• Aucun résultat trouvé

Un effet ZUS auquel s’ajouterait un effet origine ?

Dans le document des zones urbaines sensibles (Page 188-194)

Ni le faible capital scolaire, ni les structures sociodémographiques des populations des ZUS non plus que le contexte économique régio-nal n’expliquent totalement le niveau élevé du chômage de ces quartiers. Même après prise en compte de ces différents facteurs de dispa-rité, le risque de chômage reste significative-ment supérieur dans les ZUS,tant pour les hom-mes (+ 4,5 points) que pour les femhom-mes (+ 5,7 points) (tableau 11).

Les disparités liées à l’origine des personnes sont plus nettes encore puisque pour un homme immigré originaire d’un pays non euro-péen, le risque de chômage est majoré de 17 points par rapport à la situation d’un non immi-gré présentant les mêmes caractéristiques (l’é-cart est de 15,5 points pour les femmes).

Ces résultats rejoignent d’autres travaux menés sur les jeunes résidant en ZUS3pour lesquels des majorations de risque de chômage de 7 à 10 points selon la situation familiale ont été esti-mées par rapport aux jeunes résidant dans le reste du territoire métropolitain (sur la base des données du recensement de 1999).

Une analyse menée séparément sur les quar-tiers classés en ZUS et les autres quarquar-tiers des unités urbaines permet de mieux saisir les dif-férentes logiques d’accès à l’emploi qui pré-valent dans ces espaces. Il apparaît ainsi que le rôle du niveau de formation, qui paraît

glo-4. L ’activité, le chômage et l’emploi

188

3 « Les jeunes des zones sensibles et leurs difficultés d’insertion profes-sionnelle » M.Okba et F.Lainé (DARES) complément au rapport du Conseil d’analyse économique n°45 « Ségrégation urbaine et intégration sociale » J-P Fitoussi, E. Laurent et J. Maurice - La Documentation Française - février 2004.

Tableau 10Taux de chômage en 2003 selon le diplôme le plus élevé obtenu

Diplôme le plus élevé obtenu ZUS Agglomérations comportant France métropolitaine (en %) une ZUS (hors ZUS) (en %) (en %)

Diplôme supérieur 11,7 7,9 7,6

Baccalauréat + 2 ans 10,8 6,3 6,0

Bac, Brevet professionnel 17,7 9,6 8,7

ou équivalent

CAP BEP ou équivalent 17,0 9,7 8,6

BEPC seul 21,6 11,8 10,9

Aucun diplôme ou CEP 25,0 16,2 14,8

Ensemble 19,6 10,3 9,8

Source : enquête Emploi 2003 – INSEE Champ : Actifs de tous âges.

Lecture : Les effets estimés se lisent par rapport à la situation de référence ; ils indiquent (en points) l’écart de risque de chômage par rapport à la modalité choisie comme référence.

Les effets ont été estimés séparément pour les femmes et les hommes.

Tous les effets indiqués sont significatifs au seuil de 1 % sauf * (non significatif).

À l’échelon national (France métropolitaine), la courbe du nombre de chômeurs a connu, de la fin de l’année 1998 au second trimestre 2001, un mouvement de baisse rapide, suivi d’une hausse quasi ininterrompue sur un ryth-me plus modéré depuis (tableau 13).Un profil assez similaire se retrouve dans l’ensemble des unités urbaine comportant une ZUS.

