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CHAPITRE 1 : LA RELATION DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE ET LA SCIENCE AU XX e

4. L’ouverture : de Jean XXIII à Jean-Paul II

4.3. Jean-Paul II : le pape avec les scientifiques

Élu pape le 16 octobre 1978, Jean-Paul II démontre, dès le début de son pontificat, une ouverture sans précédent envers la science. À la différence de ses prédécesseurs, le dialogue entre la science et la foi ne se situe pas dans un cadre métaphysique. Pour Jean-Paul II, le centre du dialogue est l’homme et sa vocation. La transcendance de l’être humain se manifeste, entre autres, dans la grandeur de sa curiosité intellectuelle et dans ses découvertes scientifiques. Sa première encyclique, Redemptor hominis (1979), donne le ton de son pontificat en ce qui a trait à la science :

Comme aux époques précédentes, et peut-être plus encore aujourd’hui, les théologiens et tous les hommes de science de l’Église sont appelés à unir la foi à la science et à la sagesse pour contribuer à leur compénétration réciproque […]. Cet engagement s’est énormément développé aujourd’hui en raison du progrès du savoir humain, de ses méthodes et de ses conquêtes dans la connaissance du monde et de l’homme. Ceci concerne aussi bien les sciences exactes que les sciences humaines comme aussi la philosophie […]142.

141 ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis in Ibid.

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Jean-Paul II rappelle cependant aux théologiens que la synthèse entre la connaissance scientifique et théologique ne peut pas s’éloigner de l’unité fondamentale dans l’enseignement de la foi et de la morale : « Personne ne peut faire de la théologie comme si elle consistait simplement à faire un exposé de ses idées personnelles ; mais chacun doit être conscient de demeurer en union étroite avec la mission d’enseigner la vérité, dont l’Église est responsable »143.

Dans la dernière partie de Redemptor hominis, Jean-Paul II nous présente ses idées concernant la moralité. Selon lui, les valeurs morales ont pris du retard comparativement aux énormes progrès de la science et de la technologie. Le monde a donc besoin d’une autorité morale pour le guider. Les scientifiques en particulier devraient donc être dotés d’un sens moral aigu. Il ajoute que les personnes des diverses disciplines « […] ont leur rôle propre dans la mission prophétique du Christ, dans son service de la vérité divine144 ». L’Église doit donc être fidèle à sa propre nature

tout en étant guidée par le « sens de sa responsabilité envers la vérité145 ». Pour Jean-Paul II, ce guide moral suprême doit être l’Église.

Dans un discours donné à Hiroshima en 1981, Jean-Paul II fait part à l’auditoire de ses inquiétudes concernant la science et la technologie en affirmant que ces dernières peuvent provoquer la perte d’identité d’une culture. Il énumère les principaux obstacles à éviter : développer des techniques simplement parce que c’est faisable et non pour faire avancer dans le bien l’ensemble de l’humanité, faire de la technologie la servante du profit et utiliser la technologie comme moyen de pouvoir sur les autres146.

Toutefois, le domaine dans lequel la conscience morale de Jean-Paul II atteint son paroxysme est la vie humaine et la procréation. Selon lui, les problèmes moraux existent dans tous les aspects de la société, mais c’est le progrès scientifique qui fait que ces problèmes font surface. La moralité doit donc tenter de répondre à ces problèmes d’une manière adaptée. En ce qui concerne la régulation des naissances en particulier, sa position est similaire à celle de Paul VI. En fait, Jean- Paul II se réfère à Humanae vitae, qui se réfère à son tour à Casti connubi de Pie XI, qui elle se

143 Redemptor hominis, no. 19, in Ibid.

144 Redemptor hominis, no. 19, in La Documentation Catholique, no. 1761, 1er avril 1979, p. 318. 145 Redemptor hominis, no. 19, in Ibid.

