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L’ENTREPRISE COLONIALE

1.5. Jugement moral

L’esclavage est fondé essentiellement sur la violence. Chaque fois que sa légitimité unilatérale est mise en cause, elle invente d’autres formes de violence plus atroces pour imposer son existence. Si nous avons évité d’égrener le chapelet des cruautés qui ont émaillé l’entreprise coloniale, c’est que nous considérons sa seule évocation suffisante pour souligner son caractère contre-nature. Pourtant, il faut admettre que le jugement moral que l’on peut porter sur cette entreprise aujourd’hui est conditionné,

pour ne pas dire, d’un certain point de vue, faussé par les progrès en sciences humaines et le développement des idées, d’une manière générale. Quelle est la valeur objective du jugement moral d’un acteur du 20è siècle finissant ou de ce 21è siècle qui s’impose le devoir, pour ne pas dire qui s’arroge le droit d’ingérence entre des belligérants pour tenter d’étouffer un conflit sur les guerres franco-britanniques qui ont animé l’Europe pendant toute la période coloniale ou sur les croisades ? À quelle aune mesurer les actes inhumains qui ont été répétés pendant trois siècles entre le continent africain et le continent américain sous la férule des puissances esclavagistes, européennes lorsque l’on est familier des efforts du tribunal pénal international pour confondre des chefs de guerre qui se laissent aller à commettre des

« crimes contre l’humanité ? »

Il nous paraît indiqué, si nous voulons éviter tout jugement de valeurs, d’interroger les contemporains de cette période. Pourtant, nous nous heurtons très vite à un dilemme : nombreux parmi les réprobateurs du système esclavagiste y ont été mêlés de près ou de loin. On sait, par exemple, que le 400è anniversaire de naissance de Pierre Corneille n’a pas été célébré, pour incompatibilité, l’année de la célébration et de la commémoration officielle de la reconnaissance par la France de l’esclavage comme crime contre l’humanité, en raison de l’investissement de capitaux de la famille de celui-ci dans les compagnies d’exploitation de la traite négrière.

Nombreux sont ceux qui prétendent que Voltaire aurait investi des capitaux dans les colonies. Lorsque Jean Tarrade fait le bilan de l’histoire coloniale française, il (Jean Tarrade, 1999, p. 256) remarque, du point de vue moral, que « La troisième grande faiblesse structurelle de l'Empire colonial français d'Ancien Régime réside dans son caractère esclavagiste, à qui il doit sa prospérité, mais qui lui vaudra aussi les pages

pas ici, précise-t-il, puisque ce défaut de base se retrouve dans son grand rival anglais L'époque ne conçoit pas, en réalité de colonie autrement structurée, et même les philosophes anti-esclavagistes sont très gênés sur ce point. »

D’une manière générale la société du XVIIIe siècle a éprouvé une vague pitié face à l’horreur de l’esclavage Peu d’entre ses acteurs ont eu la force de conviction de le condamner au point de combattre pour obtenir son abolition. On peut imaginer le dilemme auquel ont été confrontés ces hommes et ces femmes, dans la mesure où nombreux d’entre eux étaient franchement esclavagistes. Dans cet amas de malentendus et de confrontations d’intérêts immédiats aux prises avec des problèmes de conscience, force est de reconnaître l’engagement sans compromis de certains hommes politiques comme Turgot et Necker, de scientifiques comme Lavoisier et Soufflot et même de certains financiers comme le banquier Cottin qui ont milité contre le commerce triangulaire alimenté par la traite et l’esclavage.

Quant à la bourgeoisie, désireuse d’ascension sociale, elle est aussi divisée que le reste de la société et pour les mêmes raisons. Si certains trouvent inhumains les traitements infligés aux déportés d’Afrique et que leur bonheur ne vaut tant de malheurs à des semblables, il faut savoir que 1/6ème du revenu national de la France provient de l'esclavage. Beaucoup de bourgeois souhaitent la fin de la traite des Noirs mais selon eux, la possession des esclaves déjà acquis doit continuer dans les colonies. Nombreux sont les hommes « de progrès » qui n'imaginent pas l'économie de la France sans les exportations de ses biens préalablement importés des colonies.

