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4. Objectifs de la recherche

4.3. La recherche en santé, priorité nationale

1. S j t t p ct d’ i t rv ti q i c p rt div r ité d pr tiq :

l’intervention est un programme en vue de produire un changement jugé désirable dans une population (Dab, 2005). Les acteurs mobilisent des savoirs, activités, réseaux et ressources.

2. Sa méthodologie est systémique et scientifique : la promotion de la santé s’inscrit dans la santé

publique même si le discours méthodologique de cette dernière est dominé par l’épidémiologie.

3. S fi ité t d pr d ir d c i c q i p v t t ir ’ cti p r v riété

d’ ct r ci x y t d i térêt différ t d ’i t rv ti ét d .

L’évaluation produit des informations qui permettent d’effectuer des modélisations plus précises et donc de permettre aux acteurs de mieux comprendre les relations qui lient le programme et son contexte. Cette compréhension fine permet aux acteurs de composer avec l’environnement. Pour soutenir la réussite des actions, l’évaluation produite doit être communiquée aux différents acteurs sous une forme qui peut leurs permettent, non seulement, de se l’approprier mais aussi d’opérer l’action.

Pour résumer

Les aspects évoqués dans cette section peuvent être résumés par les questionnements suivants : Les programmes de prévention sont-ils évalués ?

Le sont-ils d’un point de vue sanitaire, quantitatif/qualitatif ou comportemental ? Quelle est la place de la recherche et des organisations dans cette évaluation ?

Quelles données et résultats nécessitent d’évaluer plus en profondeur les programmes de sensibilisation ?

Des éléments de réponse à ces questions sont donnés, sur la base des résultats de recherche, dans les parties suivantes 5, 6, 7 et 8.

4.3. La recherche en santé, priorité nationale

4.3.1. Un zoom sur la recherche en santé au Mali

Les besoins d’évaluation et de recherche scientifique sont évoqués publiquement depuis peu au Mali :

« un des soucis majeur est la faiblesse et le manque de recherches scientifiques, il faut se positionner sur

r ch rch p r é éfici r d’ pp i , c’ t défi p r i cit r ch rch r fric i ». (Sène M.,

Conférence VIH/SIDA de Bamako, 12/01/2007)

Pour faciliter la recherche scientifique, une politique nationale de la recherche en santé au Mali a été construite en plusieurs étapes11 (Traoré, 2006).

Le système national de recherche pour la santé est constitué : d’instituts nationaux de recherche, de structures universitaires et d’autres acteurs (O.N.G., associations, directions techniques…) (Bougoudogo,

11 Atelier de priorisation des besoins de recherche (2001), atelier de consensus sur la politique nationale de recherche en santé (2002), finalisation du projet de politique nationale de recherche en santé (2004), rencontre avec les représentants de tous les centres de recherche et le Ministère de la Santé sur la pertinence de finaliser la politique et de l’accompagner d’un plan d’action (Avril 2006), travaux de mise à jour de la politique et d’ébauche d’un plan d’action intérimaire par une commission restreinte (Octobre 2006), tenue du Sommet mondial sur la recherche en santé (2008).

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2010). Les institutions de recherche sont rattachées à différents départements ministériels (agricole, santé humaine, énergie, environnement (Haïdara, 2007).

Du point de vue des ressources humaines, 320 chercheurs12 ont été recensés en 2010 par le Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique (C.N.R.S.T. 2007) et le répertoire des institutions 2009/2010.

4.3.2. La complexité du paysage académique de la recherche

La recherche en santé au Mali est caractérisée par un organigramme compliqué. Si de nombreuses structures existent, celles-ci ont très peu de relations entre-elles. Cela a des conséquences : concurrence, concentration sur certaines pathologies, désintérêt pour d’autres. De plus, la répartition financière se fait sur de petits programmes souvent peu concluants en termes de résultats.

Dix instituts nationaux de recherche existent dont huit travaillent sur la santé humaine13.