146 Rencontre avec les victimes de la bombe atomique, in La Documentation Catholique, 5 avril 1981, no. 1805, p.

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réfère finalement aux interdits d’Augustin et de Thomas d’Aquin. Vis-à-vis le problème de la procréation, Jean-Paul II stipule que toute méthode contraceptive qui ne respecte pas le cycle naturel de la femme est strictement immorale et ainsi formellement interdite par l’Église. Au sujet de l’avortement, il désire également la participation conjointe des scientifiques et des politiciens afin qu’une loi soit mise en place : « L’Église catholique […] insiste pour que la reconnaissance de la dignité de l’être humain en tant que personne dès le moment de sa conception soit garantie par la loi147 ».

Quant à la question de l’avortement, la position de Jean-Paul II est claire : « L’avortement provoqué est le meurtre délibéré et direct, quelle que soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence, située entre la conception et la naissance148 ». Dénonçant les législateurs et les groupes de pression qui luttent pour le droit à l’avortement, il affirme que

Aucune circonstance, aucune finalité, aucune loi au monde ne pourra jamais rendre licite un acte qui est intrinsèquement illicite, parce que contraire à la loi de Dieu, écrite dans le cœur de tout homme, discernable par la raison elle-même et proclamée par l’Église149.

Jean-Paul II emprunte même à la science moderne pour appuyer son argumentation, en affirmant que la vie humaine est inaugurée dès la fécondation de l’ovule et qu’à cette évidence

[…] la science génétique moderne apporte de précieuses confirmations […]. Même si la présence d’une âme spirituelle ne peut être constatée par aucun moyen expérimental, les conclusions de la science sur l’embryon humain fournissent une indication précieuse pour discerner rationnellement une présence personnelle dès cette première apparition d’une vie humaine150.

En ce qui concerne l’euthanasie, la position de Jean-Paul II est plus nuancée. Se référant au document sur l’euthanasie de la Congrégation pour la doctrine de la foi, il qualifie l’euthanasie de « moralement inacceptable au même titre que l’homicide » et quelque chose que nul ne puisse demander pour lui-même ou pour les autres. L’euthanasie constitue pour lui une « violation de la loi divine que nul ne peut autoriser » ainsi qu’une « offense contre la dignité humaine et un crime

147 Discours à l’Académie pontificale pour la Vie, in La Documentation Catholique, 5 avril, 1998, no. 2179, p. 302. 148 Evangelium vitae, no. 58, in La Documentation Catholique, 16 avril 1995, no. 2114, p. 381.

149 Evangelium vitae no. 62, in Ibid., p. 383.

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contre la vie ». Il considère également le suicide comme un acte gravement immoral puisqu’il « constitue un refus de l’absolue souveraineté de Dieu sur la vie et la mort151 ».

Les propos de Jean-Paul II prennent une tournure plus nuancée lorsqu’il aborde la médication lors des derniers moments de la vie. Il affirme que les personnes malades et souffrantes ne désirent pas réellement la mort, mais plutôt l’aide d’autrui et l’affection, la douleur de la fin de la vie étant perçue comme la participation concrète à la Passion du Christ. Toutefois, il précise en disant que des médicaments analgésiques peuvent être administrés aux mourants :

Pie XII avait déjà déclaré qu’il est licite de supprimer la douleur au moyen de narcotiques, même avec pour effet d’amoindrir la conscience et d’abréger la vie, s’il n’existe pas d’autres moyens, et si, dans les circonstances données, cela n’empêche pas l’accomplissement d’autres devoirs religieux et moraux152.

Concernant l’acharnement thérapeutique, la pensée de Jean-Paul II était en accord avec celle de la

Sacrée Congrégation, qui affirmait que des techniques médicales avancées pouvaient être

utilisées pour prolonger artificiellement la vie, et ce avec le consentement du patient. Toutefois, il précisait qu’il faut

[…] déterminer si les moyens thérapeutiques dont on dispose sont objectivement en proportion avec les perspectives d’amélioration. Le renoncement à des moyens extraordinaires ou disproportionnés n’est pas équivalent au suicide ou à l’euthanasie ; il traduit plutôt l’acceptation de la condition humaine devant la mort153.

