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La modélisation de l’intégration économique

4 Le cadre intégré

4.4 La modélisation de l’intégration économique

Cette partie a pour but d’expliciter la forme de modélisation de l’intégration économique dans les modèles que nous considérons. Cette modélisation est celle adoptée dans les di¤érents chapitre de la thèse.

Les théories de la synthèse géographie-croissance intègrent les éléments consti- tutifs d’une politque régionale d’intégration : la prise en compte de la dimension régionale, l’analyse des di¤érents aspects de l’intégration économique et l’étude de la croissance et de la convergence des économies. Les politiques d’intégration peuvent être subdivisées en deux groupes : celles qui ont pour objectif d’instaurer un mar- ché commun, les politiques d’intégration des marchés et celles qui revêtent la forme de politiques économique communautaires (Baumont, 1998). Les politiques d’inté- gration des marchés concernent la libéralisation des échanges sur tous les marchés en instituant la libre circulation des marchandises, des individus, des services et des capitaux. Les politiques communautaires constituent un ensemble de politiques com- munes en liaison avec les échelons nationaux et régionaux visant à réguler l’activité économique. Ce sont les politiques agricoles, sectorielles, régionales, d’infrastructures publiques, d’environnement, monétaire, etc.

facteurs géographiques pris en compte dans les théories de la formation des agglo- mérations. Ainsi, l’intégration des économies produit plusieurs e¤ets ; e¤ets directs de taille de marché et e¤ets indirects liés aux dotations initiales en facteurs des ré- gions intégrées. L’accroissement de la taille des marchés conduit à la réduction des coûts du fait de l’exploitation des économies d’échelle ou par la réorganisation plus e¢ cace de la structure de production. L’e¤et taille de marché peut créer des écono- mies d’échelle dynamiques par les e¤ets d’apprentissage. Les entreprises innovantes peuvent plus facilement à la fois rentabiliser leur production sur un marché plus vaste et améliorer leur structure de production. L’intégration des marchés renforce l’e¤et de concurrence entre les …rmes plus nombreuses ce qui stimule la R&D et l’innovation. Les …rmes de di¤érents pays sont mises davantage en concurrence les unes avec les autres, ce qui les amène à baisser leur prix et a augmenter leurs ventes, et les consommateurs béné…cient de la réduction des distorsions monopolistiques. La concurrence augmentant la possibilité de faillite et de licenciement, elle incitera les travailleurs à augmenter leur productivité et accroîtra le rendement de la main d’oeuvre dans les secteurs (Dickens et Katz, 1987).

L’intégration fait intervenir très souvent des pays ou régions caractérisés par des degrés de di¤érenciation de la production plus ou moins grande, par di¤érents niveaux de quali…cation de la main d’oeuvre ou di¤érentes dotations et qualités des infrastructures publiques, par des degrés variées de rigidité des économies en terme de mobilité et de restructuration. Les politiques communautaires sont un ensemble d’actions susceptibles de modi…er les dotations initiales en facteurs des pays ou régions.

un seul facteur mesurant les coûts de transaction de manière générale1. Toutes les mesures permettant d’améliorer les échanges sur les marchés en supprimant ou di- minuant les obstacles tarifaires ou institutionnels, jouent en faveur d’une diminution des coûts de transport ou plus généralement des coûts de transaction. Ce sont la suppression des barrières douanières, la suppression ou contrôle des barrières non tarifaires, l’amélioration des moyens de transport et de communication transrégio- naux, l’homogénéisation des politiques …scales, des systèmes d’éducation, la mise en place d’une monnaie unique, etc. L’intégration parfaite des économies est équiva- lente à une suppression des coûts de transaction entre pays ou régions, par contre des coûts de transaction élevés supposent une intégration imparfaite des économies. Les coûts de transport occupent une place centrale, en économie géographique, dans la distribution spatiale des activités économiques. Lorsque les coûts de tran- saction sont élevés, ils constituent une force de dispersion qui pousse les entreprises à produire à faible échelle sur chacun des marchés. Lorsque les coûts de transport diminuent, les échanges entre localités sont désormais possibles et la répartition spatiale des activités dépend alors de la puissance des forces d’agglomération.

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Conclusion

La synthèse géographie-croissance permet de mieux comprendre comment les schémas géographiques in‡uencent les trajectoires de croissance et pourquoi, les po- litiques d’intégration régionales permettent d’accroître la croissance mais accentuent dans bien des cas les divergences entre les régions. Les résultats tirés de la synthèse

1Les modèles d’économie géographique utilisent les coûts de transport pour désigner le concept

géographie-croissance permettent de mieux comprendre les phénomènes de conver- gence ou de divergence et permettent de dé…nir sous quelles conditions les politiques de cohésion économique seraient e¢ caces. A partir de cette théorie, on peut établir les gagnants et les perdant des politiques d’intégration régionales après contrôle des facteurs ambigus. Lorsque les di¤érences de conditions initiales sont fortes, l’inté- gration régionale pro…te aux régions riches. Leurs avantages initiaux se trouvent valorisés tandis que l’amélioration des conditions d’interaction a¤aiblit les marchés locaux des régions pauvres ou que l’e¤et de taille de marché avantage les régions riches.

Les di¤érences de conditions initiales mais aussi le niveau des conditions initiales jouent un rôle dans l’agglomération des activités. De petites conditions initiales su¢ sent à engendrer des processus de concentration et donc de divergence. Toutefois ces e¤ets seraient moins importants au sein des régions du Sud qu’au sein des régions du Nord. Les résultats du jeu entre forces centripètes et forces centrifuges pourraient être à l’avantage de la périphérie. Une trop forte concentration spatiale renforce l’e¤et de concurrence et ceci d’autant plus que des facteurs localisés existent dans la région périphérique. La dynamique de la croissance accentue encore l’e¤et de concurrence dans la région centre et peut conduire à des mouvements de localisation des activités vers les régions périphériques.

L’e¤et cumulatif d’agglomération joue par l’intermédiaire de trois canaux : l’e¤et de taille de marché, l’e¤et de vertical linkage et l’e¤et de croissance. L’e¤et taille de marché conduit à l’augmentation du taux de salaire réel avec la taille du marché. L’e¤et vertical linkage accentue les mouvements de concentration spatiale en déclen- chant des phénomènes de localisation en cascade entre activités complémentaires. La production de biens …naux est relativement localisée là où les biens intermédiaires

sont les plus présents. L’e¤et de croissance permet de conjuguer à la fois les avan- tages précédents des agglomérations et ceux de la croissance de la production. Il y a ainsi un mouvement conjoint de concentration spatiale et de croissance qui conduit à l’urbanisation et à la métropolisation des économies.

Pour arriver au développement de la périphérie, on pourrait conduire des po- litiques d’amélioration des régions pauvres en facteurs localisés pour contrer les mouvements de localisation vers les régions riches induits par une diminution des coûts d’interaction. En s’appuyant sur le lien existant entre les infrastructures pu- bliques et la productivité des entreprises, on peut développer dans la région pauvre les infrastructures de formation ou d’éducation de manière à agir sur le niveau de quali…cation de la main d’oeuvre et par extension sur le stock de capital humain. On pourrait aussi développer les infrastructures de transport et de communication qui améliorent la productivité des …rmes. Un renversement de trajectoire peut être observé lorsque la région en retard de développement découvre une innovation beau- coup plus performante que celle produites par la technologie de la région leader.

Le développement économique et