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Le processus motivationnel et les théories relatives

PARTIE I: CADRE THEORIQUE

Chapitre 2. Une proposition de stratégie motivationnelle et de modèle

5.1. Une analyse des facteurs de motivation

5.1.5. Le processus motivationnel et les théories relatives

Pour construire les hypothèses sur la motivation, il faut se conformer aux théories. Pour établir une stratégie à susciter la motivation du salarié, il faut savoir le principe et le processus de la motivation. Selon Fontana, « l'efficacité des stratégies motivationnelles mises en place par

l'entreprise dépend de caractéristiques complexes concernant les individus, l'organisation, ainsi que l'environnement économique, technologique et culturel. Ce qui signifie qu'il n'y a pas de recette universelle pour motiver, mais des indications spécifiques que l'analyse théorique de chacune des étapes du processus motivationnel permet de définir et de valider. » (2004, p.1).

Selon la plupart des chercheurs, la définition de Vallerand et Thill (1993) est bien représentative de l’apport des psychologues (processus). Elle présente l’avantage d’être synthétique et de parvenir à intégrer de façon globale les différents apports théoriques des théories de la motivation au travail. Elle montre: que « le concept de motivation représente le

construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et/ou externes produisant le déclenchement, la direction, l’intensité et la persistance du comportement. » (Vallerand et

Thill, 1993, p.18). Selon cette définition, la motivation représente le construit hypothétique utilisé, un type de comportement que tout individu est supposé pouvoir développer. Cette définition nous explique qu’il s’agit d’un processus (ou les quatre processus psychologiques) qui est déclenché à l’origine par l’action d’une force motivationnelle intérieure (facteurs de motivation internes) qui dépend de caractéristiques personnelles (besoins, pulsions, l’instinct, les traits de personnalité). Elle peut être également déclenchée par une force motivationnelle externe (qui dépend de la situation, de la nature de l’emploi, de l’environnement de travail, du mode de management des supérieurs, etc.). A partir de cette définition, nous présentons ci- dessous le processus motivationnel (Figure 4).

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Le déclenchement du comportement (Processus 1 La direction du comportement (Processus 2) L'intensité du comportement (Processus 3) La persistance du comportement (Processus 4)

Cette définition explique les quatre processus psychologiques qui interviennent dans le déroulement de la chaîne séquentielle de la motivation. Le déclenchement du comportement est causé par des besoins ou le désir d’objectif ou d’état (par exemple, réalisation de soi) partiellement satisfaits. C’est l’étape de l’absence d’activité à l’exécution de tâches nécessitant une dépense d’énergie physique, intellectuelle ou mentale. L’attrait pour un objectif, un état ou un écart à combler par rapport à des attentes non réalisées, déclenche un comportement ou un ensemble d’actions. Dans ce cas, la motivation fournit l’énergie nécessaire pour effectuer le comportement. Les théories des besoins, mobiles et valeurs (notamment Maslow, Alderfer, Herzberg) ont particulièrement bien expliqué ce passage. Dans la direction du comportement, la motivation dirige le comportement dans le sens qu’il convient, vers les objectifs à atteindre, pour guider leurs actions. Dans ce cas, elle est la force incitatrice qui oriente l’énergie nécessaire à la réalisation des objectifs à atteindre, les efforts pour réaliser de son mieux, selon ses capacités, le travail qui est attendu. Les buts sont considérés « comme des exemples types

de directions fournies aux individus ou que ces derniers se fixent à eux-mêmes pour guider leurs actions. » (Charles-Pauvers et al., 2006, p.14). La théorie de la fixation des objectifs de

Locke fait notamment l’objet de ce processus. L’intensité du comportement représente l’effet de l’importance d’un besoin ou de la difficulté d’un objectif sur le comportement personnel. La motivation incite à dépenser l’énergie à la mesure des buts à atteindre. Elle se manifeste par le niveau des efforts physiques, intellectuels et mentaux déployés dans le travail. La hiérarchisation des besoins de Maslow, la difficulté des objectifs chez Locke, la valence d’un objet, d’un résultat ou d’un état chez Vroom, ont particulièrement bien expliqué ce passage. Dans la persistance du comportement, la motivation incite à dépenser l’énergie nécessaire à l’exécution fréquente de tâches pour atteindre un ou plusieurs objectifs, à la réalisation régulière des buts. Dans ce cas, « la persistance du comportement se manifeste par la

continuité dans le temps des caractéristiques de direction et d’intensité de la motivation. »

(Roussel, 2000, p.5). Elle est présente dans les théories de l’équité d’Adams (motiver à travers la justice perçue), les théories des caractéristiques de l’emploi d’Hackman et Oldham, les

154 théories de la fixation des objectifs de Locke, la théorie des attentes de Vroom (motiver en fonction des attentes) et la théorie de l’autodétermination (Deci et Ryan).

D’après cette description du processus psychologique, la motivation au travail peut se définir comme étant l’ensemble des énergies (ou des forces internes et externes) qui sous-tendent l’orientation (direction : le choix opéré par l’individu entre plusieurs possibilités, par exemple quantité ou qualité), l’intensité (la force de l’effort ou la quantité d’énergie déployée) et la persistance des efforts qu’un individu consacre à son travail. Elle met en jeu une série de facteurs relevant à la fois d’une caractéristique individuelle et de l’environnement immédiat de ce dernier. La force de l’effort est la somme d’énergie physique, intellectuelle et/ou mentale engagée dans une activité déterminée. La persistance de l’action correspond à la valeur ou l’intérêt qu’attribue l’individu à l’objectif qu’il poursuit. Nous pouvons en déduire que toute action de l’individu est orientée par un but (ou direction) auquel il accorde une certaine valeur. Cette valeur dépend à la fois de la vitalité du besoin et de la valeur sociale à laquelle le but du comportement est associé. La motivation réside dans des stratégies de réalisation de tâches. Elle est productrice d’efforts qui permettent de focaliser l’attention des individus sur une action déterminée, sur des personnes, ou sur des tâches particulières. Le processus motivationnel aboutit à un résultat direct, la performance. La manifestation la plus proche de la motivation est un processus qui active, oriente, dynamise et maintient le comportement des individus vers la réalisation des buts attendus. Donc, cet effort de définition nous permet de conclure que nous pouvons à intervenir sur les facteurs et les mécanismes de la motivation afin de l’améliorer.