Ainsi, malgré un conservatisme prononcé vis-à-vis de la procréation, Jean-Paul II semble s’adapter à certaines techniques médicales modernes lorsqu’il est question de la fin de la vie. Mais le domaine envers lequel Jean-Paul II démontre le plus d’ouverture est la science fondamentale.

Dès le début de son pontificat, il admet certaines erreurs du passé commises par l’Église envers la science. En 1979, à l’occasion du centenaire d’Albert Einstein, il rappelle l’affaire Galilée devant un groupe de cardinaux et de membres du corps diplomatique. Comparant la grandeur de Galilée à celle d’Einstein, il met l’accent sur la mauvaise relation entre l’Église et Galilée, affirmant que

151 Evangelium vitae, no. 66, in Ibid., p. 385.

152 Evangelium vitae, no. 65, in La Documentation Catholique, 16 avril 1995, no. 2114, p. 384. 153 Evangelium vitae in Ibid.

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ce dernier « eut beaucoup à souffrir […] de la part d’hommes et d’organismes de l’Église154 ». Jean-Paul II rappelle également l’enseignement de Vatican II, qui reconnaît « l’autonomie légitime de la culture et particulièrement celle des sciences155 » et par le fait même la liberté de recherche. Il rend ensuite hommage à la théorie exégétique de Galilée, qui postulait qu’un sens caché, plus profond et symbolique se retrouve dans les Saintes Écritures. Jean-Paul II pense que Galilée a réaffirmé la vérité de la Bible : « [Galilée] a formulé d’importantes normes épistémologiques qui sont indispensables à l’accord entre les Écritures saintes et la science156 ».

Dans le même discours, Jean-Paul II émet le souhait que « […] des théologiens, des savants et des historiens, animés par un esprit de sincère collaboration, approfondissent l’examen du cas Galilée […]157 ». Cette déclaration importante de Jean-Paul II nous dévoile toute son estime pour

la science fondamentale, qu’il voit comme un « […] bien, car elle est connaissance et donc perfection de l’homme dans son intelligence158 ».

En octobre 1986, dans un discours à l’occasion du 50e anniversaire de l’Académie pontificale des

sciences, il aborde de nouveau le sujet des tensions passées entre l’Église et la science. L’affaire Galilée, affirme-t-il, nous a aidés à approfondir la relation entre la vérité révélée et la vérité scientifique, et grâce à ce conflit particulier, « les chrétiens ont été amenés à relire la Bible sans y chercher un système cosmologique scientifique159 ».

D’autres discours de Jean-Paul II semblent confirmer sa croyance que les conflits entre l’Église et la science sont chose du passé. En décembre 1980, il déclarait que la paix règne entre le couple et que les vieux conflits ne se renouvèleraient pas puisque la science et la théologie jouissent aujourd’hui de leur propre méthode. De plus, selon Jean-Paul II, si chacune respecte les principes méthodologiques de l’autre, ils ne peuvent obtenir des résultats contradictoires puisque la foi et la raison s’enracinent dans la même source divine de toute vérité.

154 Einstein, Galilée. Discours à l’Académie pontificale des sciences in La Documentation Catholique, 2 décembre

1979, no. 1775, p. 1010.

155 Einstein, Galilée. Discours à l’Académie pontificale des sciences in Ibid.

156 Einstein, Galilée. Discours à l’Académie pontificale des sciences in La Documentation Catholique, 2 décembre

1979, no. 1775, p. 1011.

157 Einstein, Galilée. Discours à l’Académie pontificale des sciences in Ibid.

158 Einstein, Galilée. Discours à l’Académie pontificale des sciences in Ibid., p. 1009.

159 Discours pour le 50e anniversaire de l’Académie pontificale des sciences in La Documentation Catholique, 21

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À plusieurs reprises, Jean-Paul II exprime son intérêt personnel pour les sciences. Ainsi, en novembre 1986, il déclare dans un discours aux directeurs d’agences spatiales responsables de la mission à la comète Halley : « Je voudrais que vous sachiez combien j’apprécie votre discipline et combien j’admire votre contribution160 ». Il fait également part au groupe de sa satisfaction vis-à-

vis leur commune exploration des merveilles de l’univers.

