contrat de Ville a également souligné la sous-qualification endémique qui frappe les jeunes de la commune. Cette sous-qualification est en grande partie responsable de leur exclusion professionnelle. Au dernier recensement, la répartition par CSP indique une sur-représentation très nette d'ouvriers et dans une moindre mesure d'employés. Le taux de chômage s'élève à 12,6% et sa répartition par âge indique un chômage plus intense chez les jeunes. Le chômage touche davantage les femmes et plutôt les femmes jeunes (47,6% des femmes de moins de 29 ans contre 18,8% des hommes de moins de 29 ans et 15,2% des femmes de plus de 40 ans contre 38,6% des hommes de plus de 40 ans). En 1993, les RMIstes représentent à Coulaines 2,4% de la population totale et 4,8% de la population active (120 RMIstes et 54 CES).

BELLEVUE: côté Le Mans

2.1.8- LA ROSERAIE: LA ZUP DEUX OU TROISIEME GENERATION D'ANGERS