Figure 5 : Les structures universitaires engagées dans l’organisation de la recherche suivant leurs domaines d’action en 2010 au Mali

Idéalement, l’Institut National de Recherche en Santé Publique (I.N.R.S.P.) devrait être le moteur de la recherche au Mali. Cependant, ce dernier n’est pas opérationnel et ne répond pas aux besoins : « tout le

d t c ci t q i c rdi ti t d é ’I.N.R.S.P., c’ t ’éch c ticipé » (Fournier et

al., 2006).

Outre les structures nationales et universitaires (Fig. 5), d’autres services opèrent des recherches scientifiques dans le domaine de la santé14 : des structures de recherche non étatiques (Point Sud, AMPRIT), des institutions sous-régionales (ICRISAT, ICRAF, INSAH…) ou étrangères (I.R.D., CIRAD).

« Point Sud » est l’un des rares lieux qui permet à quelques étudiants de poursuivre un troisième cycle

en sciences humaines (Doquet, 2007).

Le paysage académique malien comporte plus de consultants individuels que d’institutions compétentes. L’organe de coordination sectoriel de la recherche en santé (C.C.R.S. Comité de Coordination de la Recherche en Santé) prévu initialement dans le document politique n’a jamais été crée.

4.3.3. La place de la recherche au Mali

Le statut institutionnel ne revêt pas, au Mali, le respect que lui prête en occident. La reconnaissance du savoir est réelle mais ne s’applique pas aux chercheurs mais aux « vieux sages ». Le statut de fonctionnaire est assimilé à la corruption quand le chercheur doit partager avec son salaire avec les

12 Directeurs de recherche (15), Maîtres de recherche (42), Chargés de recherche (70), Attachés de recherche (122), Professeurs (35), Maîtres de conférences (20), Maîtres assistant (16)

13 Institut National de la Recherche en Santé Publique (I.N.R.S.P.), Centre National de Transfusion Sanguine (C.N.T.S.), Laboratoire

National de la Santé (L.N.S.), Centre National d’Appui à la lutte contre les Maladies (C.N.A.M.), Centre de Recherche sur la Documentation et la Survie de l’Enfant (C.RE.DO.S), Institut National d’Etudes et Recherche en Géronto-Gériatrie (I.N.E.R.G.G.), Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire des Aliments (A.N.S.S.A.), Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose (C.R.L.D.).

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siens. Le temps consacré par les chercheurs à résoudre les problèmes de leur entourage est déploré par tous : « on fait du social plus que de la recherche » (Doquet, 2007).

Certains points faibles apparaissent : insuffisance et vieillissement du personnel, insuffisance de spécialistes dans certaines disciplines, faible engagement des enseignants dans la recherche… (Bougoudogo, 2010). D’autre part, les bailleurs de fonds monopolisent la plupart des experts dans d’autres activités que la recherche propre comme la gestion d’où un manque de chercheurs dans les structures de recherches maliennes (Magassa, Meyer, 2008).

Les points forts relevés sont : les changements dans les écoles doctorales, l’émergence de chercheurs de haut niveau, la sélection pour la formation post-universitaire de jeunes bacheliers, l’introduction du système L.M.D., l’intervention des expatriés (Tokten). Ces politiques et démarches doivent améliorer l’organigramme et le fonctionnement de la recherche dans un contexte politique qui lui est peu propice. Les sciences humaines ne sont d’ailleurs pas les mieux loties (Doquet, 2007).

4.3.4. Le budget de la recherche sous « perfusion » internationale

Les bailleurs de fonds, hormis la France, financent essentiellement l’éducation primaire et non le niveau supérieur (Bergamaschi, 2007). Leur présence étouffe le potentiel d’un développement du secteur académique indépendant (Magassa, Meyer, 2008). Ceci est d’autant plus vrai que le financement de la recherche au Mali est assuré pour une large part par les partenaires bilatéraux et multilatéraux (55.6% en 2007) ce qui pose des questions en termes d’orientation des recherches…