Tableau 11Risque de chômage des actifs résidant dans des unités urbaines comportant une ZUS

Hommes Femmes

Effet estimé Effet estimé

Quartier de résidence

ZUS 4,5 5,7

Hors ZUS Ref Ref

Grande Région de résidence (Zeat)

Bassin Parisien sauf IdeF 1,1 4,1

Nord-PasdeCalais 5,3 10,5

Lorraine-Alsace-Franche-Comté 1,4 2,2

Ouest 1,5 7,0

Sud-Ouest 0,5 7,8

Centre – Est -2,0 3,8

Méditerranée 2,7 7,0

Île de France Ref Ref

Tranche d’âge

15-24 ans 5,4 11,8

25-49 ans Ref Ref

50 ans et plus -2,5 -3,7

Situation familiale

Personne de référence Ref Ref

Conjoint de la personne de référence 12,0 -4,0

Enfant 23,5 1,3

Autres liens 11,5 (-0,1)*

Nombre d’enfants du ménage

Aucun enfant Ref Ref

1 enfant -5,6 1,8

2 enfants -6,3 0,1

3 enfants -5,5 3,0

4 enfants ou plus -1,0 6,9

Origine

Immigré (Europe) -1,3 -1,8

Immigré (hors Europe) 17,2 15,5

Non immigré Ref Ref

Diplôme le plus élevé obtenu

Diplôme supérieur -5,8 -5,8

Baccalauréat + 2 ans -7,8 -7,9

Bac, Brevet professionnel ou équivalent -5,2 -6,0

CAP BEP ou équivalent -5,1 -3,6

BEPC seul -3,8 -3,7

Aucun diplôme ou CEP Ref Ref

1 La scolarité et l’éducation 2 La santé des enfants

d’âge scolaire 3 La sécurité quotidienne 4 L’activité, le chômage

et l’emploi

5 Les conditions de logement

189 Relative résistance des ZUS à la remontée du chômage

depuis 1998

Sur la période plus récente, les données provenant de la statistique des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE font apparaître, entre le 31 décembre 1998 et le 31 décembre 2000, une baisse des deman-deurs inscrits presque aussi rapide dans les ZUS que dans les autres territoires urbains et une hausse plus modérée depuis.

Source : enquête Emploi 2003 – INSEE. Traitement : Observatoire national des ZUS

Contrairement à l’enquête Emploi,obtenue par sondage, cette source est exhaustive sur son champ. C’est ce qui permet aux acteurs locaux de disposer d’indicateurs au niveau de chaque ZUS et d’effectuer des comparaisons avec divers échelons géographiques de référence (com-munes, agglomérations, ZUS du même dépar-tement, etc.).

L’indicateur constitue ainsi le principal outil d’actualisation des données censitaires pour le suivi du chômage au niveau local. En l’ab-sence d’estimations aux mêmes dates des effec-tifs de la population active pour chaque ZUS, la statistique des DEFM ne permet pas à elle seule d’actualiser à un niveau géographique aussi fin les taux de chômage des recense-ments ; elle permet néanmoins d’alerter sur des divergences d’évolution quantitatives et quali-tatives de la population des chômeurs entre les quartiers en ZUS et le reste de leur ville d’ap-partenance.

Lecture : Si le rapport de la probabilité d’être au chômage sur celle d’avoir un emploi vaut 1 pour les hommes actifs sans diplôme vivant en ZUS, le même rapport vaut 0,655 pour les hommes actifs vivant en ZUS et titulaires d’un diplôme supérieur.

Ces effets sont mesurés en maintenant constants les paramètres suivants : grande région de résidence (ZEAT), âge, pays d’origine, lien avec la personne de référence et nombre d’enfants du ménage.

Les effets ont été estimés séparément pour les femmes et les hommes et le type de quartier, ils sont tous significatifs.

Tableau 12Effet du niveau de formation sur taux de chômage par sexe et quartier de résidence

Hommes Hommes Femmes Femmes

Diplôme le plus élevé obtenu ZUS Hors ZUS ZUS Hors ZUS

Diplôme supérieur 0,655 0,505 0,292 0,550

Baccalauréat + 2 ans 0,497 0,367 0,286 0,378

Bac, Brevet professionnel ou équivalent 0,673 0,561 0,603 0,500

CAP BEP ou équivalent 0,636 0,576 0,629 0,720

BEPC seul 0,831 0,658 0,730 0,685

Aucun diplôme ou CEP 1 1 1 1

4. L ’activité, le chômage et l’emploi

190

Source : INSEE - enquête Emploi 2003

Champ : Actifs résidant dans les unités urbaines comportant une ZUS.