L’esclavagisme pour certains d’entre eux, et contrairement à Mirabeau, semble être le socle sur lequel se fonde la production et l'économie du pays.

D’ailleurs, parmi les hommes politiques de l’époque, le ton de Mirabeau montre dans ce débat toute sa combativité lorsqu’il soutient : « Je ne dégraderai ni cette assemblée ni moi-même en cherchant à prouver que les nègres ont droit à la liberté.

Vous avez décidé cette question puisque vous avez déclaré que tous les hommes naissent et demeurent égaux et libres ; et ce n'est pas de ce côté de l'Atlantique que des sophistes corrompus oseraient soutenir que les nègres ne sont pas hommes. »

En outre, pour ce qui concerne les prises de position des philosophes témoins de la pratique esclavagiste, il (Jean Tarrade, 1999, pp. 256, 257) relève que : « Le quasi-silence de J.-J. Rousseau est révélateur, et Montesquieu mis à part, les autres philosophes d'avant 1763 abordent assez peu le problème. L'anti-esclavagisme contient cependant virtuellement un anticolonialisme qui ne prend sa véritable extension que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il y avait eu, au XVIe siècle, une première prise de conscience, et véritablement une crise de conscience, dont Montaigne et Ronsard avaient été les deux porte-parole. Mais ils ne remettent pas en cause le principe même de la colonisation, se bornant à opposer la «sagesse naturelle» et leur société, largement idéalisée, à la corruption européenne. Puis c'est le grand silence de près d'un siècle et demi… »

Gérard Barthélemy (Gérard Barthélemy, 2000, p. 204) a une lecture dubitative de la sincérité de Montesquieu lorsqu’il affirme que : « Montesquieu lui-même s’était déjà résigné, comme malgré lui, à une telle fiction pour ne pas avoir à remettre en cause sa propre civilisation : Il est impossible que ces gens-là soient des hommes ; parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes des chrétiens. »

Selon nous, c’est sur un ton sarcastique que Montesquieu souligne le caractère contre-nature de l’esclavage. Pour lui, il n’y a pas de demi-mesure. Ou bien les esclaves ne sont pas des hommes ou bien ce sont les Européens qui ne le sont pas.

Car, il lui paraît inconcevable, malgré les différences morphologiques, que des humains puissent se livrer à de telles atrocités envers d’autres humains. Dans son essai De l'Esprit des Lois, au chapitre V du livre XV, consacré à l’esclavage des nègres, il s’interroge et s’indigne tour à tour. Le caractère antiphrastique de son style n’a pas dû échapper à ses contemporains. « Si j'avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, soutient-il, voici ce que je dirais : Les peuples d'Europe ayant exterminé ceux de l'Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l'Afrique, pour s'en servir à défricher tant de terres. Le sucre serait trop cher, si l'on faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. Ceux dont il s'agit sont noirs depuis les pieds jusqu'à la tête; et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les plaindre. On ne peut se mettre dans l'esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir…

De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »

Cependant, nombreux sont les observateurs qui déplorent, sinon la mollesse de la position de Montesquieu, du moins son manque de fermeté en ce qu’il n’a jamais ouvertement dénoncé l’esclavage et demandé son abolition. Le manque de franchise de sa position, sa manière de l’exprimer de biais a donné lieu à toutes sortes d’interprétations contradictoires.