L’authenticité de Jean-Paul II concernant la science fondamentale est également évidente dans un discours à un groupe de physiciens nucléaires du CERN : « [L’Église] admet par ailleurs que la culture scientifique d’aujourd’hui requiert des chrétiens une maturation de leur foi, une ouverture du langage et, aux questions des savants, un sens des ordres du savoir et des approches différentes de la vérité161 ».

Jean-Paul II pense que la théologie peut aider la science à répondre à des questions qui vont au- delà de ses limites. L’originalité de cette attitude réside dans le fait que ce pape a des idées bien définies quant aux limites de chaque discipline : pour lui, la science ne doit pas empiéter sur la théologie et la théologie ne doit pas présumer appartenir à la science. Les deux doivent travailler en harmonie vers une meilleure compréhension de la vérité. À ce sujet, le désir de Jean-Paul II pour un dialogue dynamique entre la science et la théologie est bien représenté dans son discours à la cathédrale de Cologne en 1980 et dans sa lettre de 1988 au père George Coyne, directeur de l’Observatoire du Vatican.

Dans son discours à Cologne, Jean-Paul II aborde le sujet du dialogue et de la relation entre l’Église et la science. Il invite d’abord les auditeurs à imiter Albert le Grand, qui fut un homme de synthèse. Puisque la foi et la science appartiennent à deux ordres distincts de connaissance, chacun venant de Dieu, il ne peut jamais y avoir de contradiction ; l’un a besoin de l’autre puisque la théologie à elle seule ne peut arriver à une compréhension totale de notre réalité.

Dans un second point, Jean-Paul II offre ses regrets concernant les persécutions passées de la science par l’Église. Il dit regretter ces évènements et souligne que l’Église se souvient

160 Discours pour le 50e anniversaire de l’Académie pontificale des sciences in Ibid., p. 1159.

161 Discours à un groupe de physiciens nucléaires du CERN in La Documentation Catholique, 20 février 1983, no.

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aujourd’hui de ces erreurs. Il affirme également que, grâce à la force de persuasion de la science et au caractère scientifique de la théologie, les conflits entre la science et l’Église sont chose du passé162.

Dans un troisième point, Jean-Paul II soutient que la science doit faire face à plusieurs dangers, dont le danger d’être manipulée à des fins de domination politique et économique ; le danger d’être orientée uniquement vers la technologie au dépens de la connaissance et le danger de renforcer des idéologies.

Dans le même discours, Jean-Paul II affirme que nous ne devrions pas avoir peur de la science. Nous ne devons pas adopter une position contraire à la vérité ni avoir peur de celle-ci. Au contraire, soutient-il, toute vérité est bonne et nous devons nous tourner vers cette vérité avec amour et joie. De plus, la science mène à la vérité et développe notre capacité de raisonnement, qui est un don de Dieu. Par sa propre nature, cette raison est destinée non à l’erreur, mais à la vérité dans la connaissance163.

Bref, dans son discours de Cologne, Jean-Paul II offre le vibrant soutien de l’Église à la science et reconnaît que cette dernière contribue, avec la théologie, au dévoilement de la Vérité.

Un autre document important dans lequel Jean-Paul II appelle à l’harmonie de l’Église et de la science dans la recherche de la vérité est sa lettre de 1988 à George Coyne. Dans cette lettre, le pape parle de la nécessaire collaboration entre l’Église et la science. La première partie aborde la recherche d’unité que font la science et la théologie, ce qui implore l’aspiration de l’esprit humain à comprendre et le désir de l’esprit humain à aimer. Il souligne que la neutralité est inacceptable, que le monde a besoin d’une « nouvelle vision unifiée », et que les hommes ne peuvent plus vivre dans des « compartiments séparés ». La théologie doit également se servir des nouvelles découvertes scientifiques en « […] s’appropriant les intuitions de la méthodologie scientifique et

162 Discours aux hommes de science et aux étudiants, in La Documentation Catholique, 21 décembre 1980, no.1798,

p. 1137.