Pendant les années 1999 et 2000 le nombre de demandeurs d’emploi a décru dans les ZUS à un rythme presque aussi élevé que dans le reste du territoire.Pour les DEFM de catégorie 1,la bais-se en deux ans est de près de 23 % dans les ZUS contre 26% dans l’ensemble du territoire métro-politain et près de 25 % dans le reste des agglo-mérations comportant une ZUS (tableau 13).

L’indicateur construit en regroupant les caté-gories 1,2,et 3,moins les demandeurs inscrits à l’ANPE ayant exercé des activités occasion-nelles même pour un temps inférieur à 78 heu-res, conduit au même constat. Cependant, la baisse est moins rapide dans tous les territoi-res, la proportion de demandeurs d’emploi recherchant un poste à temps partiel (deman-deurs de catégorie 2) ou à durée déterminée (catégorie 3) progressant avec la place

crois-sante de ces emplois dans l’économie. Il faut aussi compter avec le reclassement dans ces catégories de demandeurs d’emploi de caté-gorie 1 à la recherche d’un contrat aidé.

Le nombre de chômeurs exerçant des activités occasionnelles (dites activités réduites dans le vocabulaire de l’ANPE) tout en restant à la recherche d’un emploi ne baisse en revanche que très peu dans cette période d’embellie de l’emploi où les occasions de trouver des « petits boulots » se font plus fréquentes ; il progresse même légèrement dans les ZUS (tableau 14).

Les années suivantes sont marquées par le retournement de l’activité économique et une remontée du chômage en accélération jusqu’à la fin 2003. Cependant cette dégradation sem-ble avoir un moindre impact dans les ZUS puisque les indicateurs des DEFM restent

sta-Tableau 13Évolution du nombre de chômeurs ou de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE depuis 1990 dans les ZUS, les villes et au niveau national

évolutions ZUS Agglomérations Partie hors ZUS France métropolitaine

en taux comportant une ZUS des agglomérations

annuels (en %) comportant une ZUS

Chômeurs Chômeurs Chômeurs Chômeurs Chômeurs Chômeurs Chômeurs Chômeurs

aux aux aux aux aux aux aux aux

recensements recensements recensements recensements recensements recensements recensements recensements et DEFM de et DEFM de et DEFM de et DEFM de et DEFM de et DEFM de et DEFM de et DEFM de catégorie 1 catégorie 1, catégorie 1 catégorie 1, catégorie 1 catégorie 1, catégorie 1 catégorie 1,

2, 3 hors 2, 3 hors 2, 3 hors 2, 3 hors

activités activités activités activités

Dates réduites réduites réduites réduites

mars 90- 2,3 2,3 2,7 2,7 2,8 2,8 2,5 2,5

mars 99*

31/12/98 -12,0 -9,2 -13,2 -10,2 -13,5 -10,5 -14,0 -10,7

au 31/12/00

31/12/00 0,1 -0,2 1,7 1,1 2,2 1,5 2,5 -4,7

au 31/12/01

31/12/01 0,4 0,1 5,3 4,7 6,7 6,0 4,8 4,5

au 31/12/02

31/12/02 1,8 1,4 5,4 4,3 6,4 5,1 6,0 4,9

au 31/12/03**

DEFM de catégorie 1 : demandeurs d’emploi à la recherche d’un contrat en CDI à temps plein.

DEFM de catégories 1, 2, 3 hors activités réduites : demandeurs d’emploi à la recherche d’un contrat à durée indéterminée à temps plein, à durée indéterminée à temps partiel (catégorie 2), à durée déterminée (catégorie 3) n’ayant effectué aucun travail occasionnel au cours du mois écoulé. Cet agrégat est, parmi les indicateurs pouvant être obtenus à partir de la statistique de l’ANPE, celui qui est conceptuellement le plus proche du chômage au sens du BIT.