Quant à Bernardin de Saint-Pierre, il ne s’est pas étendu sur la question. Cependant, dans sa concision, son ton ne manque pas d’être réprobateur. Il ne semble pas comprendre comment des nations dites civilisées peuvent bâtir leur bonheur sur le malheur de ceux qu’elles prétendent introduire à la lumière et aux bienfaits de la connaissance. « Je ne sais si le café et le sucre sont nécessaires au bonheur de l’Europe, gémira Bernardin de Saint-Pierre, cité par Gaston Martin (idem p 105) mais je sais que ces deux végétaux ont fait le malheur des deux parties du monde. »

Le ton de Voltaire n’a pas la force de conviction que l’on retrouve chez Diderot, par exemple dans la contribution de ce dernier à la réflexion de Raynal. Bien que l’on soit ému par l’acuité des propos qu’il met dans la bouche du nègre du Surinam dans Candide, on ne peut s’empêcher de relever la manière d’acquit de son ton dans l'Essai sur les mœurs. En effet, Voltaire précise : « Nous allons acheter ces nègres...

à peu près cinq fois moins qu'un 'bœuf gras... Nous leur disons qu'ils sont hommes comme nous, qu'ils sont rachetés du sang d'un Dieu mort pour eux, et ensuite on les fait travailler comme des bêtes de somme; on les nourrit plus mal; s'ils veulent s'enfuir, on leur coupe une jambe, et on leur fait tourner à bras l'arbre des moulins à sucre, lorsqu'on leur a donné une jambe de bois après cela nous osons parler du droit des gens... Ce commerce n'enrichit point un pays... il n'est pas sans doute un vrai bien, mais les hommes s'étant fait des nécessités nouvelles, il empêche que la France n'achète chèrement de l'étranger un superflu devenu nécessaire.»

D’une manière générale, tout au long des siècles, les protagonistes du commerce triangulaire ont essayé de se donner bonne conscience en évoquant la différence entre le traitement qu’ils ont réservé aux déportés par rapport à ceux qu’ils auraient

dont ont été victimes bon nombre d’entre les Africains que d’insinuer qu’ils étaient tous des prises de guerre destinées à finir dans les casseroles de leurs vainqueurs après d’atroces souffrances. « La seule excuse - si c'en est une - est que les autres nations coloniales en ont fait autant, et, à la limite, parfois pire, reconnaît Jean Tarrade (Jean Tarrade, p.267). Bilan moral lourd, terriblement lourd de son poids de souffrances. Les colons ont tenté de s'en défendre en invoquant les bons traitements (ce qui est pour le moins discutable), le meilleur sort réservé aux esclaves transférés en Amérique face à celui des Africains (ce qui n'est que très partiellement vrai), la nécessité de sauver des âmes (mais l'Église, en la matière, a fait faillite dans les Antilles), et autres arguments de cette espèce. »

Diderot adressera la plus véhémente accusation sur un ton sans ambiguïté à la société de son temps. Aucun autre philosophe français n’a eu une position aussi tranchée.

Lorsque Yves Benot (Yves Benot 2005, p. 113) fait le bilan de la contribution de Diderot à l’œuvre de Raynal dans sa lutte contre le colonialisme, il n’a pu s’empêcher d’attribuer directement à celui-ci ces lignes pourtant consignées dans l’ouvrage de celui-là : « Mais ces esclaves avaient été pris à la guerre et sans nous on les aurait égorgés », fait-il dire à un esclavagiste, pour reprendre un argument courant de son temps. Il répond sans détour « sans vous, y aurait-il des combats ? Les dissensions de ces peuples ne sont-elles pas votre ouvrage ? Ne leur portez-vous pas des armes meurtrières ? Ne leur inspirez-vous pas l’aveugle désir d’en faire usage ? Vos vaisseaux abandonneront-ils ces déplorables plages avant que la misérable race qui les occupe ait disparu du globe ? Et que ne laissez-vous le vainqueur abuser comme il lui plaira de sa victoire ? Pourquoi vous rendez-vous son complice ? »

