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IMPLANTES COCHLEAIRES

ADL 12 mois post-activation

II.5.2. Evaluation du développement communicatif précoce Comme précisé dans la partie méthodologie, nous avons analysé les niveaux des

II.5.2.2. Interaction sociale

Les Tableaux 30 à 33 (ci-dessous) récapitulent les résultats obtenus à l’échelle d’interaction sociale, en indiquant les niveaux optimaux obtenus pour chaque série (réponse, initiation, maintien). Tous les résultats sont indiqués à l’oral seul dans un premier temps, puis tous modes de communication confondus (après le signe « / »). Un code couleur a également été mis en place : les niveaux colorés en gris clair indiquent que l’enfant a obtenu des items correspondant au niveau théorique attendu à son âge ; les niveaux en gris foncé signifient que les enfants ont présenté des comportements d’un niveau supérieur à ceux attendus à leur âge. Les autres cases laissées blanches indiquent que le niveau optimal obtenu par les enfants est inférieur à ce qui est attendu pour leur âge. Notons que nous n’avons pas coloré les scores des enfants ayant dépassé l’âge plafond (soit Eliott à partir de T3, Maël dès T2 et Nadia à tous les temps).

Tableau 30

Niveaux obtenus par les enfants pour la série Réponse à l'Interaction Sociale

Réponse à l’interaction sociale (RIS)

Sujets Age bilan pré-IC T1 activation Age T2 T3 T4 T5

Timéo 10,16 2 15,28 3 2 2 3,5 Diane 10,79 2 16,33 3,5 3 3,5 3,5 Eliott 11,59 2 16,52 3 3,5 3 3,5 Jeanne 13,95 3 18,85 3 3 3,5 3,5 Léo 17,56 2 26,10 3 3 3 3,5 Maël 25,46 3 30,72 3,5 3/3,5 3/3,5 3/3,5 Nadia 36,85 3 39,70 4 3/3,5 3/3,5 3/4 Tableau 31

Niveaux obtenus par les enfants pour la série Initiation de l'Interaction Sociale

Initiation de l’interaction sociale (IIS)

Sujets Age bilan pré-IC T1 activation Age T2 T3 T4 T5

Timéo 10,16 3 15,28 3 3 3,5 3,5 Diane 10,79 2 16,33 3 3 4 4 Eliott 11,59 2 16,52 2 3 3 3,5 Jeanne 13,95 2 18,85 1 4 4 4 Léo 17,56 2 26,10 4 4 4 4 Maël 25,46 3 30,72 4 4 4 4 Nadia 36,85 3,5 39,70 4 4 4 4

Tableau 32

Niveaux obtenus par les enfants pour la série Maintien l'Interaction Sociale

Maintien de l’interaction sociale (MIS)

Sujets Age bilan pré-IC T1 activation Age T2 T3 T4 T5

Timéo 10,16 3 15,28 2 3 3 3 Diane 10,79 2 16,33 3 3 3,5 4 Eliott 11,59 2 16,52 3 3 3 3 Jeanne 13,95 3 18,85 2 2 2 4 Léo 17,56 3 26,10 3 3 3,5 4 Maël 25,46 3 30,72 3 3/3,5 3 4 Nadia 36,85 3 39,70 4 4 4 4 Tableau 33

Niveaux optimalet moyenobtenus par chaque enfant pour l’échelle d’Interaction Sociale à chaque temps

Interaction sociale

Sujets Age bilan pré-IC T1 activation Age T2 T3 T4 T5

Timéo 10,16 3 2,67 15,28 2,67 3 2,67 3 2,83 3,5 3,33 3,5 Diane 10,79 2 2 16,33 3,17 3,5 3 3 3,67 4 3,83 4 Eliott 11,59 2 2 16,52 2,67 3 3,17 3,5 3 3 3,33 3,5 Jeanne 13,95 3 2,67 18,85 3 2 4 3 3,17 4 3,83 4 Léo 17,56 3 2,33 26,10 3,33 4 3,33 4 3,5 4 3,83 4 Maël 25,46 3 3 30,72 3,5 4 3,33/3,67 4 3,33/3,5 4 3,67/3,83 4 Nadia 36,85 3,5 3,17 39,70 4 4 3,67/3,83 4 3,67/3,83 4 3,67/4 4

Note.Une distinction est faite entre le niveau optimal (indiqué en haut de la case) et le niveau moyen (indiqué en bas de la case).