* données des recensements de la population.

** les données sur les ZUS au 31 décembre 2003 sont provisoires Source : ANPE-INSEE

La progression moins rapide du chômage enregistré en ZUS depuis 2000 fait écho à la réduction des écarts de taux chômage avec le reste du territoire observée à l’enquête Emploi.

En conséquence,la part des chômeurs résidant en ZUS décline. Selon que l’on se base sur un indicateur intégrant ou non les chômeurs exer-çant des activités occasionnelles, elle repré-senterait en 2003 un peu moins de 13% du nom-bre de chômeurs de France métropolitaine (chômage au sens du BIT, DEFM de catégorie 1, 2, 3 hors activités réduites) ou un peu moins de 12% (DEFM ensemble des catégories 1,2,3,6, 7,8) (tableau 15). La différence tient au fait que les chômeurs habitant en ZUS exercent moins souvent que les autres des activités réduites.

Dans le même temps, la composition socio-démographique des demandeurs d’emploi habitant des ZUS s’est modifiée. La part des jeunes de moins de 25 ans parmi les deman-deurs d’emploi de catégorie 1 a crû un peu plus rapidement qu’ailleurs (tableau 16).

Ce constat résulte en fait d’un double mouve-ment : une baisse particulièremouve-ment rapide du nombre de jeunes demandeurs au cours de la période d’embellie de l’emploi,alliée à une repri-se plus rapide à partir de 2000, signe de la plus grande sensibilité aux mouvements conjonctu-rels du chômage des jeunes. La part des plus de 50 ans croît légèrement,alors que le mouvement bles en 2001 et 2002 et amorceraient (selon des

données provisoires) une remontée sur l’an-née 2003, bien qu’à un rythme nettement infé-rieur à celui observé dans le reste des villes avec ZUS. Sur les années 2001 à 2003, la haus-se des DEFM de catégorie 1 dans les ZUS aurait été contenue entre 2 % et 3 % alors qu’elle atteint 14 % en moyenne au niveau national.

L’observation de la dernière décennie démon-tre qu’une progression moins rapide qu’ailleurs du nombre de chômeurs dans les ZUS ne se traduit pas nécessairement par une réduction des écarts en termes de taux de chômage.

Néanmoins, les enseignements issus de l’en-quête Emploi 2003 (voir supra) permettent d’a-vancer un diagnostic plus favorable pour ces dernières années,même si l’on est encore loin de l’objectif de réduction d’un tiers du nomb-re de DEFM de catégorie 1 dans les ZUS durant la période 2004-2008.

Au total,la période des 5 dernières années (du 31/12/1998 au 31/12/2003) se solde par une baisse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie 1 de l’ordre de 20 % dans les ZUS, de 13 % dans le reste des unités urbai-nes et de 16 % pour la France métropolitaine.

191

Tableau 14Évolution du nombre de demandeurs d’emploi exerçant des activités réduites (DEFM de catégories 1, 2, 3 exerçant des activités réduites et catégories 6, 7, 8)

Catégories1, 2, 3 exerçant ZUS Aggomérations comportant Partie hors ZUS France métropolitaine

des activités réduites (en %) une ZUS (en %) des agglomérations (en %)

comportant une ZUS (en %)

31/12/98 au 31/12/00 0,5 -0,2 -0,4 -0,3

31/12/00 au 31/12/01 -2,6 -1,2 -0,9 -1,8

31/12/01 au 31/12/02 -1,2 1,5 2,1 1,1

31/12/02 au 31/12/03* 2,0 6,6 7,6 7,6

Tableau 15Nombre de chômeurs dans les ZUS en 2003 selon les différents indicateurs disponibles

