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La définition de Vallerand et Thill (1993)

PARTIE I: CADRE THEORIQUE

Chapitre 1. Les théories de la motivation

1.2. Définir la motivation au travail

1.2.2. La définition de Vallerand et Thill (1993)

Parmi ces modèles, dont certains sont exhaustifs alors que d’autres sont rudimentaires, c’est celui de Vallerand et Thill qui nous est apparu le plus convaincant. Selon lui, « le concept de

motivation représente le construit hypothétique utilisé afin de décrire les forces internes et /ou externes produisant le déclanchement, la direction, l’intensité et la persistance du comportement.» (1993, p.18). Cette définition est très représentative de l’apport des

psychologues. Elle présente l’avantage d’être synthétique et de parvenir à intégrer de façon globale les différents apports théoriques des théories de la motivation au travail. Elle montre aussi la difficulté d’observer directement la motivation d’une personne.

Selon cette définition, la motivation représente le construit hypothétique utilisé, un type de comportement que tout individu est supposé pouvoir développer. C’est un processus qui est déclenché à l’origine par l’action d’une force motivationnelle intérieure (facteurs de motivation internes) qui dépend des caractéristiques personnelles (besoins, pulsions, instinct, traits de personnalité). Mais, il peut être déclenché aussi par une force motivationnelle externe qui dépend de la situation, de l’environnement de travail, de la nature de l’emploi, du mode de management des supérieurs, etc. Ces facteurs de motivation internes et externes (ou situationnels) sont changeants et propres à chaque individu. Le niveau de motivation peut « être soit faible soit fort, variant à la fois entre les individus à des moments déterminés, et

chez une même personne à différents moments, et selon les circonstances » (Pinder, 1984, p.8).

Ce modèle affirme que les facteurs de motivation internes et externes sont changeants et propres à chaque individu. Les quatre processus psychologiques qui interviennent dans le déroulement de la chaîne séquentielle de la motivation :

Processus 1. Le déclenchement du comportement. Ce processus est causé par des besoins ou un désir d’objet ou d’état (ex. réalisation de soi) partiellement satisfaits. C’est l’étape de l’absence d’activité à l’exécution de tâches nécessitant une dépense d’énergie physique, intellectuelle ou mentale. L’attrait pour un objet ou un état, ou encore un écart à combler par rapport à des

37 attentes non réalisées, déclenche un comportement ou un ensemble d’actions. Dans ce cas, la motivation fournit l’énergie nécessaire pour effectuer le comportement. Les théories des besoins, mobiles et valeurs (Maslow, Alderfer, Herzberg notamment) sont particulièrement bien expliqués dans ce passage.

Processus 2. La direction du comportement. Dans ce processus, la motivation dirige le comportement dans le sens qu’il convient, vers les objectifs à atteindre, pour guider leurs actions. Elle est ici la force incitatrice qui oriente l’énergie nécessaire à la réalisation des objectifs à atteindre, les efforts pour réaliser de son mieux, selon ses capacités, le travail qui est attendu.

Processus 3. L’intensité du comportement. Ce processus représente l’effet de l’importance d’un besoin ou de la difficulté d’un objectif sur le comportement individuel. La motivation incite à dépenser l’énergie en fonction des buts à atteindre. Elle se manifeste par le niveau des efforts physiques, intellectuels et mentaux déployés dans le travail. La hiérarchisation des besoins de Maslow, la difficulté des objectifs chez Locke, la valence d’un objet, d’un résultat ou d’un état chez Vroom, sont particulièrement bien expliqués dans ce passage.

Processus 4. La persistance du comportement. Dans ce processus, la motivation incite à dépenser l’énergie nécessaire à l’exécution fréquente de tâches pour atteindre un ou plusieurs objectifs, à la réalisation régulière des buts. Dans ce cas, la persistance du comportement se manifeste par la continuité dans le temps des caractéristiques de direction et d’intensité de la motivation.

D’après cette description du processus psychologiques, la motivation au travail peut se définir comme étant l’ensemble des énergies (ou des forces) qui sous-tendent l’orientation (direction : choix opéré par l’individu entre plusieurs possibilités, par exemple quantité ou qualité. Toute action de l’individu est orientée par un but (ou direction) auquel il accorde une certaine valeur qui dépend à la fois de la vitalité du besoin et de la valeur sociale auxquelles le but du comportement est associé), l’intensité (la force de l’effort ou la quantité d’énergie déployée) et la persistance (la durée) des actions (la persistance de l’action corresponde à la valeur ou a l’intérêt qu’attribue l’individu à l’objectif qu’il poursuit) qu’un individu consacre à son travail. Ces efforts peuvent être définis comme étant la somme d’énergie physique, intellectuelle et/ou mentale engagée dans une activité déterminée. Nous pouvons en tirer que la manifestation la

38 plus proche de la motivation est un processus qui active, oriente, dynamise et maintient le comportement des individus vers la réalisation des buts attendus. En résumé, la motivation est productrice d’efforts qui permettent de focaliser l’attention des individus sur une action déterminée, sur des personnes, ou sur des tâches particulières.

A travers les grandes différentes définitions que nous allons passer en revue selon les différentes personnalités, bien qu’ils ne s’accordent pas sur certains aspects, nous pouvons confirmer qu’ils ont des points communs qui nous permettront d’avoir une définition opérationnelle dans le domaine de la gestion. Nous estimons la motivation comme étant un ensemble de forces (forces internes et forces externes, par exemple : curiosité, besoins, instinct, volonté, passion, envie, désir, intérêt, projet, but, etc.) qui impulsent notre activité quotidienne. Elle est comme un processus dynamique (et non comme un état constant, figé) ou encore un fonctionnement propre à l’individu ; elle résulte de l'interaction entre un individu et son environnement. Elle met en jeu une série de facteurs relevant à la fois d’une caractéristique individuelle et de l’environnement immédiat de ce dernier. Donc, cet effort de définition nous conduit à intervenir sur les facteurs et les mécanismes pour pouvoir l’améliorer.