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L ES RELATIONS AVEC LES SUPÉRIEURS IMMÉDIATS

jeunes se font des agences

1.2 Les relations avec les autres acteurs

1.2.2 L ES RELATIONS AVEC LES SUPÉRIEURS IMMÉDIATS

Selon les répondants, les relations avec les patrons dans l’entreprise cliente s’avèrent plutôt bonnes dans la plupart des cas aussi bien chez les cols blancs que chez les travailleurs manuels. Mais il y a aussi des exceptions notables. Il arrive que le travailleur d’agence n’ait que peu, voire pas de contact avec le patron chez l’entreprise cliente. On note aussi quelques situations, impliquant surtout des étudiants de sexe masculin, où les relations sont franchement mauvaises.

Des relations qualifiées de « bonnes »

Une salariée qui a suivi des études postsecondaires :

« C’était vraiment bien. Bien dans le fond, comme nous on était dans l’entrepôt, les bureaux étaient devant, ça fait que tout ce qui était représentants tous ceux qui allaient sur (le terrain), on les voyait “ moyen » ou ils faisaient affaire avec notre, on va l’appeler “ gérant ” disons, chef d’équipe ” peut-être. Mais le chef d’équipe s’occupait vraiment bien de nous. Même si je restais deux semaines, trois semaines, ils m’ont fourni l’uniforme avec un coton ouaté, tout. Je m’en fou, je ne remets pas ça dans la vie, mais j’étais quand même contente, c’est gentil de… Ils auraient pu dire “ tu es là pas longtemps ”, mais non, ils étaient vraiment gentils, même le superviseur. » (F1C08, nettoyage après sinistre)

Un étudiant de niveau universitaire :

« Non, ceux avec qui j’ai eu des problèmes ils traitaient tout le monde d’une drôle de manière, mais c’est arrivé une fois et le contrat n’était pas trop long ça fait que… Q : Ça s’endure.

R : Oui. » (F4U13, travailleur d’entrepôt)

Un immigrant étudiant au niveau universitaire :

« Ils sont gentils. Du moment qu’on fait correctement le boulot. Si on ne fait pas bien, ils viennent quand même, ils te disent : « Voilà, c’est ceci qu’il faut faire. » Y’a pas de stress quand même. […] Y’a une bonne ambiance.

R : Ouais. Ils ne sont pas, je sais pas. En tout cas, ils sont gentils. Je ne sais pas le mot qu’il faut mettre. » (F5U24, Transformation des aliments)

168 Un immigrant étudiant de niveau élémentaire :

« Oui j’ai quand même gardé de bonnes relations parce que même aujourd’hui la patronne à l’autre travail, même les patrons là-bas ils veulent toujours que je revienne. C’est juste que maintenant j’essaie de trouver de nouvelles expériences à part la restauration parce que quand même ça fait un bout que je travaille dans ce domaine-là. » (H1S09, travailleur d’entrepôt)

Un travailleur avec études secondaires :

« Mon superviseur était vraiment “ cool ”, mais je te dirais qu’à la fin il y avait des bouts qu’on avait des problèmes de paye ça fait que je ne savais pas trop s’il fallait que je demande à l’agence. En tout cas, finalement je me suis aperçu que ça allait plus vite si je demandais au “ boss ” de (l’entreprise cliente) qu’à l’agence. » (H1S18, alimentation)

Une étudiante de niveau postsecondaire :

« C’est pas mal semblable je te dirais parce qu’ils le savent que c’est eux qui t’ont appelée pour te demander. Ils savent qu’eux ont besoin ; ça fait qu’ils n’ont pas la même vision que leurs employés. C’est sûr que c’est la même affaire, c’est comme […] si je fais une erreur, bien elle va venir me parler autant que si je suis son employée à elle. » (F1U36, secteur financier et bancaire)

Un étudiant universitaire :

« C’est pas la même façon que les employés pouvaient l’être, mais c’était […] c’était bien quand même.

Q : Puis en quoi est-ce que ça différait justement le traitement qu’on te réservait par rapport à ceux qui étaient embauchés directement ?