Effectif en ZUS Part des ZUS Part des ZUS dans la France (en %) dans les agglomérations métropolitaine

comportant une ZUS (en %) (en %)

Chômeurs au recensement de 1999 (rappel) 491 601 23,1 14,5

DEFM au 31/12/2003 (données brutes)*

Catégorie 1 323 760 20,3 12,9

Catégories 1, 2,3, hors activités réduites 354 903 20,4 12,8

Catégories 1, 2, 3, 6, 7, 8 (DEFM y compris ayant 456 525 19,5 11,9

exercé des activités réduites plus de 79 heures dans le mois)

Chômeurs BIT (moyenne annuelle 2003) 334 259 20,4 12,7

* les données sur les ZUS au 31 décembre 2003 sont provisoires Source : ANPE-INSEE

Sources : INSEE-Recensement de la population, ANPE-INSEE exploitation à la ZUS des DEFM, INSEE enquête Emploi 2003 Traitements DIV-Observatoire national des zones urbaines sensibles

Note : pour des raisons techniques, les traitements statistiques de la source ANPE sur les ZUS réalisés par l’INSEE ne portent que sur 682 ZUS parmi les 717 de France métropolitaine (toutes celles appartenant à des communes de plus de 10 000 habitants et quelques-unes unes appartenant à des communes plus petites). Les 35 ZUS exclues des exploitations sur les DEFM regroupaient au recensement de 1999 5 % des chômeurs habitant en ZUS. En l’absence d’informations plus précises, on peut penser que les résultats présentés ici pour 2003 sous-estiment d’autant le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE dans les ZUS.

Tableau 16Structures des DEFM (catégorie 1) par sexe et âge au 31/12/98 et au 31/12/2003

ZUS (en %) Partie hors ZUS des agglomérations France métropolitaine (en %) comportant une ZUS (en %)

31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003

moins de 25 ans 20,2 21,1 17,6 18,1 19,7 19,8

de 25 à 49 ans 68,6 67,5 68,1 67,8 66,8 66,3

50 ans et plus 11,1 11,4 14,3 14,0 13,5 13,9

DEFM catégorie 1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Hommes 53,3 57,1 51,1 53,9 49,7 52,8

Femmes 46,7 42,9 48,9 46,1 50,3 47,2

DEFM catégorie 1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Entre 1998 et 2003, la part des jeunes de moins de 25 ans parmi les demandeurs d’emploi a crû plus rapidement dans les ZUS...

... et la part des employés, surtout qualifiés, a progressé plus rapidement dans les ZUS.

grande sensibilité du chômage ouvrier et peu qualifié au mouvement économique d’autre part (graphique 7).

Par rapport aux phénomènes observés dans les autres territoires urbains, les transformations du chômage dans les ZUS se caractérisent dans la période 1998-2003 par une progression plus rapide de la part des employés surtout quali-fiés. Le rythme de progression des qualifica-tions les plus élevées (techniciens, agents de maîtrise, cadres) est pour sa part comparable dans les ZUS et ailleurs (tableau 17).

Les niveaux de formation de demandeurs d’em-ploi résidant en ZUS s’élèvent rapidement dans inverse se produit dans les territoires hors ZUS

des villes avec ZUS.

Cependant les transformations les plus mar-quantes résident dans la réduction de la place des femmes parmi les DEFM de catégorie 1 résidant en ZUS pendant la phase de stabili-sation puis de remontée du chômage dans ces quartiers.

La structure du chômage par qualification dans les ZUS a évolué dans les 5 dernières années, sous l’influence des tendances structurelles de tertiarisation des emplois et d’élévation de la qualification des actifs d’une part, sous les influences plus conjoncturelles, liées à la plus

4. L ’activité, le chômage et l’emploi

192

Source : ANPE-INSEE

Graphique 7Évolution du 31/12/1998 au 31/12/2003 des DEFM de catégorie 1 dans les ZUS par qualification de l'emploi recherché

Source : ANPE - INSEE Manœuvres et ouvriers sprécialisés

Ouvriers qualifiés Employés non qualifiés Employés qualifiés

Techniciens, agents de maîtrise, cadres

De même qu’à l’échelon national, les niveaux de formation des demandeurs d’emploi dans les ZUS s’élèvent rapidement depuis 5 ans.