Bien que la contribution de Diderot à l’œuvre de Raynal soit admise par l’ensemble des analystes historiques et des commentateurs littéraires, il n’est pas toujours aisé d’isoler cet apport. Toutefois, la force de conviction de Diderot est incontestable lorsque, dans son audacieux et ingénieux Supplément au Voyage de Bougainville, il stigmatise la colonisation en ces termes « Pleurez, malheureux Tahitiens, pleurez ; mais que ce soit de l'arrivée et non du départ de ces hommes ambitieux et méchants : un jour, vous les connaîtrez mieux. Un jour, ils reviendront, le morceau de bois que vous voyez attaché à la ceinture de celui-ci, dans une main, et le fer qui pend au côté de celui-là, dans l'autre, vous enchaîner, vous égorger ou vous assujettir à leurs extravagances et à leurs vices. Un jour vous servirez sous eux, aussi corrompus, aussi vils, aussi malheureux qu'eux. Mais je me console ; je touche à la fin de ma carrière ; et la calamité que je vous annonce, je ne la verrai point. »

Diderot a redonné un visage humain à trois siècles de folie et réhabilité l’espoir en l’instauration d’un monde où l’intelligence permette aux hommes de minimiser toutes leurs différences au profit de leur patrimoine commun.

1.6. La résistance

Il devient presque courant de penser que les esclaves ont subi leur sort passivement, comme s’il s’agissait pour eux d’une fatalité, d’un événement imposé par une force à laquelle ils n’avaient ni le pouvoir ni la volonté de s’opposer. Et qui plus est, on dirait que la nature les a prédisposés à accepter les mauvais traitements auxquels ils ont été soumis.

Cependant, si une masse importante a semblé impuissante face aux atrocités de leurs

chosification dans les plantations d’Amérique est jalonnée d’actes de résistance que certains qualifieraient d’héroïques, d’autres de simples réactions naturelles, de sursauts et d’affirmation d’humanité. Comme l’a souligné Robin Blackburn dans son article « une perspective comparée sur l’abolitionnisme et l’émancipation » (in l’esclavage, la colonisation, et après…, sous la direction de Patrick Weil et Stéphane Dufoix, 2005, pp.156) « Les captifs d'Afrique résistèrent à l'asservissement tout au long de leur transfert vers le Nouveau Monde. La carapace du pouvoir des maîtres, renforcée par l'État colonial et par la mobilisation de la population libre, fut assez solide pour assujettir la masse de ces captifs arrachés à de nombreux peuples africains différents. »

En effet, les Nègres n’ont jamais accepté la déportation comme un acte naturel.

Rappelons que les rois africains des pays concernés par la traite ont été les premiers à opposer la plus farouche résistance aux trafics d’esclaves. C’est en réaction à cette résistance que les Européens engagés dans ces trafics ont armé contre eux les roitelets qui ont été favorables à leur commerce afin de les renverser. La population n’a pas été indifférente au sort des captifs. Les enclos où étaient gardés leurs congénères étaient régulièrement saccagés avec la plus extrême violence au point de mettre en péril la vie de leurs gardiens.

Par ailleurs, la traversée n’avait rien d’un voyage d’agrément pour ceux qui étaient chargés de l’organisation de la déportation. De fréquents soulèvements menaçaient à tout moment la sécurité voire la vie de l’équipage. Celui-ci a dû recourir aux grands moyens dont les chaînes pour maîtriser les révoltés. Parmi ces derniers, certains n’hésitaient pas à se jeter à la mer. D’autres ont été carrément sacrifiés par les capitaines qui les y ont jetés dans le dessein de préserver l’intendance.

Pour ce qui concerne la résistance dans les plantations, elle était à la mesure de la violence subie par les esclaves. Ces derniers, par l’empoissonnement de l’eau, pouvaient faire subir aux maîtres des pertes conséquentes qui concernaient tant les hommes que le bétail d’un atelier. D’autres fois, c’est l’incendie volontaire qui ravageait celui-ci et qui entraînait des dégâts matériels préjudiciables aux propriétaires.

La réponse des femmes à la violence des maîtres peut être considérée comme de vrais morceaux de bravoure. En effet, certaines d’entre elles allaient jusqu’à pratiquer l’avortement ou l’infanticide au moment de l’accouchement dans le seul objectif de priver les propriétaires d’une tête supplémentaire.

