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L’activité

Dans le document des zones urbaines sensibles (Page 180-185)

Des sorties du système scolaire plus précoces pour les jeunes des ZUS, des taux d’activité en retrait aux âges plus élevés, surtout chez les femmes.

des entrées dans la vie activeplus préco-ces pour les jeunes des ZUS, tout particu-lièrement pour les hommes ;

au contraire des retraits plus nets pour les générations des plus de 25 ans,surtout chez les femmes.

Ces observations récentes, basées sur l’enquê-te Emploi de 2003, confirment les l’enquê-tendances charge d’une famille monoparentale,les immi-grés d’origine extra européenne,les personnes d’un faible niveau de formation,sont fortement représentées dans les ZUS.

Ces inégalités spatiales rendent compte pour une large part de la plus grande distance à l’em-ploi des habitants,mais,au-delà,la question de l’existence d’effets spécifiques doit être posée.

Cet éloignement de l’emploi sera examiné ici sous une triple forme : une moindre participa-tion à la vie économique (ou moindre pré-sence dans la population active),un niveau du chômage plus élevé parmi les actifs et des for-mes d’emploi plus précaires pour les actifs.

Les difficultés d’accès à l’emploi vécues par leurs habitants ont constitué, avec les caracté-ristiques de leurs habitants, les bases de la géo-graphie des ZUS. Bien que le choix des quar-tiers classés en ZUS en 1996 n’ait pas été opéré à partir d’une mesure systématique de leur niveau de chômage,toutes les observations réali-sées depuis attestent d’écarts en général impor-tants entre les ZUS et leurs communes, leurs agglomérations ou la situation nationale1. Les parties précédentes du rapport ont rappelé que des catégories de population particulière-ment exposées au risque d’exclusion de l’em-ploi comme les jeunes, les femmes ayant la

Constats récents et évolutions depuis 1990

Appréhendée sur l’ensemble de la population d’âge actif (ici de 15 à 59 ans),la participation des habitants des ZUS à la vie économique, telle que les taux d’activité2peuvent la mesu-rer, paraît en retrait par rapport aux comporte-ments des autres habitants des mêmes villes.

Ce constat vaut pour les deux sexes et est par-ticulièrement net pour les femmes.

Une analyse plus détaillée par âge (graphique 1 et tableau 1) montre que cette moindre partici-pation masque en fait deux types de situations très différentes :

4. L ’activité, le chômage et l’emploi

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1 - Voir bibliographie en annexe.

2 - Le taux d’activité rapporte la population active, chômeurs inclus, à la population totale de la même tranche d’âge.

Source : INSEE enquête Emploi 2003.

Traitement : DIV Observatoire national des ZUS.

Graphique 1Taux d'activité en 2003 par sexe et âge dans les ZUS et les unités urbaines ayant une ZUS (moyenne annuelle)

Femmes en ZUS Femmes – unités urbaines Hommes en ZUS Hommes – unités urbaines

Ensemble des agglomérations ayant une ZUS

Source : Recensements de la population 1990 et 1999, INSEE

1 La scolarité et l’éducation 2 La santé des enfants

d’âge scolaire 3 La sécurité quotidienne 4 L’activité, le chômage

et l’emploi

5 Les conditions de logement

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Graphique 2Taux d'activité des femmes par âge en 1990 et 1999 (dans les ZUS et dans les unités urbaines ayant une ZUS)

Graphique 3Taux d'activité des hommes par âge en 1990 et 1999 ( ZUS et unités urbaines ayant une ZUS ) Ensemble des agglomérations ayant une ZUS

Source : Recensements de la population 1990 et 1999, INSEE

ZUS 1990 ZUS 1999

unités urbaines 1990 unités urbaines 1999

ZUS 1990 ZUS 1999

unités urbaines 1990 unités urbaines 1999

La moindre participation à l’activité économique des femmes adultes dans les ZUS s’explique largement par la composition sociologique de ces quartiers.

Dans l’ensemble du territoire, les femmes immigrées, les mères de famille nombreuse ou les femmes peu formées sont les moins intégrées au marché du travail, leur surreprésentation dans les ZUS explique

en grande partie le faible taux d’activité des femmes de ces quartiers.

Les hommes immigrés sont, à niveau de formation identique, plus actifs que les non immigrés et ceci quels que soient leurs pays d’origine.

de 25 à 60 ans résidant dans une aggloméra-tion comportant une ZUS, permet de conclure qu’au-delà de ces effets de structures, le fait d’habiter en ZUS a bien un effet propre (néga-tif) sur l’activité.