Malgré

une légère baisse récente, la part des demandeurs d’emploi

étrangers en ZUS est le double de ce qu’elle représente ailleurs.

tation du nombre d’entrées, se traduit par une réduction de la part des chômeurs de longue durée : la part des chômeurs inscrits depuis plus d’un an passe d’environ 40 % à environ 30 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits en ZUS entre 1998 et 2003 (tableau 20).

La baisse est plus sensible encore pour les inscrits depuis plus de 2 ans.

La part des demandeurs d’emploi étrangers est en 2003 environ deux fois plus élevée dans les ZUS que dans les autres quartiers urbains. Elle baisse quelque peu sur la période récente,mais moins nettement qu’ailleurs (tableau 21).

les 5 dernières années, de même qu’à l’é-chelon national (tableau 18). Les ZUS se dif-férencient cependant par l’augmentation du nombre de demandeurs ayant le niveau Bac (tableau 19), dont la part dans l’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits dans ces quar-tiers passe de 10 % à près de 15 % en 5 ans.

Dans les ZUS comme ailleurs, la part des Bac + 2 est en progression rapide.

Les structures selon l’ancienneté d’inscription à l’ANPE dans les ZUS ne se distinguent pas nettement de la moyenne nationale. La pério-de récente, notamment du fait pério-de

l’augmen-193

Tableau 17Répartition des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE au 31 décembre 1998 et au 31 décembre 2003 par qualification de l’emploi recherché

DEFM de catégorie 1 ZUS Partie hors ZUS des agglomérations France métropolitaine

(en %) comportant une ZUS (en %) (en %)

Qualification de Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au

l’emploi recherché 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003

Non précisée 1,6 1,3 1,4 1,1 1,5 1,1

ou non renseignée Manœuvres,

ouvriers spécialisés 20,3 16,9 11,1 8,7 13,6 11,4

Ouvriers qualifiés 18,7 15,0 14,9 11,0 16,7 12,9

Employés non qualifiés 22,7 24,9 16,4 17,1 17,5 18,5

Employés qualifiés 30,5 33,2 38,8 37,8 37,4 36,9

Techniciens,

Agents de maîtrise, 6,2 8,7 17,2 24,2 13,6 19,3

Cadres

Tableau 18Évolution de la structure des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE au 31 décembre 1998 et au 31 décembre 2003 par niveau de formation

DEFM de catégorie 1 ZUS Partie hors ZUS des agglomérations France métropolitaine

(en %) comportant une ZUS (en %) (en %)

Niveau de Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au

formation 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003

(non renseigné) 0,7 1,3 0,8 1,4 0,9 1,4

Sortie avant troisième 33,9 24,0 20,6 12,6 22,6 14,4

CEP ou SES 9,4 9,4 7,6 6,4 7,9 7,1

CAP ou BEP ou BEPC 37,4 37,3 36,1 32,7 38,8 36,9

Bac 10,3 14,7 15,6 18,0 14,6 17,4

Bac + 2 ou plus 8,3 13,2 19,3 28,9 15,2 22,9

Source : INSEE – ANPE

Source : INSEE – ANPE

Tableau 19Évolution du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE du 31 décembre 1998 au 31 décembre 2003 par niveau de formation

DEFM de catégorie 1 ZUS Partie hors ZUS France

(en %) des agglomérations métropolitaine

Niveau de formation comportant une ZUS (en %) (en %)

Sorties avant troisième -43,9 -46,7 -46,6

CEP ou SES -20,6 -26,8 -24,6

CAP ou BEP ou BEPC -20,8 -21,4 -20,3

Bac 12,8 0,0 0,1

Bac + 2 ou plus 26,0 29,7 26,1

Source : INSEE – ANPE

Le taux de chômage marque

des grands écarts entre les ZUS : dans les 10 % les plus touchées, il est de plus de 39 %, dans les 10 % les moins touchées, il est inférieur à 16,6 %.