L’Etat malien effectue, malgré les difficultés, des efforts financiers pour contrecarrer cet «

exo-dépendance ». Le budget de l’Etat pour le volet « études et recherches » pour les structures dépendantes

du Ministère de la santé a connu une hausse entre 2008 et 2010. Si les efforts existent, la contribution nationale au financement de la recherche n’est estimée qu’à 0.15% du P.I.B., taux largement inférieur au seuil de 1% du P.I.B. recommandé pour un décollage économique (moyenne africaine 0.3%, moyenne des pays « développés » 2.3%, Haïdara, 2007). Le volet « recherche » du budget du Ministère de la Santé représentait moins de 2% en 2010. Les ressources financières dédiées à la recherche universitaire augmentent mais de manière irrégulière. L’enseignement supérieur connaît une forte crise : « le moins q ’ p i dir t q ’ ( ’ i t péri r t r ch rch ) ’ j i c tit é

pri rité p r ’Et t » Doquet (2007).

Le budget 2011 de L’Institut National de Recherche en Santé Publique (I.N.R.S.P.) a baissé de 4% par rapport à 2010, une baisse qui intervient au moment où les responsables de l’Institut ambitionnaient d’étendre leurs activités par l’acquisition de nouvelles parcelles pour construire les centres régionaux de recherche et de formation de Sikasso et Gao. 26,5% du budget de l’I.N.R.S.P. est destiné à la recherche (570 millions de Fcfa = 868 959 €).

Pour M. Ousmane Touré, secrétaire général du Ministère de la Santé à l’époque, l’heure est venue de «

passer du concept de la recherche en santé au concept de la recherche pour la santé ».

4.3.5. Quelle implication de la recherche sur les actions menées ?

Dans le domaine sanitaire notamment pour les pays les plus défavorisés, plusieurs raisons incitent à s’intéresser aux conduites et représentations des populations : (Jaffré, 2000 in Balique, 2000)

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1. Tout d’abord, dans ces pays où les principales causes de mortalité sont le paludisme, les malnutritions, les diarrhées et le VIH/SIDA, les actions préventives « de base » reposent sur une modification de divers comportements sociaux (hygiène, alimentation…),

2. Par ailleurs, l’accès aux services de santé est largement dépendant d’un ensemble de facteurs (économie, interprétation populaire de la maladie…),

3. Plus encore, le choix des recours thérapeutiques s’effectue, en grande partie, selon diverses formes d’évaluation profane de la qualité des structures de soins et de leur capacité à traiter les maladies, 4. Enfin, les interactions entre soignants et soignés ne sont pas qu’une affaire de compétences

techniques, elles tiennent compte des identités sociales des acteurs. On ne peut faire de santé publique sans connaître les « publics » des actions de santé, sans comprendre leurs conduites ou sans s’interroger sur leurs pratiques sanitaires.

Les actions menées, leur légitimité, leur efficacité, leur cohérence et leur évaluation reste très peu documenté et ne fait pas l’objet de suffisamment de travaux de réflexion et de recherche spécifiques. Combler progressivement ces lacunes représente un enjeu scientifique mais également un enjeu opérationnel de santé publique. Dans beaucoup de pays, la recherche n’accompagne pas les actions (Fond-Harmant, Dia, 2008). De ce fait, des pratiques délaissées depuis longtemps par les pays développés ont encore cours dans les systèmes de santé africains (Bertozzi, 2008).

Pour résumer

Les aspects évoqués dans cette section peuvent être résumés par les questionnements suivants : La recherche scientifique est-elle à la base de la construction des messages de sensibilisation ?

Ces résultats sont-ils utilisés, partagés et mis en valeur afin de définir au mieux les sites, territoires et populations à prendre en compte ?

Quelle est la place des différents acteurs dans cette recherche ou non-recherche ? Les populations sont-elles suffisamment prise en compte dans les travaux de recherche ?

Des éléments de réponse à ces questions sont donnés, sur la base des résultats de recherche, dans les parties suivantes 6, 7 et 8.

4.4. Contribuer à la connaissance du contexte de prévention à