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La faiblesse des revenus comme limite à l’usage

Dans le document des zones urbaines sensibles (Page 107-111)

d’une grande diversité d’équipements

Les habitants des ZUS sont plus nombreux à ne pas pratiquer une activité de loisirs que les habitants des autres quartiers urbains.

Cette différence n’est pas due à une absence des équipements de loisirs dans le quartier : si on considère uniquement les habitants « équi-pés », c’est-à-dire qui disposent à proximité de chez eux d’un café, d’un cinéma ou d’un res-taurant, on constate que les habitants des ZUS fréquentent moins souvent ces lieux. Ainsi, seuls 31 % vont au café,58 % au spectacle (ciné-ma ou concert...),71 % au restaurant. Les écarts avec la part d’usagers dans les autres quartiers sont importants.

Ces différences dans la fréquentation des ser-vices marchands de loisirs reflètent tout d’a-bord une différence de niveau de revenus selon les quartiers. Les ménages à bas niveau de vie5, nombreux en ZUS, ne disposent pas forcément des revenus nécessaires pour fré-quenter couramment les restaurants, les ciné-mas ou les cafés.

tier. Remarquons toutefois qu’ils vont un peu moins souvent hors de leur quartier pour faire leurs courses.

L’offre de commerces dans le quartier mais aussi les moyens de déplacement dont dispo-sent les habitants jouent beaucoup sur la détermination des lieux d’achat.

Ainsi,à taille d’unité urbaine comparable,parmi les ménages qui disposent à proximité d’au moins un type de commerce (boulangerie, magasin d’alimentation ou supermarché),ceux qui ont le plus grand choix ont bien sûr beau-coup plus de chances de rester dans leur quar-tier que ceux qui n’ont pas ces établissements à proximité.

Plus que la présence d’un type de commerce précis, c’est la co-présence de chacun de ces commerces qui influe largement sur la possi-bilité ou le choix de faire ses courses dans son quartier. Ainsi, ceux qui ont à la fois boulan-gerie(s) et magasin(s) d’alimentation ont plus de chances de rester dans leur quartier pour faire leurs courses, petites et grosses, que ceux qui ne disposent que de boulangerie(s) ou que de magasin(s) d’alimentation. De même, ceux qui disposent d’un supermarché et d’une bou-langerie ou d’un magasin d’alimentation iront plus dans leur quartier que ceux qui ont uni-quement un supermarché.

La co-présence de plusieurs sortes de commerces de proximité est ainsi l’indice d’un niveau d’é-quipement général plus élevé,qui fait qu’on s’ap-provisionne plus facilement et plus volontiers dans le quartier,bien équipé en tout.

Par contre, lorsque les habitants peuvent se déplacer facilement, ils auront plus tendance à se rendre en dehors du quartier pour faire leurs courses, à offre de commerces équiva-lente. Ainsi, les habitants qui possèdent une voiture ont deux fois moins tendance à faire leurs petites courses ou leurs grosses courses dans leur quartier.

1 Les habitants 2 L’état du logement 3 L’activité économique 4 Les commerces, les services

marchands et les équipements 5 La vie sociale

6 Les nuisances et les risques environnementaux

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Tableau 16Où va -t-on faire ses courses ?

Les petites course alimentaires Les grosses courses alimentaires et produits d’entretien

En ZUS Dans le reste En ZUS Dans le reste

des unités des unités

urbaines urbaines

ayant des ZUS ayant des ZUS

ne fait pas les courses 8 9 12 13

fait les courses 92 91 88 87

dont :

tous lieux 100 100 100 100

dans le quartier 62 59 27 26

hors du quartier 23 28 61 66

moitié/moitié 15 13 11 8

Source : Enquête « Vie de Quartier », INSEE, 2001

3 Les ménages à bas niveau de vie sont définis ici comme les ménages ayant un revenu par unité de consommation inférieur au 1erquartile (moins de 8 333 annuel) de la distribution des revenus en France. Les ménages modestes ont un revenu compris entre le 1er et le 2equartile.Les ménages à niveau de vie intermédiaire ont un revenu compris entre le 2eet le 3e quar-tile ( entre 12 338 et 17 599 annuel).Les ménages aisés correspondent ici aux ménages dont le revenu par unité de consommation est supérieur au 3equartile de la distribution des revenus par unité de consommation.

Lecture tableau 17 : 88 % de la population des ZUS dispose d’un café dans son quartier.

Parmi ceux-ci, 31 % vont au café.