Cependant, c’est au marronnage que l’histoire a accordé un sens et un traitement particulier dans la résistance des esclaves. Aujourd’hui encore, dans maintes anciennes colonies, le nègre marron est le symbole de la résistance héroïque et est honoré comme le précurseur des mouvements de libération des esclaves.

En effet, depuis le début de la déportation, certains esclaves ont refusé l’idée d’être assujettis à leurs semblables, en étant privés de la liberté d’aller et de venir et du droit de disposer d’eux-mêmes. Dans les colonies, ils ont rejeté l’apprivoisement et le conditionnement de l’apparente facilité de vie de la plantation qui consistent à les nourrir et à les loger dans le seul dessein de les exploiter. Aux semblants de facilité que leur offrait la condition servile de la plantation, ils ont préféré affronter la privation, les intempéries et la rigueur d’une nature inhospitalière. Ces communautés

« marronnes » pouvaient exercer une contrainte sur les planteurs ou les surveillants,

Genovese a qualifié cette phase de la résistance des esclaves du nom de

« restaurationniste », car il y voyait une tentative de retour à des formes africaines gardées en mémoire! Dans la même veine, Roger Bastide évoque le fier conservatisme des communautés « marronnes. » Pourtant, la plupart de ces dernières étaient bien plus originales qu'elles ne le souhaitaient. Elles parlaient généralement un langage créole mélangeant des éléments provenant de plusieurs idiomes africains, amérindiens et européens. Il est vraisemblable que leur culture et leurs institutions étaient également syncrétiques. La survie de ces communautés dépendait souvent de leurs rapports avec les Indiens, avec les contrebandiers et les boucaniers ou bien avec les bas-fonds de la société de plantation. S'il est possible qu'eussent réapparues des formes traditionnelles de servitude, les « marrons» ne pratiquaient pas l'esclavage en brigade [gang slavery] ou l'esclavage de propriété [chattel slavery]. »

Comme nous venons de le signaler, ce n’est qu’en apparence que la grande masse des esclaves a subi les rigueurs de la servitude sans résistance aucune. Il est incontestable que des esclaves ont cédé à la tentation de refuser toutes formes de lutte contre le système esclavagiste. Dans ce lot se trouvaient d’abord ceux qui étaient de nature faible, qui considéraient que la lutte n’avait pas de sens, compte tenu des malheurs qui s’étaient abattus sur eux. Dans ce lot se trouvaient aussi les esclaves domestiques qui vivaient dans la maison du maître, dans la confidence de ses enfants surtout de la gente féminine. Enfin, les esclaves à talents qui disposaient d’un savoir-faire reconnu et qui pouvaient se sentir à peine esclave. Toutefois, chacun des esclaves qui ne s’étaient pas engagés dans la résistance pouvait être un cheval de Troie dont la menace était difficilement mesurée par le maître. « Les esclaves qui ne participèrent pas aux révoltes ou qui ne se réfugièrent pas auprès des

« marrons», relève Robin Blackburn dans son article « une perspective comparée sur

l’abolitionnisme et l’émancipation » (in l’esclavage, la colonisation, et après…, sous la direction de Patrick Weil et Stéphane Dufoix, 2005, pp.159, 160), trouvèrent d'autres moyens pour résister à l'asservissement et au régime de la plantation… La grande révolte d'esclaves à Saint-Domingue, en 1791, fut en partie causée par les larges concessions faites aux élites esclaves qui avaient pris part à la cérémonie de

l’abolitionnisme et l’émancipation » (in l’esclavage, la colonisation, et après…, sous la direction de Patrick Weil et Stéphane Dufoix, 2005, pp.159, 160), trouvèrent d'autres moyens pour résister à l'asservissement et au régime de la plantation… La grande révolte d'esclaves à Saint-Domingue, en 1791, fut en partie causée par les larges concessions faites aux élites esclaves qui avaient pris part à la cérémonie de