Une plus forte progression du taux de chôma-ge dans une agglomération s’accompagne en général d’une hausse plus rapide de cet indi-cateur dans les ZUS qu’elle abrite, mais le lien reste partiel puisque les écarts d’évolution entre ZUS et agglomérations connaissent eux aussi une forte dispersion.

Dans une ZUS sur deux, le taux de chôma-ge a progressé entre 1990 et 1999 de plus de 3,2 points plus vite que dans son agglomé-ration d’appartenance.

Mais pour 10 % d’entre elles l’écart est supé-rieur à 8,3 points.

Tandis que 114 ZUS sur les 717 que comp-te la France métropolitaine ont vu leur taux de chômage progresser moins que leur agglomération (dans 67 ZUS, soit moins de 10 % du total, l’écart en faveur des ZUS dépasse alors 1 point).

Les constats globaux qui précèdent portent sur les ZUS prises dans leur ensemble. Ils ne doivent pas laisser penser que ces quartiers sont tous également touchés par le chômage.

Ainsi, en 1999 le taux de chômage varie lar-gement d’une ZUS à l’autre autour du taux moyen de 25,4 %.

Dans les 10 % de ZUS les plus touchées, cet indicateur dépasse 38,9 %.

Dans les 10 % les moins touchées,il est infé-rieur à 16,6 %.

Il en est de même pour ce qui est des trajec-toires de ces quartiers pendant la décennie quatre-vingt-dix (graphique 8 et tableau 22).

Pour une ZUS sur deux, le taux de chôma-ge a progressé de moins de 5,8 points.

Mais dans 10 % d’entre elles, la hausse a dépassé 11,8 points.

Tandis que dans les 10 % les plus favorisées, elle a été limitée à moins de 1,3 points.

Ces différences s’expliquent en partie par les conditions économiques prévalant dans l’en-vironnement géographique immédiat de la ZUS. Une liaison significative peut ainsi être mise en évidence entre l’évolution du taux chô-mage d’une ZUS et l’évolution du même indi-cateur dans l’agglomération qui l’englobe (gra-phique 9).

4. L ’activité, le chômage et l’emploi

194

Tableau 20Évolution de la répartition des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE en catégorie 1 du 31 décembre 1998 et au 31 décembre 2003 selon l’ancienneté d’inscription

DEFM de catégorie 1 ZUS (en %) Partie hors ZUS des agglomérations France métropolitaine (en %) comportant une ZUS (en %)

Ancienneté de Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au

la demande d’emploi 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003

Moins de 6 mois 40,9 51,0 43,1 50,7 44,0 51,7

De 6 mois à 18,2 18,9 18,1 19,1 17,9 18,8

moins de 1 an

De 1 an à 21,1 18,6 20,3 18,9 20,4 18,6

moins de 2 ans

2 ans et plus 19,8 11,6 18,4 11,3 17,6 10,9

Tableau 21Évolution de la répartition des demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE en catégorie 1 du 31 décembre 1998 et au 31 décembre 2003 selon la nationalité

DEFM de catégorie 1 ZUS (en %) Partie hors ZUS des agglomérations France métropolitaine (en %) comportant une ZUS (en %)

Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au Répartition au

Nationalité 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003 31/12/1998 31/12/2003

Français 72,9 73,4 85,9 86,5 87,6 88,1

Étrangers 27,1 26,6 14,1 13,1 12,4 11,7

Source : INSEE – ANPE

Source : INSEE – ANPE

La diversité du niveau de chômage

Dans le document des zones urbaines sensibles (Page 188-194)