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Convergence et déterminant de la croissance

2 Croissance économique et convergence

2.3 Convergence et déterminant de la croissance

La recherche des déterminants de la croissance économique est l’une des ques- tions centrales en économie. Di¤érentes études tant théoriques qu’empiriques se sont penchées sur cette question. Elles ont entrepris de déterminer les principaux facteurs qui expliquent les taux de croissance observés. Du point de vue théorique, le mo- dèle de croissance du type néoclassique (à la Solow 1956) identi…e des facteurs qui peuvent in‡uer signi…cativement le taux de croissance. Par exemple l’investissement privé, le taux de croissance de la population, le progrès technique (exogène) et le niveau initial du capital sont montrés comme les principaux facteurs déterminant le taux de croissance des économies. D’un autre point de vue, les modèles de croissance endogène indiquent comme source potentielle de la croissance, di¤érents facteurs tels que les institutions politiques, les facteurs de la politique économique, le capital hu- main, les institutions, etc. Ainsi les modèles théoriques et empiriques déterminent un ensemble d’environ 60 variables qui sont signi…cativement corrélées à la croissance (Sala-i-Martin, 1997).

Les méthodologies utilisées consistent à estimer un modèle du type (3.2) avec un ensemble de variables qui seraient des déterminants potentiels de la croissance. La question de la convergence est étudiée à travers la signi…cativité du coe¢ cient du niveau de PIB par tête initiale. Les interprétations en découlent comme mention- née dans les parties ci-dessus. Si le coe¢ cient est signi…catif et négatif alors il y a convergence de niveaux de PIB par tête.

versale ont été initialement proposées par Kormendi et Meguire (1985) et Barro (1991). Typiquement, la méthodologie consiste à régresser le taux de croissance du PIB par tête sur un ensemble de variables explicatives. Toutefois, le problème auquel les chercheurs de ce domaine font face est que la théorie de la croissance n’est pas très explicite sur les variables qui doivent être incorporées dans les vraies régression (Doppelhofer, Miller and Sala-i-Martin, 2004)9. Mis à part les variables directement tirées des modèles théoriques, l’introduction de nouvelles variables a été justi…ée par la présence du niveau de technologie (A) dans la fonction de production standard. Il peut être interprété de di¤érentes façons et pas seulement du point de vue de la technologie de l’économie. Ainsi di¤érents facteurs qui n’apparaissent pas direc- tement dans la fonction de production néoclassique peuvent a¤ecter la production agrégée.

Di¤érents modèles semblent raisonnables mais conduisent à des conclusions dif- férentes concernant les paramètres. Il se pose donc la question de savoir les variables qui sont réellement corrélées à la croissance. Des investigations ont été menées pour déterminer les vraies déterminants de la croissance. Levine et Renelt (1992) ont étu- dié la robustesse des régressions en coupe transversale et ont montré que seulement quelques variables passent le test. Sala-i-Martin (1997b), utilisant un test restrictif a identifé un nombre relativement important de variables qui déterminent potentielle- ment la croissance économique. Sala-i-Martin (1997a, 1997b) propose d’examiner la fréquence avec laquelle une variable apparaît signi…cative avec un signe donné dans di¤érentes régressions. Une variable robuste serait celle dont le signe et la signi…ca- tivité comptent pour plus de 95% dans les di¤érents modèles estimés. Toutefois, ces études présentent certaines limites. Pour réoudre le problème, il est largement fait

9De la Fuente (1997), Durlauf and Quah (1999) or Temple (1999) font une revue de littérature

recourt au modèles du type Bayesian Model Averaging (BMA).

Cette technique a été déjà mise en oeuvre dans la littérature économique. Dop- pelhofer et al. (2004) et Fernandez et al. (2001a) l’ont utilisé pour identi…er les ré- gresseurs qui devraient être utilisés dans une équation de croissance linéaire. Brock et Durlauf (2001a) et Massanjala et Papageorgiou (2005) l’ont utilisé pour étudier les raisons de la piètre performance de croissance économique des pays africains. Brock et al. (2003) ont aussi utilisé cette technique de model averaging pour analy- ser la question de comment employer les régressions de croissance pour évaluer les recommandations politiques.

L’idée consiste à ne pas faire une distinction a priori entre les déterminants de la croissance ; ceux qui devraient être inclus dans toutes les régressions et ceux spé- ci…ques à un modèle particulier. Tous les déterminants et toutes les combinaisons possibles sont considérés. Sur un ensemble potentiel de 31 déterminants de la crois- sance, Doppelhofer et al (2004) montrent que quatre variables sont importantes pour la croissance économique : le revenu de début de période, la contribution du secteur minier au PIB, le nombre d’année d’ouverture de l’économie, la proportion de la population pratiquant le confucianisme. L’étude de Fernandez et al. (2001a), à par- tir de 41 déterminants potentiels de la croissance économique, montre que le revenu de début de période, la proportion de la population de doctrine confucianisme, l’es- pérance de vie et le taux d’investissement dans les équipements sont déterminants pour la croissance.

Brock et Durlauf (2001a) con…rme les résultats de l’analyse des problèmes de croissance de l’Afrique e¤ectués par Easterly et Levine (1997a) selon laquelle l’hé- térogénéité ethnique de l’Afrique explique les problèmes de croissance du continent. Brock et Durlauf (2001a) montre donc que l’hétérogénéité ethnique est robuste dans

le cas de l’Afrique mais ne l’est pas dans l’explication de la croissance du reste du monde.

Massanjala et Papageorgiou (2004) font une analyse comparative des détermi- nants de la croissance en Afrique relativement au reste du monde. Ils trouvent que les déterminants de la croissance en Afrique sont di¤érents de ceux du reste du monde. Plus particulièrement, les variations de la croissance an Afrique subsaharienne sont associées à la dépendance des économies des produits primaires. Tout comme, Dop- pelhofer et al. (2004), ils trouvent que les ressources minières sont un déterminant robuste de la croissance en Afrique mais pas dans le monde.

Quoique présentant quelques limites, la méthode Bayesian Model Averaging ap- paraît rigoureuse et devrait être utilisée pour étudier les questions que l’on se pose concernant la convergence et la croissance des économies. De plus en plus de base de données sont construites et présentent des données de plus en plus …ables pour de meilleures études empiriques. On pourra inclure dans les études de la convergence et de la croissance des facteurs tels que la corruption, la gouvernance, les droits de propriété et la qualité des institutions. Nombre d’études abordent déjà ces questions pour la croissance économique. Toutefois, des e¤orts restent à faire dans le cas des pays en développement et particulièrement pour l’Afrique.