R : Mais disons que c’est eux qui nous dictaient notre avenir. Si on était renouvelé ou pas dans ce genre de poste. Les autres n’avaient pas cette pression-là.

Q : OK. Donc toi tu ressentais quand même une pression de leur part ? Ou c’est toi qui te mettais la pression, tu dirais ?

R : C’est un peu des deux, quand même. J’étais […] ils nous renouvelaient facilement si on faisait la job, mais on se mettait quand même une pression si on n’avait pas une réponse quelque […] quelque temps avant la fin du contrat.

Q : Donc, dans le fond, vos affectations par l’agence dépendaient vraiment des commentaires qu’ils recevaient des superviseurs.

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Q : Donc s’il y avait des préférences, si tel superviseur disait : “ fais-moi rentrer un tel. ”

R : Mais c’est sûr que moi j’ai eu que deux mandats à long terme, mais si y’a un très mauvais commentaire, la personne va être “ downgradé ” très facilement dans les postes plus bas. » (H1U14, finance, assurance ou services bancaires)

Des rapports inexistants

Dans certains cas, les travailleurs d’agence n’ont pour ainsi dire à peu près aucune relation avec leurs supérieurs, ils constituent un groupe à part et le perçoivent comme tel. Le supérieur donne les ordres en début de journée ou en début de quart de travail et la relation se termine là (F1C37) ou bien le supérieur va ignorer le salarié d’agence alors qu’il va consacrer plus de temps aux employés permanents : « Il y en avait qui ne me parlait juste pas. Mais il était correct avec les employés du (client). Dans la production de viande, ça a été ça :

Un étudiant de niveau universitaire préposé aux chambres :

« Moi, je suis ton contremaître, ton poste est là. Salut. Et là il allait parler à tous les autres. Il ne me disait jamais bonjour, jamais… Quand on était assis à la table à la cafétéria, il ne me parlait jamais. » (H3U03, d'origine canadienne, hôtellerie)

Un étudiant de niveau universitaire :

« Oui (bonnes), mais elles sont vraiment minimes. Comme mettons, parce que moi, comme je t’ai dit, j’ai travaillé à deux hôtels. Au (premier hôtel) je travaillais de nuit ; ça fait que les patrons je ne les voyais jamais. Je rentrais et tout le monde était parti. Je sortais de la job et le monde n’était même pas rentré. Mettons, je le rencontrais… mettons le directeur, je pense, ou je ne sais pas trop qui je rencontrais, mais je le rencontrais une fois et c’était la première journée. Il me donnait mon uniforme, mon numéro de casier et je ne le revoyais plus jamais à moins que j’avais une question j’aurais pu l’appeler n’importe quand il m’aurait répondu, mais je n’avais jamais à aller le voir ça fait que je ne le voyais pas. Sinon au (deuxième hôtel), la relation était bonne. C’est sûr que comme je connaissais le chef cuisinier ça fait que… et nos relations étaient bonnes. » (H1U04, restauration hôtellerie)

Un autre étudiant de niveau universitaire :

« Q : OK. C’est bon. Puis avec tes superviseurs sur place ?

R : Ça va bien aussi, mais je ne les vois jamais. Je les vois une fois de temps en temps, mais c’est rare. » (H2U30, services administratifs, de soutien)

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Des relations tendues ou conflictuelles

Parmi les répondants quelques-uns ont vécu des relations tendues, voire conflictuelles soit avec leur superviseur dans le milieu de travail soit avec le coordonnateur de l’agence, mais rien ne permet de croire que cette situation découle de l’existence d’une relation triangulaire, mais plutôt de la personnalité des personnes impliquées ou du style de gestion. (F1U16, H1U11, H1U14, H1U39, H3U22).

Traitement identique ou différent

La plupart estiment qu’ils ont un traitement identique à celui des salariés permanents de l’entreprise cliente. Ceux qui affirment avoir un traitement différent, moins favorable, sont surtout des étudiants, cols bleus de sexe masculin.

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