Estimé à environ 3 points (tableau 2), soit un peu moins d’un tiers de l’écart « brut » de 10 points observé directement sans neutraliser les effets de structures, cet effet territorial reste cependant d’ampleur limitée si on le compare à la variabilité des comportements liés à l’âge, à la situation familiale, au nombre d’enfants du ménage. Le déficit d’activité entre les femmes immigrées d’origine extra-européenne et les femmes non immigrées est par exemple beau-coup plus net (10 points). Le surcroît d’activité des femmes « personne de référence d’un ménage » (c’est-à-dire très généralement vivant seule ou étant à la tête d’une famille monopa-rentale) par rapport aux femmes vivant en cou-ple est, quant à lui, de plus de 5 points.

Le cas des hommes de plus de 40 ans Pour les hommes, un retrait des taux d’activité des habitants des ZUS ne s’observe qu’à partir de quarante ans. Il reste d’ampleur plus limi-tée que pour les femmes et les déterminants en diffèrent sur plusieurs points. Si un faible niveau de formation entraîne,comme pour les femmes, un moindre niveau d’activité,les hommes immi-grés sont au contraire, à niveau de formation identique, davantage actifs que les non immi-grés, que leur pays d’origine soit européen ou non. Par ailleurs,les charges de famille ne sont pas associées à une moindre activité pour les hommes. À caractéristiques identiques,un écart significatif demeure pour les habitants des ZUS.

Les jeunes entre formation et emploi En 2003, plus de 900 000 jeunes de 15 à 29 ans vivent en ZUS. Ils représentent 8 % de cette tranche d’âge et près de 14 % des jeunes vivant dans les mêmes villes qu’eux (au sens de l’ag-glomération - ou unité urbaine – à laquelle appartient leur quartier) (tableau 3).

dégagées sur la dernière décennie à partir des recensements de 1990 et 1999 :

en 1990 comme en 1999, les taux d’activité des hommes habitant les ZUS sont inférieurs aux taux observés dans l’ensemble des villes et l’écart entre les deux populations va croissant ; il atteint près de 4 points en 1999 (le taux d’activité des 15-59 ans est de 68,1 % dans les ZUS contre 72,0 % dans l’en-semble des agglomérations) ;

pour les femmes, les taux d’activité restent pratiquement constants sur la décennie (60,3 % en 1990 puis 60,6 % en 1999) alors qu’ils progressent de 63,6 % à 66,5 % dans l’ensemble des villes, portant l’écart entre les ZUS et les autres quartiers à 6 points en 1999.

Entre 1990 et 1999, l’allongement de la scolari-té a eu pour conséquence une baisse sensible des taux d’activité dans les jeunes générations (près de 11 points pour les jeunes de 15 à 24 ans dans les quartiers en ZUS contre 9 points ailleurs), ce schéma se retrouvant pour les mes comme pour les femmes. Chez les hom-mes plus âgés, l’activité régresse dans les ZUS ; elle progresse au contraire de façon significative pour les femmes, quoique plus lentement qu’ail-leurs.

L’activité des femmes et la composition sociologique des quartiers

La plus faible participation à l’activité écono-mique des femmes habitant une ZUS ne s’ex-plique pas uniquement par le quartier de rési-dence : des raisons liées au contexte économique local ou des facteurs individuels comme le niveau de formation, la situation familiale, le nombre d’enfants,ainsi que des facteurs culturels jouent également un rôle. La surreprésentation de catégories économiquement peu actives (fem-mes immigrées,mères de familles nombreuses, faibles niveaux de formation…) explique ainsi pour une grande part les écarts de taux d’acti-vité observés avec le reste du territoire. Une modélisation des facteurs explicatifs de l’inac-tivité, conduite sur la population des femmes

4. L ’activité, le chômage et l’emploi

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Tableau 1Taux d’activité en 2003 par sexe et âge

Taux d’activité en 2003 Femmes (en %) Hommes (en %)

Âge au 31 décembre ZUS Unités urbaines ZUS Unités urbaines

comportant une ZUS comportant une ZUS

15 à 19 ans 6,9 8,0 13,6 11,9

20 à 24 ans 50,6 48,1 61,6 54,7

25 à 39 ans 69,4 78,9 91,9 92,7

40 à 59 ans 63,8 74,5 82,6 87,5

60 ans et plus 3,6 3,6 6,7 6,9

Source : INSEE, enquête Emploi 2003

Tableau 2Facteurs explicatifs de l’inactivité des femmes de 25 à 60 ans résidant dans une agglomération comportant une ZUS