« l’ambiance » du quartier. Les ménages à bas niveau de vie fréquentent plus souvent les cafés, les restaurants ou les cinémas et specta-cles lorsqu’ils résident dans un quartier aisé ou, dans une moindre mesure, un quartier moyen que lorsqu’ils résident en ZUS. Les dif-férences de revenus, d’activité professionnelle ou de structure familiale n’expliquent pas la totalité des écarts constatés : il existe un effet propre au type de quartier dans lequel on rési-de (lequel peut recouper rési-des différences cul-turelles).

De façon générale, les activités de loisirs comme aller au café,au restaurant ou au spec-tacle, se déroulent plus souvent en dehors de son quartier de résidence. Cette tendance est renforcée pour les habitants des ZUS, certai-nement en raison de la plus faible diversité des services disponibles à proximité.

La tendance à sortir au restaurant ou d’aller au cinéma ou au concert est plus importante lorsque les revenus du ménage sont plus éle-vés : dans des agglomérations de tailles com-parables, la probabilité d’aller au spectacle ou au restaurant croît avec le niveau de vie du ménage. Les écarts sont beaucoup moins importants pour les fréquentations du café,pra-tique moins coûteuse et plus populaire.

Toutefois,l’inégalité des ménages dans leurs loi-sirs n’est pas uniquement une inégalité écono-mique,elle est aussi territoriale et culturelle.

En effet, tous les quartiers n’ont pas la même diversité de restaurants, cafés et cinémas. Or, à revenu comparable, un ménage qui dispose près de chez lui de plusieurs cinémas,plusieurs cafés ou plusieurs restaurants, aura plus ten-dance à sortir qu’un ménage ayant accès à ces équipements en un seul exemplaire. Les habi-tants des ZUS, quartiers où l’offre est moins diverse, ont ainsi moins tendance à sortir.

Le niveau de vie des autres habitants du quar-tier joue aussi sa propre pratique de loisirs,cer-tainement au travers de l’animation ou de

4. Les commer ces, les services mar chands

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Tableau 17Moins d’activités de loisirs dans les ZUS

Les loisirs Aller au café Aller au spectacle Manger au restaurant

(équipement en cinéma) (y compris au fastfood)

En ZUS Dans le reste En ZUS Dans le reste En ZUS Dans le reste

des unités des unités des unités

urbaines ayant urbaines ayant urbaines ayant

des ZUS des ZUS des ZUS

Proportion d’individus disposant de l’équipement correspondant

dans leur quartier (en %) 88 85 70 70 87 95

Proportion d’individus ayant cette activité parmi ceux qui disposent de l’équipement

dans leur quartier (en %) 31 39 58 74 71 85

Source : Enquête « Vie de Quartier », INSEE, 2001

Tableau 18Des revenus plus faibles dans les ZUS

Répartition de la population ZUS Reste des unités France métropolitaine

selon le niveau de vie urbaines

des ménages (en %) ayant des ZUS

Ménages à bas niveau de vie (1erquartile) 43 21 25

Ménages modestes (2equartile) 30 21 25

Ménages à niveau de vie 17 25 25

intermédiaire (3equartile)

Ménages aisés (4equartile) 10 32 25

Ensemble 100 100 100

Tableau 19Les activités de loisirs sont plus courantes parmi les ménages qui ont des revenus plus élevés Écart de probabilité selon Probabilité d’aller Probabilité d’aller Probabilité d’aller le niveau de vie des ménages (en %) au spectacle au restaurant au café

Ménages à bas niveau de vie - 24 - 23 - 4

Ménages modestes - 18 - 14 - 7

Ménages à niveau de vie intermédiaire - 14 - 7 - 7

Ménages aisés réf. réf. réf.

Source : Enquête « Vie de Quartier », INSEE, 2001

... mais l’accessibilité ainsi que les pratiques culturelles du voisinage y jouent aussi un rôle

important.

Lecture tableau 19 : Les ménages à bas niveau de vie ont une probabilité plus faible de 24 points que les ménages aisés d’aller au spectacle.

Note : Les écarts de probabilité se lisent par rapport

à la situation

de référence et donnent les différences d’activité selon le niveau de vie ; les probabilités sont estimées par des modèles logistiques qui prennent également en compte la taille de l’agglomération de résidence des ménages.

Champ : Habitants des unités urbaines ayant des ZUS disposant du type d’équipement concerné (cinéma, restaurant, café) près de chez eux.

Réf : Situation de référence.

Source : Enquête « Vie de Quartier », INSEE, 2001

De façon générale, et pour l’ensemble des habitants des unités urbaines ayant une ZUS, les activités de loisirs se déroulent plus souvent en dehors du quartier.