163 Discours aux hommes de science et aux étudiants, in La Documentation Catholique, 21 décembre 1980, no.1798,

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de la philosophie des sciences164 ». Afin de réaliser cet exploit, il est nécessaire que « […] certains théologiens soient suffisamment compétents en science pour faire un usage authentique et créatif des ressources que les théories les mieux assurées peuvent leur offrir165 ». Jean-Paul II écrit que la science peut aussi bénéficier de cette collaboration puisque « […] la science se développe mieux lorsque ses concepts et ses conclusions sont intégrés à la culture humaine plus large et à l’intérêt que porte cette culture à la recherche de sens et de valeurs ultimes166 ».

Enfin, Jean-Paul II affirme que les chrétiens assimileront inévitablement les idées dominantes sur le monde. Mais, précise-t-il, ils doivent faire cela intelligemment : « La question est de savoir s’ils le feront d’une manière critique ou sans réflexion ; avec profondeur et équilibre ou avec une superficialité qui avilit les Écritures et nous fait honte devant l’Histoire167 ». Cela revient à dire

que les gens doivent réfléchir sur leur foi, la rationalité jouant ainsi un rôle important dans la science comme dans la foi. C’est pourquoi Jean-Paul II refuse d’admettre la « foi aveugle », qui néglige à la fois la raison et la science. À cet effet, dans un discours devant l’Académie pontificale des sciences en 1983, le pape rappelle une citation de Galilée : « la Bible ne veut pas enseigner comment a été fait le ciel, mais comment on va au ciel168 ».

Dans son encyclique Fides et ratio (1998), Jean-Paul II développe davantage l’attachement rationnel que doivent avoir la foi et la science. Bien que l’encyclique nous offre un exposé sur la philosophie moderne en lien avec la rationalité dans la foi, le document se veut un appel à toutes les personnes qui désirent connaître la vérité et qui veulent des réponses aux questions fondamentales de l’existence.

Dans Fides et ratio, les sciences sont généralement abordées de manière positive, avec l’accent sur la manière dont elles participent à la quête de la vérité. Jean-Paul II déclare qu’une des

164 Lettre à Georges Coyne, directeur de l’Observatoire du Vatican, in La Documentation Catholique, 18 décembre

1988, no.1974, p. 1166.

165 Lettre à Georges Coyne, directeur de l’Observatoire du Vatican, in Ibid.

166 Lettre à Georges Coyne, directeur de l’Observatoire du Vatican, in La Documentation Catholique,

18 décembre 1988, no.1974, p. 1167.

167 Lettre à Georges Coyne, directeur de l’Observatoire du Vatican, in Ibid.

168 Discours à l’Académie pontificale des sciences, in La Documentation Catholique, 1er novembre 1981, no. 1817, p.

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prémisses fondamentales du raisonnement humain est l’unité de la vérité, comme l’indique le principe de non-contradiction :

La Révélation donne la certitude de cette unité, en montrant que le Dieu créateur est aussi le Dieu de l’histoire du salut. Le même et identique Dieu, qui fonde et garantit l’intelligibilité et la justesse de l’ordre naturel des choses sur lesquels les savants s’appuient en toute confiance169.

En somme, le pontificat de Jean-Paul II fut généralement favorable au progrès de la science, à condition que ce progrès se fasse en concordance avec l’avancement de l’être humain et pour son bien. Les discours de Jean-Paul II touchant à la science sont rarement pessimistes et, contrairement à Paul VI, il ne rappelle pas constamment les scientifiques à l’ordre en soulignant l’infériorité de leur domaine. Selon Jean-Paul II, afin d’éviter tout dérapage la science doit s’allier à la sagesse et à la foi. La science et la technologie ne doivent jamais travailler contre le bien de l’humanité. Elles doivent, au contraire, être gouvernées par des principes éthiques et moraux qui favorisent l’avancement de l’humanité. Cette position de Jean-Paul II se justifie dans la mesure