Facteurs explicatifs Effet estimé Facteurs explicatifs Effet estimé

(en %) (en %)

1 La scolarité et l’éducation 2 La santé des enfants

d’âge scolaire 3 La sécurité quotidienne 4 L’activité, le chômage

et l’emploi

5 Les conditions de logement

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Situation familiale

Personne de référence d’un ménage -5,4 Conjointe de la personne de référence Ref Enfant de la personne de référence -0,6 Autre lien avec la personne 8,8 de référence du ménage

Nombre d’enfants du ménage

Aucun enfant Ref

Un enfant 1,2

Deux enfants 6,2

Trois enfants 18,2

Quatre enfants ou plus 28,9 Taille d’unité urbaine

moins de 20 000 habitants 2,7 De 20 à 200 000 habitants 4,7 Plus de 200 000 habitants 3,7 sauf agglomération parisienne

Agglomération parisienne Ref

Lecture : La variable expliquée est la probabilité d’être inactive.

L’effet estimé mesure l’écart de probabilité d’être inactive entre une femme de la catégorie et une femme de la modalité prise comme référence.

Une modalité est prise comme référence pour chaque dimension explicative introduite dans le modèle. Tous les effets mentionnés sont significatifs. Exemple : la probabilité d’être inactive pour une femme résidant en ZUS est supérieure de 2,9 points à celle d’une femme réunissant les mêmes caractéristiques mais ne demeurant pas en ZUS.

Quartier de résidence

ZUS 2,9

Hors ZUS Réf

Age au 31 décembre 2003

de 25 à 30 ans 13,7

de 30 à 35 ans 8,5

de 35 à 40 ans 2,1

de 40 à 45 ans Ref

de 45 à 50 ans 2,7

de 50 à 55 ans 10,9

de 55 à 60 ans 34,4

Origine Ref

immigrée Europe 0,5

immigrée hors Europe 10,0

non immigrée Ref

Diplôme

2èmeet 3èmecycles universitaires -8,9 Autres, niveau licence et au-delà -10,0 1ercycle universitaire -7,3 BTS DUT ou équivalent -10,2 Paramédical et social (Bac + 2) -9,6

Bac général -6,5

Bac techn. prof. ou équivalent -8,7 CAP-BEP ou équivalent -6,5

Brevet des collèges -4,8

CEP -3,6

Sans diplôme Ref

Tableau 3Population des 15-29 ans (âge en années révolues au 31/12/2003)

ZUS Partie hors ZUS Agglomérations Agglomérations France

(en milliers) des agglomérations comportant sans ZUS et métropolitaine

comportant une ZUS une ZUS communes rurales (en milliers) (en milliers) (en milliers) (en milliers)

15-19 ans 310 1 693 2 004 1 876 3 880

20-24 ans 322 2 060 2 382 1 533 3 915

25-29 ans 287 2 030 2 316 1 396 3 712

15-29 ans 919 5 783 6 702 4 804 11 506

Source : enquête Emploi 2003 - INSEE

Tableau 4Part des jeunes en cours d’études (étudiants, élèves, stagiaires en formation) parmi les 15-29 ans (âge en années révolues au 31/12/2003)

ZUS Partie hors ZUS Agglomération sans ZUS

(en %) des agglomérations et communes rurales

comportant une ZUS (en %) (en %)

15-19 ans 85 88 86

20-24 ans 31 42 28

25-29 ans 4 6 3

Source : Enquête Emploi 2003 – INSEE Source : enquête Emploi 2003 - INSEE

Tableau 5Actifs et taux d’activité parmi les 15-29 ans (âge en années révolues au 31/12/2003)

ZUS Partie hors ZUS des agglomérations Agglomérations sans ZUS

comportant une ZUS et communes rurales

Nb d’actifs Taux d’activité Nb d’actifs Taux d’activité Nb d’actifs Taux d’activité

(en milliers) (en %) (en milliers) (en %) (en milliers) (en %)