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Encadré 1

Détermination du niveau socio-économique des quartiers

Les quartiers et communes de France métropolitaine se classent différemment selon le profil d’em-ploi (profession et secteur d’activité) de leurs habitants. Certaines zones concentrent les activités de direction tandis que d’autres abritent plutôt les catégories d’exécution à dominante industrielle ou agricole.

On peut hiérarchiser les quartiers selon une variable dite « statut socio-économique », du plus riche au plus pauvre. Au sein de chaque tranche d’unités urbaines (50 000 à 200 000 habitants, plus de 200 000 habitants, agglomération parisienne), la variable de statut est découpée en trois classes : les 20 % de zones les plus riches (quartiers « aisés »), les 20 % de zones les plus pauvres (quartiers

« modestes ») et les autres (quartiers « intermédiaires »).

Source : Géraldine Martin-Houssart, Cyril Rizk, « Mesurer la qualité de vie dans les grandes agglomérations » Insee Première n° 868.

Tableau 20Le quartier de résidence influe sur les sorties au cinéma ou au spectacle

Écart de probabilité d’aller au cinéma Ménages Ménages Ménages Ménages

ou au spectacle selon le quartier à bas niveau modestes à niveau de vie aisés

de résidence (en %) de vie intermédiaire

Vivant en ZUS - 20 n. s. n. s. n. s.

Vivant hors ZUS dans un quartier modeste - 8 n. s. n. s. n. s.

Vivant hors ZUS dans un quartier moyen réf. réf. réf. réf.

Vivant hors ZUS dans un quartier aisé n. s. + 9 + 10 + 10

Réf : Situation de référence - n.s. : Non significativement différent de la référence (au seuil de 10 %).

Note : les écarts de probabilité se lisent par rapport à la situation de référence et donnent les différences d’activité à niveau de vie équivalent selon le lieu de résidence ; les probabilités sont calculées dans un modèle logistique intégrant également la taille de l’unité urbaine (et la distinction entre Paris et sa banlieue), les variations de revenus au sein des quartiles de revenu, la présence d’un seul ou de plusieurs cinémas dans le quartier, l’activité professionnelle de l’individu et la composition du ménage.

Source : Enquête « Vie de Quartier », INSEE, 2001.

Champ : Individus disposant d’au moins un cinéma près de chez eux et vivant dans une unité urbaine de plus de 50 000 habitants comprenant une ZUS.

Lecture : Parmi les ménages à bas niveau de vie, ceux qui résident en ZUS ont une probabilité de 20 points plus faible d’aller au spectacle que les ménages résidant dans un quartier moyen.

Tableau 21Les activités de loisirs ont plus souvent lieu en dehors du quartier

Les lieux de pratique Aller au café Aller au spectacle Manger au restaurant

(parmi les usagers équipés) en % (équipement en cinéma)

En ZUS Dans le reste En ZUS Dans le reste En ZUS Dans le reste

des unités des unités des unités

urbaines ayant urbaines ayant urbaines ayant

des ZUS des ZUS des ZUS

Dans le quartier 26 29 7 13 5 8

Moitié/moitié 15 15 5 11 12 19

Hors du quartier 59 55 88 76 83 73

Ensemble 100 100 100 100 100 100

Source : Enquête « Vie de Quartier », INSEE, 2001 Lecture : 26 % des

habitants des ZUS ayant un café à proximité et allant au café y vont uniquement dans leur quartier.

Bibliographie

Martin-Houssart D., Rizk C.,« Mesurer la qualité de vie dans les grandes agglomérations »,

Insee Première, n° 868, octobre 2002.

Avenel C., Nicolas M.,Thibault F.,« Des démarches auprès des caisses d’Allocations familiales plus fréquentes dans les zones urbaines sensibles », L’essentiel, CNAF, n°27, juillet 2004

Gélot D., Mas S.,« Quand les habitants des quartiers défavorisés s’adressent à l’ANPE ».

Premières informations premières synthèses, Dares, n° 07.1, février 2004.

Martin-Houssart G.,Tabard N.,« Les équipements publics mieux répartis sur le territoire national que les services marchands »,

France portrait social, Insee, 2002-2003, pp. 123-139.

Andrieux V., Herviant J.,« Les Franciliens bien insérés dans leur quartier », L’Île de France à la page, Insee, n° 215, novembre 2002.

5. La vie sociale

1. Le capital social : une notion riche mais ambigüe

2. Sociabilité et vie sociale

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1 Les habitants 2 L’état du logement 3 L’activité économique 4 Les commerces, les services

marchands et les équipements 5 La vie sociale

6 Les nuisances et les risques environnementaux

La vie sociale

Les activités de loisir en ZUS témoignent d’un taux de pratique

Dans le document des zones urbaines sensibles (Page 107-111)