II.5.2.2.1. Rapport à la norme

Rappelons avant toute chose que seuls ont été considérés ici les résultats des enfants ne plafonnant pas en terme d’âge, soit les résultats de 6 enfants à T1, 5 enfants à T2 et 4 enfants pour les autres temps. On observe ici que les performances moyennes des enfants de notre échantillon réduit aux différentes séries de l’échelle d’interaction sociale sont le plus souvent significativement inférieures à la norme théorique (Wilcoxon, p<.05), excepté pour :

- RIS à T3 (n=4) : z=-1.63, p=.102 - RIS à T4 (n=4) : z=-1.84, p=.066 - IIS à T2 (n=5) : z= -1.84, p=.066 - IIS à T3 (n=4) : z=-1.00, p=.317

- IIS à T4 (n=4) : z= -1.34, p=.180 - IIS à T5 (n=4) : z=-1.41, p=.157 - MIS à T1 (n=6) : z=-1.63, p=.102 - MIS à T4 (n=4) : z=-1.84, p=.066 - MIS à T5 (n=4) : z=-1.41, p=.157

Les capacités d’initiation de l’interaction sociale des enfants de notre échantillon tendent à être préservées à tous les temps post-implantation. Ils semblent avoir plus de facilités à initier les échanges qu’à y répondre ou à les maintenir. Leurs capacités de réponse à l’interaction sont en effet plus fluctuantes en fonction des temps d’évaluation : les enfants semblent présenter des performances de réponse à l’interaction sociale retardées en pré- implant. Ce retard tend à se combler après six mois d’expérience auditive, mais chuter à nouveau à 12 mois post-activation, les enfants ne réussissant pas à obtenir d’items du niveau symbolique (niveau 4). Seule Nadia (non insérée dans les analyses statistiques, car âgée de plus de 30 mois dès T1) réussit à obtenir un item de niveau 4 en RIS, via l’utilisation de la LSF. Leurs capacités de maintien de l’interaction, pour leur part, sont proches de la norme en pré-implant, et chutent ensuite. Maintenir l’interaction devient alors plus complexe pour les enfants jusqu’à 9 mois post-activation, où l’on voit leurs résultats à nouveau converger vers la norme théorique, tendance qui se confirme à 12 mois post- activation. Certains enfants semblent donc être en mesure de rattraper leur retard dans ce domaine.

Afin de mieux comprendre le développement individuel de chaque enfant, le lecteur peut se reporter aux Annexes où les profils individuels sont représentés graphiquement pour chacune des séries (cf. Annexe 9).

II.5.2.2.2. Les rôles interactifs

Une comparaison des niveaux obtenus par les enfants dans chaque série nous permet d’observer la répartition des rôles interactifs dans le développement des sept enfants de notre échantillon à chaque temps. Nous observons que les enfants obtiennent un niveau de développement significativement plus élevé en initiation qu’en réponse à l’interaction sociale dès 6 mois post-activation (Wilcoxon, T3 : p=.035, T4 : p=.026, T5 : p=.038). En effet, si les compétences de réponse à l’interaction développées par les enfants s’améliorent significativement entre T1 et T2 (Wilcoxon, p=.024), elles évoluent plus lentement par la suite.

Les capacités d’initiation de l’interaction des enfants à 9 mois post-activation sont également significativement supérieures à celles obtenues pour le maintien de celle-ci (Wilcoxon, p=.039).

II.5.2.2.3. Corrélations avec l’âge

Les performances moyennes obtenues par les enfants à l’échelle d’interaction sociale (n=7) ne sont pas corrélées avec l’âge réel des enfants alors qu’elles le devraient (et donc également avec l’âge à l’activation, puisque nous réalisons des corrélations par rangs de Spearman), sauf à T3 (rs=.82, p=.024). Cette observation concorde avec celle réalisée avec les niveaux moyens globaux de communication. L’analyse des résultats partiels met également en évidence que la plupart des performances des enfants ne sont pas corrélées à leur âge réel, excepté pour :

- Les capacités de réponse à l’interaction sociale à T1 (rs=.87, p=.012) et à T5 (rs=-.79, p=.034). Plus les enfants sont âgés, mieux ils répondent à l’interaction proposée par l’adulte à T1. En revanche, à T5, les capacités sont inversement corrélées à l’âge réel et à l’âge à l’activation : plus les enfants sont jeunes et ont été implantés tôt, mieux ils répondent à l’interaction sociale à l’oral seul. Néanmoins, les enfants les plus âgés atteignent le même niveau que ces derniers s’ils utilisent la LSF pour répondre aux échanges avec l’adulte (cf. Tableau 30). - Les capacités d’initiation de l’interaction sociale à T3 (rs=.87, p=.012) : les

enfants les plus grands de notre cohorte ont tous acquis, à T3, un niveau symbolique leur permettant d’engager l’adulte dans un jeu de faire-semblant avec un objet de substitution (item de niveau 4, ne nécessitant pas de compétences langagières). Chez les plus jeunes, seule une enfant à T3 obtient un item de niveau 4, qu’elle conservera par la suite : il s’agit de l’item verbal « appelle par son nom l’adulte qui est hors de la pièce ». Néanmoins, elle n’a aucun item de niveau 3,5 (conventionnel verbal). Cette production est donc relativement isolée. Les autres enfants plus jeunes voient leur niveau se stabiliser à un niveau 3, conventionnel gestuel.