15-19 ans 32 10 168 10 229 12

20-24 ans 180 56 1 043 51 985 64

25-29 ans 225 79 1 701 84 1 213 87

Tableau 6Actifs occupés et taux d’emploi parmi les 15-29 ans

ZUS Partie hors ZUS des agglomérations Agglomérations sans ZUS

comportant une ZUS et communes rurales

Actifs occupés Taux d’emploi Actifs occupés Taux d’emploi Actifs occupés Taux d’emploi

(en milliers) (en %) (en milliers) (en %) (en milliers) (en %)

15-19 ans 18 6 116 7 184 10

20-24 ans 116 36 824 40 820 53

25-29 ans 178 62 1 484 73 1 085 78

Tableau 7Jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi ni en formatio,

ZUS Partie hors ZUS Agglomérations sans ZUS France métropolitaine

des agglomérations et communes rurales comportant une ZUS

Effectifs Part dans Effectifs Part dans Effectifs Part dans Effectifs dont part (en milliers) la tranche (en milliers) la tranche (en milliers) la tranche (en milliers) des jeunes

d’âge (en %) d’âge (en %) d’âge (en %) habitant en

ZUS (en %)

15-19 ans 29 9 84 5 80 4 193 15

20-24 ans 107 33 361 18 278 18 746 14

25-29 ans 96 33 433 21 275 20 804 12

quartiers (tableau 6). Le taux de chômage dans les ZUS, tant pour le groupe des 15-24 ans que pour celui des 25-29 ans,est en 2003,plus d’une fois et demie celui des autres actifs des mêmes villes.

Entre école et insertion dans l’emploi, l’inacti-vité ou le chômage concernent une frange rela-tivement marginale de jeunes de la tranche d’âge 15-19 ans,puis nettement plus importan-te à partir de 20 ans. Dans les ZUS,un tiers des 20 – 29 ans est inactif ou au chômage, ce qui représente environ 12 % des effectifs se trou-vant dans la même situation dans l’ensemble de la France métropolitaine (tableau 7).

Les jeunes vivant dans une ZUS sortent du sys-tème de formation en moyenne plus tôt que les autres jeunes urbains. Cependant, la part de ceux poursuivant des études a rapidement pro-gressé entre les deux derniers recensements.

Ces fins d’études plus précoces ne s’accom-pagnent d’une entrée en activité plus impor-tante que pour la génération des 20-24 ans. En effet,les taux d’activité du groupe d’âge des 25-29 ans sont en retrait important par rapport aux autres urbains et surtout par rapport aux habitants des petites villes sans ZUS ou des communes rurales.

Au total, l’écart des taux d’emploi (proportion des effectifs d’une génération ayant un emploi) se creuse progressivement avec l’âge : il atteint, dans la tranche d’âge des 25 - 29 ans, plus de 10 points avec celui des habitants des autres

4. L ’activité, le chômage et l’emploi

184

Source : Enquête Emploi 2003 - INSEE Actifs : salariés, non salariés, chômeurs.

Taux d’activité : rapport entre le nombre d’actifs et la population totale de la même tranche d’âge.

En 2003, dans les ZUS, un tiers des 20-29 ans ne sont ni en emploi ni en formation.

Source : Enquête Emploi 2003 – INSEE Actifs occupés : ayant un emploi.

Taux d’emploi : population ayant un emploi rapportée à la population totale de la même tranche d’âge.

Source : Enquête Emploi 2003 - INSEE

Lecture : 107 000 jeunes de 20 à 24 ans vivant en ZUS sont chômeurs ou inactifs sans être en formation, ils représentent environ 1/3 des habitants du même âge en ZUS.

Graphique 4Taux de chômage des femmes par âge en 1990 et 1999 (ZUS, unités urbaines ayant une ZUS, France métropolitaine )

En une décennie, la progression du chômage a touché les hommes plus que les femmes, les jeunes plus que les plus âgés, les étrangers plus que les Français.

L’écart était plus grand encore avec la moyenne nationale car dans cette période la situation du marché du travail s’est dété-riorée plus nettement dans les villes que dans le reste du territoire national.

Sur la décennie, la progression du chôma-ge avait davantachôma-ge touché les hommes que les femmes, l’explication pouvant en être recherchée dans les différences de structu-res des emplois masculins et féminins.

En points, les progressions avaient été éga-lement plus importantes pour les jeunes que pour les actifs plus âgés, pour les actifs de nationalité étrangère que pour les Français, mais en termes relatifs les évolutions entre catégories ont été moins contrastées.

Dans le document des zones urbaines sensibles (Page 180-185)